Notre version de la vie francophone

vendredi 10 octobre 2008, à 23:59 par Berlol – Enregistrer & partager

Matinée de rangement et de ménage. Depuis l’arrivée de trois tonnes d’affaires de Tokyo en août, l’appartement n’était plus tout à fait fonctionnel, il y en avait dans tous les coins. Il a fallu quatre ou cinq séances de réflexion et de déplacements divers pour parvenir — aujourd’hui — à retrouver un appartement circulable et vivable. Comme un organisme qui reçoit soudain trop de nourriture et qui en met de côté pour une digestion progressive.

Je rejoins David à la loge de l’université pour sortir en voiture ; nous avons rendez-vous pour déjeuner avec le nouveau directeur de l’Alliance. C’est l’été indien… On tomberait la veste. Présentations sommaires et sympathiques dans l’entrée de l’Alliance.
Dans ces cas, il y a toujours une petite exagération d’enthousiasme ; chacun veut se montrer affable et spirituel. Le moment de vérité vient toujours quand on a usé les premières cartouches, qu’il faut être vraiment soi, dire sommairement qui l’on est et ce qu’on fait d’essentiel pour se définir. C’est alors que parfois la déception vient : pas les mêmes références, pas les mêmes orientations, pas le même humour, on se quitte en bons termes en sachant qu’il ne se passera rien d’autre.
Aujourd’hui, ce moment de vérité est tout à fait positif, au moins en ce qui me concerne. La conversation n’est ni formatée ni truffée de clichés, bien au contraire. David et moi donnons franchement notre version de la vie francophone au Japon et spécialement à Nagoya, des contraintes du travail et des attitudes psychologiques de nos étudiants et clients — et la comparaison avec le Kérala, d’où le directeur arrive, est tout à fait amusante (il faut d’ailleurs qu’il nous explique où c’est, ignares que nous sommes…). Nous déjeunons dans un restaurant de poisson de Motoyama, là même où Benoît me disait qu’il déjeunait souvent et où il y a une serveuse… mexicaine ! (Clin d’œil au passage pour le nouveau Bisontin, irremplaçable et qui nous a bien manqué hier soir.) Le sanma grillé est succulent. Près d’une heure et demie plus tard, dans un bouillonnement qui va des arts martiaux à Jean-Philippe Toussaint, de ce que peut bien contenir mon blog à l’usage pédagogique de TV5 par internet, en passant par Tokyo, Nice et Trivandrum, c’est à regret qu’il faut tout de même se résoudre à se quitter, certains de se revoir bientôt.

Pas la peine d’essayer de travailler au bureau. Directement dans le shinkansen pour dormir une heure et me remettre à la préparation du cours sur Dora Bruder demain matin. Beaucoup de détails documentaires à rechercher, tout en les ramenant à ce qu’un lecteur moyen est censé en percevoir. Soirée tranquille et studieuse, après une bonne heure de marche nocturne dans les ruelles vers Ushigome-Yanagicho, pendant laquelle T. teste son nouveau compte-pas électronique. Ce qui me fera coucher à une heure du matin…

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6 réponses à “Notre version de la vie francophone”

  1. bcg dit :

    Bonjour en passant.

    Le dictionnaire Antidote me donne ces définitions pour « réticule »:

    [Vieilli] Petit sac à main.

    Système de fils croisés matérialisant l’axe de visée dans un instrument d’optique.

    Le Réticule : [ASTRONOMIE] constellation de l’hémisphère austral (nom latin international Reticulum, symbole Ret), voisine du pôle Sud céleste

    Bien amicalement,

    bcg

    PS: Tu savais déjà mais moi, pas.

  2. Berlol dit :

    Salut !
    Pour la constellation, je ne savais pas. Pour le reste oui, par exemple dans le TLF :
    http://www.cnrtl.fr/definition/r%C3%A9ticule

  3. brigetoun dit :

    appris par ma grand mère me transmettant le sien en écaille (avec, plus inutile, surtout pour moi, un petit carnet en argent aux pages d’ivoire pour noter le nom des danseurs en attente) – vous voyez pas si vieux (hum)

  4. bcg dit :

    Reticulum, symbole Ret, voisine du pôle Sud céleste…
    Ceci élargit considérablement le rayonnement de ton blog!

  5. Berlol dit :

    En effet !
    Si vous me lisez, là-bas, je vous adresse un grand salut à tous !
    Quand est-ce qu’on se fait une bouffe, M’sieurs-Dames du Ret ?

  6. BENOIT OLIVIER dit :

    Salut Patrick,
    kore wa honto ne subarashi, dess ne !Merci pour votre accueil de José-marie et pour les bons moments motoyamesques partagés !
    A bientôt, amitiés à tous !