Mise à jour : le 20 novembre 2005
L’INTERNET LITTÉRAIRE FRANCOPHONE
Colloque de Cerisy, 13-20 août 2005
ACCÈS AUDIO & ANNEXES



Proposé par l’équipe de recherche Hubert de Phalèse (Paris 3)
Organisé par Michel Bernard (Univ. Paris 3) et Patrick Rebollar (Univ. Nanzan, Nagoya)

COMITÉ SCIENTIFIQUE DU COLLOQUE ILF2005 :
Henri Béhar, Michel Bernard, Alexandre Gefen, Patrick Rebollar.

En partenariat avec : l'Université Paris 3 – La Sorbonne Nouvelle ; le site Fabula ; la Fondation La Poste ; le Projet Artamène (Fonds National Suisse de la Recherche Scientifique (FNS), Université de Neuchâtel). Pour toute information, écrire à <Patrick.Rebollar> chez <berlol.net>

PROGRAMME
(publié le 18 août 2005)



COMMUNICATIONS
(liste alphabétique, publiée le 20 décembre 2004, modifiée le 3 août 2005)

RÉSUMÉS :

Isabelle AVELINE (fondatrice du site Zazieweb)
Pratiques textuelles, espace communicationnel et approches communautaires sur www.zazieweb.fr

Espace personnel de publication, web collaboratif, base encyclopédique de connaissance, guichet du savoir, weblogs…, de nouvelles formes sont aujourd’hui à l’œuvre sur le web et ré-inventent l’internet de demain : blog, logiciels sociaux, web sémantique… Au-delà d’un simple site personnel, ces nouvelles formes représentent l’internaute sur le web et fonctionnent également comme un "logiciel social" à part entière qui définit et circonscrit la communauté électronique dont il se revendique, à laquelle il appartient. Elles sont l'expression et la personnification de son réseau. Elles sont le média où se retrouve "sa" communauté électronique — celle dans laquelle il se reconnaît et qui se reconnaît dans ce qu’il "montre" de lui. Elles s'insèrent dans un réseau de liens où se tisse sa démarche individuelle…
Quelles pratiques et usages dès lors pour l’auteur ou le e-lecteur de demain ?


Site littéraire associatif
:
http://www.zazieweb.fr




Henri BÉHAR (université Paris 3, co-fondateur de l'équipe Hubert de Phalèse)
Conservation et actualisation du patrimoine littéraire : le DVD de la revue Europe

Ayant contribué, de très près, à la réalisation de ce produit, qui est à la fois l'archive de la revue mais aussi, bien davantage, un moyen de la lire sous différentes façons et d'en exploiter le contenu, j'essaierai d'analyser son vocabulaire, par genre et selon les époques. Une question essentielle : le texte est-il en conformité totale avec les intentions déclarées des animateurs de la revue ? En somme, je montrerai que la numérisation et les traitements lexicométriques apportent des réponses fiables, peut-être inattendues, à des questions qu'on se pose depuis des lustres.

Bibliographie (extraits) et réalisations informatiques :
  • La Littérature et son golem, Paris : Champion, 1995, coll. Travaux de linguistique quantitative, n° 58.
  • "Difficulté de Laforgue dans Les Complaintes", in La Revue, 5 décembre 2000.
  • Direction de la collection Cap'Agreg chez Nizet (16 vol. d'études littéraires assistées par ordinateur depuis 1990), participation à 14 des 16 volumes
  • Direction du Centre de recherches sur le surréalisme, université Paris 3.
  • Conception et mise en œuvre de la liste de discussion LITOR, modérée par Patrick Rebollar depuis 1999.
  • Conception et mise en œuvre de la liste de discussion MÉLUSINE, modérée par Carole Aurouet depuis 2001.
  • Conception et mise en œuvre de la BDHL au sein d'une équipe de chercheurs depuis 1985.
Sites de l'Équipe Hubert de Phalèse (université Paris 3) :  http://www.cavi.univ-paris3.fr/phalese/



Michel BERNARD (université Paris 3, co-fondateur de l'équipe Hubert de Phalèse)
Internet, un nouvel atout pour la recherche en littérature
Internet, entendu ici comme outil documentaire et espace de publication savante, offre aux chercheurs en littérature de nouveaux outils de travail. S’appuyant sur des pratiques traditionnelles, la communauté de la recherche littéraire a mis au point des techniques originales, s’appropriant peu à peu un média pour lequel elle n’avait ressenti de prime abord aucune affinité. Il n’est plus guère aujourd’hui de chercheur qui ne recoure au courrier électronique, au traitement de texte, voire à la publication en ligne. Il est intéressant cependant d’observer d’un peu plus près ces pratiques, d’en interroger les présupposés, d’en inventorier les conséquences. Il est en effet probable qu’après avoir assisté le chercheur travaillant sur des bases théoriques datant de l’ère du papier, l’Internet va lui permettre d’explorer de nouveaux territoires et de s’ouvrir à une démarche de recherche et de diffusion fondée sur des paradigmes radicalement différents.


Sites :




Serge BOUCHARDON (université de technologie de Compiègne)
Les récits interactifs sur le web
L'expression « récit interactif » semble relever d'une contradiction : comment concilier narrativité et interactivité ? Parmi les récits interactifs, le récit littéraire, qu'il soit hypertextuel, cinétique, génératif ou collectif, en particulier sur cet espace ouvert et complexe qu'est le web, correspond par là même à un vaste champ d'expérimentation plus qu'à un genre autonome. Les auteurs s'efforcent ainsi d'exploiter le support numérique et le dispositif technique dans son ensemble à des fins narratives, en faisant appel à des procédés mêlant jeu sur les frontières, fictionalisation et réflexivité. Mais plus que dans la qualité des réalisations, l'intérêt principal de ce type de récits réside dans sa valeur d'objet heuristique : le récit littéraire interactif permet d'interroger le récit dans son rapport au support, mais aussi d'interroger la littérature elle-même.



Claude BOURQUI (université de Neuchâtel)
Édition en ligne et réviviscence des textes

Les textes du passé, ceux que nous continuons à lire, nous sont parvenus, dans l’immense majorité des cas, sous la forme du codex imprimé.  Une migration de ces textes sur un support électronique en ligne est désormais possible. De nombreuses entreprises tentent de la concrétiser. Le bénéfice que ces textes pourraient en retirer ne se limite pas à une accessibilité facilitée à certains égards. Un bon nombre d’entre eux pourrait y gagner une nouvelle lisibilité. Il s’agit des textes, fréquents dans l’histoire de la littérature, pour lesquels le support imprimé n’a représenté qu’une solution de compromis, destinée à en assurer la diffusion et la conservation. Une forme de pis-aller, imposant ses contraintes propres et ne rendant guère justice à leur spécificité. La transposition sur le nouveau support, par la souplesse des possibilités qu’elle offre, devrait permettre de proposer pour ces textes un mode de consommation adapté à la singularité de chacun d’entre eux. Ce nouveau mode d’accès, outrepassant le principe de réexhumation qui régit l’édition critique traditionnelle, pourrait constituer une forme d’authentique réviviscence. La réflexion proposée s’appuiera sur quelques exemples de textes français des XVIe et XVIIe siècles.


Site d’Artamène ou le Grand Cyrus : http://www.artamene.org/




Anne BRUNEL (responsable du site internet de France Culture)
Le site internet de France Culture, du fonds d'archives à la bibliothèque sonore

L'objet de cette communication sera de montrer pourquoi et comment la Radio Culturelle Française, à la fois patrimoniale et de découverte, contribue, à travers son site Internet, à l'ILF ou Internet Littéraire Francophone, tant en lui fournissant des contenus originaux qu'en y développant une stratégie de portail et d'échanges.


Site de France Culture : http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture/sommaire/



Étienne BRUNET (université de Nice)
Le français sur Internet

Je propose de développer une enquête historique sur la part du français sur Internet. Ayant amassé à cet égard des résultats statistiques depuis dix ans, je peux tenter de faire une synthèse qui croise différentes variables: la chronologie, la langue, la source géographique, la discipline. J'essaierai de montrer que, malgré sa part modeste dans les échanges sur Internet (à peine 5%), le français jouit d'un certain privilège culturel. Frantext servira à illustrer cette exception culturelle, non pas seulement pour la richesse et la précision documentaires de cette base qui sont exemplaires, mais aussi pour les ressources statistiques qu'on peut en tirer, si l'on dispose d'outils appropriés pour les exploiter. On proposera un tel outil, le logiciel THIEF (Tools for Helping Interrogation and Exploitation of FRANTEXT).

Bibliographie :
Sites :


Philippe DE JONCKHEERE (photographe et auteur du site Le Désordre)
Le livre de sable électronique

Le site desordre.net depuis qu’il existe s’attache à perdre ses visiteurs (ce qui paradoxalement lui vaut un succès croissant). Usant du lien hypertexte, mais aussi de quelques commandes de programmations simples (javascript), une visite du désordre finit souvent par remplir l’écran de son visiteur, créant des dédales, des fausses pistes et généralement du désordre dans les plis duquel il est attendu que le visiteur s’engouffre, sans grande chance de s’y orienter fiablement, le chemin du retour se refermant bien souvent derrière lui comme une route de nuit retourne à l’obscurité après avoir été défrichée par les phares d’une automobile, ou encore tel l’infortuné lecteur du Livre de sable dans la nouvelle de Borges.
Les textes du désordre reprennent différentes formes de narration connues en les augmentant de spécificités inhérentes à l’outil Internet, ainsi Chinois (ma vie), un roman hypertexte, est construit sur le mode déambulatoire de Marelle de Cortázar, se complique d’une navigation tantôt aléatoire tantôt labyrinthique et infinie dans bon nombre de combinaisons, de même qu’il donne à ses visiteurs la possibilité de reproduire les figures du livre à l’aide d’un jeu de Tangram. De même la Cible,roman feuilletonné, fut envoyé, un épisode chaque jour,  par mail à ses lecteurs et repris ensuite sous la forme d’un blog. L’évocation d‘un souvenir d’enfance, le jeu de memory, ou jeu des paires, donne lieu à une tentative graphique doublée d’un défi de programmation. Les pages à propos du photographe Robert Frank sont issues d’un mémoire de fin d’études qui s’agrémente, dans sa version électronique, d’illustrations en images du texte. Hommage est aussi rendu en divers endroits à Georges Perec, et en particulier sous la forme d’une collecte participative de « je me souviens » ou d’une ballade hypertexte à propos de Tentative d’épuisement d’un lieu parisien.Le site affiche depuis peu une volonté éditoriale modeste en publiant des textes et des images qui lui sont confiés, ainsi la version électronique de Libre comme le Plomb de Jacky Chriqui, Machine, ta Chine, un juke-box botanique aléatoire d’Emmanuelle Anquetil, la lecture de Berlin île sans mur de François Bon croisée avec un parcours photographique dans le Berlin de 1988. Le désordre cherche aussi à explorer les possibilités de l’outil Internet en matière de construction de labyrinthe et de méandres et son auteur n’aime rien tant que de donner à voir comment les pages du site sont construites, ce qui devient alors une nouvelle dimension de lecture du site, de même que de montrer les coulisses, les archives et parfois aussi de laisser entrevoir les développements futurs du site, comme autant de possibilités dont il est régulièrement fait usage pour agrandir sans cesse les proportions du labyrinthe. 


Site
 http://www.desordre.net




Norbert DODILLE, avec Julien RAULT (université de la Réunion)
Un site, une littérature ? Construire l'histoire des littératures francophones à l'aide d'internet

J’ai créé voici trois ans, dans le cadre d’un centre de recherches de mon université, un site internet dédié à la littérature réunionnaise. Ce site contient à la fois des « fiches » auteurs (plus de 180 noms), des textes littéraires (sortis du domaine public ou avec autorisation des auteurs et/ou  éditeurs), des thèses et mémoires, des articles, dont certains inédits, une bibliographie.
Ce site est recensé par Fabula et la BNF, et reçoit une moyenne de 350 visites journalières, 120 000 visites par an. Il fonctionne avec Frontpage. L’idée est de faire connaître cette « petite » littérature et ses auteurs à travers un site spécialisé et en constante évolution. Des chercheurs intéressés par ce type de littérature, mais ne disposant pas des documents en raison de leur éloignement, peuvent ainsi disposer d’une documentation non négligeable sur cette littérature. Actuellement, je suis en train de faire évoluer ce site vers un logiciel spécialisé pour les centres de recherches (" Lumières électroniques "), véritable banque de données interactives qui présente l’avantage de pouvoir être renseignée à partir de n’importe quel ordinateur grâce à un login et un mot de passe. Les chercheurs éloignés pourront ainsi participer directement à l’évolution du site. 


Site
 http://www.litterature-reunionnaise.org




Alckmar Luiz DOS SANTOS (université fédérale de Santa Catarina, Brésil)
La technologie : un récit

Lire la technologie, voilà un exercice que l'on fait depuis longtemps ; il en va de même pour la lecture de la technologie associée à l'art. Toutefois, pour ce qui est des relations entre technologie et art, on a toujours eu recours à des perspectives tout au moins étrangères à l'art lui-même. Et la littérature, certes, n'y a pas échappé. Ce que l'on propose ici, donc, c'est l'inversion de cette situation. Pour ce faire, il faudra montrer, tout d'abord, que cette primauté de perspectives étrangères au champ littéraire ne reviendrait pas à une certaine naïveté, qu'elle n'est même pas exempte de conséquences. Or, un tel renversement nous permettra de découvrir un récit, le récit de la science et de la technologie, à partir des perspectives littéraires qui sont les nôtres, sans tenir compte de la perspective évolutionniste souvent associée à la technologie. Aussi, raconter l'histoire de la technologie pourra nous donner une nouvelle manière de comprendre les récits que l'on construit et raconte, à présent, sur le Web, à l'aide des outils et des procédés informatiques.


Isabelle ESCOLIN-CONTENSOU (doctorante à l'Université du Maine)
Les avant-gardes littéraires sur Internet

Quelles sont les transformations qui affectent le texte littéraire et son interprétation lorsqu’il se présente non seulement comme textualité électronique, mais également comme œuvre du réseau ? Peut-on parler de mutation de la littérature ? Quels sont les enjeux littéraires d’un mouvement d’innovation porté par les possibilités de la technologie, dans la conscience d’une situation inédite ? Des éditeurs, des auteurs, des chercheurs et des artistes entretiennent en ligne, sur des sites individuels ou collectifs, une intense activité de définition théorique et programmatique. Dans le rapide renouvellement des avancées, accentué par une éthique de la diffusion, les avant-gardes interrogent la valeur des nouveaux écrits, animent la coexistence ou la mise en concurrence des auteurs et des réalisations. Nous en étudions les « manifestes » et les oeuvres  pour définir et caractériser, à leur suite, la spécificité de la littérature sur Internet. Au cœur des débats, les notions d’hypertexte, d’interactivité, de fragment, de lecteur et d’auteur, empruntent au domaine littéraire, comme si l’Internet ne faisait qu’actualiser ce que la littérature avait déjà mis en question. Mais en même temps travaillées par de nombreux autres champs disciplinaires, ces notions sont radicalement différenciées. L’avenir de la littérature est-il dans ces nouveaux territoires ?



Alexandre GEFEN (université de Neuchâtel ; Fabula)
L'édition électronique : continuités et discontinuités dans l'histoire du livre
La naissance de l'édition électronique a été parallèle avec l'émergence de l'histoire du livre comme champ disciplinaire dans les dernières décennies du XXe siècle. Ce dernier domaine apporte un éclairage parfois surprenant sur les pratiques ou les expérimentations éditoriales en ligne, en soulignant autant que des ruptures (caractère immatériel, hypertextualité explicite, etc.) des effets de continuité inattendus avec des pratiques ou des textes anciens (qui partagent par exemple la logique cumulative, le fonctionnement en réseau, ou encore l'ouverture au lecteur propres aux novations proposées par Internet), remettant en cause non la notion de livre mais notre habitude de la considérer par référence à un modèle unique forgé au XIXe siècle.


Laurent GRISEL (écrivain)
Horizontal, profond : lire la poésie sur écran

PoésiesChoisies.net propose quelques réponses à la question : une lecture littéraire est-elle possible sur écran ? Lecture littéraire s'entend ici au sens plein : donnant du plaisir, propice à ce choc émotionnel et mental que l'on appelle sentiment de beauté, et prenant appui sur les caractéristiques formelles du texte - non pas sur une musique de fond d'écran par exemple. On montrera comment on a tiré parti du format horizontal et des capacités de l'écran pour permettre une lecture des poèmes qui respecte et qui prenne appui : sur leur forme d'ensemble (leur identité graphique) ; sur la strophe ; sur le statut particulier du dernier vers (à la fois fin et relance du poème). L'écran n'est pas seulement horizontal, il est aussi profond : les liens hypertextes permettent d'aller directement d'un texte à un autre ; on a développé un mode de navigation dit "en rêvant". Enfin, dans la mesure où on peut opposer la lecture littéraire et la lecture documentaire, on montrera que le site est organisé en deux couches, la partie documentaire et critique est organisée comme le monde de la poésie lui-même. On espère que ces idées et expériences pourront être reprises par d’autres sites, et soumises à l’expérimentation.


Site
http://poesieschoisies.net/




Jean-Claude JØRGENSEN (université de Nantes, liste Agreglettres) et Michèle LEROUX-BARON (université d'Amiens)
L’Esprit de la liste

Le succès d’Agreglettres, née il y a 5 ans et hébergée par le CRU suscite des interrogations, des inquiétudes, des jalousies.
1/ Qui se cache derrière elle ? pour quels objectifs ? selon quelles règles ?
Cinquante à soixante dix professeurs de Lettres y préparent l’agrégation et partagent spontanément leur travail et leurs difficultés pendant une année selon des règles inventées en commun, et dont la première est aussi la plus ancienne et la plus incontournable : chacun dépose mensuellement une «contribution » s’il veut rester abonné. Chaque année, 500 travaux effacés et remplacés par 500 autres, et 8000 messages.
2/ Alors que l'agrégation est un concours, des candidats préfèrent mutualiser leur travail plutôt que de rivaliser.
L’importance de l’investissement de chacun et le nombre important d’admis au concours sont à mettre en relation avec la générosité désintéressée, le tutorat et des synergies que les colistiers appellent entre eux « L’Esprit de la liste » : on peut parler et discuter entre égaux, librement, sans souci des hiérarchies et agreglettres est un véritable espace de réflexion littéraire.
3/ Quelles évolutions se dessinent ? Où allons-nous ?
Il nous reste à faire des retours plus fouillés encore sur les contributions. Nous continuerons à refuser d’archiver pour archiver, à nous garder de tout consumérisme, à rester vigilant vis-à-vis des droits d’auteurs sur les plans juridique et éthique, et à préserver notre indépendance en refusant un droit d’ingérence de l’Institution : le compagnonnage complice des écrivains est notre seul guide.



Nathalie JUNGERMAN (Fondation La Poste)
La Fondation La Poste et l'Internet littéraire : FloriLettres, une revue culturelle en ligne
Au delà de ses activités financières, la Poste, entreprise publique, a pour vocation et mission le transport d'informations et de colis. Système complexe et rôdé de tri et d'acheminement, de liaisons matérielles et désormais immatérielles et numériques, la Poste s'est construite comme un réseau exhaustif. Si le contenu ne la concerne pas, la valeur de ce contenu lui confère néanmoins un statut à part : elle est un service public, elle est une institution présente dans la vie de chacun, elle est objet littéraire et légendaire. Consciente de ce rôle décisif, elle a développé une part de communication qui lui est spécifique. Cette communication prend acte de la valeur des contenus : il s'agit de la Fondation d’entreprise La Poste, créée en 1995, dans le but de promouvoir l’écrit et de soutenir les projets culturels liés à l’écriture patrimoniale et contemporaine : Prix Wepler-Fondation La Poste (fiction contemporaine), aide à l’édition de correspondances, festivals (rencontres littéraires et musicales), concours écriture épistolaire, exposition (peinture et correspondance)... Parmi ces activités, la Fondation a décidé de réaliser en 2000 un site Internet dédié à la littérature ayant pour thème l’écriture intime (correspondances, journaux intimes, biographies et autobiographies). Depuis 2002, le site Internet fondationlaposte.org propose aux internautes de recevoir deux fois par mois dans leur courrier électronique, une lettre d’information culturelle intitulée FloriLettres. Unique en son genre dans l’Internet littéraire, FloriLettres est articulée autour d’un auteur ou d'un événement culturel lié à l’actualité littéraire et aux correspondances. Elle comprend un entretien avec un écrivain, un artiste, un éditeur ou un spécialiste, un portrait d’auteur, un article critique, des extraits de lettres, des articles sur les nouvelles publications, un agenda (spectacles, expositions, festivals) et des illustrations. Elle compte à ce jour, 60 884 abonnés.


Accès au site FloriLettres.


Yvan LECLERC (université de Rouen), avec Pierre-Yves CACHARD (bibliothèque municipale de Rouen) et Danielle GIRARD (lycée Jeanne d'Arc de Rouen)
Le manuscrit intégral de Madame Bovary sur internet
D'ici deux ans environ, il sera possible d'accéder sur internet à toutes les pages numérisées du manuscrit de Madame Bovary et à une grande partie de leurs transcriptions. C'est cette aventure humaine, intellectuelle et technique en cours que trois intervenants présenteront. Yvan Leclerc (directeur du Centre Flaubert, université de Rouen) esquissera l'historique des recherches et des collaborations institutionnelles qui ont permis à ce projet d'entrer dans sa phase active. Au Centre Flaubert revient, entre autres, la responsabilité de la transcription. L'immensité du corpus exigeait le recours à une légion de bénévoles. Danielle Girard (auteur de sites pédagogiques sur le Romantisme, Ruy Blas, Delacroix et Baudelaire, Hugo et la peine de mort) parlera de la communauté virtuelle internationale qu'elle anime et présentera une première application pédagogique déjà en ligne, rendue possible par ces transcriptions. La numérisation des manuscrits et la conception de la navigation finale reviennent à la Bibliothèque municipale de Rouen, où se trouvent tous les documents de genèse du roman : Pierre-Yves Cachard (conservateur chargé des nouvelles technologies) exposera pour finir le sens et le rôle de ce projet dans la démarche de valorisation du patrimoine de la Bibliothèque de Rouen, et présentera l'état d'avancement et les choix opérés dans la réalisation, en vue d'aboutir à une navigation multiple dans le massif des quelque 4500 folios de Madame Bovary.


Site du Centre Flaubert de l'université de Rouen



Michel LEMAIRE (université d'Ottawa, Canada)
L'utilisation des textes littéraires offerts par les bibliothèques virtuelles

Une bonne partie de la littérature française, du moins jusqu'au XIXe siècle, est maintenant offerte sur l'Internet. Des sites institutionnels comme Athena ou Gallica, des sites indépendants comme ABU ou Poètes.com, proposent, en des formats divers, les grandes œuvres littéraires, de la Chanson de Roland aux poèmes de Rimbaud. Mais quel usage fait-on de ces textes ? Les lit-on ? Si oui, comment ? Les utilise-t-on d'autres manières ? Lesquelles ?
Cette communication se propose d'étudier les différents types d'utilisation des textes littéraires offerts en fichiers informatiques. Je me placerai essentiellement à un niveau pratique. Je ne reviendrai pas sur le sujet de la lecture à l'écran, ni sur celui des nouvelles formes des textes électroniques qui pourraient aller jusqu'à en faire de nouveaux genres littéraires, ni sur celui de l'hypertexte. Je désire discuter de questions simples d'utilisation : comment peut-on lire des textes numériques ? Que peut-on en faire d'autre ? Et donc : à quoi servent les textes littéraires numériques ?

J'étudierai en particulier les questions du type de consultation en fonction du format des textes, d'exploitation des moteurs de recherche fournis par certaines bibliothèques virtuelles, du maniement des textes téléchargés par l'utilisateur, des types d'exploration et de recherche possibles dans les textes téléchargés. Les textes numériques m'apparaissent en effet intéressants surtout en tant que corpus d'analyse. Mais quels genres de recherche les textes numériques permettent-ils ou favorisent-ils ?
Certains textes « en ligne » ne sont accessibles qu'à travers des moteurs de recherche fournis par les bibliothèques virtuelles. Quelles sont les capacités de ces instruments d'interrogation ? Qu'apportent-ils de neuf, de particulier ? Quelles sont leurs limites ? D'autres textes sont proposés dans leur entièreté. L'ordinateur de l'usager permet alors de leur appliquer divers traitements pour les étudier. Un certain nombre d'opérations sont possibles à l'aide de logiciels spécialisés comme Cordial ou Hyperbase. D'autres opérations sont à la portée d'un logiciel de traitement de texte ou d'un tableur. Les manipulations statistiques sont les plus connues. Mais peut-on imaginer et développer d'autres voies d'analyse des textes numériques afin d'élargir la dimension littéraire de ces recherches ?

Bibliographie (sélection) :

Site :



Yun-Sun LIMET (du collectif Remue.net)
"remue.net", littérature d'abord

Sans aucun doute, le site littéraire fondé par François Bon occupe une place originale dans l’internet littéraire francophone. Du site personnel de l’écrivain, qui voit dans le nouvel outil un moyen nouveau de mettre à disposition des ressources : ouvrages dans leur version numérisée (Rabelais, par exemple), de faire partager l’expérience de la conduite d’ateliers d’écriture en divers lieux et avec divers publics, d’ouvrir son propre atelier d’écrivain et d’entrer en résonance avec des auteurs contemporains compagnons d’écriture (Michon, Bergounioux), on passera via la constitution d’une association de type loi 1901, et le désir de collectif des quelques pionniers réunis autour de François Bon, au site dans la configuration qu’on lui connaît aujourd’hui : l’animation par un collectif de rédaction de la « veille » littéraire : les blogs (actualité, lectures, ateliers d’écriture, art et photo), la revue trimestrielle, les chroniques, les dossiers, et toujours ouvert l’atelier de l’écrivain, sans oublier un bulletin hebdomadaire diffusé à 1300 exemplaires et on peut dire à autant de relais de l’incessante conversation qui s’y est instaurée. Richesse des informations, réactivité, subjectivité, mais aussi travail de fond, partage, tressage relationnel intense, sont les marques auxquelles on reconnaît (polysémie oblige) remue.net. Le site a épousé les évolutions techniques — si rapides — , et continuera à le faire : création d’un espace collaboratif, instillation du multimédia (dans la juste dose), la généralisation du haut débit modifiant la donne. Nul doute également que la personnalité de l’auteur de Daewoo, ses choix, ses « préférences », comme dit un de ses auteurs affectionnés, donnent à remue.net, son allure, sa physionomie si particulières (voir le « cahier de création ») ; ajoutée à cela, la militance des amis qui se retrouvent en sa compagnie, et l’on saisit le miracle quotidien d’une mise en ligne renouvelée, génératrice d’enthousiasmes. Au travers de l’historique (quelques moments significatifs), de la mise en relation d’éléments qui nous paraissent aussi pertinents que diversifiés, on voudrait donner quelques aspects de « l’envers du décor » qui expliquent la physionomie du site, l’esprit auquel voudraient tendre ses contributeurs, et ce qu’il apporte d’inédit et d’irremplaçable dans son canton propre à l’histoire littéraire en train de se faire.


Site associatif d'actualités littéraires : http://www.remue.net




Marie LISSART (élève conservateur à l'ENSSIB)
La littérature électronique : une ressource d'un nouveau type pour les bibliothèques ?

Comment la bibliothèque peut-elle prendre en compte une production d’un nouveau genre comme la littérature électronique ?
La légitimité de l'intérêt des bibliothèques pour la littérature électronique se heurte à une grande méconnaissance de ce domaine. Les bibliothèques manquent de repères professionnels pour l'appréhender; des questions techniques se surajoutent à cette méconnaissance.
La prise en compte de la littérature électronique dans la bibliothèque peut s'effectuer selon deux axes. D’une part, la présentation d’une typologie des ressources littéraires électroniques — élaborée selon un éloignement progressif du modèle imprimé — en souligne les spécificités et l'intérêt. D'autre part, l'explication d'une méthode de recherche peut en faciliter la prise en main. De là découle l'intégration de la littérature électronique dans la bibliothèque et sa valorisation auprès des publics.



Xavier MALBREIL (université Toulouse Le Mirail)
Méthodologie d'approche critique des œuvres de littérature informatique

L’Internet littéraire francophone a assisté à l’émergence de nouvelles littératures, de plus en plus éloignées du modèle du livre. Elles sont produites de façon tout à fait spécifiques sur ordinateur, et ne peuvent être reçues que par le biais de cet appareillage.
Les « littératures informatiques », puisqu’elles sont multiples, ont déjà une histoire, un public, certes restreint mais exigent, elles méritent également une approche critique méthodologique – afin tout à la fois d’en faciliter l’accès au grand public, et de pouvoir en rendre compte dans les meilleures conditions.
Mon travail de recherche, mené dans le cadre d’un appel à projet de la BPI Pompidou, au sein d’une équipe conduite par Serge Bouchardon, et sous la responsabilité doctorale de François-Charles Gaudard, directeur des écoles doctorales du Mirail Université, m’a amené à me pencher sur des cas précis d’analyse d’œuvres de littérature informatique.
Comment des lecteurs au fait de procédures et de modes de création informatiques peuvent-ils appréhender ces objets esthétiques nouveaux, et peut-on en dégager peu à peu une méthodologie d’approche critique des œuvres de littérature informatique ? Ce sont les questions que j’ai été amené à me poser, et dont je rendrai compte au cours de ce colloque.

Bibliographie :
  • Éloge des virus informatiques dans un processus d'écriture interactive - Essais critiques sur les littératures informatiques. Éditions Manuscrit-Université. http://www.manuscrit-universite.com/
Sites :
  • www.0m1.com : site de recherche (théorie et création) sur les littératures informatiques. Présentation de mes différents écrits littéraires.
  • www.livredesmorts.com : parcours de lecture et parcours d'écriture dans un livre des morts réalisé en collaboration avec Gérard Dalmon, designer, artiste.
  • www.tetra-kill.com : site d'accompagnement pour mes romans Les prisonniers de l'Internet, romans junior d'aventures fantastiques dans le monde virtuel.
  • www.e-critures.org : site portail des littératures informatiques.


Patrick REBOLLAR (Université Nanzan, Nagoya, Japon, co-fondateur de l'équipe Hubert de Phalèse)
ILF 
Danger Zone. De quelques apories littéréticulaires
Pourquoi y a-t-il si peu de discussion dans les listes de discussion ? Les structures mentales liées aux institutions et aux professions déborderaient-elles sur l’intégrité intellectuelle des individus ? Comment résoudre l’entropie des œuvres et des références ? Si tout le monde cite n’importe comment, que seront devenues les œuvres littéraires dans un siècle ?
Nous comptons sur les moteurs de recherche pour trouver des citations ou étudier la langue… Mais peut-on réellement compter dessus ? Les logiques de marché n’obligent-elles pas les moteurs à mentir ? Brodées d’exemples, ces quelques questions aideront à définir nos missions de créateurs de sites et d’enseignants-chercheurs littéréticulaires.


Bibliographie (sélection) :
  • Les salons littéraires sont dans l'internet. Presses universitaires de France, 2002, 224 p. Collection Écritures électroniques.
    http://www.puf.com/livres/22417738a.html
  • "Mondialisation de la rentrée littéraire", Chronique de l'@, in Histoires littéraires, n°5, janvier-février-mars 2001, p.114-116 (éditions du Lérot). Egalement en ligne.
  • "F.L.E. et Internet au Japon : bilan du symposium SJDF à Hirosaki". Version courte dans le Compte-rendu de la 14ème Journée pédagogique de Dokkyo (19 novembre 2000) .– Tokyo : Université Dokkyo, 2001. Version longue dans le Bulletin SJDF.
  • Lautréamont à l'épreuve du F.L.E.  / Intervention au Congrès de la Société Japonaise de Didactique du Français, 28 mai 1999, Maison franco-japonaise .- auto-édition. Version remaniée p.101-112 dans Lautréamont au Japon ou Les Chants de Maldoror et la culture d'après-guerre : Cahiers Lautréamont, LII-LIII - [s.l.]: AAPPFID, 2000 - 155p. (Également publié dans le site CCSD @rchiveSIC).
Sites :



Hajime SAWADA (université Sophia, Tokyo, Japon)
De Bis, Bis ! au Diable à Paris — dans l'espace fermé et/ou ouvert de l'internet
Je présenterai une partie des travaux et activités que l’Internet a permis à un enseignant-chercheur d’un département de littérature française d’université japonaise de réaliser au cours de ces dix dernières années. Des ressources privées pour l’apprentissage du français destinées aux débutants (écriture interactive, lecture sur écran, programme d’auto-apprentissage « Bis, bis ! ») aux sites publics pour ceux qui s’intéressent aux études littéraires (site de mon département et site de la Société Japonaise d’Études Balzaciennes, tous deux sous ma responsabilité), en passant par la publication virtuelle de textes numérisés (Le Diable à Paris, Le Code parisien, des œuvres de Le Clézio), l’Internet est devenu un outil indispensable pour l’apprentissage, les recherches ou la diffusion du savoir. Il peut aussi être un espace ouvert à tous ceux qui cherchent quelque chose. Mais il vaudrait peut-être mieux qu’il soit à certains moments un espace fermé, ce qui enlève alors la part essentielle du sens qu’a l’Internet. Nous tenterons de savoir quelles pratiques sont à souhaiter avec ce réseau pour un enseignant-chercheur.


Thomas C. SPEAR (City University of New York)
Numériser et démocratiser les archives littéraires

Comment démocratiser l'accès aux informations disponibles sur  l'internet ? Amateur d'hypertextes et créateur de sites francophones dès la transformation de l'internet des gopher et VAX en interface graphique (WWW), j'évoquerai en premier lieu le contexte (francophone) 
— les inégalités économiques et la hiérarchisation des savoirs — qui a inspiré la création du site « île en île » en 1998. Se « branchant » progressivement, les dites « périphéries » (par rapport à un « centre » éditorial parisien) profitent de l'augmentation des banques de données disponibles ; les voix circulent. Comme éducateurs, lecteurs et webmestres, nous devons prendre en considération les normes et standards, la fiabilité des sites, le plagiat et les droits d'auteur, tout en encourageant le développement et la diffusion de nouvelles formes d'écriture créative et non-commerciale, qu'elles soient linéaires ou non. Selon les capacités techniques de la salle de communication, je présenterai des extraits de poésie, de voix et de textes du site « île en île » exemplifiant quelques aspects techniques du site et surtout la richesse des littératures à plusieurs titres « insulaires ». Circulaires, plutôt : les réseaux « désaxés » font circuler et renouveler le patrimoine littéraire francophone existant et à venir, textes écrits et lus sans passer par les formes traditionnelles de distribution.
Site de référence : www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile


Bibliographie et liens :

Île en île : http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile
Ressources internet francophones @ CUNY : http://www.lehman.edu/deanhum/langlit/french
"Duras, la pute de la côte normande" (1996) : http://www.lehman.edu/hypertextes/duras



Yves THOMAS (consultant éditorial et directeur d'édition, agence Aksas Communication)
Participation annulée [Interactions et synergies entre les interfaces : nouveaux enjeux et perspectives]
Interactions et synergies entre les interfaces papier, CD-Rom et Web : nouveaux enjeux et perspectives
Étude comparative à partir d'un échantillon de produits culturels et/ou littéraires déjà finalisés ou en cours d'élaboration, tous représentatifs de la francophonie.
Dix ans après la guerre des supports entre les différents produits culturels à caractère encyclopédique, et la mort programmée du support papier (le Grand Larousse Universel a été l’un de ces cadavres), aucun modèle économique satisfaisant n’a pu faire ses preuves et le caractère fluctuant (voire erratique) des politiques éditoriales mises en œuvre en a été la preuve patente.
Pourtant, un retour au support papier en complémentarité avec les autres supports (CD-Rom, Web, blogs) se fait jour, seul à même, semble-t-il, d’assurer une viabilité à moyen et long terme de tout un pan de l’édition culturelle en France. La publication récente de nouveaux produits culturels dérivés (papier) chez Encyclopædia Universalis semble en apporter la preuve. Mais tous les champs des synergies possibles entre supports ont-ils vraiment été explorés ? Pour quels apports spécifiques ? Quels sont donc les nouveaux enjeux et perspectives pour les produits culturels et/ou littéraires à venir ?


Jean-Marie VIPREY (université de Franche-Comté)
Problèmes légaux, institutionnels et éthiques soulevés par la mise en ligne et l'échange de corpus littéraires

Sur la dévaluation des « données », surtout élaborées, lorsqu’on se met à les échanger sans principes ni restrictions. Sur les pressions contradictoires que nous subissons : du marché d'une part qui veut se libéraliser comme il se doit, de nos responsables — présidents, directeurs de labos, services de valorisation, SAIC — qui veulent freiner et régulariser...



octobre 2004
ARGUMENTAIRE DE L’ILF 2005 :

L’internet littéraire francophone… Que signifie ce titre ?
« L’internet » : ensemble de sites et de pages web, de méls, de blogs, de pdf, de mp3… Est-ce un réseau de machines, un cyber-hypertexte de documents ou une communauté de communautés d’êtres humains ?
« Littéraire » : qui dit ce qui l’est ? Quelle analyse, quel instrument de mesure décide de la littérarité ? Quel point commun entre un roman de Balzac, un fonds de bibliothèque, un forum de profs de lettres, un soldeur de livres et les poèmes d’un lycéen ?
Et avec « francophone », combien de malentendus ? Est-ce seulement tout ce qui est en français hors de France ? N’est-ce qu’une usine à gaz géo-politique ? Parler ou écrire en français ne suffit-il pas à être francophone ? Et puis, le français… n’est pas partout le même !

Évoquer l’internet littéraire francophone, c’est donc postuler un espace intellectuel à partir de trois coordonnées incertaines. Ajoutons tout de suite une quatrième dimension à cet espace : le temps ! Dans un réseau de communication où l’accès public a juste dix ans cette année, au moins pour la France, nous devons nous attendre, à l’échelle historique, à être témoins et acteurs d’une naissance, d’un début de croissance, avec ses naïvetés et ses maladies infantiles. Avec ses réussites aussi ! Avec ce qui est déjà son patrimoine ! Avec sa création au jour le jour, qu’aucun d’entre nous n’arrive à suivre…
Bien sûr, il revient aux participants de ce colloque de dire, dans le croisement et l’interaction de leurs interventions, ce qu’est, peut-être, ou ce que pourrait être l’internet littéraire francophone, l’ILF.
Pour ce colloque, premier du genre, nous faisons appel à deux types d’intervenants. D’une part, des personnes qui ont eu un rôle important pendant ces dix années d’existence de ce que nous entendons a priori par ILF et qui souhaitent décrire et analyser leur travail et leur évolution. D’autre part, des personnes qui, étant ou n’étant pas acteurs de l’ILF, proposent un point de vue, une recherche, globale, transversale ou autre.
Dans ce vaste espace à quatre dimensions, nous avons délimité, a priori encore, des secteurs de pensée et de production afin de faciliter l’identification de celles et ceux qui y œuvrent. Sont-ce les échanges entre secteurs qui créent la porosité de l’ILF ? Ou est-ce la porosité inhérente au réseau qui favorise les échanges ?

Hubert de Phalèse, équipe de recherche de Paris III fondée en 1990 pour explorer les études littéraires assistées par ordinateur, dirigée d’abord par Henri Béhar et actuellement par Michel Bernard, organise ce colloque et propose à la sagacité des acteurs de l’ILF une répartition en 5 catégories – que rien ne ferme et dont les échanges se multiplient chaque jour : la création, la recherche, l’enseignement, la communication et les ressources.
Toutes les personnes impliquées dans l’ILF reconnaîtront sans doute appartenir à plusieurs de ces catégories :
Les communications (40-45 min.) devront éclairer la constitution, le fonctionnement, l’évolution, intellectuellement ou pratiquement, de tout ou partie de l’ILF, en remettant en cause le concept-même, le cas échéant. Les études concernant les médias, les technologies, les documents, les populations, etc., devront garder un lien clair avec les trois principales dimensions de l’ILF.
L’utilisation de matériel informatique et d’accès à l’internet est possible dans la mesure des possibilités du CCIC (à préciser ultérieurement).
Pour la préparation de ce colloque, la liste de discussion LITOR sera utilisée comme canal d’information privilégié. Toute personne intéressée par le colloque est priée de s’y inscrire.


Les propositions de communication (1000-1500 signes) doivent être envoyées jusqu’au mardi 30 novembre 2004, avec nom, prénom, fonction, secteur d’activité, matériel informatique souhaité ou apporté, à : <Patrick.Rebollar> chez <berlol.net> qui transmettra au Comité scientifique du colloque ILF2005.
Publication de la liste des propositions retenues : 20 décembre 2004.
Réception des propositions définitives (résumés) : 31 mars 2005.

Ouverture du site web de l’ILF : fin avril 2005. (informations obsolètes)



Site de Cerisy : http://www.ccic-cerisy.asso.fr/
Site de l’équipe Hubert de Phalèse : http://www.cavi.univ-paris3.fr/phalese/
Site de LITOR, protocole & inscription : http://www.cavi.univ-paris3.fr/phalese/litor1.htm
Site de Michel Bernard : http://michel.bernard.free.fr/archives.php
Site de Patrick Rebollar : http://home.inter.net/berlol/index.htm
Site Fabula : http://www.fabula.org/
Site d’Artamène ou le Grand Cyrus : http://www.artamene.org/
Site de l’Université de Neuchâtel : http://www.unine.ch/
Site de La Fondation La Poste et de la revue Florilettres.