Moteur deux-temps qui fonctionne à l’ambition

samedi 8 janvier 2011, à 23:59 par Berlol – Enregistrer & partager

La reprise des cours, deux jours après l’atterrissage,  se fait par l’Institut franco-japonais de Tokyo où je commence ce matin le cycle Bel-Ami, de Maupassant, roman choisi pour sa double actualité : l’adaptation radiophonique produite et diffusée en septembre dernier par France Culture, sur le scénario du film de Louis Daquin (1954), lui-même censuré et longtemps interdit en France à cause de ses allusions à la guerre d’Algérie (voir www.pozner.com) et la sortie prochaine, en mai, du film de Declan Donnellan, avec Uma Thurman et Robert Pattinson, dont on ne peut encore rien savoir et qui pourrait bien, inversement au volume du buzz, être un navet… Et peu importe puisque c’est au texte que nous nous intéressons.

Dès les premières phrases, apparaissent les deux thèmes essentiels  du roman : les soucis d’argent et la séduction des femmes. Thèmes qui, au fil du texte, seront tantôt moyens, tantôt fins, alternativement, dans un moteur deux-temps qui fonctionne à l’ambition. Car s’il faut de l’argent pour entretenir une femme, il est vrai aussi que séduire telle ou telle femme peut permettre de parvenir à une meilleure situation financière.
Paris vers 1880-1885 est encore une ville nouvelle ; les grands travaux haussmanniens sont achevés, l’éclairage public passe progressivement du gaz à l’électricité, et l’on parle déjà du futur métropolitain… C’est déjà le Paris de Proust et c’est encore celui de Balzac.
Le premier chapitre commence par un Georges Duroy qui a du mal à finir le mois. Sous-officier revenu d’Afrique du Nord où il participait avec racisme et cruauté à l’entreprise coloniale de la France, il n’a trouvé qu’une place de petit employé. Il enrage de ne plus même pouvoir se payer une bière sur le Boulevard. L’été et la haine lui chauffent les esprits quand il tombe par hasard sur un ancien camarade de régiment devenu journaliste, qui lui propose de le faire embaucher dans le journal où il travaille. Pour fêter cette bonne nouvelle, ils vont aux Folies-Bergère et Duroy se paie une prostituée avec de l’argent donné par son ami Forestier.

Je constate que des tas de versions pdf traînent dans le web, mal mises en page, pour la plupart. Pourquoi pas s’adresser à une copie sérieuse ? J’inclus donc ci-dessous celle de Gallica (attendre un peu que le chargement du module d’affichage soit achevé).

 

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Publié dans le JLR

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