L’austère château sur la lugubre falaise

mardi 25 juin 2013, à 23:59 par Berlol – Enregistrer & partager

Ah, si je ne regardais pas tant de séries,
qu’est-ce que je bloguerais !

Vendredi dernier, fin du cours sur Meurtres pour mémoire à l’Institut français de Japon – Tokyo. Nette impression d’être parvenu à y donner goût, d’avoir guidé les étudiants dans les méandres des trois époques d’ignominie (2nde Guerre mondiale, 1961 et 1981) et sur les lieux historicisés par Daeninckx : le boulevard Bonne Nouvelle, Marne-la-Vallée (avant Disney), la Poterne des Peupliers… Quelques jalons restent en place.

 

Pour Les trois mousquetaires, encore une séance après-demain. Vraiment étonnants ces chapitres (XLIX à LIX) de la captivité de Milady ! Ils forment un roman dans le roman, ou plutôt une pièce de théâtre hugoloïde, une forme baroque – récit avec mise en abyme de récit renvoyant aux 1001 Nuits, dont Milady pervertit aussi l’esprit sans le savoir… – dans un cadre gothique – l’austère château sur la lugubre falaise. Le titre en serait : L’enfermé(e) manipulatrice, ou La trop protestante, ou Comment fabriquer un Felton en cinq jours.

« Bien des fois néanmoins pendant la soirée elle avait désespéré du sort et d’elle-même ; elle n’invoquait pas Dieu, nous le savons, mais elle avait foi dans le génie du mal, cette immense souveraineté qui règne dans tous les détails de la vie humaine, et à laquelle, comme dans la fable arabe, un grain de grenade suffit pour reconstruire un monde perdu. » (Alexandre Dumas, Les trois mousquetaires, chapitre LVI)1

Dumas a concentré toute sa misogynie – et celle de son temps –  dans ce monstre de femme sorcière que Michelet n’avait pas encore décrit. Inversement, la fraternité virile de ses quatre mousquetaires frise l’homosexualité…

 

Mais déjà, il faut que je m’attelle à la préparation des cours d’été, l’un sur Le neveu de Rameau, l’autre sur Le petit prince. Cela me distraira des examens et des aléas administratifs de ma fac.
Entre autres distractions prévues : les vacances d’été en France (la voiture est retenue) et la sortie d’un nouveau Toussaint ! Irai-je encore chercher une édition originale chez Minuit ? C’est bien possible…

« En dehors du côté spectaculaire de certaines des robes créées par Marie dans le passé — la robe en sorbet, la robe en calycotome et romarin, la robe en gorgone de mer que paraient des colliers d’oursins et des boucles d’oreilles de Vénus —, Marie s’aventurait parfois, en marge de la mode, sur un terrain expérimental proche des expériences les plus radicales de l’art contemporain. » (Jean-Philippe Toussaint, Nue, à paraître chez Minuit en septembre…)

Notes ________________
  1. La comparaison vient de Dumas parce qu’en 1627 Galland n’était même pas né… []

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Publié dans le JLR

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