Quand j’étais déjà mort de rire

lundi 29 mars 2010, à 23:59 par Berlol – Enregistrer & partager

Rentré au Japon depuis le 19. Très occupé.
Incapable d’actualiser le JLR. Non par manque de temps (même s’il manque), ni par manque de motivation.
Je sens l’appel de l’écriture mais je n’en trouve plus la forme ni l’adresse. Je crois que — plus radicalement — au moins pour l’instant — cette publication ne présente aucun intérêt / attrait pour moi.
À me demander ce que j’y cherchais avant.

Je sais aussi que cela a à voir avec l’extension, la banalisation — la noyade — du blog littéraire dans le web, la fragmentation de l’écriture dans Facebook et Tweeter.
La prise de conscience, aussi, de l’indifférence — relative — dans laquelle on écrit en ligne (relative parce qu’il y a toujours eu quelques bons lecteurs). Et qui n’a pour égale que l’indifférence dans laquelle me laissent la plupart des nouvelles, statuts et tweets qu’il m’arrive de lire.
Un symptôme de ma démotivation littéréticulaire : je ne fais même plus de liens = même plus d’efforts pour offrir des liens.
D’ailleurs, il n’a jamais été prouvé que qui que ce soit les suivait…
Sans parler des photos ! Le temps que ça prenait, les photos !

Impression de sortir à reculons, lentement, sur la pointe des pieds.

Il faudrait trouver autre chose…

Tout ne s’arrête pas pour autant. L’écoute et l’enregistrement de France Culture, ça continue (beaucoup d’émissions à récupérer puisque rien écouté pendant plus d’un mois). La lecture, même pour peu de pages, ça continue. En ce moment, la LTI de Victor Klemperer, pour peaufiner une étude littéraire post-exotique, Le Petit Prince et Zazie dans le métro, pour deux cours à commencer très bientôt (et toujours pas moyen de caser de l’actualité littéraire). La rédaction, plutôt que l’écriture, ça continue sur d’autres blogs, celui des Mazarinades, du PPE, des dialogues pour des cours de communication.
Les téléphonages sur la région parisienne, ça continue aussi, pour tisser un cocon de famille et d’institutions autour de mon père qui remarche à petits pas entre les séances de dialyse — après les sept allers-retours initiaux entre les vallées de la Loire et de l’Yerres, les 21 et 25 février, 1er, 4, 9, 11 et 16 mars. Au point que le professeur qui s’occupe de lui envisage à son tour le retour à domicile d’ici deux mois.
Les films aussi, ça continue, Paris, Je t’aime, revu pour un cours, pas encore sûr, et Fauteuils d’orchestre re-re-revu pour le séminaire à la fac, Sanjuro (Kurosawa, 1962) revu hier avec T. et grand plaisir, Le Transporteur 3, copié en famille sur une clé USB, vu tout à l’heure avec amusement, sans plus. Et le souvenir de certains des films vus dans l’avion, surtout de celui dont le dernier atterrissage m’a frustré des deux tiers quand j’étais déjà mort de rire : The Men who stare at Goats (Les Chèvres du Pentagone, J. Ronson, 2009).

Mais c’est déjà l’heure d’aller me coucher. Dormir peut-être. Quoique. Rien de moins sûr, avec le médicament que T. vient de me faire prendre pour la coloscopie annuelle demain.

Tags : , , , , ,

Publié dans le JLR

3 réponses à “Quand j’étais déjà mort de rire”

  1. PhA dit :

    Haut les coeurs !
    (Pensons à pourquoi nous faisons ce que nous faisons – mais pas trop.)
    (Et évitons de marcher à reculons sur la pointe des pieds : gare à l’entorse.)
    (Enfin, tout ça, c’est de la chimie.)

  2. grapheus tis dit :

    Dépressions en blogosphère ?
    Allons, allons !
    Serait-ce dans l’air du temps ?
    Nos sensibilités et autres intellects seraient-ils « soumis » au dérèglement climatique ?

    D’autres souffles à trouver ?
    Des foulées à inventer ?

    Dac’hlmat, Berlol !
    (en breton, « tenez bon »)

  3. Berlol dit :

    Mersi bras !
    En effet, rythmes, souffles, adresses cherchent leurs nouvelles positions dans un univers littéréticulaire en expansion. Et puis il y a la vie…