Dit l’inondée savante

jeudi 12 juillet 2012, à 23:59 par Berlol – Enregistrer & partager

Des météores agités brouillent le sommeil et la traîne de typhon nous balance toute la journée des averses en veux-tu en voilà – ça me rappelle une des superbes répliques de Brigitte : « rouler des pelles / à tire-larigot ». Bizarrement, je fais mes deux allers-retours du jour en vélo en passant entre les gouttes. Sans doute un jour faste. Mais les cours fatiguent, avec une chaleur humide qu’il serait dangereux de trop climatiser et des étudiants affalés, proches de la torpeur.

Chaleur et humidité aussi dans les deux courts-métrages que je passe au séminaire de cinéma : Une histoire d’eau (sur des images tournées puis abandonnées par Truffaut) et Charlotte et son Jules, du Godard de 57-58.

« Tous les Mac-Mahon de Villeneuve-Saint-Georges »… dit l’inondée savante. Et tout le reste à l’avenant, coulant, gouleyant, succulent. Quel texte !
Et quand on connaît Villeneuve-st-Georges aujourd’hui, c’est carrément hilarant.

Ah, au fait ! Je n’ai pas remarqué de changement dans mon corps mais officiellement, depuis le 9 juillet, je ne suis plus un « Alien ». La loi stipule qu’à cette date toutes les personnes qui résident au Japon seront régies par les mêmes procédures d’enregistrement. Les « Foreign Residents » sont maintenant dans la même base de données que les nationaux, ce qui doit en effet simplifier grandement la vie des familles mixtes.

Après la bonne, la moins bonne nouvelle. Suite aux nombreux tremblements de terre survenus depuis plus d’un an, une faille sismique a été remarquée sur et sous le mont Fuji, qui est maintenant en observation renforcée. Officiellement – a-t-il ses papiers en règle ? – il fait toujours partie des volcans en activité. Neiges et petits oiseaux sont déjà prêts à fondre et s’envoler.  En tout cas, si vous ne me revoyez pas, c’est que je serai englouti dans la faille ou égaré dans un livre…

« L’internationale disparatiste use et abuse de ce somnifère, l’augmentation. Elle consiste à reprendre ce qui a été plié et compilé, et à lui donner toute l’ampleur possible, sachant qu’elle ne risque d’atteindre je ne sais quelle totalité. Cette forme n’est pas nouvelle mais son développement est surprenant. Car Buffon augmente, comme avait augmenté Belon, pour nous en tenir à une tradition de langue française. Rabelais anticipe Belon d’une trentaine d’années, il augmente. Pline, Aristote, augmentaient. Augmenter est compiler et déplier. Notre aujourd’hui interdit ; le leur, que nous reprenons endormis, entredit. Voilà pour notre tradition, pour nos racines, pour nos étonnements livres ouverts : « Tiens tiens, il faisait ça lui aussi ! » Le soufflet du savoir s’étend […] » (Dominique Meens, Aujourd’hui tome [Gudrum Gudrum] deux, p. 18-19.)

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Publié dans le JLR

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