Avec nos lourds ordinateurs portables de l’époque

dimanche 15 février 2009, à 23:59 par Berlol – Enregistrer & partager

Après le brunch et quelques pâtes à la tomate, en route pour la gare de Tokyo et le magasin Maruzen où T. veut me montrer des montures de lunettes qui lui plaisent. Mais le centre commercial Oazo qui abrite la librairie qui abrite l’opticien est exceptionnellement fermé aujourd’hui, sans raison affichée. Qu’à cela ne tienne, T. est aussi intéressée par un trench-coat chez Burberry, dans l’avenue Marunouchi Naka. Elle avait bien préparé son coup.
Pour moi, comme pour d’autres Français, peut-être, cette marque avait depuis longtemps une image ambivalente : la qualité, oui, mais barrée BCBG. Pour T., et au Japon en général, c’est une image très différente, occidentale, avec le chic anglais. Et puis ce serait pour elle un moyen d’avoir un vêtement imperméable, doublé et résistant pour aller… en France. Le sale temps de février à Orléans l’an dernier et à Paris quelques années auparavant a laissé des traces indélébiles dans sa mémoire de frileuse. Non qu’il fasse moins froid à Tokyo l’hiver (quoique, cette année…), mais il n’y a pas ici cette grisaille humide et venteuse qui pénètre jusqu’au fond des chaussettes sur les bords de Seine et de Loire. Après essais très concluants, il faut attendre une heure qu’un modèle à la bonne taille arrive d’une autre boutique. Pendant ce temps, T. va essayer la concurrence, chez Aquascutum, sans succès.
Et puis, c’est à rire : très mauvais service pour avoir un café au Lounge, avec le nom des Caves Taillevent sur la façade, étrange imbroglio d’enseignes dont nous étions déjà informés et qui aurait dû nous dissuader d’y entrer à nouveau. Le serveur attend plus de cinq minutes pour prendre notre commande et nous prévenir qu’après dix-sept heures il y a une surtaxe si on ne dîne pas, alors qu’il est moins dix — un propos quasi absurde, il n’avait pas regardé l’heure et croyait qu’il était plus de cinq heures… Comme en 2007, on ne s’éverve pas mais je crois qu’il n’y aura pas de troisième fois. Et puis on passe la rue pour l’imper — impec’ ! — qu’on ramène à la maison où une congénère l’attend, ma robe de chambre.

Ah oui, rassurer Vinteix : le courrier est parti de la poste centrale ! Suis vraiment désolé mais il a fallu que j’aille rechercher un exemplaire du Huysmans d’Hubert de Phalèse dans des cartons alors qu’on était en pleine semaine des concours… J’espère que ça n’arrivera pas trop tard et que ça servira. Dix-sept ans après ! Je me souviens bien de ces semaines à Carnac avec nos lourds ordinateurs portables de l’époque, pendant l’été qui précédait ma venue au Japon…

Émissions enregistrées sur France Culture, avec plus ou moins de retard : Leslie Kaplan et Chloé Delaume chez Veinstein (le Sollers n’est pas en ligne), Himmelweg, pièce de Juan Mayorga dans les Fictions du dimanche soir et un très attendu Bruit blanc, de Philippe Vasset et Xavier Courteix en Atelier de création radiophonique.
Pour Chloé, comme j’ai lu d’indignes commentaires sur ses lunettes, je vous copie sa réponse orale à Alain Veinstein qui se débarrasse de la question en intro — tout le reste est excellemment littéraire.

A.V. : « C’est la première fois que je vous vois avec de si grandes lunettes…
C.D. : — Oui, j’ai des lunettes comme Marguerite Duras.
A.V. : — Et vous pensez que quelque chose va changer dans votre écriture grâce à ces lunettes ?
C.D. : — Dans l’écriture, non, mais dans la vie, je ne tombe plus dans les escaliers, ce qui est plutôt une chance.
A.V. : — Vous êtes toujours en noir…
C.D. : — Oui.
A.V. : — Pourquoi ?
C.D. : — Bah ça, c’est un léger travers d’ancienne gothique…» (dans Du Jour au lendemain du 10 février)

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Une réponse à “Avec nos lourds ordinateurs portables de l’époque”

  1. vinteix dit :

    Encore merci, cher Berlol (je viens d’ailleurs de t’envoyer un mail à ce sujet). Colis arrivé à bon port… même si j’étais moi-même à un autre port…
    Au passage, à propos du « noir » évoqué par Veinstein… les deux fois où je l’ai rencontré et sur toutes les photos que j’ai pu voir de lui, il était tout en noir lui aussi…
    et moi aussi, d’ailleurs… ou presque…
    A bientôt.