Aller se perdre dans les herbes

vendredi 3 juillet 2009, à 23:59 par Berlol – Enregistrer & partager

Quelques secondes ! Ce n’était que quelques secondes ! Une semaine après, je ne comprends toujours pas.
Une des choses les plus bizarres de ma vie.
Je me suis même demandé un moment si je n’avais pas eu une absence, un trou de conscience, cinq minutes ou une heure à errer. Mais rien, T. m’a dit que je n’était sorti que le temps nécessaire pour descendre les escaliers et remonter avec mon vélo après l’avoir détaché. D’ailleurs, je venais de croiser Madame Y., l’ancienne infirmière du père de T., dans le couloir. Elle sortait de chez nous après une très brève visite dont T. me dira que c’était pour nous démarcher au nom du parti lié à la secte qui dirige de facto le Japon, qu’elle était à peine restée dans l’entrée, T. n’ayant marqué aucun intérêt pour ce minable geste politique.
Et donc, dans cet intervalle entre le moment où j’ai libéré le barillet de l’antivol devant l’immeuble parce qu’il s’était mis à pleuvoir, ce dont on s’était aperçu en ouvrant la porte à Mme Y., et le moment où je l’ai refermé sur la roue devant notre porte, trois étages plus haut, la clef avait disparu.
La clef avait disparu !
Je n’avais que trois poches, vides. Pas de veste, évidemment. Bref, nulle part où fourrer cette maudite clef. Ce qui veut dire que j’ai dû la laisser sur l’antivol, poser l’antivol dans le panier, monter en tenant le vélo par le cadre et que la clef a dû, comment dire… sauter du barillet quand j’ai posé le vélo dans le couloir du 4e et filer entre les barreaux de la rambarde pour aller se perdre dans les herbes en bas. Toute autre éventualité serait de l’ordre du paranormal.

Ontologique, le questionnement s’est maintenu toute la semaine, comme un grincement musical sans fin.
Il a même failli occulter les événements extraordinaires de ces derniers jours, à cause desquels j’ai encore été empêché d’écrire ici…

À suivre…

Sinon, pour des liens, plein de sélections dans les Flux Litor.

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Publié dans le JLR

Une réponse à “Aller se perdre dans les herbes”

  1. brigetoun dit :

    égoïstement soulagée de cette proximité