Les exceptions étaient rares

dimanche 8 février 2009, à 23:30 par Berlol – Enregistrer & partager

Un petit dimanche avec du soleil et du vent. Grasse matinée. Pain chez Kayser pour brunch. Lectures. Courriers. Correction de copies. Sortie de moins d’une heure pour de petites courses, comme renouveler le stock d’oranges. Voyez le genre.
(Et si je le note, et l’ajoute même, ce n’est pas pour ennuyer mes quelques lecteurs, mais pour ma propre mémoire, consultable d’où que je sois, et même peut-être d’un outre-monde, qui sait ?)

« […] Très critique également s’avère la vision des sphères éditoriale et artistique qui ressort du dossier proprement dit. On notera tout d’abord la condamnation sans appel que profère dans l’interview liminaire un agent littéraire anonyme : « A force de se comporter comme de simples imprimeurs, débitant les livres à la chaîne sans assurer de réel travail de sélection et de promotion, les éditeurs ont d’une certaine manière scié la branche sur laquelle ils étaient assis depuis des décennies » (84). Par le biais de recommandations ironiques ou d’un récit atypique illustré de schémas se trouve ensuite remis en question l’emprise du marketing sur l’espace esthétique : Benchmarking TINA, « Le management de la littérature durable » ; Associates consulting, « Réussir en art grâce aux méthodes du consulting ». Par ailleurs, TINA enferme malicieusement huit livres sélectionnés pour les prix littéraires 2008 dans la toile hexagonale constituée par les critères suivants : « originalité du sujet », « travail sur la langue », « inscription dans l’histoire littéraire », capacité à absorber le lecteur », « capacité à divertir » et « rapport au réel ». Bertrand Gervais, lui, analyse les principes esthétiques du cyberespace : rhizome, fugacité, oubli, hétérogénéité, hybridité, flux… Enfin, l’université n’échappe pas à l’actuel chaos culturel : dans « Classe-toi pauvre con ! », Vincent Bourdeau s’attaque à ce mal anglo-saxon qui, importé par la volonté présidentielle, vient scléroser notre recherche universitaire ; le rendement et la tactique primant désormais, tout chercheur normalement constitué n’aura de cesse que de produire toujours plus dans des revues classées « A », au détriment de travaux plus originaux ou au plus long cours…» (« Revue TINA n°2 », le 6 février chez Libr-Critiques, posté par Fabrice Thumerel)

L’impression de me lire il y a deux ou trois ans. Ce que je disais de l’édition, ou de la recherche. À l’époque, on me disait que j’exagérais, que j’y allais un peu fort, qu’il ne fallait pas tirer sur l’ambulance, que tout n’était pas mauvais dans l’édition ou dans la recherche, et même que le Salon du livre était sympa ; je répondais que les exceptions étaient rares.

Avez-vous lu Kara Walker n’est pas Joséphine Baker, le feuilleton de Liliane Giraudon sur le site POL ? Non ? Alors, courez-y !

« 15
Strictement parlant tout est fortuit
autour de nous Manger des œufs
le matin trouver
un objet de violence
dans une structure donnée
prise en compte du Noir
très dessiné le garçon unijambiste
copule avec la Morte
« Fils c’est ta mère » » (Liliane Giraudon, épisode du 5 février)

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Publié dans le JLR

3 réponses à “Les exceptions étaient rares”

  1. brigetoun dit :

    j’y cours (enfin dans la faible limite de ce que s’autorise ma machine)

  2. christine dit :

    et tu le vois comment, l' »outre-monde » depuis lequel tu espères relire tes listes de courses ? plein d’angelots joufflus ou d’araignées volodiniennes ?

  3. Connaissez-vous le site http://www.litteratureaudio.com/ ?
    Des donneurs de voix lisent des textes tombés avec bonheur dans l’espace public. J’avais enregistré des poèmes d’Apollinaire et d’Artaud, mais le premier est mort à la guerre (le temps est plus long pour eux) et le second n’est pas mort il y assez longtemps. Certains lecteurs sont très doués. De leur bouche à votre oreille.
    Serviteur.