À la recherche de l’identité dans Alto solo d’Antoine Volodine

Alexandra Reuber, « À la recherche de l’identité dans Alto solo d’Antoine Volodine », Études françaises [P. U. de Montréal], vol. 46, n°2, 2010, p. 137-152.

Pour mémoire :

Le roman Alto Solo (1991) d’Antoine Volodine provoque deux questions fondamentales : « Qui suis-je ? » et « Qui es-tu ? » Ce sont des questions qui explorent la notion du soi et de l’autre en mettant en relation le lieu habité, c’est-à-dire géographique, et le lieu psychologique ainsi que celui de l’énonciation. Ce sont des questions dont les réponses font référence aux signes distinctifs entre des individus d’une société, qui, dans Alto Solo, produisent une sensation d’étrangeté, d’anonymat et d’exil de l’un par rapport à l’autre. Ces réponses prononcées ou implicites produisent une sensation d’étrangeté et d’aliénation sociale qui est renforcée par une aliénation de l’identité personnelle, celle-ci n’étant, dans la plupart des cas, qu’une identité collective. Qui sont les citoyens de Chamrouche par rapport aux personnages aux noms bizarres ? Comment caractériser les personnages que nous rencontrons dans cette œuvre de Volodine et auxquels l’auteur ne fait référence que dans un langage symbolique ? Il parle des voix, des oiseaux, des nègues et des hommes portant des imperméables, sans expliquer le choix de son vocabulaire. Cette absence d’information concrète confirme non seulement la notion d’étrangeté dans le texte de Volodine, mais elle provoque également la réitération des deux questions, « Qui suis-je ? » et « Qui es-tu ? » Elle stimule notre recherche de l’identité dans Alto Solo.

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