L’ambiguïté des voix narratives dans le « post-exotisme » d’Antoine Volodine…

Anaïs Oléron, L’ambiguïté des voix narratives dans le « post-exotisme » d’Antoine Volodine : choix d’écriture, monde fictionnel et stratégies de réception, « Écrivains », « Les Aigles puent », « Onze rêves de suie », « Le Post-exotisme en dix leçons, leçon onze » / mémoire de master 2 soutenu en mai 2012 sous la direction de Frank Wagner, Université Rennes 2 / UFR Arts, Lettres, Communication, édité au D.U.M.A.S., juin 2012, 225 p.

Résumé :

De l’éphémère trouvaille linguistique qu’il était au départ, le vocable de « post-exotisme » est ensuite devenu une référence essentielle à l’oeuvre de Volodine. Il désignait au départ une littérature ; il en est venu à qualifier également un imaginaire et une idéologie fondée sur les valeurs d’anciens combattants politiques, incarcérés dans le quartier central d’une prison de haute sécurité. Par un « processus de camaraderie intime », ces prisonniers rendent alors hommage à leurs compagnons décédés en adoptant leur identité et en fusionnant mentalement avec eux. Chacun des récits post-exotiques évoque donc en filigrane l’épreuve de l’incarcération, les idéaux incarnés par les détenus (tels l’attente de la révolution mondiale, l’égalitarisme, ou encore la lutte contre le capitalisme) et leur mémoire littéraire (intertextualité interne ou externe, importance de l’oralité et brouillage des identités). D’emblée, nous pouvons alors souligner trois aspects de la littérature post-exotique : son unité (les différents romans renvoient au même univers), sa dimension communautaire et enfin sa fragilité (condition précaire des prisonniers, difficultés à communiquer et prise de conscience de l’échec de leurs idéaux révolutionnaires). Ce collectif d’écrivains dissidents se trouve au fondement de l’écriture d’Antoine Volodine puisqu’il le conduit à partager son entreprise littéraire avec des hétéronymes, qui ne représentent qu’une infime partie des prisonniers post-exotiques mais sont, pour l’heure, au nombre de trois : Lutz Bassmann, Manuela Draeger et Elli Kronauer. Antoine Volodine se présente comme leur porte-parole et place sur le même plan l’ensemble des productions de la communauté.

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