Dans la sauce, la sérénité onirique

jeudi 9 mai 2013, à 23:59 par Berlol – Enregistrer & partager

Les films se suivent et ne se ressemblent pas…
Hier soir, c’était L’ordre et la morale, de Mathieu Kassovitz (2011), film désapprouvé par les autorités militaires et tous ceux qui sont plutôt pour la poigne avec les indigènes, d’une part, et d’autre part dénigré par la critique des bobos cinéphiles – un grand écart qui ne peut pas ne pas cacher quelque chose. Comme un malaise. Ceux qui avaient aimé la dissection du cadavre de l’impuissance dans les cités au temps de La haine ne verraient donc pas qu’il s’agit à peu près de la même table d’opération, héliportée sous d’autres latitudes ? Ou ne l’ont-ils que trop vu ? Et aussi qu’ils avaient été baladés entre les deux tours d’une présidentielle prétendue dans les yeux ?…

Et ce soir, en dégustant des sobas de saison, avec du daikon rapé dans la sauce, la sérénité onirique et couleur de nostalgie de Quartier lointain (Sam Garbarski, 2010, d’après le manga de Jirô Taniguchi,1999), avec l’excellentissime et modianesque Pascal Greggory. Nostalgie des années 60, que j’ai aussi connues, nostalgie de ceux qui ont tout quitté et qui, même heureux, peuvent toujours se demander s’ils ont eu raison… Mais c’est surtout l’agréable ennui du hors temps d’un récit où l’on sait (me) garder captif, et la bande-son lancinante, minimaliste et allusive du groupe Air. Et finalement comprendre que les voyages dans le temps servent à mieux vivre dans le sien.

« Le monde sournoisement change dans le dos des morts. » (Éric Chevillard, n°1908)

De quoi oublier les trois cours d’un premier jeudi en chemisette… suivi d’un shinkansen à relire quelques chapitres des Trois mousquetaires pour le cours de demain – où je montrerai comment le Dumas des années 1840 revisite sa jeunesse romantique des années 1820 en disant nous peindre les années 1620…

Pour poursuivre la plongée dans le 17e siècle, j’ai également commencé ces jours-ci en pédalant au centre de sport un roman de Jean d’Aillon, La malédiction de la Galigaï (J’ai lu, 2013) – et envoyé une demande Facebook à l’auteur, qui l’a acceptée.

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Publié dans le JLR

Une réponse à “Dans la sauce, la sérénité onirique”

  1. Burgrave des Chaussées dit :

    « Quand c’est fini, n, i, nini, ça recommeeeenceuh… »