Exacerbées par le pied

mardi 5 juin 2012, à 23:59 par Berlol – Enregistrer & partager

Que sont les vingt-quatre heures de chaque jour
auprès de la seconde
de ta mort ?

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Résultats du premier tour des législatives dans notre 11e circonscription des Français de l’étranger : vainqueur, l’abstention, suivie de près par l’UMP mais, si j’ai bien compris, avec moins d’avance que d’habitude. Pour le second tour, ça sent le pied jacon quand même.

Shinkansen très calme, ce matin. À près de trois cents kilomètres-heure, minutieux rangement de documents entre l’ordinateur, la clé USB et le disque dur portable. Les noms, les versions, les dates… Ne pas se tromper, sinon c’est le bon document qui disparaît. Tout le monde connaît ça. Puis c’est le tour des courriers, quelques dizaines, avec depuis hier plusieurs messages automatiques reçus de commentaires en attente de validation…
Car ayant parlé d’Annie Le Brun, j’ai réveillé mon mauvais lecteur, celui à qui j’ai fermé le robinet depuis un an.1 Mêmes critiques que d’habitude (un programme automatique pourrait les débiter au kilomètre) mais exacerbées par le pied sur la fourmilière. Mon humour noir à propos des grands mystiques qui seraient des alzheimeriens a été pris au pied de la lettre (comme d’habitude). Enfin, la menace : mon contradicteur va écrire tout ça à Annie Le Brun herself !
Super ; ça fera une lectrice de plus. À qui je souhaite la bienvenue !

« Et les récents remous autour de Heidegger en sont un exemple frappant où des philosophes hébétés sont apparus pour nous dire ne pas comprendre la complicité d’une pensée avec ce qui aurait été censé la nier. De cette déroute, on retiendra surtout la facilité avec laquelle presque tous se sont laissé prendre dans cette contradiction paralysante, signe non pas d’une impossibilité de penser, mais plutôt d’une impuissance de la pensée théorique à considérer ce qui est, parce que se montrant incapable de se considérer à l’intérieur de ce qui est. » (Annie Le Brun, Appel d’air, p. 48)

Depuis la fin des années 80, le malaise s’est largement aggravé, on le sait. Pros et antis Heidegger habitent des galaxies différentes, où chacun brille à sa façon, et rien ne les fera revenir en arrière. D’ailleurs le temps élargit les fossés.
Mais qui parle de « déroute » ou de « facilité » ? De quel surplomb et avec quelle faconde ? Les mêmes idées, sans l’arrogance, seraient mieux défendues, l’auteur mieux acceptée. Surtout s’il s’agit de montrer que Heidegger est une baudruche et ses affidés des vaniteux.

Notes ________________
  1. Voir derniers commentaires du 11 mai 2011. []

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Publié dans le JLR

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