Journal LittéRéticulaire de Berlol
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Littéréticulaire : néol., adj. (de littéraire et réticulaire), propriété d'un texte où s'associent, aux valeurs traditionnelles et aux figures classiques du texte littéraire, les significations et effets de sens provoqués par les liens hypertextuels au sein d'un réseau (l'internet par exemple), qu'ils aient été voulus ou non par l'auteur.







Décembre 2005

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Jeudi 1er décembre 2005. Les habitudes de son train.

Quelque désagréable que soit Alain Finkielkraut dans ses modes de discours (perception qui n'engage peut-être que moi), il convient cependant de l'écouter, de laisser sa pensée se développer, y compris lorsqu'elle recule pour prendre une question de plus loin, au risque de ne jamais y répondre, d'en attraper une autre au vol, d'être entravé par l'ire d'un impatient — et de bien réfléchir.
Dans les Matins de France Culture du 28 novembre, Sylvain Bourmeau n'est pas très performant. Il s'entend mieux à accuser qu'à débattre, et préfère le terrain, comme il dit, à la philosophie, ou la littérature — qu'il voit, lui, Bourmeau, surtout comme un divertissement, la littérature...
Il eût été mieux de trouver un adversaire à la hauteur. D'autant que les idées que Finkielkraut avance sont souvent séduisantes. Sa rhétorique les pare d'un vernis de vérité que l'enthousiasme de son élocution porte jusqu'en votre for intérieur où elles risquent de s'installer durablement si vous n'avez pas déjà soit un bon système de défense (de type idéologique, qui repousse sans réfléchir), soit un matériel d'analyse susceptible de mettre rapidement à l'épreuve ces chevaux de Troie mentaux pour montrer qu'ils sont eux-mêmes les produits d'une idéologie simplette et... réactionnaire. Oui, on y revient.
Car même une pensée articulée et englobante, virevoltante, pourrait-on dire, rapide à aligner des arguments, à enchaîner des causes et des conséquences, à nommer des références et des cautions, peut être en fait le produit d'une idéologie simplette. Parfois même sans que son locuteur ne puisse s'en rendre compte, tout emporté qu'il est par son tempérament et la lourdeur des habitudes de son train (formation intellectuelle, fréquentation d'élites flatteuses, sédimentation des certitudes historiques, etc.) — alors qu'il serait peut-être le premier à se condamner s'il était un autre...

Jacques Rancière, par exemple, aurait été un bon interlocuteur. À l'écouter le lendemain dans Tout arrive, j'avais même l'impression qu'il était en train de répondre aux Matins de la veille... alors même qu'il dialoguait avec Bruce Bégout et Jean-Philippe Domecq.

Au sujet du procès d'Outreau à Paris, je ne suis pas mécontent de ce que j'écrivais en mai 2004... Mais comment va-t-on rendre le temps perdu, la dignité bafouée, les situations professionnelles et affectives brisées ?

Aujourd'hui, c'est ZEP ou pas ZEP. Première fois, à ma connaissance, qu'un gouvernement devient un forum permanent d'oppositions diamétrales (en apparence), occultant tous les autres partis politiques. D'une escarmouche occasionnelle entre deux ministres, autrefois, on est passé ces dernières semaines à une occupation permanente de tous les médias par deux pantins qui soufflent le chaud et le froid, pour distraire un hexagone qui tourne hexaèdre. Et ça marche tellement bien, la narcose du PAF par l'info, que l'on s'apprête à lancer une chaîne internationale d'abrutissement ! (C'est TV5 qui va morfler !)

Aussi, après la fatigue de trois cours, ayant momentanément renoncé à toute lecture sérieuse, j'ai regardé L'aventure c'est l'aventure (Claude Lelouch, 1972). Une histoire assez peu intéressante, prétexte à numéros d'acteurs dans des jeux quelque peu figés (Lino Ventura, Aldo Maccione), sinon des têtes qu'il est plaisant de revoir (Charles Denner, Jacques Brel). Du coup, je vais m'arrêter là pour aller relever le niveau au lit, entamer le dernier Meschonnic, arrivé hier : Et il a appelé. Traduction du Lévitique (Desclée de Brouwer, 2005). Le pur et l'impur, toujours d'actualité, ça.

Commentaires

1. Le jeudi 1 décembre 2005 à 09:38, par cel :

ah oui, les Matins, je les écoute toujours dans un demi sommeil, et j'ai un peu suivi celui du 28. Même si je trouve que ça ne dénote pas des habitudes de l'émission (de toute manière bien trop entrecoupée et rapide pour qu'une vraie discussion puisse s'élaborer, avec Démorand toujours aussi excité à tenir les rennes) d'accord avec toi sur l'adversaire pas à la hauteur, qui est allé jusqu'à ressortir de vieilles choses sans rapport des placards pour démonter Finkielkraut (lui reprochant par exemple d'avoir soutenu Renaud Camus lorsqu'on l'accusait d'antisémitisme), comme s'il ne pouvait s'y prendre autrement pour débattre. Ca tombe bien que tu mettes ça en liens je voulais justeemnt réécouter en état d'éveil...
Une nouvelle chaine d'info ? (pour moi qui ne regarde pas les infos à la télé c'est une première nouvelle, heureusement que je suis l'actu sur ton blog - ce qui pourrait ramener à la note de pdj sur le dénigrement par les "vrais" journalistes de l'info faite par les petits amateurs via le net, mais je dérive (au vin blanc à 13,5 toujours)) la vache ! on peut lire sous un des liens que Jacques "Chirac a souligné que la France devait "être au premier rang de la bataille mondiale des images"", ça annonce la couleur, pas la qualité, mais (pour ne pas se rassurer) on peut toujours lire ou relire "sur la télévision" de Bourdieu (www.philophil.com/philoso... courte analyse qui a le mérite de mettre au clair certains mécanismes qu'on sentait bien, qui valent aussi pour les émissions de radio du genre des Matins...
allez zou, pour une fois ce soir on se fait un resto (on vous racontera...)

2. Le jeudi 1 décembre 2005 à 10:10, par k :

"Demain, nous parlerons du décès de Robert Musil."
alors???

3. Le jeudi 1 décembre 2005 à 10:18, par k :

rentrée de la d'jim, barre sculp, pour fini ptit whyskie avec ma mère, une soupe haricots verts, bettrave dites " soupe au sang de dragon"
un calin les étagères et hop

4. Le jeudi 1 décembre 2005 à 10:23, par Bartlebooth :

Juste avant de partir au resto :
je viens d'écouter un petit passage de l'émission, ça m'intéressait ce qu'on peut dire encore de l' "affaire Renaud Camus",
je ne pense rien de Finkielkraut, ou si peu, et les matins de France Cu ne m'aident pas à me réveiller,
mais ce qu'il dit 30 secondes de Camus est très juste,
et l'attaque de Bourmeau est d'une nullité affligeante,
comme le furent à l'époque de l'affaire tous les media, france cu y compris, et cette conne d'Adler,
allez voir sur le site de Camus toutes les archives de l'affaire, y a de quoi désespérer du sens dans les media,

5. Le jeudi 1 décembre 2005 à 10:26, par Bartlebooth :

perso.wanadoo.fr/renaud.c...

6. Le jeudi 1 décembre 2005 à 11:08, par Arte :

Aujourd'hui, nous allons parler du décès de Robert Musil.
Robert Musil est mort le 15 avril 1942 à Genève.
Demain, son oeuvre ! (Analyse des 57 % de la première page de L'homme sans qualités).

7. Le jeudi 1 décembre 2005 à 11:42, par k :

vous vous re petez arté

8. Le jeudi 1 décembre 2005 à 19:51, par Bikun :

Cel, le lien sur Bourdieu ne fonctionne pas...

9. Le jeudi 1 décembre 2005 à 21:01, par Berlol :

Ça y est, j'ai fait la modif, le lien fonctionne...

10. Le jeudi 1 décembre 2005 à 21:55, par alain :

Intéressant tes liens du jour (ou de la veille).
Etrange d'écouter Rancière (dans ce Tout arrive), sa voix vive, sa gêne parfois même lorsqu'on le somme de se prononcer sur une phrase à brûle-pourpoint. Je ne connais pas le travail de Bruce Bégout. Celui de J. Rancière m'est plus familier évidemment, toujours éclairant (à mon niveau).
Mais connaît-on bien le troisième ?
Avec son pseudonyme prétendument révérent (Borges... Domecq). Ce songe-creux aigri et réactionnaire s'est fait connaître en pourfendant l'art contemporain dans la revue Esprit puis en éreintant tout ce qui pouvait s'écrire aux Editions de Minuit, s'en prenant à Echenoz, aux autres. Depuis, il apparaît ainsi commentant une exposition, publiant une merde, tenant le crachoir sur France-culture. Au reste, il suffit d'écouter sa voix suffisante dans l'émission et ses trois interventions, égal à lui-même, s'en prenant à l'art, puis à la télé, puis à Freud, ne pensant rien, mais le disant.

11. Le jeudi 1 décembre 2005 à 22:11, par Berlol :

J'ai son "Qui a peur de la littérature ?" mais pas encore lu. Sans doute parce que je me fous de qui peut bien avoir peur de la littérature... Merci d'avoir donné franchement ton avis.

12. Le vendredi 2 décembre 2005 à 08:04, par Bartlebooth :

Pour la première fois je pense, Alain, nous ne sommes pas d'accord.
Je n'aime pas tout ce que dit Domecq mais je le trouve très intéressant, et c'est pour moi un courant d'air frais revivifiant dans le monde de la critique molle et complaisante.
Déjà le qualificatif de "réactionnaire" que tu lui appliques, je trouve ça facile et il lui est appliqué à tout bout de champ par ceux qu'il a bousculés. Lui-même d'ailleurs s'est penché sur ce réflexe de taxer de "réactionnaire" celui qui vient foutre la pagaille dans le "culturellement correct" : voir dans "Qui a peur..." son étude des "Quatre figures rhétoriques d'intimidation culturelle aujourd'hui", et particulièrement celle qu'il appelle la "diabolisation politique", où il montre bien, entre autres, qu'on confond réaction et résistance.
- "tout ce qui pouvait s'écrire aux Editions de Minuit" ? Effectivement, pour beaucoup, Echenoz, Toussaint, et deux trois autres, c'est TOUT ce qui s'écrit aux Editions de Minuit. Je ne te ferais pas l'affront de te demander si c'est vraiment tout. Mais Domecq a-t-il attaqué en bloc les auteurs des Editions de Minuit ? A ma connaissance, non, si ce n'est :
"il faut reconnaître que les éditions de Minuit n'ont pas leur pareil pour en jeter côté snobisme janséniste, si l'on en juge par l'impression qu'elles savent faire sur plusieur journalistes en raison il est vrai d'un catalogue prestigieux mais ce catalogue ne doit pas pour autant cautionner, ni occulter, certains choix ridicules, en tout cas il n'excuse pas que l'esprit critique se laisse systématiquement éblouir."
Il éreinte rapidement Toussaint. Il s'attarde sur le cas Echenoz. Et puis ?
C'est un crime de s'en être pris à Echenoz ? De l'orgueuil ?
Replaçons dans le contexte : Domecq va lire Echenoz parce qu'il est curieux de vérifier ce que les media unanimes y voient de si exceptionnel. Et il est effaré du fossé qui sépare les dithyrambes des uns et la platitude des romans d'Echenoz. Je n'ai rien lu d'Echenoz, ce n'est donc pas mon avis. Mais je ne peux qu'admirer la démonstration de Domecq, autant sur la nullité des journalistes littéraires que sur la littérature tranquille d'Echenoz.
Au passage : devant les éloges unanimes qu'inspirent dans le monde littéréticulaire les romans de Toussaint (et surtout après une note de pdj), je me suis acheté La Télévision, qui doit être un de ses meilleurs, et, je vous l'avoue, j'ai peur d'être déçu... pas tant de Toussaint d'ailleurs.
Bref.
- "Depuis, il apparaît ainsi..." : là, cher Alain, tu le présentes dans ce qui me parait être de la désinformation, comme un mondain mediatique, alors que comme le rappellent Naulleau et Jourde dans "Petit déjeuner...", suite à cette fameuse lettre à la revue Esprit, on s'évertua à "isoler Domecq, à le priver de tout débouché éditorial en dissuadant tous ceux qui en seraient susceptibles de publier d'autres élucubrations [...] Jean-Philippe Domecq se trouva littéralement empêché de publication pendant plusieurs années."
- quant à l'attaque sur son pseudo et sur sa voix, c'est aussi bas que celui sur sa supposée aigreur (voir, sur l'argument récurrent "tout critique est un aigri envieux", ce qu'en dit Jourde dans "Le Crétinisme alpin")
- "publiant une merde" : ça paraît revanchard ; à voir, en attente de lecture j'ai "Antichambre", et à lire quelques passages, ça m'attire beaucoup plus qu'Echenoz ; et pour moi "Qui a peur..." (qui me fait jubiler), "Artistes sans art" (dont je partage beaucoup des réflexions, et je ne suis pas anti-art contemporain, hein), et "Traité de banalistique" (très bel ouvrage, dont le sujet, très bien traité, m'importe beaucoup, Perec, Bégout, l'errance, le merveilleux quotidien, tout ça c'est tout bon) sont loin d'être des "merdes"
Amicalement surpris
C'est dommage, Berlol, que tu t'en foutes, quand justement ceux qui ont peur de la littérature sont ceux qui en parlent le plus et que tu peux être amené à citer : les chroniqueurs des pages littéraires, les présentateurs radio d'émissions littéraires, les libraires, etc.

13. Le vendredi 2 décembre 2005 à 11:41, par alain :

Mince. Nous ne sommes pas d'accord. C'est dommage, j'aime, je l'ai déjà dit, la plupart de tes interventions.
Je ne vais pas pouvoir répondre pied à pied à tous tes arguments en deux minutes mais je vais m'y atteler. Donc, ce commentaire, si envoyé sera-t-il, si envoyé est-il, ne sera qu'un avant-propos.
Je réponds d'abord par ce qui me passe par la tête. C'est vrai, je dois le reconnaître, j'adore les livres d'Echenoz, puis ceux de Toussaint (je n'ai pas lu La télévision), je dis bien "puis". J'aime certains livres de C. Oster et j'ai plus de mal avec d'autres.
Au reste, tu le remarques, il (je crois qu'il doit s'appeler Dubois ou quelque chose comme ça, Jean-Philippe) ne s'attaque pas tant à l'écrivain mais au traitement que les journalises du Monde (Savigneau, Lepape (quel nom pour un critique!) en font et, je dois reconnaître, que la critique des journaux a quelque chose de ridicule.
Mais, ce faisant, il s'en prend à Echenoz...
Mas à cette heure, déjà, j'ai trop bu, et ne trouve plus les noms. Demain, c'est-à-dire tout à l'heure à trois ou quatre heures du matin, heure française, ça va cogner.
Trou du cul de Domecq que je me dois maintenant m'efforcer d'échiner.
ah oui, dernier truc, non mondain médiatique, je l'ai vu un jour commenter posément une exposition pour la deux. Bon sang, quand on connaît son parcours de loup depuis Robespierre, Quai Voltaire...
Bon, à plus tard.

14. Le vendredi 2 décembre 2005 à 13:11, par Berlol :

Oui, enfin "je m'en fous", c'est une façon de parler, hein ! C'était aussi dans le contexte de Bourmeau considérant la littérature comme un divertissement pour rabaisser Finkielkraut, ce qui est un mauvais procédé. Et dans ces conditions, je n'ai pas envie de m'intéresser à Bourmeau. Aussi s'il y a des gens assez cons pour perdre leur vie à parler de littérature alors qu'ils en ont peur, voire n'aiment pas ça, ou la réduisent à une définition qui en minimise la valeur, ce qui revient au même, alors, oui, je me détourne d'eux, "je m'en fous" au sens où je préfère passer mon temps à m'occuper directement de littérature.
Il m'arrive aussi de parler en détail de textes à des gens qui en apparence ne s'y intéressaient pas, éventuellement "en avaient peur", et souvent ça ne se passe pas si mal que ça... Y compris ici même, dans ce Journal.
Mais on en reparlera quand j'aurais lu Domecq. Tu m'y pousses, Bartlebooth...

15. Le vendredi 2 décembre 2005 à 13:37, par Arte :

Oui, ben Domecq il touche pas à FC. Hein ! C'est tout.
Je n'ai pas trouvé Bourmeau odieux. plutôt coupé dans chacune de ses interventions, F occupant la place. Une émission manquée, parce que F. était sur son terrain, entre les "mon cher Demorand" d'un coté et ses amis du matin de l'autre. La remarque sur la littérature est très annexe dans le débat, il s'agissait d'une question sur "le terrain"... avec pour seule réponse un procès en "Rousseauisme" des sociologues qui s'y déplacent. On voit le spectre de l'intellectuel véritable (qui "instruit" ses idées scientifiquement, Bourdieu en tête, cité au départ, implicitement évoqué à nouveau ici) mis en accusation par des "penseurs d'occasion" - Bourdieu manque terriblement sur ces évènements qu'il avait prédits. Et il ne traitait pas de FOU ses contradicteurs. Encore un mot que F. retirera, si besoin !

16. Le vendredi 2 décembre 2005 à 22:41, par alain :

Non, ça ne va pas cogner. Qu'est-ce que j'avais hier ?
Même à y voir une référence rapide au coup de marteau nietzschéen, je ne vois pas comment je pourrais m'emporter.
Tout d'abord, et venir écrire ici en est un paradoxe, je crois, avec Adorno, à la vertu de la discrétion. Et le philosophe-essayiste-écrivain dont on parle (ou plutôt dont je m'émouvais qu'il pût maintenant dialoguer avec Rancière) ne m'a jamais paru voler dans les grandes cimes de la pensée où l'air se raréfie (pour reprendre une image d'Ecce homo), ne m'a jamais semblé s'attaquer à des ennemis bien puissants (toujours Nietzsche) car s'en prendre au contenu des articles qui relatent des livres c'est s'en prendre au vent. Cependant qu'à publier ainsi des articles et des textes pour fustiger un ordre lénifiant de la littérature et de l'art contemporain, c'est faire du bruit pour rien.
Pour rien ou pour gagner quelque aura de salon, et du pouvoir.
Je préfère lire Louis Marin.
S'en prendre à la voix n'est pas bas. On y entend cette gravité qui pose un homme, cette assurance. (cf. le débit rapide de Rancière, le grain de Barthes, la chaleur et l'humour de Deleuze).
Revanchard. Je ne comprends pas.
Surtout, ce que je déplore c'est de n'être pas touché par une pensée.
Qu'il ait été empêché de publier l'a placé (mais qu'est-ce que j'en sais ?) dans une posture douloureuse, sainte, intéressante.
C'est peut-être sa voix. C'est peut-être physique.
On est responsable de sa voix et de son physique. Allez hop!

17. Le samedi 3 décembre 2005 à 08:32, par Bartlebooth :

Oui, c'est du vent et le reste n'est que littérature.
Mais ne pas s'intéresser à ce vent sous prétexte que ce n'est que du vent, c'est légitimer et laisser faire tous les discours, médiatiques, politiques et pires (?).
C'est ce vent qui fait le plus gros de la culture littéraire du pays, il souffle jusque sur l'étal des librairies.
En effet Domecq s'en est pris à des gens de peu de pouvoir : il n'a pas été déporté mais seulement empêché de publication. Tout le monde le sait, pas besoin de beaucoup de pouvoir pour actionner la machine de la censure.
Pour rien ? C'est vrai, ce n'est rien une voix autre que celle des medias consensuels. Ce n'est que du bruit qui couvre difficilement la muzzak. Ce n'est qu'aigreur et envie de pouvoir.
Je laisse Domecq répondre :
"Depuis quelques années, un argument nouveau, de type psychosocial, revient avec une étonnante constance dans les commentaires culturels : désormais il est entendu que tout propos discordant, tout désaccord avec le consensus, est l'aveu d'une "frustration" personnelle, d'une sentiment d' "échec", du "ressentiment", et partant, de l' "envie". La discordance ainsi couverte, c'est le débat qui se retrouve étouffé par psychologisation disqualifiante. On comprend qu'un auteur, plutôt que d'encourir interprétation si vulgaire, préfère se taire ou approuver. A quoi bon publier une analyse si elle doit être systématiquement prise pour l'expression de quelque mesquin besoin psychologique ?
Si malgré tout, poussé par cette incongruité qu'on appelait autrefois "convictions", vous décidez de passer outre, il vous faut d'avance discerner pourquoi on va vous faire le procès d'intention psychologique. Un bon moyen de rester centrer en soi-même face au mensonge, c'est de se souvenir que lorsque autrui ment sur vous, c'est de lui qu'il parle sans le savoir.
Qu'avouent donc ceux qui ont pour premier réflexe de ne voir en l'esprit critique qu'intérêt personnel frustré ? Ils avouent qu'ils ont pour première valeur l'intérêt personnel non frustré : la réussite. [...]
Dès l'instant où le dissensus passe pour l'expression du ressentiment, cela implique qu'ont droit à la parole critique ceux qui ne sont pas soupçonnables a priori de frustration personnelle. Donc, ont seuls droit de critique ceux qui ont la notoriété. Donc, la notoriété vaut compétence... Où l'on voit, là encore, à quelle valorisation intellectuelle a récemment accédé la réussite. Au binôme réussite/échec correspond l'équation notoriété = compétence.
Bel outil de pouvoir culturel qu'offre cette morale psycho-sociale à ceux qui la partagent. Car la notoriété n'encourageant pas particulièrement le recul par rapport à l'ordre qui vous consacre, celui-ci ne risque guère contestation de ce côté. Garantie pour ceux qui orchestrent l'ordre intellectuelle consacrant. En même temps, garantie qui apparemment n'a rien d'un privilège, puisque l'ordre intellectuel qui donne le la se dit de gauche depuis longtemps. C'est gain sur les deux tableaux : on a le pouvoir de disqualifier la contestation, tout en ayant la vertu progressiste. Et les connus sont les non-frustrés qui sont les grands libérés qui sont les bons auteurs et ceux qui les cautionnent sont les plus éclairés progressistes. Comment lâcherait-on si nietzschéenne Olympe ? Comment ne s'y cramponnerait-on pas, comment ne serait-on pas prêt à tout contre quiconque pointe l'épaisseur de parailles moeurs intellectuelles ? Epaisseur si patente au demeurant, même pour ses bénéficiaires au fond, qu'ils s'en prennent au doigt qui pointe faute de pouvoir répondre de ce qu'il pointe. Telle est leur raison de psychologiser les débats, de supposer tout et n'importe quoi à l'auteur du diagnostic : cela leur évite de démontrer l'éventuelle erreur de diagnostic. [...]"

18. Le samedi 3 décembre 2005 à 11:37, par k :

et bien A quand vous avez déciser de ne pas vous perdre, je dis bravo,
vous savez faire, mais c'est aussi logisue et même cela semble inévitable..........;la vie quoi,

19. Le samedi 3 décembre 2005 à 11:54, par Arte :

Bon, ça re sent pas bon au dernier, restons à cet étage !
Alain, je ne connais rien ni à la littérature ni à sa critique. Mais il faudra démeler ce "Qu'avouent donc ceux qui ont pour premier réflexe de ne voir en l'esprit critique qu'intérêt personnel frustré ? Ils avouent qu'ils ont pour première valeur l'intérêt personnel non frustré : la réussite. [...]"
Cela dit la réussite dépend du projet que se fixe l'auteur, et si il l'a atteint. Sans doute parle-il plus ici d'une "reconnaissance" de ses pairs (et donc d'une réussite sociale et l'argent qui va avec ).
Cette question peut-elle être posée ? y'a-t-il du vrai ? ... Un débat honnête, hein !

20. Le samedi 3 décembre 2005 à 12:01, par Bartlebooth :

arte : ben vas y , dis le que tu comprends pas ma question, je te repondrai
voila, c'est fait :p alors ?

21. Le samedi 3 décembre 2005 à 12:11, par Arte :

pfff , même pas bu !!! quand je vous le disais que j'aurais pas du venir !
je répète la question à ALAIN :d (parce que ca me plait ce debat entre vous). Tu me dis si tu comprends mieux hein, Bartle :
Préambule : moi être nul en littérature. Seul l'intérêt de voir débattre ici d'autre chose que de cause féminine, me pousse à relancer le sujet coté Alain ...
Citation de Domecq par Bartle : "Qu'avouent donc ceux qui ont pour premier réflexe de ne voir en l'esprit critique qu'intérêt personnel frustré ? Ils avouent qu'ils ont pour première valeur l'intérêt personnel non frustré : la réussite. [...]"
Etant entendu que Domecq parle ici de réussite non comme l'atteinte de l'objectif que s'est fixé l'auteur, mais de "reconnaissance" par ses pairs, et donc d'une réussite sociale et l'argent qui va avec.
A Alain , Ecrivain :
Cette question peut-elle être posée ? débattue ? Regardée au moins d'un peu plus près ?
(j'ai bon, là? )

22. Le samedi 3 décembre 2005 à 12:16, par Arte :

Alain, laisse tomber la question : extrait de dialogue Arte/Bartle :
Arte : c'est pas clair ???
Bartle : désolé, ça vient de peut-être de moi, je fais ptet pas assez d'effort, j'ai du mal

23. Le samedi 3 décembre 2005 à 12:17, par cel :

Bon, moi je trouve juste dommage qu'Alain ne s'étende pas plus, pourquoi ne pas développer un peu, en quoi en peut-on pas s'en prendre à Echenoz, en quoi s'en prendre au vent de certains médias serait il forcément faire du bruit pour rien, n'as tu pas envie de lire une critique qui aurait des couilles (version fille : une critique qui se mouille), plutôt qu'un blabla si bien partagé qu'il en devient fadasse. Domecq n'atteint peut-être pas de cimes, il semble par contre mettre le doigt sur certaines acceptations bien établies (Buren, Boltanski...), et en soi ça demande réponse, ça pourrait une fois posé comme émission d'une critique donner lieu à de vraies débats, hors des "on s'en fout", "qui c'est ce rabat joie ?", en gros s'il ne monte pas assez haut est-ce que ses contradicteurs sont par le même coup forcés de répondre encore plus bas ?

24. Le samedi 3 décembre 2005 à 12:18, par cel :

extrait de dialogue arte/cel :
arte: mais c'est pas la question
arte: j'ai meme pas bu
cel: mais ton idée de l réussite par rapport au projt de l'aueur, y'a de quoi débattre
cel: on se comprend mal
cel: tu es en train de reformuler ?

25. Le samedi 3 décembre 2005 à 12:19, par Arte :

Bref : Domecq est-il oui ou merde un empecheur de réussir en rond ?
(j'ai le ton juste là !)

26. Le samedi 3 décembre 2005 à 12:43, par Bartlebooth :

arte : je crois que j'ai enfin posé la bonne question
En effet, c'est même réussi ! C'est une nouvelle version de la recherche de la quadrature du cercle ?

27. Le samedi 3 décembre 2005 à 19:40, par alain :

Oui, les amis, je suis là. Il est 3 h 52 quand j'entame le message. Je me lève. Je ne pouvais pas répondre. Je souffre (?!) (si c'est vrai, j'en marre de me lever à cette heure et de tomber à 10 la veille sans pouvoir rien faire) de mes horaires décalés.
Les amis, parce qu'il m'importe de discuter (au fond ici, c'est quasi comme au bistrot, l'élégance et la hauteur de vue en plus), de discuter avec cet a priori, cette plate-forme de départ. Ça fait un peu petite chose qui craint la polémique mais c'est faux. De ma base imaginée amicale, je peux converser avec une certaine joie de sujets très divers, connaître la nécessité de répondre, comme les Anciens, inter pocula.
Putain, le préambule.
Je reconnais votre argument : ne pas discuter d'un ordre établi, se garder de critiquer la critique pour préserver ses propres chances de réussite.
Sans doute entre une part de vrai à mon niveau. Comment en irait-il autrement ? Le hic, c'est que je suis obligé d'avancer vers ce qui de temps à autre me préoccupe.
Mais c'est du vent.
Il n'y a en ce moment aucune place accordée entre la critique superficielle des journaux et l'analyse universitaire. Beaucoup de journalistes écrivent ou vont écrire leurs propres romans, connaissent les écrivains, peu lisent vraiment les livres, fonctionnent par rumeur, renvois d'ascenseur. Et alors ?
Tous disent qu'il n'y a plus de places dans les journaux pour critiquer négativement un livre qui sort. A partir de là, les pages littéraires des grands journaux fonctionnent comme une seconde publicité. Tout ceux qui lisent, comme vous, le savent. Les autres, comme ma mère, pensent qu'il s'agit de la littérature. Les autres, comme ma mère, pensent que les prix couronnent les chefs d'oeuvre de l'année, que Pivot sert la littérature, que la littérature a besoin qu'on l'aime, a besoin d'être défendue. Tous ceux-là entretiennent la flamme d'une littérature sacralisée.
(Cependant il existe de nombreuses revues papiers ou virtuelles où peuvent s'incendier des livres.)
Le passage que tu (Bartl) cites est d'abord écrit avec les pieds, prétendument inaugural et pue le ressentiment, écrit par quelqu'un qui révère la littérature, qui n'a que mépris pour ceux qui ne lisent pas, quelqu'un qui s'écoute parler, se regarde écrire.
Je continue plus tard.

28. Le dimanche 4 décembre 2005 à 02:41, par Berlol :

Juste m'excuser de ne pas participer parce que je n'ai pas encore lu Domecq. Sinon, vous pouvez continuer, ça m'intéresse. Et sans doute pas que moi...

29. Le dimanche 4 décembre 2005 à 03:31, par k :

oui, moi j'ai sa pour vous un texte de woolf :
"tout opposition de sexe à sexe, de qualité à qualité, toute cette revendication de supériorité et cette imputation d'infériorité, appartient à la phase des écoles primaires de l'existance humaine, phase où il y des camps, et où il est nécessaire pour un camp de battre l'autre, la plus haute importance de monter sur l'estrade et de recevoir une coupe hautement artistique. A mesure que les gens avancent vers la maturité, ils cessent de croire aux camps et aux directeur d'école ou aux coupes hautement artistque"
ça c'est pour MP!! le reste suit

30. Le dimanche 4 décembre 2005 à 03:45, par k :

L ne va pas manger t^t, mais je suis dans un tel état de rage qu'il me faut, mon coeur me bat gros aussi, je rejoins jacques hold, mais continuons avec woolf :
"de toute façon, quand il s'agit de livres il est notoirement difficile d'étiquetter de façon durable leur mérites. Les comptes rendus de littératures contemporaine ne sont-ils, pas une perpetuelle illustration de la difficulté de juger? " ce grand livre", "ce livre dépourvu de toute valeur", c'est le livre qui est ainsi qualifié. ni louange ni blâme ne signifie rien. Non, quelque délicieux que puisse être le divertissement de faire des évaluations, c'est la plus vaine de toutes les occupations et se soumettre aux décisions des distributeurs de bons et mauvais points, la plus serville des attitudes.
Ecrivez ce que vous déssirez écrire, c'est tout ce qui importe, et nul ne peut prévoir si cela importera pendant des siècles ou pendant de journée, sacrifier un cheveux de sa tête de votre vision, une nuance de sa couleur, par déférence envers quelque maitre d'école tenant une coupe d'argent ou envers quelque professeur armé d'un mètre (d'ailleurs ici n'est pas le professeur celui qu'on croit m'enfin je continue), c'est commettre la plus abjecte des trahisons; et la perte de tous les biens et celle de la chasteté perte dont on disait jadis qu'elles étaient les plus grands désastres connus des humains, ne sont que simple piqure de puce en comparaison. V Woolf"

31. Le dimanche 4 décembre 2005 à 07:52, par Bartlebooth :

Même si, Alain, j'étais quelque peu déçu de quelques-uns de tes arguments, que je trouvais bas et étonnamment les mêmes (l'aigreur, l'envie de pouvoir, c'est un réac, etc) qu'utilisent ceux qui veulent éviter de répondre sur le fond, je ne doutais pas de ton ouverture à la discussion.
Et alors ? demandes-tu. Et alors quoi, ce n'est pas si grave, c'est ça ? Ca n'empêche pas la littérature de continuer à s'écrire ? Ca ne mérite pas que cette forme de pouvoir soit décrite, commentée, critiquée, et qu'on réponde à la critique quand elle a lieu ? Tout ça n'est que ressentiment, plus méprisable que ce qui cause le ressentiment ? On le sait déjà, à quoi bon en parler ?
Avec ce genre d'acceptation, on est prêt à toutes les collaborations..., et voire donc à toutes les dénonciations (ou, pour ne pas trop se mouiller, à la simple indifférence face à la diabolisation) de ceux qui mettent en lumière les mécanismes de cet ordre pourri qui nous protège : oh le vilain réac !
Bref, on s'en fout : ce n'est que le vent dominant qui souffle dans notre paysage culturel. Je ne sais pas où tu vois dans l'extrait de Domecq du mépris pour ceux qui ne lisent pas mais par contre je pourrais être tenté d'en voir chez toi, du mépris, à te lire considérer si légérement un pouvoir qui lui se fout vraiment de la gueule du monde, lecteurs confirmés ou futurs lecteurs. Et d'ailleurs, cela, le mépris du lecteur, Domecq le montre très bien à l'oeuvre dans la presse littéraire et jusque dans la littérature qu'on nous sert comme géniale.
- écrit avec les pieds et ressentiment : perso, je ne vois pas. Si c'est que ça manque de style, je ne vois pas ça comme un manque : il me suffit que pour ce que Domecq a à dire, il soit clair, et il l'est pour moi, cela me suffit, il peut même écrire avec sa queue si ça lui chante. Permets-moi tout de même de douter, en tout cas sur cet exemple, de la validité du jugement stylistique de quelqu'un qui ne voit pas autre chose ici que du ressentiment, alors même que cet extrait parle de cette manie de ne voir un discours critique que comme du ressentiment, et tente de l'expliquer. Evidemment que Domecq parle ici à partir de son expérience de victime, mais il m'apparait évident que sa parole dépasse, de loin, la seule expression d'un ressentiment.
Récemment, j'ai essayé de lire "Le Comité" de Michel Deguy, qui concerne aussi un certain milieu littéraire, sujet qui devrait te concerner encore plus directement et donc te laisser muet. C'est très très bien écrit, tellement que c'en est souvent incompréhensible. Bon, c'est Deguy, le monsieur à ses tics de poète philosophe qui lui, pour le coup, se regarde écrire, j'essaie de percer l'artifice langagier pour comprendre, tout comme j'essaie de dépasser l'expression du ressentiment, qui là est vraiment très forte et assumée d'ailleurs. Ca n'empêche qu'il a des choses intéressantes à dire sur ce "milieu littéraire", des anecdotes amusantes. Et que s'il y a beaucoup de ressentiment dans son témoignage, ce serait dommage d'éluder ce qu'il dit d'une certaine mafia.
- "prétendument inaugural" : là je ne comprends pas, je ne sais pas ce que tu veux dire. Il s'agit plutôt de clôture et de conclusion ici. L'extrait cité vient de son chapitre sur les "quatre figures rhétoriques d'intimidation culturelle aujourd'hui". Il vient longtemps après sa lettre-pamphlet et s'occupe de démonter les faux-arguments et le refus des adversaires d'argumenter sur le fond.
Quant au pamphlet lui-même, que tu pourrais trouver "écrit avec les pieds" - ce n'est pas une entreprise philosophique hein, ne confondons pas, tu avais l'air d'attendre de lui la rigueur d'un philosophe, mais de toute façon combien de philosophes écrivent avec leurs pieds ? hein -, il a les manières du pamphlet, mal écrit, ou plutôt mimant volontairement le style oral, avec des phrases à rallonges, des tournures bancales, et plutôt que mal écrire Domecq écrit là où ça fait mal. Les manières mauvaises s'attirent les mauvaises manières. Et quelqu'un qui réussit à me faire rire et me réjouir n'écrit pas avec ses pieds, ou alors il est particulièrement adroit de ses pieds, ça mériterait qu'on l'expose plus dans le grand cirque médiatique aux côtés des clowns tristes ou drôles et autres chiens savants ; ou alors un rien me plait, et j'ai tort de quelquefois bouder à d'autres lectures.

32. Le dimanche 4 décembre 2005 à 10:18, par alain :

Peut-être alors, parce que, au fond, avec ce que dénonce le polémiste, je suis d'accord. Je suis bien d'accord dès le début. Mais quel besoin d'en faire un article ou un livre ? Prévenir qui ? Au dix-neuvième, en 1950, existait déjà une littérature de surface qui faisait du bruit, s'asseyait à l'Académie, connaissait les lustres.
J'ai feuilleté le livre de Deguy qui met en lumière le pouvoir des attachées de presse. Je viens (il y a qqs semaines) surtout de finir La mort du grand écrivain d'Henri Raczymow sur un sujet très proche : quelle instance légitimise l'écrivain, le rôle de la télé, la disparition des clans littéraires.
J'essaye de ne pas être bas, dans mes arguments, veuille m'excuser si malgré tout, ils le sont.
C'est vrai aussi que je ne milite pour rien. De là à accepter, collaborer, dénoncer, je ne sais pas. En général, je suis contre.
Et c'est bien la première fois que je discute aussi longtemps de cette façon.
Peut-être y a-t-il une vérité de l'écriture (????), non pas qui cherche la vérité, non pas qui présente l'écrivain comme un saint, une vérité qui touche, (j'en sais rien, je crois pas en dieu).
Mes propres mots me tombent un peu des mains. Ça fait trois quart d'heures que je tourne autour de mon clavier, va, viens, bois, mais ça va.
Peut-être suis-je limite ?

33. Le dimanche 4 décembre 2005 à 10:47, par k :

vous je ne crois pas, moi oui, je suis limité, limité dans ma culture, mais dans mon très fond, dans ma chair, oui je dit comme vous : oui une vérité qui touche, oui pour moi c'est ça l'écrit, l'écrit comme un cri, au dessus de l'écri-vain, l'écrit qui n'est pas ressenti, ou qui se fait docile pour plaire, ou qui se montre "intelleigent"; mais la vraie intelligence, l'intelligence du monde de la souffrance, de la dureté à vivre cette vie mais qu'il faut la vivre malgré tout; malgré ça, elle est en nous, pour moi le livre, le texte qui me touche est celui qui dit la vérité, celui qui ne se perd pas pour plaire, pour être reconnu, celui qui touche et fait mouche, celui qui nous remue l'intérieur, nous caresse , nous cajole, bon en fait je suis sur que personne en à rien à fourtre
c'était pour dire juste

34. Le dimanche 4 décembre 2005 à 11:18, par Arte :

Quelque chose qui me touche :
Au sommet
comme en deux
le sol.
André Du Bouchet

35. Le dimanche 4 décembre 2005 à 14:14, par Bartlebooth :

Limite de quoi ? Tout le monde a ses limites, je pose les miennes maintenant dans cette discussion :
je n'aime pas être désagréable avec quelqu'un pour qui, même sans beaucoup le connaître, j'ai de la sympathie, et j'aimerais pas qu'on ait pu croire à un sentiment contraire
désolé si j'ai pu prendre un ton exagérément virulent ou en apparence méprisant ou élitiste ou je ne sais,
ce qui ne retire rien à ce que j'ai dit, hein,
je trouve la polémique intéressante et il y a des choses dites que je ne sais pas laisser passer,
tu parles d'un vieux temps pas si lointain, les années 50, où justement on était encore capable de s'étriper pour des questions littéraires ; en nos temps plus fadasses, on fait la sourde oreille et sans explication on crie au réac à la moindre contestation. merde, je dois faire réac du coup à avoir l'air de regretter ce vieux temps.
je connais pas l'histoire littéraire sur le bout des doigts, je ne saurais donc donner des exemples précis, mais il me semble que, par exemple dans les années 50, il ne manquait pas de contestataires (au hasard Sartre, les situationnistes, les lettristes) pour s'en prendre à quelques têtes d'affiches. Pour le XIXe, il y a au moins l'ignoré en son temps Ducasse, qui insultait les Grandes Têtes Molles. Parce qu'on s'en est pris en leur temps aux plats littérateurs et à leurs promoteurs, il est inutile de faire la même chose avec ceux du présent ?
"Prévenir qui ?" : d'abord les concernés eux-mêmes. Domecq le précise à la toute fin de sa lettre : "Commençons donc par leur montrer qu'ils sont lus. Car chacun sait qu'un pouvoir décrit se sait observé, et un pouvoir observé ne peut plus tout se permettre." C'est ambitieux et tant mieux.
"quel besoin" ? : le besoin de la nécessité quand il n'y a rien d'écrit sur le sujet (phénomène récent tout de même que ce système médiatico-littéraire, rien à voir avec les années 50), la nécessité de dire ce que beaucoup ne font que penser timidement. Et le simple besoin d'exprimer une conviction.
Si cela n'avait aucun intérêt, si cela était vraiment inutile, Domecq, Jourde et Naulleau, aurait-il, suite à leurs critiques, du endurer retours de bâtons, insultes des concernés et d'anonymes, menaces physiques ou de procès, etc ?
Il est salutaire qu'il y ait des voix contre. Et même contre des voix dit-on littérairement respectable comme Toussaint et Echenoz. Et même contre les contradicteurs. Amen.

36. Le dimanche 4 décembre 2005 à 14:21, par Bartlebooth :

par exemple je suis contre Meschonnic qui est contre tous les poètes contemporains, sauf lui-même (coucou Berlol !)

37. Le dimanche 4 décembre 2005 à 14:46, par k :

qui me déchrire :
"je t'aime plus loin que toi
j'aimerai quiconque entendra que je crie que je t'aime"
MD

38. Le dimanche 4 décembre 2005 à 20:25, par alain :

Limite, parce que tout en avançant dans les commentaires ici, je ne réponds pas à tout, j'oublie tes arguments, n'y réponds pas, et grossit le regret de passer à côté, ne n'être pas une flèche sur la cible, de perdre ce que je voulais dire.
Moi pareil, Bartl, pour les sentiments.
Au reste aussi, j'aime la polémique, j'ai des convictions, y tiens.



Vendredi 2 décembre 2005. Avec un marteau, avec une hache ?

Pas arrivé depuis des mois : réussir à être au bureau à 8 heures un vendredi ! Garantie de deux heures de bon travail. Puis un peu de surf avant le sport. Lectures : sur les droits des créateurs de sites. Grâce à François, je retrouve le chemin de Beinstingel. Et puis pour voir les banlieues autrement qu'avec la dialectique cassandresque et fatiguée de Finkielkraut : ce Journal d'un avocat. Aussi, un anniversaire à fêter, celui de Poezibao ! Bonne continuation, Florence !
Autres sites à signaler. Souvenir de l'été à Cerisy sur le blog Nouvolivractu, merci à son auteur. Sur France Culture, toujours très fines Affinités électives, hier avec Didier Daeninckx, un parcours passionnant à écouter. Autre perle d'oreilles : Là-bas si j'y suis, archives non officielles...
Vinteix, tu connais ces gens charmants qui habitent par chez toi ? Et puis si quelqu'un passe par là, c'est ma passion secrète...

J'essaie une nouvelle machine à pédaler mais le parcours proposé m'accélère le cœur au-delà de 130, ou c'est la position de la selle qui bloque les abdominaux et coupe le souffle, ou le tableau de bord qui ne permet pas au livre d'Alain Sevestre de tenir sans être fermement tenu... Bref, quinze minutes et je suis cassé. Pas mieux à la course à pied. Je me rabats sur la fonte. Là, ça va à peu près, enfin comme d'habitude. Le bain et le sauna me remettent de bonne humeur mais il y faut un bon quart d'heure. Il y a comme ça de ces boyaux sombres et antédiluviens où l'on se trouve soudain à progresser péniblement et sans raison avant qu'un coude ne rouvre la perspective, sans que l'on sache quel infect complot vient d'être déjoué parmi nos cellules.
Derniers rayons de soleil. Déjeuner avec David au Downey, occasion de faire le point sur quelques cours à trois semaines des congés de fin d'année, sérieux et rigolade, comme le sucré salé des hambourgeois toujours excellents. Deux heures après, quand je quitte le bureau pour aller à la gare, il commence à pleuvoir un truc froid qui ne doit pas être de l'eau depuis longtemps...

Deux moments forts dans le Tout arrive du lundi 14 novembre 2005 (premier débat d'une semaine de 5 émissions sur la fracture coloniale en France) :
Pascal Blanchard (vers le milieu de l'émission) : « L'État, depuis 40 ans, est dans un silence et dans une manipulation de cette mémoire. [brouhaha...] Il faut être très clair. Il suffit de lire tout ce qui a conduit au projet de loi de l'année 2005. Quand on nous dit : « Ah, divine surprise... ou drame... grosse connerie... », soi-disant, le mot du président dessus... Ça fait deux ans et demi que le Parlement et le Sénat discutent de cette loi. Chaque citoyen français peut aller sur Internet ; tous les débats existent sur [le site de] l'Assemblée nationale. Il n'y a eu aucune surprise. Les parlementaires savent où on en est. Et de gauche comme de droite.
Et quand vous lisez les débats de nos élus de la République, depuis deux ans en commission, vous êtes, je vous assure, totalement abasourdi ! Vous vous demandez si ils vont dans la rue comme nous. Si ils par...
[interrompu] Non, non, attendez, c'est fondamental ! S'il y a une violence qui existe en face, c'est que cette violence, elle se dit : « Mais mince... Il y a une domination d'une mémoire, une seule vision historique qui nous construit des mémoriaux, des lieux, une histoire officielle, une difficulté d'aborder ces questions, des médias... » Je m'excuse de vous le dire, on ne voit quand même pas beaucoup de grands documentaires à 20h30 sur nos chaînes publique sur l'histoire de la colonisation, en dehors de la Guerre d'Algérie. Tout ça a fait, à un moment, bouillonnement et donne le sentiment, et je vous rejoins, que certains disent : « Éh ben, je vais crier très fort, pour que cette mémoire de l'état qui essaie de me digérer dans mon identité, dans l'histoire de ma famille et de l'histoire du destin de mes parents, de mes grands-parents, de mes arrières-grands-parents, ça soit aussi puissant que ce discours de l'État.»
Et je dirais qu'à ce niveau-là il faut que, oui, on dénonce ce qui peut devenir de la victimisation et de la repentance, et de l'autre côté qu'on dénonce aussi ce qui est de la manipulation de l'État qui manipule l'Histoire. Vous savez, quand un État en arrive à faire une loi pour édicter aux historiens leur métier, on sait tous que c'est un symptôme que ça ne va pas très bien.. 
[...] La loi qui est arrivée, de février 2005, heureusement que les historiens ont levé l'étendard dessus, conclusion on a un débat de fond aujourd'hui, c'est qu'on se rend bien compte que quand l'État fait monter ce genre de muraille législative, c'est qu'il se passe quelque chose dans le pays qui est relativement grave car ce type de loi depuis Vichy, on ne les avait pas vues. Je dis bien « pas vues », c'est grave : de nous demander à nous, historiens, de déjà avoir nos conclusions sur une positivité potentielle de la colonisation.
On est en 2005, on est le dernier pays au monde avec le Japon à avoir un problème sur sa mémoire coloniale.
[...] »

Quelques minutes plus tard :
Mimouna Hadjam : « [...] Je suis donc la responsable d'une association dans la Seine-Saint-Denis. En effet, je ne découvre rien du tout, je suis porteuse d'une mémoire. Je suis une enfant d'Algériens, une enfant issue d'une famille algérienne nationaliste qui ont combattu le colonialisme français et je dois dire que j'ai été au début, dans ma jeunesse, très fortement marquée par ces combats et j'ai porté cette mémoire de l'anti-colonialisme, ou en tout cas de notre point de vue algérien, je l'ai portée seule, vivant en France, et je me réjouis que vous n'êtes pas [sic] les premiers historiens, moi je n'étais pas au courant pour les travaux de 54 [allusion aux cours en Sorbonne que suivait Max Gallo], en tout cas j'ai écouté, j'ai suivi, j'ai lu les ouvrages de Benjamin Stora qui m'ont un peu réconciliée avec la France et un peu réconciliée avec ce que pouvait être l'Histoire de France. En effet aujourd'hui, la colonisation et l'histoire de la colonisation, elle est enseignée dans les livres d'école comme étant quelque chose de complètement périphérique à l'histoire de France. C'est pas du tout quelque chose qui fait partie de notre histoire, de l'Histoire de France. Il suffit de voir un peu les livres. Et moi, je remonte à même plus loin. Moi, j'ai le souvenir que quand j'étais petite, on m'a dit, dans l'Histoire de France, que Charles Martel avait écrasé les Arabes à Poitiers ! Et j'étais assise sur les bancs de l'école avec mon frère, et on se regardait et on s'est dit : « Mais il les a écrasés avec quoi ? Avec un marteau, avec une hache ? Et rien ! On savait absolument rien sur ces envahisseurs qui déjà en 732 venaient envahir la France. Donc je tiens à dire aussi que le retour de la mémoire est peut-être le fait, votre fait, messieurs les historiens, mais qu'il faut peut-être pas qu'on oublie les principaux acteurs de ce retour de la mémoire que sont les enfants de l'immigration, et particulièrement les enfants de l'immigration algérienne [...] Je ne me considère pas comme une indigène parce que je ne veux pas offenser mon père qui a été emprisonné dans les geôles du Colonialisme, je n'offense pas mon frère qui est mort assassiné et qui, lui, s'est battu pour me donner un pays et une nationalité, je n'offenserai pas mon oncle qui a été guillotiné pendant la guerre de libération algérienne, je n'offenserai pas les centaines de milliers d'Algériens qui ont été assassinés. Je ne suis pas une indigène. Je suis une citoyenne de cette république. Je me bats mais je suis discriminée, je suis consciente que je vis dans une souffrance, et dans la souffrance dans tous les sens du terme : sous-France. J'appartiens pas à la France. Mais moi je me revendique comme étant une citoyenne. Il y a 20 ans, j'ai marché pour l'égalité des droits, [Pourtant] je n'ai pas les mêmes droits que les autres. Mais je ne suis pas une indigène, je te le dis [pour Houria Bouteldja, qui revendique l'Appel des Indigènes de la République], je n'offenserai pas la mémoire de mes parents. Je suis porteuse de cette mémoire, qu'on le veuille ou non. Et j'aimerais qu'un jour cette mémoire ne soit pas seulement ma mémoire mais que je sois rejointe aussi par tous les groupes porteurs d'autres mémoires pour que ensemble, en effet... Seule, trop souvent seule avec mes amis, on s'est retrouvés, jusqu'à ce que Delanoë mette sa plaque, tout seuls sur le quai de Jemmapes à dire : « Papon, assassin de Juifs et d'Arabes ! » Nous, on veut qu'il soit jugé pour crime contre l'humanité, pour ce qu'il a fait ici, en plein cœur de Paris. On n'était pas beaucoup à le dire. Il a fallu que Delanoë mette sa plaque, il a fallu la médiatisation pour que aujourd'hui... Il y a quelques jours, le maire de La Courneuve inaugurait une rue du 17-Octobre-1961, et qu'est-ce que fait Sarkozy ?, après nous avoir insultés de racailles, de voyous, de vermines, il nous instaure le couvre-feu qui, pour moi, à mes yeux, n'est ni plus ni moins qu'une gestion coloniale. [...] »

Commentaires

1. Le vendredi 2 décembre 2005 à 07:15, par Arte :

Nous abordons aujourd'hui l'oeuvre majeure de Robert Musil.
"Chez l'homme de l'esprit peut se produire une sorte de démoralisation à l'égard des choses de l'esprit, une absence de piété, une busquerie et une légèreté à leur égard".
100 % de ce texte correspond au 43% non lu de la première page de L'homme sans qualités.
Il est de P. Valéry, "acheveur d'oeuvre" !

2. Le vendredi 2 décembre 2005 à 07:51, par vinteix :

Oui, je les connais un peu : tres charmants, en effet.

3. Le vendredi 2 décembre 2005 à 08:48, par k :

il est 17h45 pas de sms,
n'attendre rien..........

4. Le vendredi 2 décembre 2005 à 13:32, par k :

hier je me suis regardée apostrophe 1984 duras, elle dit en parlant du chinois :
"parce qu'il continue à vous inspirer"
md : "oui, il est..., c'est une sorte de mise en abime sans fond, il a éclipsé les autres amours de ma vie,sans doute parce qu'il a été sans énoncée....sans déclaration, il y a quelque chose là d'inépuisable, dans l'émotion.....aussi même...même physique je dois dire, même physique"
pourtant j'en ai lu des trucs et des machins sur md, jamais, jamais on a posé l'idée que c'était lui le point de dépard à tous, cet amour qu a fait comme elle a dit que l'écrit se jeté sur elle, elle dit même a un moment qu'elle c'était demandait pourquoi anne marie stretter, toujours, l'inde la chine, toujours, et qu'elle en ai venu à écrire l'amant, pour moi une chose et sur même inconsciement, sans l'ombre d'un doute, c'est pour lui qu'elle écrit, qu'elle s'en écrit et que l'é-cri et la qu'il se sent, qu'il se ressent.

5. Le dimanche 4 décembre 2005 à 15:50, par Marie.Pool :

K: Bravo ! ;-)

6. Le vendredi 16 décembre 2005 à 20:56, par Arnaud :

Merci pour cette longue transcription depuis la radio. C'est précieux.



Samedi 3 décembre 2005. Oiseaux sauvages de la vie.

[RLVS-12] « — Ton bonheur ? Et ce bonheur ? [...]
Tatiana et moi guettons la réponse de Lol. Le cœur me bat fort et je crains que Tatiana ne découvre, elle seule le peut, ce désordre dans le sang de son amant. Je la frôlais presque. Je recule d'un pas. Elle n'a rien découvert.
Lol va répondre. Je m'attends à tout. Qu'elle m'achève de la même manière qu'elle m'a découvert. Elle répond. Mon cœur s'endort.
— Mon bonheur est là.»
(Marguerite Duras, Le Ravissement de Lol V. Stein, p. 148).

Depuis que Lol lui a dit ça, l'autre jour, Tatiana veut savoir. Cette histoire de bonheur, si c'était possible, cela remettrait en cause les catégories établies, notamment celle où Lol a été placée, celle des fous, des assistés du cœur, des handicapés à vie de la vie. Les autres, comme Tatiana, sont seulement résignés — et névrosés, bien sûr — mais ils se tiennent à leur place et n'envisagent pas d'en partir : c'est une « impérieuse obligation première et dernière » (155). À l'opposé, il est probable qu'une partie de ce qui gêne les autres, chez Lol, qu'ils appellent ça folie ou maladie, c'est son imprévisibilité comportementale (« inquiétude passée et à venir, constante », 143, « je n'ai rien voulu », 150, « à quoi m'attendre », 152), la liberté de ton et d'action qu'ils lui prêtent (« des oiseaux sauvages de sa vie, qu'en savons-nous ? », 145), l'impossibilité de l'apprivoiser. Plus Tatiana paraît asservie, plus Lol paraît libre — mais on ne saura jamais si la bascule est réelle ou seulement dans la tête de Jacques.
Parce que le Jacques, il est sévèrement secoué !
Dès que Lol l'approche, il perd le souffle (144) ou nous fait une bouffée de chaleur (ci-dessus). Son cœur bat la chamade, comme on dit. Oui, mais ce qui intéresse Duras, c'est de faire coexister des choses que l'on dit (banalités) et des choses totalement inédites, sans doute pour nous montrer que l'être humain occupe tout ce panorama et gît dans l'amplitude. Alors, le cœur, ce siège des passions, cette métaphore éculée, comment le/la recharger ? D'abord par l'adjonction d'un complément indirect, juste un petit me, qui fait presque du verbe battre un verbe pronominal : « Le cœur me bat », avec le tremblé du sens, le verbe qui risque de sortir de son acception de battement interne, de pulsation, pour passer à celle des coups extérieurs, de la violence des coups portés — l'organe étant alors personnifié et la personne victimisée, victime de son cœur qui la bat, un comble. Ou une réalité. Ensuite, à la fin de la phrase, on passe du cœur (réel et métaphorique) au sang. Filage de la métaphore par la métonymie : le sang est bien ce que le cœur pompe. Mais en passant du cœur au sang, on passe d'un organe à peu près localisé, dans le corps comme dans la symbolique, à un fluide totalement envahissant et incontrôlable. S'il y a désordre du sang, il atteint nécessairement l'intégralité des parties du corps. C'est une hyperesthésie de l'émotion (le lat. motio signifie aussi le frisson de fièvre) dans l'attente d'une réponse à la question cruciale, la seule qui vaille.
Mais son sang n'est pas seul en circuit : plus tard, il « pompe le sang de Tatiana » qui en devient « exsangue » (167), virtuellement, bien sûr. La naissance de l'amour devient alors un acte vampirique, l'effusion une transfusion, et les deux femmes des vases communicants. [/RLVS-12]

Parfois, on passerait des heures sur un ou deux mots. Levé à 5h30, j'ai préparé des commentaires pour trois chapitres. En cours, on n'en a fait que la moitié, hélas... Et samedi prochain qui sera le dernier cours. Comment je vais faire ?

Après un déjeuner rapidement avalé à la maison, je file à la MFJ où il y a une journée d'études sur la notion de communauté, en littérature et en philosophie, avec notamment des exposés sur Genet et Duras. Je vais sans doute y retrouver Agnès, Clara, Franck, Michaël, Patrice, Olivier, François, d'autres peut-être.

[Trois jours plus tard...] François Bizet a été parfait sur le refus communautaire de Genet, Pierre Ouellet nous a révélé une discrète et presque impossible communauté poétique de telqueliens (Marcelin Pleynet et Denis Roche, notamment) entravés par leur chef. Ensuite j'avoue ne pas avoir été en mesure de comprendre les arabesques philosophiques de deux intervenants. Puis le retour sur terre, même en compagnie de Marguerite Duras (que je venais de quitter pimpante le matin), a été rude et je n'arrivais plus à suivre. Je me suis retiré, piteux, peu de temps après, laissant mes amis pour revenir me blottir dans les bras de T., ma communauté essentielle.
Heureusement, j'ai les enregistrements. Je viens de réécouter Osamu Hayashi s'interrogeant sur l'impossible communauté des amants, et c'est très intéressant, très convaincant, traversant intelligemment un grand nombre d'œuvres de Duras sans jamais quitter son sujet ni répéter Blanchot dont il est parti. [Fin de l'ajout.]

— Victoire d'Austerlitz !... On en parle ?
— Nan, laisse tomber, c'est tarte à la crème, ça traîne dans tous les médias...
— OK, alors je vais me coucher.
— C'est ça, capitalise pour le ping-pong !...

Commentaires

1. Le samedi 3 décembre 2005 à 07:58, par Arte :

Tu inacheves les cours avec R. Musil !

2. Le samedi 3 décembre 2005 à 08:06, par Berlol :

Oh, t'es là, toi ! C'est quoi, c'est 16h00, chez toi ? Déjà devant l'ordinateur ? Allez, bonne nuit, j'y vais...

3. Le samedi 3 décembre 2005 à 08:50, par Marie.Pool :

"Parce que le Jacques, il est sévèrement secoué !"
Effet de femm(e)s ? On croit les comprendre et
puis...
_____________________________________
M.D. - Lol.V Stein est folle au bout d'une vie non vécue.
X.G. - Elle n'a pas pu vivre.
M.D. - Invécue [Forte détonation.] C'est les hommes qui tirent des pétards...Oui, tu crois que Lol. V Stein, c'est une femmes, c'est-à-dire qu'elle a vécu, de façon spectaculaire et très exem... - comment dirais-je ? -, gonflée en somme...
X.G. - Oui, hypertrophiée.
M.D. - Hypertrophiée, c'est ça. Le trauma ini..., initial de toute femme...
X.G. - Peut-être. De façon un peu exemplaire.
M.D. - Tu crois que ce mouvement qu'elle avait de se fondre aux amants, de rejoindre les amants et auquel on a opposé un refuf, est le même mouvement que toute femme a en elle de rejoindre...tous et à qui on oppose un refus, de rejoindre tous, de rejoindre le groupe, l'humanité.
X.G. - Oui.
M.D. - Tu crois ?... On peut le voir aussi comme ça [Silence] La même brimade, c'est àdire au sens le plus...,brimade, c'est pas assez fort..., le même "non", quoi : "Non tu n'iras pasplus loin."
X.G. - Oui, le rejet.L'autre femme apparemment a lutté, elle.
M.D. - Oui.
X.G. - Longtemps.
M.D. - Mais elle a tout abandonné, elle a eu beaucoup d'amants, des maisons et tout,elle a tout abandonné, petit à petit.
X.G. - C'est à dire que pendant longtemps elle a été dans un... elle a été dans le monde des hommes et ...
M.D. - Oui. Elle pouvait pas de passer d'hommes, d'amants. Elle avait un mari complaisant, un peu comme Anne-Marie Stretter.
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Les Parleuses , Editions de Minuit , 1982,p.159-160.

4. Le samedi 3 décembre 2005 à 11:12, par k :

bouuuu j'ai pas le temps de parlementer, et j'ai tellement envie, mais L est là elle à faim, et veux sa moman, donc je vais en déchroché de lol, qui ne me quitte jamais, mais une chose
Monsieur BERLOL que j'aimerai venir au japon écouter vos cours, ou que j'aimerai cela vous entendre parler d"elle, oui c'est tous c'est autre qui sont fous, qui rentre dans une vie qui ne leur convient pas, forcément, mais qui la vive pour être dans la normalité, oui je suis folle, mais pour moi la vraie folie ou je tombe parfois c'est tous ce qu'il n'ose pas vivre.enfin je m'explique après. bon app
bonsoir arte, vous aviez raison pour L

5. Le samedi 3 décembre 2005 à 11:14, par k :

mais qu'est ce que je peux faire comme fautes ça n'a pas de bon sens non.............

6. Le samedi 3 décembre 2005 à 15:39, par Berlol :

Merci Marie.Pool pour cette copie ciblée. Que les causeuses essaient de rejoindre les parleuses, c'est finalement normal, sauf l'anachronisme. Ceci dit, je ne vois pas ce que cela change à mon explication "littéraire".
J'en profite pour ajouter, à toutes fins utiles, que je ne prends pas le parti de Jacques (comme on pourrait le croire, en tant qu'homme, etc.). Je m'intéresse à la construction d'un texte dont il est le narrateur pour parler d'une histoire dont il est un personnage. Sa subjectivité est donc inévitable et elle a été choisie, voulue, construite par Duras elle-même, et non par moi.
Je me suis déjà demandé (19 mai et 7 juin 2004) quels auteurs masculins avaient mis en scène/texte une narratrice-personnage principal, en dehors de Claude Simon dans L'Herbe, et je n'ai eu qu'une réponse, Les Yeux baissés de Tahar Ben Jelloun. Y aura-t-il plus de répondant cette année ?

7. Le samedi 3 décembre 2005 à 20:46, par Marie.Pool :

On peut le voir aussi comme ça [Silence]
Mais c'est vous qui le trouvez "secoué" le Jacques, pas M.Duras - du moins elle ne le dit pas dans les Parleuses !
Elle le secoue moins qu'il n'y paraît, elle le place comme "fléau" providentiel entre deux plateaux de la balance ( pour elle , je crois il est consentant ... ), entre la femme inaccessible et la femme offerte, l'une devenant l'enveloppe de l'autre avec des retournements possibles, déroutants forcément, des "rejets" aussi, des incompatibilités violentes et perturbantes. Mais cela se passe davantage à l'intérieur d'elles. On n 'en voit pas grand chose d'ailleurs et c'est bien là où séjourne le problème d'écriture. Pour la résolution provisoire et sans doute transitoire (Jusqu'à plus ample informé dirait-on) Jacques n'est qu'un porte-voix , on dit parfois un porte-symptôme . Il souligne le basculement du Désir irrémédiable dans le Non-Désir ( pas toujours) irrévocable . En "désossant" le texte comme disait JCB on ne peut plus voir tout cela à la distance suffisante. Ni trop près ni trop loin. C'est difficile de lire "fidèlement"Duras ,car elle écrit avec des méandres qu'il faut explorer avec une patience que la plupart des gens n'ont pas.
Il y a beaucoup de télescopages et d'arrêts sur image. Je ne remets pas en cause ce que vous décrivez. Je dis d'autres choses qui peuvent ou non coïncider. Vous prenez et rejetez ce que vous voulez.L'important c'est de parvenir tant soit peu à résonner et raisonner sur la même lame de microscope. On est pas obligés d'arriver aux mêmes conclusions. Duras ne peut donc pas être lue avec un télescope. Le réglage de focale est toujours difficile avec elle. Elle parlait beaucoup et je trouvais cela passionnant, y compris dans les convictions contestables. Ses personnages ont des ficelles auto-biographiques difficiles à dénouer. J'ai l'impression qu'elles les a subis plus que construits , elle a l'air de les redécouvrir après les avoir créés.
Elle a dû certainement attendre d'eux des réponses précises, puis elle s'est lassée. Elle n'avait pas bon caractère Marguerite Donnadieu. Elle aimait faire la cuisine, des trucs chinois, et elle riait pour oublier peut-être la dictature de l'intelligence des mots. Elle aimait faire l'amour et elle aimait gagner de l'argent , pour acheter "sa" maison et sa vue sur la mer , sur les enfants des plages, sur quelque chose de vaguement indochinois qui l'a faite un peu mystérieuse et rebelle. Le contraire de ses personnages. Elle aimait la vie Duras.

8. Le samedi 3 décembre 2005 à 20:55, par vinteix :

... narratrice-personnage principal : "Soleil couchant" de Dazai.

9. Le samedi 3 décembre 2005 à 21:18, par vinteix :

"Justine" de Sade

10. Le dimanche 4 décembre 2005 à 01:36, par Berlol :

"du moins elle ne le dit pas dans les Parleuses !" — alors là, Marie.Pool, vous me coupez le souffle ! Le texte du "Ravissement..." dit très bien ce qu'il dit, du début à la fin on voit ce Jacques qui est littéralement secoué, oui, par cette rencontre et tout ce que cela change pour lui, il essaie de rendre hommage à cette femme qu'il aime en reconstruisant son histoire pour lui ôter les marques d'infâmie qui lui ont été apposées avec la complicité de sa meilleure amie Tatiana et vous venez me dire qu'il ne l'est peut-être pas, secoué, en me balançant hors-contexte des propos tenus près de vingt ans plus tard, vingt ans, vous vous rendez compte !, alors qu'entre temps Lol V. Stein était devenue un personnage différent dans un autre livre, un personnage public grâce à Lacan et aux études féministes américaines.
Restons dans le texte, s'il vous plaît. Votre problème, c'est que vous ne savez pas faire une analyse littéraire qui s'en tienne au texte, vous avez besoin de passer par la vie de l'auteur et des témoignages postérieurs où d'autres enjeux interviennent. J'en viens à me demander si c'est vraiment le texte et la littérature qui vous intéresse, si ce ne serait pas plutôt la biographie de l'auteur à travers ses œuvres (comme modèle ? patronne ?)...
Côté patience, sachez que chaque cours m'oblige (moi-même) à cinq ou six heures de préparation. Ce qui n'empêche pas que je puisse me tromper. Mais je joue carte sur table. Si vous n'êtes pas d'accord, veuillez utiliser le texte et seulement le texte pour argumenter, et pas essayer d'aller ramasser de ces propos vaseux où Marguerite pose des questions à Xavière pour savoir si son personnage est comme ci ou comme ça. J'ai lu et bien lu et relu "Les Parleuses", c'est socialement et anthropologiquement intéresssant, mais littérairement, non.
Pour ma part, je ne m'intéresse pas beaucoup à Duras, en tant que personne, je m'intéresse aux œuvres. Elle m'indiffère même pas mal, son ego surdimensionné me déplaît, même. Pas parce que c'est une femme, je le dis tout de même. De ce point de vue, je la comparerai volontiers à Sollers : quelqu'un dont le personnage public et médiatique m'est désagréable mais dont l'œuvre m'importe. Je me demande même si les meilleurs écrivains ne sont pas ceux qui s'effacent derrière leur œuvre, ceux qui se soustraient au biographisme, qui nous évitent toutes ces "merdes de témoignage", comme disait Christine Angot.
Enfin, veuillez laisser JCB hors de cela. S'il écrit ce qu'il écrit en pensant à moi, j'espère qu'il aura la franchise de me le dire et d'argumenter, le cas échéant. Vous n'avez pas à l'utiliser comme caution. D'ailleurs, je n'ai rien "désossé" du tout, le texte est toujours aussi vivant, aussi beau à chaque fois que j'ouvre le livre. À moins que vous appeliez "désosser" le fait de regarder dans un dictionnaire l'étymologie d'un mot, de remarquer que certains termes créent des niveaux de sens dont l'interprétation ouvre des perspectives imprévues à première lecture, etc. Dans ce cas, je vous plains.

11. Le dimanche 4 décembre 2005 à 01:36, par Berlol :

Merci Vinteix, et deux de plus dans ma besace !

12. Le dimanche 4 décembre 2005 à 02:01, par alain :

et la porcelaine ?

13. Le dimanche 4 décembre 2005 à 02:24, par Berlol :

La porcelaine, j'adore ! Tu veux m'en offrir ?
K, on attend la suite...

14. Le dimanche 4 décembre 2005 à 02:53, par k :

oui je vais m'y mettre, mais léa doit manger
je compte sur vous berlol

15. Le dimanche 4 décembre 2005 à 02:59, par cécile :

Une nouvelle contemporaine avec narratrice écrite par un homme, beaucoup aimé à l'époque www.pol-editeur.fr/catalo...

16. Le dimanche 4 décembre 2005 à 03:17, par k :

bonjour cecile komment vas

17. Le dimanche 4 décembre 2005 à 03:46, par k :

oui, moi j'ai sa pour vous un texte de woolf :
"tout opposition de sexe à sexe, de qualité à qualité, toute cette revendication de supériorité et cette imputation d'infériorité, appartient à la phase des écoles primaires de l'existance humaine, phase où il y des camps, et où il est nécessaire pour un camp de battre l'autre, la plus haute importance de monter sur l'estrade et de recevoir une coupe hautement artistique. A mesure que les gens avancent vers la maturité, ils cessent de croire aux camps et aux directeur d'école ou aux coupes hautement artistque"
ça c'est pour MP!!

18. Le dimanche 4 décembre 2005 à 04:00, par alain :

La porcelaine, j'adore aussi.
Je dois avouer ici une faiblesse, une tare, je collectionne les tasses à café. Pas ni'mporte lesquelles !
Et toi ?

(ça va devenir un blog dentelle et macramé !)

19. Le dimanche 4 décembre 2005 à 04:16, par cel :

les premiers qui me viennent, auteur homme / narrateur ou personnage principal femme, "Le voyage d'Anna Blume" de Paul Auster, Mère courage de Brecht et puis Beckett, "Oh les beaux jours", et d'ailleurs certainement plein de choses du côté du théatre, chez Genet aussi (les Bonnes évidemment), Cocteau avec "La Voix humaine" et euh etc.

20. Le dimanche 4 décembre 2005 à 04:21, par Berlol :

"narrateur ou personnage principal femme"... Merci Cel. Je prends note mais "narrateur ET personnage principal femme" c'est mieux parce qu'on a le texte écrit/assumé de son point de vue. Et c'est ça qui compte, en fait.

21. Le dimanche 4 décembre 2005 à 04:32, par cel :

oui, je t'ai relu ensuite et j'ai vu le ET non OU, je suis à peine réveillée... enfin les Auster Cocteau et Beckett dont je parlais sont de ce côté-ci si mes souvenirs sont bons. Je vais me creuser la tête en montant le meuble en kit qui attend dans la pièce à côté, ça sera plus intéressant que de ne penser que boulons et clé de 12

22. Le dimanche 4 décembre 2005 à 04:34, par Berlol :

Poterie et porcelaine. Faudra que je fasse une rubrique de temps en temps, comme pour RLVS... L'adresse que je donnais avant-hier (http://poteriedelagenevraye.com/) te donnera une bonne idée de ce que j'aime vraiment. Mais aussi la porcelaine ultrafine (Hutschenreuther, par exemple). On va s'envoyer des photos. À moins que tes tasses soient dans des cartons...

23. Le dimanche 4 décembre 2005 à 04:54, par jcb :

Ah la la ! Quel mot infernal !
Je parle de caution.
Je suis incapable d'être la caution de quoi que ce soit, et je le regrette bien évidemment.
C'est tout mon drame en ce moment : le banquier me demande pour le prochain prêt une caution, quelqu'un qui voudrait bien me servir de caution, c'est-à-dire qui s'engage à payer mes traites à ma place si je ne peux pas ou décide de ne pas les payer.
Vous connaissez des gens comme ça vous ?
Avis aux amateurs pour être caution de 45.000 euros !
Il me reste deux mois pour trouver.
Si je ne trouve pas, je vais vendre ma collection de tableaux aborigènes. Surveillez donc mon journal.
Je sens qu'il va y avoir des pages sur le desossement
et des affaires à prendre...
Merci Berlol d'avoir tendu la perche...au percheron.

24. Le dimanche 4 décembre 2005 à 05:00, par Arte :

Antonio Lobo Antunez : N'entre pas si vite dans cette nuit noire.

25. Le dimanche 4 décembre 2005 à 05:32, par k :

un petit rien et la vie est belle

26. Le dimanche 4 décembre 2005 à 05:37, par Berlol :

5 sur 5, Jean-Claude. Ici aussi, on a eu une histoire de caution. T. avait accepté pour son neveu, qui n'a pas payé son loyer, c'est la mère du petit (37 ans...) qui a envoyé des sous, etc. Mais le montant était bien moindre que pour toi, évidemment. De toute façon, pour être ta caution pour 45.000 euros, faut montrer patte blanche (revenu ou patrimoine d'au moins 200.000...). Bonne chance !
Cel, attention, tout de même. N'inverse pas des pièces sinon t'auras des étagères bancales (demande conseil à K ou à Alain...).

27. Le dimanche 4 décembre 2005 à 06:17, par k :

a oui, cel, la moi aussi je vais me lancer dans mes étagères, il m'en reste 6 à visser et de la peinture encore, les devors de L se sont pas trop mal passé, ouffff

28. Le dimanche 4 décembre 2005 à 09:50, par Bartlebooth :

- Le journal intime de Sally Mara, de Raymond Queneau
- Tsé-tsé, de Claude Louis-Combet
- Fairy Queen, d'Olivier Cadiot

29. Le dimanche 4 décembre 2005 à 10:38, par Marie.Pool :

Jacques, le personnage, est secoué, soit ! J’ai juste envie d’ajouter que les femmes le sont bien davantage et avec plus de dégâts … Qu'on s'intéresse à la littérature par l'intermédiaire des dictionnaires ne me gênerait aucunement si chacun se référait au même, ce qui est , vous l'accorderez, impossible. Il y a quelque chose d'un peu vélleitaire à vouloir renouer, a posteriori et post mortem chez un écrivain, ses oeuvres à des définitions de mots, points par points. La marge d'erreur est potentiellement phénoménale. Mais cela peut apparaître comme un jeu intellectuel passionnant et c'est, je suppose,le registre dans lequel vous vous situez professionnellement ( vous faites état de la préparation fastidieuse de vos cours ). L'analyse littéraire de haut niveau ne m'apporte probablement pas ce qu'elle vous apporte à vous ou à d'autres, je ne passe jamais par elle pour découvrir une oeuvre, et je trouve qu'elle est surdimensionnée elle aussi en énergie dépensée, par rapport au peu d'audience qu'elle suscite chez ceux qui achètent les livres.
Je me situe dans l'approche du lecteur lambda qui s'intéresse à une écriture et un peu aussi à la personne qui l'a mise en partage. Il me serait impossible comme vous le faites de parler longuemente et publiquement d'une oeuvre dont l'auteur me serait désagréable à côtoyer. Vous avez des réflexes d'assertion qui sont utiles en pédagogie mais qui ne peuvent pas m'amener présentement, et très précisément sur le texte de Lol V. Stein, à partager l'intégralité de vos hypothèses explicatives et a fortiori à les discuter avec conviction. Mais lorsque vous m'amenez ,à votre insu ,à surligner vos propres mots dans l'analyse du texte, il n'est pas étonnant que je m'interroge sur les raisons exactes de leur émergence dans votre discours. C'est cela qui m'intéresse chez vous : comment vous utilisez la littérature pour communiquer quelque chose de vous ( le subjectif que vous revendiquiez l'autre jour) au beau milieu d'un journal. Le mélange des genres produit le mélange des réactions. Elles sont donc variables et variées, je ne sais pas si c'est ce que vous vouliez au départ ? Si partout est le signifiant comme le préférait m.Duras, ce n'est pas étonnant non plus qu'on puisse le retrouver dans votre écriture , en pièces détachées ( cf le mécano subtil de jcb à qui caution n'est pas demandée, elle existe sur le plan personnel c'est tout ! ). Vous avez changé de ton et vous remerciez plus explicitement ceux qui vous sont plus proches, vous êtes plus crispé et cinglant vis à vis de mes avis et donc plus authentique ce qui est un gain certain pour la glose commune. Je vous confirme que l'analyse littéraire de type universitaire ne m'intéresse pas, et que je lis pourtant vos textes avec intérêt comme on visite le pays de l'autre où l'on sait que l'on ne restera pas. Cela n'empêche pas d'en apprécier certaines coutumes et les habitants.
En réfléchissant davantage, je pourrais dire aujourd'hui que je m'intéresse à la façon dont vous essayez de concilier écriture personnelle ( ce qui ne veut pas dire intime) et écriture professionnelle ( l'aspect professoral de vos notes de journal). Vous êtes un exemple parmi d'autres de ce type d'entreprise "médiatique" et "internautique" et vous avez opté , contrairement à ceux qui ne donnent pas la parole directe aux lecteurs, pour le forum de discussion, qui a les effets qu'on constate . Je pourrais lire ou ne plus lire et me taire. J'ai décidé d'aller au bout d'une certaine logique . C'est à vous que je m'adresse . Et cela correspond à l'intention première. Ce que vous dites sur votre rapport aux oeuvres et aux auteurs est très clair, je ne regrette pas de vous avoir amené à le dire publiquement.
Cela permettra de mieux ajuster les commentaires
à vos propos.

30. Le dimanche 4 décembre 2005 à 16:39, par Berlol :

"L'analyse littéraire de haut niveau [...] je trouve qu'elle est surdimensionnée elle aussi en énergie dépensée, par rapport au peu d'audience qu'elle suscite chez ceux qui achètent les livres."
C'est à peu près la définition de la passion, ce pour quoi on se passionne, quelle que soit la perte de temps ou la mauvaise image qu'on donnera de soi... Moi, je préfère perdre mon temps comme ça, c'est un choix comme un autre. J'irai jusqu'à la tombe avec, sans doute...

31. Le dimanche 4 décembre 2005 à 17:03, par Marie.Pool :

Et bien voilà ! Mais le plus tard possible...(Je pense à T.) et si possible sans douleur, terreur, ni remords...

32. Le dimanche 4 décembre 2005 à 17:34, par Berlol :

Merci.
Nouvelle fonction : j'ai ajouté une fonction "billet précédent | billet suivant" en haut et en bas en mode de lecture d'articles + commentaires. Cela devrait aider à la circulation pour lecture des commentaires...

33. Le dimanche 4 décembre 2005 à 21:57, par k :

ah oui c'est une bonne idée, merci

34. Le lundi 5 décembre 2005 à 02:44, par myriade :

Arte a raison : le livre d'Antonio Lobo Antunes : N'entre pas si vite dans cette nuit noire. Rien que le titre est magnifique.



Dimanche 4 décembre 2005. Du gris mais on va le colorer.

— Qu'est-ce que tu dis, Manche ?
— Je dis : cognez !

Je suis révolté. Je m'en veux. Ça ne tourne pas rond. Faut tout changer. Je le vois bien, quand je fais ce service profond et rapide et que Katsunori le renvoie sur moi, je suis à la même place, croyant que mon service serait gagnant, ce qui n'est pas le cas, et je ne suis pas prêt à retourner autrement que par cette sorte d'amortie débile qui lève la balle et la sort la plupart du temps. Et quand Hisae renvoie logiquement sur mon revers alors que je n'ai pas bougé du coin droit — je suis gaucher —, que je n'ai donc pas d'espace pour un mouvement de quelque envergure que ce soit, je remets en ventral inerte, qui ouvre la porte au smash hisaéen, royal.
Bref, je me suis fait étaler. Faut que je réforme mon positionnement, que je bouge plus tôt, que je sois sur toutes les balles, aucune gagnée d'avance.

L'individu oui l'identité non.
L'identité n'est pas une monade. C'est une mosaïque mouvante d'identitèmes.
Or l'identité monadique, ou plutôt la représentation de l'identité comme une monade fonde de longtemps le système social, qui a eu un besoin hystérique croissant de mettre une étiquette et une seule sur chaque individu. Cependant, la société contemporaine, fière de ses bases de données multi-critères, refonde la notion d'identité sur un modèle numérique, celui d'une liste de 0 et de 1 dans des colonnes nombreuses, après quoi, la dignité, rien à cirer, on pousse le bouton et vous êtes SDF, terroriste, mort, etc. C'est fatal, c'est personne, ça vient de la machine, personne n'est responsable.
L'identité est restée monadique (nom inscrit sur la carte du bipède que gèrent les services sociaux) mais l'individu est devenu dividu, 50, 80, 200 colonnes, dont certaines reliées à des enregistrements vidéo de tous les champs de surveillance que l'ectoplasme a traversés, et toute la biométrie à venir.
La vérité humaine, c'est le contraire. Je suis un individu, indivisible dans la dignité que les autres me doivent et qui n'existe que par le fait que les autres me l'accordent quand je leur donne la leur à tout instant depuis que je sais ce que c'est. Aussi, qu'un seul soit indigne, c'est tous qui morflent en moi dont moi. Donc la dignité humaine est une monade, ça oui. C'est LA monade qui fonde l'individu humain. On doit être loin de Kant et près de Spinoza ou de Montaigne, là, non ? J'ai bon ? Une dignité canine fondera éventuellement l'individu canin, que sais-je... Et de l'autre côté, l'identité, ce que je me sais être, ce qui dispose ma conscience à ne répondre qu'en interne chaque jour à ce nom et cette image dans le miroir même quand je ne m'y regarde pas (je m'y sais sans m'y mirer), où entrent chaque jour mes parents, mes amis, mes auteurs, mes films, mes balades, mes lieux, mes bouteilles de Guerlain et mes bols de Kyoto, mes regards sur T. et mes mots sur vous, mille instants de jouissance et de tristesse, les bords du Tarn et la chaleur de Palenque, à 150 à l'heure les mortels écarts de la moto quand les tendeurs de chaîne avaient plié, Salammbô en main dans le char d'assaut, ce bordel sur mon bureau et ma façon de passer l'aspirateur — chacune de ces choses étant inimitable, alors l'ensemble... Et pour chaque individu sa collection. Aucun mieux que les autres.

Tout ça, un battement de cils. Il pleut, on évolue dans du gris mais on va le colorer. On va à Shinjuku au restaurant de tonkatsu すずや (Suzuya), où Katsunori a emmené Hisae la semaine dernière. Juste à l'entrée de Kabukicho, un escalier pour accèder au premier à une salle vieillotte, années 60 ou 70 avec de vieilles pendules qui trottinent. C'est vite bondé. Excellent tonkatsu, recouvert de chou et de nori. Et puis à côté, dans des raviers carrés, des tsukemonos dont d'excellents umeboshis. J'en mangerai huit, quand la décence en accorde deux.
C'est l'occasion de parler d'Arale-chan et de Suppaman. Ça tombe bien, Hisae adore. Katsunori est sur le cul. Elle connaît tous les personnages. Sait pourquoi Suppaman est con. Connaît la chanson. On imagine de venir en costume. On a neuf ou dix ans d'âge (expéri)mental. Hisae, c'était mon étudiante, il y a huit ans, c'est le temps qu'il faut pour devenir amis, et me faire battre toutes les semaines au ping-pong, sans gêne.

Katsunori et moi allons à l'Institut pour voir les Fleurs de Shanghai, film de Hou Hsiao-Hsien (1998). J'y retrouve Clara et Franck, puis François. Nous avons tous la désagréable surprise d'apprendre que le film sera en chinois sous-titré japonais.
Je capte rien. Juste regarder les costumes somptueux, les gestes, les plats, les théières, les bols, les lampes à huile, ausi des horloges, des miroirs et un peu de mobilier occidentaux, au pif maison de prostitution, époque de décadence, beaucoup de pipes à opium, à un moment une date dans un bout de sous-titre, 1884, quelques fenêtres jamais approchées par la caméra, on alterne entre trois pièces avec papier peint au mur, ou deux, jamais le nez dehors, comme les filles et la domesticité, enfermées, prison physique et mentale. Quand je pourrais le revoir avec du texte audible ou lisible, je ne suis pas sûr que je le trouverai aussi intéressant qu'aujourd'hui.

Commentaires

1. Le dimanche 4 décembre 2005 à 10:35, par alain :

Pour la porcelaine, hors quelques groupes maoistes (pas des tasses donc), il s'agit de tasses Illy, signées Kosuth, Louise Bourgeois, Jeff Koons... J'ai répéré aux Puces des groupes de tankistes en porcelaine, des soldats sud-coréens mais trop chers.
Un ami (je n'en ai qu'un, donc, pas de risque de vous bassiner avec les autres) artiste vient de s'acheter un four. Lui fait des assiettes où il dessine des têtes de mort. Une vente est bientôt organisée.
Une artiste traduisait tous les objets de la vie quotidienne en porcelaine, je trouvais ça intéressant. Comment elle s'appelle ?
Oui, la porcelaine. Ah oui, la porcelaine.
Bon, il est tard, je crois.

2. Le dimanche 4 décembre 2005 à 13:52, par k :

et le cyanure coule dans les veines
et le corps s'encastre dans l'encoignure du mur
le mur éponge les larmes sanglantes
les sanglots se vomissent
les cheveux s'arrachent par poignée
les ongles lacèrent les mollets
recoquevillée foetus
les cuisses contre son antre
brulé dépecé évidé
sur les barbelés en fer blanc du temps
elle caresse ses flancs
peau, morceaux de chair
retombant putréfiés
et suinte la douleur
de tout son corps
par sursaut, haletante
elle mure sa bouche
de sa propre main
bayonne le trou béant d'ou sort inaudible
le hurlement ineffable
les coudes et les genoux couperets
elle y enfonce la tête
le froid des lames
etreint la nuque incandescente
suffoquant elle aspire
l'acre fumée de la douleur
et les bras parcourent le corps
qui n'existe pour rien
ramasis de pouriture
offert aux vermines
a coups par a coups
de coups de poignet
défonce le crane
l'incére entre ses genous
étaux
qu'il eclate
et la moelle
crépite les murs de la mémoire
plus rien n'existe
plus rien n'est su
reste cependant
sur le bord des lévres
le goût amer de ce qu'elle en sait
malgré tout, malgré ça.

3. Le dimanche 4 décembre 2005 à 14:42, par k :

vous voyez moi je crois à cela oui , que toujours md à parlait de cet homme, sens en avoir conscience, d'ailleurs elle le dit " je me suis demandé pourquoi streter, les indes,la chines toujours, toujours"
c'est une futée, oui depuis toujours oui elle a écrit sur cette histoire oui dans l'herne i y a md dit : "a mesure que j'écris, j'existe moins. la libre disposition de moi, je l'éprouve dans deux cas : à l'idée du suicide et à l'idée d'écrire, la solution de continue, livre ou mort"
il y a deux choix oui, vivre en se perdant en ommetant,comme stretter, tatiana avec tous ces amants mais la fin est le suicide car on ne peut pas supporter cel c'est à en mourir cette connaissance
: oh merdeuuu je l'ai pas là je voulais mettre un extrait d'india song vous savais le bal quand le vice consul qui sait aussi cela lui dit " ça s'arretera quand, elle répond avec votre mort" c'est très beau ce passage, a chaque fois je pleur, c'est pour cela que je l'ai pas là parce que sinon, je ne répond pas de moi, mais je ne répond pas de moi quand je lis duras d'ailleurs.
et si il n'y a pas le suicide, il y a la folie, parce que la connaissance et trop grande, ou l'écrit comme duras. vous voyait moi je pense même que cette enfant qu'attent LVS dans la douleur, inconsciement ou non, pour moi c'est "l'enfant "de l'amant.
comme si LVS était duras et que dans son ventre grandissait son héroine de l'amant, que tous ces écrit allait vers l 'accouchement de toute cette histoire de tout cet amour.
l'amour :
" _ j'ai faim , j'attends un enfant.
quand elle le dit son regard grandit et s'éteint tout aussitot _-elle repéte_
-un enfant
- toujours?
- oui
- de qui?
Elle ne sait pas
- je ne sais pas"
pour moi MD nous dévoile tous, nous dit tous dans ces livres, elle nous donne la clé :
" elle s'arrête de nouveau. Il continue à marcher. elle recommence à regarder derrière
- venez encore
- je dois repartir"
c'est elle qui le met en scéne toujours qui lui dit quoi faire comme elle le fait avec les personnage de ces livres.
je sais pas si je suis claire, heim, mais par exemple dans aurélia
" je vous écrit tous le temps, toujours ça, vous voyez
rien d'autre que ça. Rien."
l'écriture et son unique moyen de rester auprès de lui , c'est sa folie à elle, l'écriture, c'est pour cela qu'elle est vraie qu'elle touche, parce que si elle n'a plus ça pour être toujours avec lui, pour qu'il soit auprès d'elle, alors elle en meurt, comment vivre dans ce monde, comment accepter cette vie, dans apostrophe elle le dit "je n'aime pas la vie".
parcequavoir cette connaissance, de cet amant unique, savoir qu'aucun autre homme ne tiendra lieu de lui à sa place, l'idée même et invivable quand on a touché cela.
" c'est ce que je désire. que cela vous soit destiné.........
ici c'est l'été?
je ne sais plus.
pour moi non plus je ne sais pas non plus si je l'aimais en dehors de vous je ne sais plus."

4. Le dimanche 4 décembre 2005 à 14:46, par k :

arte, je sais ce que vous faite dans la vie : vice consul,non???

5. Le dimanche 4 décembre 2005 à 15:08, par k :

Parce que le Jacques, il est sévèrement secoué !

oui il est secoué, il aime une femme qui ne l'aime pas mais qui lui donne tous l'amour de l'autre justement parce qu'il est le seul à comprendre cela. Comme dans hirochima un peu, déjà md dit :
" ce qu'elle raconte au japonais, c'est cette chance, qui, en même temps qu'elle l'a perdie, l'a défini. Le récit qu'elle fait de cette chance perdue la transporte littéralement (littérairement aussi) vers cet homme nouveau. Se livrer corps et âme. C'est par nevers qu'il connaitra le mieux cette femme, puisque c'est de nevers qu'elle a failli mourir. Je vois là l'équivalence non seulement d'une passion amoureuse, mais d'un mariage. si ce mot à un sens, il est là"
moi aussi tout comme cette femme de nevers, je m'était livrée à lui, ce soir la, et il avait était mon jacques à moi, mon japonais .
mais la vie étant ce qu'elle ai j'ai fait comme stretter,j'ai continué, le mari, je me suis perdue dans cette vie bien tranquille, ou il faut bien vivre, sans se poser de question.
la vie matérielle :
"ce que je n'ai pas dit, c'est que toute les femmes de mon livres, quelque soit leur âge, découlent de lol V.Stein. C'est à dire, d'un certain oublie d'elles mêmes. " comment vivre sinon

6. Le dimanche 4 décembre 2005 à 15:11, par Marie.Pool :

k : Bravo ! ;-)

7. Le dimanche 4 décembre 2005 à 15:41, par cécile :

Sans rapport avec les commentaires ci-dessus, mais je viens de me rappeler d'un auteur vraiment intéressant, et qui justement, est étonnant (justesse, subtilité, profondeur) quand il met en scène une narratrice dans ses livres (en fait, dans tous ses livres, on change de narrateur au fil du récit - on peut se trouver « dans » les pensées de Leiris, comme celles de Kafka, ou de sa fiancée, ou de François Joseph, ou de personnages uniquement fictifs) et les voix alternent ou s’imbriquent, ou alternent jusqu’à s’imbriquer et je ne sais pas comment faire sentir à quel point cet auteur est passionnant, et drôle aussi (il avait reçu un prix chez pas quoi de l’humour noir pour le premier, « Montée en première ligne », bon les prix). Mais vraiment, à lire, « Montée en première ligne » (en gros : les origines de la 1ère guerre mondiale en se plaçant du point de vue de la pensée et de l’intimité d’une multitude de personnages, dont Kafka, c’est dans celui-ci), ou « Trio Gulliver », dont je me souviens qu’à un moment l’une des héroïnes narratrices du livre, accouche, allaite, et il décrit ça « de l’intérieur » donc, d’une façon non seulement très juste, mais inédite, et ce entre autres choses, rien n’est réduit ou versant dans les clichés (de sexe ou historiques) d'où justement l'intérêt et la valeur de cette écriture.
Les commentaires sont un peu tartes, mais ça donne la biblio :
www.bibliomonde.net/pages...
auto.yahoo.fr/b/a/cpc_510...

8. Le dimanche 4 décembre 2005 à 15:44, par k :

quand je l'ai revu 14 ans après, en avril l'homme altantique il m'a dit :
" s'il n'y avait pas L, je te tuerai"
et j'ai pensé "oui tues moi, maintenant, tues moi"
mais sachant L là, c'est ce que j'aurai voulu être tuais pas lui........

9. Le dimanche 4 décembre 2005 à 16:27, par Berlol :

Merci, Cécile, j'avais déjà entendu parler de cet auteur, Jean Guerreschi, mais je n'arrive pas à me souvenir dans quel contexte. Je l'ajoute à ma liste... Et merci tout le monde qui a écrit pendant que je dormais. C'est Noël tous les matins, en ce moment !

10. Le lundi 5 décembre 2005 à 03:12, par k :

vous tous que en savez sur la littérature, y a t-il unsite avec un calssemnt des ventes merci

11. Le lundi 5 décembre 2005 à 03:37, par cécile :

Le mieux, au lieu de regarder les ventes (parce que franchement tu te doutes que c'est pas le critère intéressant pour choisir un bon bouquin), tu chopes et notes les titres ou auteurs dont parlent des gens, ici ou ailleurs puisque tu as cette curiosité de visiter des liens vers d'autres sites ou blog, dont tu aimes la sensibilité comme ça, a priori, ou quand un extrait te plaît ou t'attire, et ensuite tu vois si ces bouquins se trouvent sur les sites de vente d'occasion (ceux que je t'avais indiqués fonctionnent vraiment bien), ou dans le catalogue de ta bibliothèque municipale. Et ensuite à toi la route! Mais un classement par ventes, hein (mais tu fais un peu exprès, là, je crois bien ?). Et pourquoi t'essaierais pas à l'aveuglette, tu vas à la bibli, tu prends des bouquins au pif, parce que leur tranche te fait de l'oeil, tu feuillettes, tu lis la 4ème, tu renifles, et à l'impulsion hop tu prends. Qu'est-ce que tu risques ?

12. Le lundi 5 décembre 2005 à 03:41, par k :

c'est pas pour choisir un livre, bah là bien sur que non que je regarde pas cela, c'est juste pour voir un truc, voilà alors si j'en a qui savent dites

13. Le lundi 5 décembre 2005 à 03:43, par k :

je fait rarement dans l'intuition d'un livre, en général j'aime pas, et je lis quand même( par bonne conscience), et j'ai d'autre chose à faire.

14. Le lundi 5 décembre 2005 à 05:01, par ariel :

Sur le train des jours, il faut lire le beau livre de Bégout, la découverte du quotidien, dont votre blog parlait il y a quelques jours. C'est un texte passionnant sur le monde quotidien et la genèse du quotidien dans nos vies. Il était chez Finkielkraut samedi matin, mais malheureusement ce dernier ne l'a pas laissé parler longtemps, toujours monopolisant la parole avec ses obsessions rétrogrades sur le monde qui va mal, ma petite 'dame. En tout cas, voici un livre brillant et imposant (600 pages) sur la vie quotidienne ressaisie dans une perspective philosophique. C'est peut-être cela qui a gêné Finkie qui n'a de philosophe que le nom et vomit le monde sans chercher à la comprendre.

15. Le lundi 5 décembre 2005 à 05:26, par cécile :

scusi, K ! j'avais interprété. Mais je connais pas ce genre de sites, en faisant une recherche sur un moteur tu as essayé ?
Bégout, ça me fait bien envie, là.

16. Le lundi 5 décembre 2005 à 06:21, par Marie.Pool :

Pour K. j'avais trouvé un jour par hasard un site qui permettait de trouver le nombre d'exemplaires édités ou réédités pour un titre de livre donné , mais je ne l'ai pas encore retrouvé pour vous. Les libraires doivent savoir où trouver ce genre d'inormation. En attendant je suis passée par ce site de La Chaîne du Livre où il y a pas mal de rubriques à explorer (J'espère que le lien sera utilisable) :
Chaîne du Livre : De L’auteur au Lecteur
users.skynet.be/fralica/refer/ theorie/theocom/communic/livre.htm
Je suis étonnée de ce que vous dites sur le fait de ne pas choisir vos lectures à l'intuition. Comment faites-vous pour choisir ? Et pour exemple, comment en êtes-vous venue à lire Duras ?

17. Le lundi 5 décembre 2005 à 08:02, par Berlol :

Merci, Ariel. J'ai aussi écouté cette émission et Fink y a été encore pire que d'habitude. Sa façon élocutoire de souligner des mots ou expressions comme s'il essayait de convaincre un troupeau de pingouins avec des sardines, c'était sa propre caricature. Ceci dit, maintenant qu'on sait qu'ils sont deux, le bon et le mauvais Fink... Vrai qu'il n'a pas laissé Bégout exposer l'originalité de son approche, la ramenant sans cesse dans ses ornières. Mais nous, on va le lire aussi.
Ce qui serait bien (je suggère à des animateurs radio ou organisateurs de colloques), ce serait une vraie rencontre Bégout, Stiegler, Rancière...

18. Le lundi 5 décembre 2005 à 09:42, par k :

mp fallait lire j'ai tous expliqué avant

19. Le lundi 5 décembre 2005 à 13:02, par Marie.Pool :

k: Soit Ben j'ai mal lu (où c'était ?)soit votre explication n' était pas claire.
Le lien c'était pour essayer de répondre à votre recherche que vous avez renouvelée . Difficile encore et maintenant de comprendre quel "truc" vous cherchez exactement. Avez-vous trouvé ?

20. Le lundi 5 décembre 2005 à 13:13, par Marie.Pool :

k: si c'est pour Duras, j'ai lu vos commentaires. Mais je n'ai pas la réponse claire à ma question. Vous avez une écriture très immédiate , vous passez de la concision et l'anecdotique à des propos plus denses avec des fulgurances. Votre écriture est d'emblée un peu déroutante . Non, je ne sais pas pourquoi vous lisez Duras. Si on me posait la question, je serais incapable d'y répondre pour l'instant. Mais vous n'êtes pas obligée de donner suite à la question posée si ça n'a pas d'importance pour vous.



Lundi 5 décembre 2005. Yuzu, m'a-t-elle dit, espiègle.

Il est juste minuit ; je ne vais donc pas me lancer dans le compte-rendu de la conférence de Pierre Ouellet à l'université Gakushuin, d'autant que je voudrais réécouter l'enregistrement pour en citer quelques passages fort intéressants.

C'était de cinq à six, au lieu du GRAAL. Alors que j'avais prévenus les membres du groupe par courriel dès mardi dernier, il y en quand même eu trois qui sont allés à la MFJ, ce qui veut dire qu'au moins deux d'entre eux n'ont pas ouvert leur ordinateur depuis ce temps-là ! Bon bref, c'est leur problème...
Après la conférence, la discussion s'est engagée assez agréablement dans la salle des profs, avec force sushis, bières et vins rouges. Pierre Ouellet et Thierry Maré vidèrent leur différend sur Aristote, je crois bien. Je ne suis pas sûr ; j'entendais mal. Daniéla, François et moi commentions quelques auteurs du mur de pléiades. Il y en a de tous âges.
Une heure après, on est parti, douze ou quatorze, vers un petit restaurant de Mejiro dont je n'ai pas retenu le nom, d'ailleurs quelconque, culinairement parlant. J'ai pas mal discuté avec la compagne de Pierre Ouellet, Christine Palmiéri, d'arts plastiques, de création vidéo...
Et puis Satoko qui me dit qu'elle prépare une thèse sur Meschonnic ! Il faut que je lui copie des enregistements de conférences. Enfin Rieko, en doctorat sur Corneille, qui a été mon étudiante, en même temps que Satoko, d'ailleurs, il y a six ou sept ans, dans un cours de doctorat avec l'internet pour la recherche littéraire, avec une salle spéciale de la bibliothèque universitaire car rien n'était prévu dans la faculté pour ce genre de cours... ; la même Rieko qui donne maintenant à T., de temps en temps, un pot de confitures qu'elle fait elle-même, demain ça sera de la confiture de yuzu, m'a-t-elle dit, espiègle.
Comment pourrais-je jamais quitter ce pays ?

[Supplément du 7 : extraits de la conférence de Pierre Ouellet]
Le poème dans la cité


« [...] la figure du poète intellectuel, qui intervient publiquement dans les affaires de la cité, comme un Neruda, un Paz, un Pasolini ou un Brodsky, il y a quelques décennies, semble définitivement disparue. En tout cas en voie d'extinction. Sans doute parce que le poète n'a plus l'intelligence du monde. Il ne peut plus en tirer une idée générale, à partager avec l'ensemble de la société, qui pourrait dès lors lui conférer un statut d'intellectuel ou d'homme public. Le poète est devenu un homme privé. Privé de tout, dirais-je, sans jeu de mots. Privé de public ou de communauté. Privé de sens ou d'idées. Privé de monde et de réalité. En fait, le poète interroge désormais l'intelligibilité même du réel, condamné qu'il est à affronter l'insignifiance foncière des choses et à pousser jusqu'à l'insensé le sens qu'elles prennent dès lors qu'il les questionne. Vivant ainsi entre deux couches de non-sens, l'insignifiant et l'insensé, qui sont les limites inférieure et supérieure du pensable et du vivable. Les bornes de l'intelligible, qui font de l'intelligence elle-même une zone plus ou moins trouble ; en tout cas peu confortable. [...] »

« [...] Cette parole plurielle, non totalisable, qui devrait en fait faire fond au politique tel qu'on l'entendait autrefois, comme la coexistence du divers au sein de la polis, c'est-à-dire d'une cité organisée autour d'une place publique, non habitée, qu'on appelait l'agora, où circulaient et s'échangeaient librement toutes les paroles possibles, réside désormais dans le hors champ ou le contrechamp de la politeia, dans les marges et les zones d'exclusion de la gouvernance, dans les terrains vagues de la socialité post-politique que les Grecs désignent comme l'eschatia, comme dans le mot eschatologie, c'est-à-dire la limite extrême, les bords, les seuils, les espaces liminaux de la cité, où vivent les barbaroï, les barbares, les étrangers, ceux qui parlent différemment, qui baragouinent plus qu'ils ne parlementent au sens propre. La véritable agora des sociétés post-politiques n'est donc plus au cœur de la polis mais dans ses marges et ses limites, qui ne sont toutefois plus extérieures aux enceintes de l'espace public puisqu'il n'y a plus d'ailleurs, ni de lieux exotiques, au sens strict, l'étranger ayant investi chaque pli et repli de l'espace plus ou moins souterrain de la vie urbaine ou suburbaine. Ce sont les limites internes de la vie publique qui se mettent à parler, à porter la parole de l'innombrable et de l'indénombrable, du demos, conçu comme l'expression politique de la diversité et de la pluralité qui échappe radicalement à l'unité et à l'identité, à tout enfermement dans les enceintes de la nation ou de l'État, à toute appartenance à un ensemble qui homogénéise la multiplicité et l'extrême variété qu'il représente. [...] »

« [...] Tout contact social est d'abord vécu comme le rapport sensible avec une altérité, une ouverture, une béance sur l'autre au contact duquel on se sociabilise en sortant de soi, en échappant à son ego, pour faire communauté dans une altérité partagée, dans une rencontre avec ce qui nous est mutuellement étranger, à soi comme à l'autre, nouant ainsi le lien propre au socius dans un expérience de l'hétérogénéité du monde et des hommes qui ne coexistent que dans la pluralité et la diversité, dans la barbarie où la socialité primitive prend sa source, à la limite, dans les marges et sur les bords, dans l'expérience liminale de ce qui n'est pas soi, de ce qui n'est pas d'emblée identifiable ou reconnaissable, de ce qui est en retrait du sens mais rayonne jusqu'en son sein. C'est cette vie sensible primitive, exclue de la civilité, on pourrait dire même de la citoyenneté qui fait retour aujourd'hui dans la polis sous forme d'images et de paroles souvent considérées comme purs symptômes ou simples fantasmes, identifiées aux marges eschatologiques de la cité, des bruits de fond, sans signification, des parasites, comme on dit, qui phagocytent la communication rationnelle entre les gens, une barbarie d'images et de mots qu'on associe à un délire antisocial, apolitique, de pure fiction, de simple jeu, bref de l'art, de la poésie, de l'insignifiant, de l'insensé. Voilà ce à quoi nous devons toutefois tendre l'oreille, voilà ce sur quoi nous devons jeter un œil pour comprendre notre espace public partout ébranlé, la vie insensée que notre existence politique censure mais qui revient en un retour brusque du refoulé, dans la parole et les images que l'art et la littérature, la poésie en particulier, injectent ou infusent dans la cité pour que la vie, bien plus que les idées, puisse circuler dans le corps social et permettre au cœur de la polis de battre encore malgré l'apparente agonie où elle est entrée, ou l'indéniable atonie dont elle est atteinte depuis quelques décennies, où rien ne bouge qu'à coup d'attaques et de violences sans nom, terreurs occultes et guerres d'États plus ou moins larvées. [...] »

« [...] La violence sociale et la terreur politique sont des passages à l'acte qui répondent à la politique du silence, dont la marginalisation de la parole que nous connaissons de nos jours est l'une des conséquences les plus néfastes. Elle montre l'effritement du lien social minimal qui se noue dans la passion commune de l'altérité de l'étrangeté où chacun s'attache ou se rattache à l'innombrable ou à la pluralité, au demos proprement dit. Car le lien social se crée dans la compassion devant notre commune finitude et le sentiment partagé d'un dépassement de notre impuissance ou de notre condition d'être mortel, dans une parole qui transcende tout sens et toute idée, toute valeur et tout concept, toute loi et tout principe parce qu'elle est prise en charge de la vie elle-même dans sa diversité sensible irréductible, dont la force ou l'energeia assure la perpétuation du monde en sa métamorphose et ses transfigurations les plus profondes qu'on appelle l'Histoire, au sens fort. Non pas donc la succession chronologique des faits ou même des révolutions, mais la matrice infiniment fertile de l'apparaître imprévisible, de la venue ou de la survenue de ce qui arrive, non pas seulement au monde mais à chacun d'entre nous, puisque la parole qui porte cette sensibilité matricielle n'existe qu'au cœur du soi le plus intime, comme dans le réseau sanguin qui irrigue la société toute entière, où elle se diffuse à la vitesse de l'éclair en autant de chocs qui ébranlent l'édifice de la polis en lui rappelant à chaque instant le sous-sol fragile sur lequel il s'est érigé. C'est dans les déchirures du temps, les failles de l'histoire qu'arrive l'événement grâce auquel surgit ou resurgit notre socialité la plus élémentaire, dont les liens se défont à tous moments sous l'effet des traumas que l'existence collective fait subir aux singularités que nous sommes, qui s'expriment en symptômes, en syndromes, en signes de toutes sortes qui relèvent d'un pathos, d'un pâtir, d'une passion dont la poésie assure l'étrange partage où l'incommunicable et l'incommensurable sont paradoxalement mis en commun.
On sait que poïesis et pathos sont étroitement associés depuis la Poétique d'Aristote, où se trouve théorisé pour la première fois sans doute le lien serré entre créativité et négativité, entre l'excès d'être dont la parole est porteuse et le défaut que la passion introduit dans l'être, comme si les débordements de langage propres à la poésie pouvaient panser les plaies dont le pathétique troue le corps et l'âme de chacun. On pourrait généraliser cette proposition en affirmant que les pathologies sociales constituent en fait le moteur secret du vivre ensemble et que la pathologie langagière incarnée par la poésie est en conséquence le carburant discursif à quoi fonctionne un tel moteur. [...] »
(publication sous réserve d'accord de l'auteur)

Commentaires

1. Le lundi 5 décembre 2005 à 09:43, par k :

je renouvelle l'appel, existe t'il un site qui fait un clssement des vente de livr quelque par, merci, non ce n'est pas pour choisir un livre je rassure tout le monde

2. Le lundi 5 décembre 2005 à 11:22, par Bartlebooth :

Hello K,
Tu peux aller voir le classement des meilleures ventes d'Amazon
pour la "Littérature", ici : www.amazon.fr/exec/obidos...
pour tous les "livres", là :
www.amazon.fr/exec/obidos...

3. Le lundi 5 décembre 2005 à 11:30, par k :

merci beaucoupppp mon sieur
j'ai pas trouvé se que je voulais, mais dans le principe c'est ça oui
il faut juste que je tape toutes les pages, j'en suis à la page 6 mais j'en a encore si je trouve je vous bizz ok
tanks

4. Le lundi 5 décembre 2005 à 12:46, par FB :

bon souvenir de Gakushuin, de l'accueil de Thierry Maré, du "mur de Pléiade" et autres vieux bouquins dans la réserve où je suis allé farfouiller _ j'avais parlé de Baudelaire : en France, on ne nous demande jamais de parler de Baudelaire, encore moins de le lire _ soi-disant tout le monde sait d'avance _ Thierry le lendemain m'a offert les Fleurs du Mal en japonais : je l'ai là sur mes étagères... étrange, Pierre Ouellet c'est le Québec, les mots de là-bas, je n'arrive pas à imaginer la rencontre : c'est comme le ping-pong, tu inventes ? à preuve ce François que tu veux à tout prix t'accompagner : je suis pourtant là ?
pour les classements de livre, il y a un site pro (voir peut-être via site Electre) qui moyennant paiement donne stats au jour le jour et livre par livre, selon demande, ça m'avait bigrement étonné quand ça a été lancé, il y a 1 an ou 2 (n'ai jamais eu recours à leurs services!)
bon souvenir, ce soir de Gakushuin aussi, du monsieur qui avait traduit toute l'oeuvre de Koltès et connaissait si bien le Paris des théâtres, même les plus petits....

5. Le lundi 5 décembre 2005 à 14:44, par k :

bon une chose éclaire c'est sure que je ne sais pas écrire
(mais mp, je crois qu'elle sait pas lire)

6. Le lundi 5 décembre 2005 à 15:10, par k :

déjà ce premier passage pour en revenir un peu à hier sur le "je n'aime pas la vie" c'était écrire ou mourrir :
AMS : Vous écrivez je crois?
J Attache (temps) : j'ai cru pouvoir écrire. Avant (temps.) On vous l'a dit?
AMS : oui, mais je l'aurais sans doute deviné.. (sourire dans la voix.)
a la façon de vous taire........
J Attache (sourire) : j'ai abandonné. (teps.) monsieur stretter écrivait aussi?
AMS :ca lui est arrivé aussi, oui. et puis.... (arrêt)
J Attache (temps) : et vous?
AMS : je n'ai jamais essayé...
J Attache (net) : vous trouvez que ce n'est pas la peine, n'est ce pas...,?
AMS ( sourire): c'est à dire.... (arrêt) oui, si vous voulez...
temps
J Attache : vous faite de la musique.
AMS : parfois (temps.) moins depuis quelques années....
J Attache (douceur, de l'amour déjà) :pourquoi?
AMS (lent):c'est difficile à exprimer......
temps long
J Attache : dites le moi.
AMS : une certaine douleur s'attache à la musique...depuis quelque temps....pour moi..."
pour moi là tout est dit, j'en pleure à chaque fois, c'est infernal.......

7. Le lundi 5 décembre 2005 à 15:37, par k :

et sa c'est pour le vice consul, ça voyage beaucoup non un vice consul.......????
alors là c'est pareil, ce passage j'ai beaucoup de mal, je fume une petit clop avant de me lancer, vous permettez,.................
"Long silence, avant que la conversation commence.
V.-CONSUL : je ne savais pas que vus existiez.
pas de réponse.
V.-CONSUL :Calcuta est devenue pour moi une forme de l'espoir.
silence.
AMS : j'aime mickael richardson, je ne suis pas libre de cet amour.
V.-CONSUL :je le sais.
je vous aime ainsi, dans l'amour de michael richardson.
ça ne m''importe pas.
pas de réponse.
V.-CONSUL :je parle faux. vous entendez ma voix?
elle leur fait peur.
AMS : oui.
V.-CONSUL :de qui est-elle?
pas de réponse.
V.-CONSUL :j'ai tiré sur moi à Lahore, sans en mourir.
les autres me séparent de Lahore. je ne m'en sépare pas.
c'est moi lahore. vous comprenez aussi?
AMS : oui.ne criez pas.
V.-CONSUL :oui
silence
V.-CONSUL :vous êtes avec moi devant Lahore. je le sais.vous êtes en moi. (rire bref terrible). et vous tirerez avec moi sur les lépreux de shalimar. qui pouvons nous?
silence
V.-CONSUL :je n'avait pas besoin de vous invitez à danser pour vous connaitre. et vous le savez.
AMS :je le sais
temps.
V.-CONSUL : il est tout à fait inutile qu'on aille plus loin vous et moi. (rire bref terrible)nous n'avons rien à nous dire. nous sommes les mêmes. temps
AMS :je crois ce que vous venez de dire.
temps V.-CONSUL : les histoires d'amour vous les vivait avec d'autres. nous n'avons pas besoin de ça.
silence
la voix du vice consul de lahore se brise en un sanglot, elle se casse, il n'en ai plus maitre
V.-CONSUL : je voulais connaitre l'odeur de vos cheveux, c'est ce qui explique que je...(arrêt, sanglot) silence
.....................;
V.-CONSUL : que vais je devenir?
AMS : vous serez nommé loin de calcutta.
temps
V.-CONSUL : c'est ce que vous, vous désirez.
AMS : oui.
temps
V.-CONSUL : bon.
et quand cela va-t-il finir?
AMS :avec votre mort je crois
silence.
V.-CONSUL (déchirant) : quel est ce mal? le mien?
temps
AMS :l'intelligence."

rien, je n'ai plus rien à dire.k

8. Le lundi 5 décembre 2005 à 16:31, par Marie.Pool :

k. vous ne m'aidez pas beaucoup à vous lire !
Et vous semblez comprendre aussi les choses de traviole.
Vous portez un jugement sur votre écriture et ensuite sur ma lecture. Tout est négatif, c'est désespérant...Etes-vous désespérée ?
Moi pas. Enfin pas pour l'instant de votre fait ... J'en ai vu d'autres...
Mais si vous préférez que je ne vous adresse pas la parole publiquement, dites-le et je m'en tiendrai là.
Dans ce cas je vous demande d'avoir la courtoisie de ne pas m'évoquer dans vos contributions. Mais si vous continuez à porter des jugements erronés, je ne me gênerai pas pour vous le dire gentiment.
Cordialement

9. Le lundi 5 décembre 2005 à 17:27, par cel :

Une personne vous demande clairement de lui conseiller un site classant les meilleures ventes d'un type de produit, vous en déduisez :
1) Que cette personne cherche une information en rapport avec les meilleures ventes de ce type de produit - vous connaissez un site qui répondrait à sa demande, vous le lui indiquez, et :
......a) De nature curieuse, par la même occasion vous lui demandez courtoisement quel est l'objectif de sa recherche
-ou-
......b) De nature discrète ou jemenfoutiste, vous considérez que sa demande est nécessairement justifiée par de bonnes raisons que vous ne chercherez pas à connaitre
ou plutôt
2) Que cette personne a besoin d'acheter ce type de produit, et :
......a) Qu'elle ignore visiblement que les chiffres de ventes ne sont pas un indicateur valable de qualité pour ce type de produit (donc qu'elle s'y prend désespérément mal, donc qu'elle en appelle à votre aide éclairée pour ses achats futurs)
-ou-
......b) Que quand bien même vous considérez que les chiffres de ventes ne sont pas un indicateur valable de qualité pour ce type de produit, elle fait ce qu'elle veut, et si ça se trouve c'est pour offrir

10. Le lundi 5 décembre 2005 à 18:32, par Berlol :

Par exemple...

11. Le lundi 5 décembre 2005 à 21:49, par k :

bonjour
bon pour madame mp : je ne vais pas tout réexpliquer, j'ai déjà dit comment j'ai rencontrée duras, c'est écrit et cel à même retrouveé le moment précis (merci car je n'ai que très rarement la notion du temps, effacant bien souvent moi même ma mémoire y a beau texte de m la dessus)
et que vous ne me compreniez pas, je comprends car je suis en déroute, c'est sur, déprimée, non loin de là............
et puis nom francais est nul : fautes, aucune grammaire, rien, et je ne cherche pas à être littéraire,c'est pas négatif, c'est être lucide sur se que l'on fait, se rendre compte de se que l'on vaut, cela ne veux pas dire que je suis nul, chacun à des facilités différentes pour telle ou telle chose,
et la réponse au quizzzzzzzzzzzz est 1) b
bonne journée, je vais faire à calin à L

12. Le lundi 5 décembre 2005 à 22:25, par FB :

pour cel : oui, vivons à distance de ce genre de chiffres, ceux qui nous ravalent au produit - les classements genre Nouvel Obs ne font qu'accentuer les effets de concentration et la bêtise ordinaire - pour ça qu'on préfère lire "Lichen, lichen" et qu'internet devient une belle chambre de compensation

13. Le mardi 6 décembre 2005 à 00:04, par Arte :

Cel, K., Cecile : quel bonheur ! (bon Berlol, FB, je vous aime quand meme hein !)
Madame mp (rire) : Lorsque K. est arrivée ici, nous l'avons lue. Vous ne l'avez pas fait. Vous n'avez pas "vu" son écriture. Vous ne vous attendiez pas à ce qu'elle prenne sa place ici, n'est-ce pas ? Orthographe sans doute ? Occupée que vous étiez à vos psychodrames de claquement de porte. Puis vous avez éliminé son commentaire sur votre site. Et aujourd'hui vous faites amie amie ? Et cela ne marche pas ?
Et si vous preniez quelques cours de psychologie, madame mp ?

14. Le mardi 6 décembre 2005 à 00:21, par Berlol :

D'ailleurs, dans la veine du doute fictionnel façon FB, je me demande si ce n'est pas Alain qui invente/écrit le personnage K ; et Arte qui prend la plume pour inventer/écrire MP... Hummm...

15. Le mardi 6 décembre 2005 à 01:54, par Marie.Pool :

"On" déjante sec ici ! Si j'ai bien lu (rires) !

16. Le mardi 6 décembre 2005 à 01:55, par Marie.Pool :

"Yuzu" m'a-t-elle dit;... l'espiègle !

17. Le mardi 6 décembre 2005 à 03:12, par k :

ahhh
le vice consul est de retour

18. Le mardi 6 décembre 2005 à 03:41, par k chanson de M, elle est belle :

Faut oublier / M
****************
Dans les oubliettes de ma sombre pensée
Comme un antidote pour me protéger
Faut oublier

J'oublie les mensonges et les actes manqués
Parfois certains songes trahissent mes pensées
Faut oublier

J'mitraille en automatic
Dans ma tête ça va très, très vite
Mais ma mémoire est sélective
Les souvenirs qui dérangent
Dérivent vers je ne sais où

Dans mes oubliettes de ma triste pensée
J'évite toutes ces guêpes qui pourraient bien me tuer
Faut oublier

J'mitraille en automatic
Dans ma tête ça va très, très vite
Mais ma mémoire est sélective
Les souvenirs qui dérangent dérivent
Vers je ne sais où
Vers je ne sais où

19. Le mardi 6 décembre 2005 à 11:33, par FB :

enfin bon, ça devient vraiment encombré par ici, et pas toujours pour dire grand chose -- tu nous referais pas un blog à côté, Berlol, qu'on t'entende parler un peu plus de Ouellet ?

20. Le mardi 6 décembre 2005 à 12:56, par Bartlebooth :

ben oui, que ça redevienne en Combray ailleurs
en silo-taire, pardon en solitaire
pis on viendra, à nos temps perdus, visiter le détenu
et on l'écoutera mieux qu'ici en liberté

21. Le mardi 6 décembre 2005 à 13:11, par k :

une chose est sure, c'est pas vous qui êtes complices de l'affaire K.
Une idée pareille ne vous viendrez même pas à l'esprit,que je soit con surement la comparaison auprès de vous ne fait aucun doute, branlante assurement, alors encombrante je peux le concevoir.
personne ne vous oblige à me lire non plus vous pouvez zapper,, vous y arrivez surement sur bien des choses de la vie, alors un petit tour de molette pour voir plus bas, c'est pas sora vous messieurs a vous messieurs bien le bon soir

22. Le mardi 6 décembre 2005 à 17:01, par Marie.Pool :

Oui, un pas de côté si vous le permettez , parler de littérature et d'écriture. C'est encore jouable.
En tout cas moi, c'est çà qui m'intéresse ici.
Je tente de comprendre mieux les choix de berlol (Cayrol c'était le début d'un entente )et je cherche à trouver ce qui peut encore se partager dans le registre des petites différences qui permettent d'exprimer l'individuel et le parcours à travers les livres.Que l'analyse de texte soit une médiation pourquoi pas, mais il faut trouver des approches qui tiennent à la fois compte du contenant et du contenu . Etudier l'étymologie n'a d'intérêt pour moi que si je peux le relier à quelque chose de plus vaste et à une certaine ligne discursive thématique tenue par l'auteur . J'aime entendre les auteurs ( comme les peintres d'ailleurs) parler de leur travail. C'est un peu comme observer un artisan qui décrit ses outils et s'en sert en même temps a minima devant nous . On comprend parfois mieux d'où vient le texte et ce qu'il vise. Mais on peut s'intéresser aussi au champ lexical, à la musicalité, à la ciselure des textes. J'aime par exemple les textes concis, précis . Lorsque c'est plus long j'ai tendance à observer plutôt les articulations , le passage d'une idée à l'autre. Pourquoi l'auteur parle de cela , et juste après de ceci. Quel rapport entre ceci et cela. Voilà comment je lis aujourd'hui. C'est comme cela que j'apprécie la beauté et l'impact d'un texte sur ma sensibilité et ma mémoire. J'aime être impressionnée ( au sens de marquée comme pour une empreinte de passage) par un texte quelle que soit sa longueur aussi. Il est rare qu'un livre entier me fascine, mais cela arrive.
Pour k. des pensées chaleureuses. Ce que vous venez d'écrire est important. J'en tiens compte et surtout je ne vous en veux pas de vous tromper sur ce que j'ai cherché à dire. Vous m'êtes sympathique et que vous ayez besoin de garder un distance ne me gêne pas. Cela aura été mon premier réflexe vis à vis de vous, sachant pertinemment que votre spontanéité serait utilisée par ceux qui vous ont accueillie à mes dépens. C'est facile d'envoyer les gens s'en prendre plein la figure en restant à ricaner derrière. Oui, vous êtes arrivée au bon moment, pour relancer le jeu de massacre virtuel qui s'est instauré sur ce site et dont l'enjeu n'a strictement aucun intérêt littéraire. Vous vous intéressez à Duras, moi aussi, vous c'est l'homme atlantique, moi c'est la personnalité et l'écriture incisive de Duras, sa façon d'aller sans détour au mot ou à l'image en conservant en partie le mystère de leur genèse. Beaucoup à dire là-dessus, la place du père, la fratrie, la question de l'inceste et de la prostitution qui recoupe celle de l'initiation sensuelle, le contexte colonial, la question de la langue et des paysages indochinois, et bien d'autres choses encore... Voilà...

23. Le mardi 6 décembre 2005 à 21:47, par k :

vous vous lisez avec la tête, vous aimer avec votre tête...
et moi c'est justement une chose que je ne veux pas ça.
je ressens ou non, un peu comme les enfants heim,
sans comprendre les enfants ils savent.......
c'est toute de suite moi beau lorsque l'on sait pourquoi,......
on ne laisse pas assez parler notre instinct, .........
m'enfin, il est trop tot et je n'ai pas envie de vous dire non plus,
a vous spécialement , j'en parlerai peut être ou
non..............

24. Le mardi 6 décembre 2005 à 22:46, par Marie.Pool :

Encore une fois Non ! chère K. vous vous trompez , je ressens aussi , mais bien plus profondément et gravement que vous ne l'imaginez, mais je ne mets pas les mêmes sortes de mots dessus que vous. C'est normal, nous sommes différentes et nous n'avons pas la même trajectoire de vie, je choisis des mots que je vais aussi chercher dans les mots de certains autres, mais ces mots sortent aussi de ma tête, je préfère qu'il en soit ainsi . Comme l'aurait écrit Marguerite Duras : C'est tout ! Il faut être prudents quand on parle vraiment des autres. On peut tuer le coeur avec des mots. Ceux qui pérennisent la bagarre ( la polémique) ne savent pas toujours les dégâts qu'ils font. Lorsqu'on est attaqués humainement il est normal de se défendre avc des mots. Il vaut mieux se protéger avec des mots qu'avec des armes. Je suis certaine que vous comprenez cela. Je ne peux pas moi non plus en dire plus. Je n'ai aucune animosité contre votre manière d'utiliser les mots, elle a ses raisons que je n'ai pas à connaître à vos dépens.

25. Le mercredi 7 décembre 2005 à 03:16, par Arte :

"que votre spontanéité serait utilisée par ceux qui vous ont accueillie à mes dépens. C'est facile d'envoyer les gens s'en prendre plein la figure en restant à ricaner derrière."

Vous êtes vraiment le centre du monde madame mp. Vous êtes convaincue qu'acceuillir K. avait pour but de l'utiliser contre vous ("à mes dépens" quel aveux !). Cela ne vous viendrait pas à l'idée que les autres puissent aimer spontanément et même vivre indépendament de votre personne ? Vous connaissez le nom de cette maladie, n'est-ce pas !
Maintenant c'est moi qui me tais, par respect pour K, que vous avez résolu d'instrumentaliser, en toute perversion, à votre habitude.
Par le biais de vos procès d'intention, vos manipulations, vos "cautions personnelles", vos généralisations à tous, sans les nommer, vous n'avez pas le courage de vos insultes. Elles sont plus graves que de vous dire clairement : vous êtes une fille dégueulasse !

26. Le mercredi 7 décembre 2005 à 09:51, par Marie.Pool :

L'honnêteté , vous connaissez ? Perversion vous rigolez ... et retour à l'envoyeur. Pour qui vous prenez-vous Arte ? J'ai par moments l'impression que c'est vous qui menez le jeu depuis le début . Je ne vous en veux même pas. Vous ne pouvez probablement pas agir autrement pour occuper à votre manière cette place d'agaceur, qui se croit spirituel en insultant et méprisant à tour de bras. Où se sont cachés votre intelligence et votre savoir-vivre ? Vous n'avez pas besoin de tout ce cirque pour dire ce que vous avez à dire . Vous ne comprenez pas grand chose . Et ne parlez pas de qui vous ne connaissez pas. Inutile de répondre. Ca enquiquine tout le monde. A vous je ne peux rien dire de plus,vous n'entendez que ce qui alimente "je ne sais quoi" dans votre colère.

27. Le mercredi 7 décembre 2005 à 11:57, par Arte :

Vous ne pouvez rien dire de plus parce que vous vous voyez telle que vous êtes, pour une fois que quelqu'un ose vous le dire : une emmerdeuse !

28. Le mercredi 7 décembre 2005 à 12:32, par k :

laissez tomber arte, ça n'en vaut pas la peine, surtout pour moi,
et c'est normal leur réaction, je n'ai rien à faire là non plus, je ne suis pas quelqu'un qui relance le débat,
mais merci, je sais ce que cela vous coute

29. Le mercredi 7 décembre 2005 à 14:06, par Berlol :

Bien, écoutez, tout ça ne mène à rien. On va faire une expérience : je vais enlever tous les commentaires de ce jour qui ont trait à cette querelle (la plupart) et qui n'ont pas de valeur dans mes archives. Et puis de votre côté, vous allez essayer dorénavant de ne commenter qu'en rapport aux billets que je poste. OK ?

Voilà. C'est fait. Ça fait quand même plus propre. Si quelqu'un n'est pas d'accord, qu'il le dise... De toute façon, je conserve tout quand même, mais c'est caché.

Alors, je les remets ou c'est mieux comme ça ?...

30. Le mercredi 7 décembre 2005 à 15:42, par k :

z'étes fâché contre moi??????????
heim.........

31. Le mercredi 7 décembre 2005 à 16:46, par Bartlebooth :

Je ne sais pas si c'est mieux comme ça.
S'il faut retirer ceux-là, alors il faudrait aussi en retirer pas mal des archives.
Si tu prends le parti de retirer tout ce qui n'a pas de rapport direct avec tes billets, alors tu n'as pas fini de virer des commentaires...
Et puis il y en a qui sont assez malignes pour donner des apparences de réaction quand il ne s'agit que de se montrer, ou de mettre en avant une cause qui n'a rien à voir avec ce que tu dis
Et puis, c'est beau, non, la liberté ?
Et puis, comme disait K., qu'est-ce que ça coûte un coup de molette ? (je le trouvais d'ailleurs très chouette son commentaire sur le zapping)
Et puis, le commentaire de FB au-dessus me choque : je préfère 30 commentaires digressifs que celui-ci qui veut recentrer et faire taire, lui FB qui pourtant fait dans le social
Bordel, le monde est pourri

32. Le mercredi 7 décembre 2005 à 17:46, par Berlol :

Oui, c'est aussi mon opinion, je n'aime pas retirer, je l'ai déjà dit. Mais cette fois, ça tournait vraiment à vide. Donc, c'est juste une fois comme ça. Si ça peut servir à une sorte d'auto-censure pour l'avenir...
D'autres avis ?

33. Le mercredi 7 décembre 2005 à 17:57, par cel :

On en arrive (à nouveau) à la propreté, pas que je sois pas d'accord, ton blog est ton blog et tu le tiens comme tu le souhaites, mais je préfère la couleur annoncée (commentaire acceptés, ou pas de commentaire, au gommage après coup de ce qui ne semble pas dans le ton). Comment pourras tu espérer qu'une certaine liberté de ton se maintienne si tu signifies d'office qu'on ne doit réagir qu'à ce que tu as mis, et non à ce que d'autres ont mis en réaction ? Certains propos émis, quand on est un petit peu exigeant, nécessitent des éclaircissements avant de donner lieu à une réponse simple (du genre - sans du tout vouloir faire remonter cette polémique, mais c'est pour moi l'exemple le plus flagrant - comment puis-je répondre à priori à quelqu'un qui classe la littérature par genre-sexe, même si sa question de fond m'intéresse, surtout si je m'apprête à lui répondre qu'elle raconte n'importe quoi : je ne peux pas, il me faut en passer par quelques questions, de l'ordre du minime mais qui correspondent à des bases, sans quoi je ne vois pas en quoi ni comment échanger, ce serait débat faussé d'office et pour quoi ? maintenir la politesse, l'ordre, l'acceptable ?), forcément ça peut donner des débats qui n'en finissent pas de dériver. Et alors ? en quoi est-ce si terrible, quand on a de fait un propos qui donne lieu à autant de réactions, et qu'est-ce qui motive l'idée de faire la fine bouche ?
Bon, voilà, soit dit sans trop d'amertume, mais si tu vires ma petite idiotie du jour (j'allais dire crotte), prend le soin de supprimer la réponse de FB sans quoi ça devient réellement incompréhensible

34. Le mercredi 7 décembre 2005 à 18:17, par Berlol :

Bon allez, un troisième avis dans ce sens et je remets tout !

35. Le mercredi 7 décembre 2005 à 21:45, par alain :

Oui, remets.

36. Le mercredi 7 décembre 2005 à 21:56, par Berlol :

... à plus tard ?
Nan, c'est bon, je remets... Mais un peu de tenue, que Diable !

37. Le mercredi 7 décembre 2005 à 22:33, par Marie.Pool :

Berlol,selon certains je ne comprends rien à rien, je suis une enquiquineuse parce que je dis ce que je pense sur la littérature,je me fais insulter ou agresser à longueur de temps sur votre blog et pourtant je garde un certain sang-froid. Je ne changerai pas de ligne de conduite car je suis certaine d'avoir raison sur le fond. Et cela agace terriblement.Non cel, je ne raconte pas n'importe quoi pas plus que vous qui m'avez tendu plusieurs perches en les retirant au dernier moment.Vous ne savez pas trop comment vous y prendre avec moi, "coriace" comme dit l'autre et vous soufflez le chaud et le froid sans vous résoudre à admettre que je ne peux répondre à vos questions ou à vos demandes de précision sur un ton "normal". J'ai été éduquée dans le respect de l'autre et je vous fais remarquer que cet affolement autour de ma personne est complètement ridicule et surdimensionné. En tenant les même propos dans la vie courante avec des gens qui me regardent droit dans les yeux , je n'ai jamais été agressée . Vous croyez peut-être que je me déplace avec des gardes du corps ?
Arte vous enragez littéralement et je n'aimerais pas vous rencontrer en temps de guerre . Vous êtes redoutable dans le style mind-killer. Je ne vous en veux toujours pas. Mais vous me faites peur.
J'aimerais davantage parler du statut de la poésie dans la cité, débat lancé par Berlol et qui est de toute première importance à un moment où un poète Aimé Césaire se positionne contre une politique amnésique et lobotomisante.C'est important, vraiment important !

38. Le mercredi 7 décembre 2005 à 22:51, par Berlol :

OK, alors parlons-en et cessons de parler de vous. Ceci dit, je vous ferai remarquer que c'est surtout vous qui parlez de vous... Vous allez me dire que moi aussi je parle de moi. Mais ça c'est normal, puisque c'est chez moi, ici. En revanche, je constate que vous ne parlez pas beaucoup de vous chez vous. On a aussi le cas de K qui parle d'elle ici et pas ailleurs (maintenant c'est nulle part ailleurs, ici)... En fait, qui veut parler de soi en parle, mais qu'il ne vienne pas s'étonner s'il ne plaît pas à tout le monde. C'est vrai que le meilleur moyen d'être tranquille, c'est encore de ne pas parler de soi, comme les centaines de lecteurs discrets qui passent sans laisser de commentaires, et que je salue au passage.

39. Le mercredi 7 décembre 2005 à 23:27, par Marie.Pool :

Tout s'explique. Je ne tiens pas de journal public. Je parle de poésie et de littérature parce que c'est cela qui m'intéresse .Le site que j'anime fonctionne un peu comme un atelier d'écriture qui s'intéresse à la genèse des textes et aux amitiés d'écriture. C'est donc très différent de ce que vous proposez ici. Il n'est pas commode de doser ce que l'on peut mettre de soi dans des contributions où un certain travail d'analyse littéraire alterne avec des anecdotes très personnelles qui correspondent peut-être à un prodécé de contextualisation de votre cheminement intellectuel. Encore une fois, c'est votre démarche qui m'intéresse, et jusqu'où elle peut aller dans l'hébergement d'une parole tierce. Il me semble que le choix de certains de vos textes répond indirectement aux questions de "tenue" que vous semblez finalement souhaiter . Ce qui ne me déplaît pas, vous vous en doutez. L'effet de miroir narcissique est inévitable dans le type de contributions que vous suscitez. La seule chose qu'on espérer de lui c'est qu'il n'enflamme pas l'écran autrement que sous la forme d'un enthousiasme pour le maniement des mots et du sens. Si cela va au delà, et que ça dégénère, c'est que quelque chose n'est pas suffisamment délimité pour que l'eau des phrases se tienne au milieu sans effets imprévus d'érosion et d'inondation. Moi je veux bien, et depuis longtemps passer l'éponge . Pas vous ?



Mardi 6 décembre 2005. Aimez !

Aimé Césaire refuse de recevoir Nicolas Sarkozy.

Commentaires

1. Le mardi 6 décembre 2005 à 01:40, par Marie.Pool :

Tout cela devient kafkaïen ou kafouillis (On va pas tarder à m'écrire qu'il faut laisser KAFKA en dehors de toute cette per(sé)cution... J'agrée...), une latte ,une batte, une blatte n'y retrouverait pas ses petiots. Mais je vois que tout le monde s'y met pour répondre à vos questions K. , alors moi, qu'est-ce que vous voulez, ça me rassure... Je ne vais surtout pas m'en mêler, si vous existez vraiment, vous êtes bien entourée à présent et je lis si mal que je vais encore faire des bourdes. Ne répondez pas à mes questions ça me fait du mal à présent.Je suis un être sensible et susceptible de répondre à côté de la plaque. Alors je plaque gentiment votre compagnie tout de suite ,ainsi personne ne souffrira intempestivement. J'aime bien l'idée de berlol sur l'invention k. ce n'est pas si faux que cela, sauf peut-être pour le choix du créateur. J'aurais plutôt misé sur FB ou JCB mais c'eut été diffamatoire...C'est plutôt du trouvé-créé (au bon moment) comme dirait le vieux Winnicott qui s'y entendait en squiggle. C'est bizarre la vie. Ne vous amusez pas trop sur mon dos, je sais maintenant que vous êtes accros, le fromage est battu ohé ohé ohé ohé, PLOUM !

2. Le mardi 6 décembre 2005 à 01:49, par Marie.Pool :

Me suis trompée d'endroit pour le commentaire , mais en tout cas je trouve que l'Aimé Césaire il a bon goût. La poésie est incompatible avec la répression.

3. Le mardi 6 décembre 2005 à 03:23, par Eli Flory :

Quand Alvaro Gil-Robles, commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, est venu en France, à la fin du mois de septembre dernier, pour constater l'état déplorable de nos prisons, Nicolas Sarkozy avait annulé leur rendez-vous...
Qui a dit qu'il n'y avait pas de justice en ce bas-monde ?

4. Le mardi 6 décembre 2005 à 06:44, par Berlol :

J'ai beaucoup hésité pour décider si j'allais écrire autre chose, aujourd'hui. Mais cette phrase, qui n'est d'ailleurs pas de moi, est parfaite. Son balancement entre les deux noms propres, rythmée par les deux verbes. Ça n'atteint pleinement son sens qu'avec le vide qui l'entoure. Je m'asseois donc parmi les lecteurs spectateurs et je la contemple. À demain.
PS, juste pour ceux que ça intéresse : j'ai ajouté un paragraphe à samedi, sur les conférences.

5. Le mardi 6 décembre 2005 à 11:32, par FB :

oui, merci, et du coup je n'ai pas hésité à reprendre, avec un peu de contexte en plus _ c'est ce qu'on appelle un palindrome ? (oui oui, avec un algorithme bi carré tri orthogonal et un peu de "gématrie" ça doit)

6. Le mardi 6 décembre 2005 à 11:58, par k :

je ne sais pasmais, j'ai ce sentiment d'emcombrement................
mp, je ne préfére pas que vous m'en disiez ce que vous en pensez parce que je sais que vous ne pouvait pas rentrée dans mon histoire, peu le peuvent d'ailleurs, vous allez encore me dérouter du chemin qui est le mien, et cela je ne le veux pas.
j'existe bien, je suis l, devant mon ordi,je me sens et me sais, même s'il est vraie que par moment j'ai cette impression là, oui ,d'^etre un personnage inventé qui vivrait par rapport à ce qu'en écrit l'auteur, j'hésiste mais les autres ne me voit pas, ne me sanvent pas, à part quelques uns ou quelqu'unes, mais peut être faissont nous parties de la même histoire en fait.
mr berlol je ne vois pas alian non m'écrire moi, je pencherai plutôt pour arte ou vous part moment, car vous avez cela en vous cette chose ce je ne serais dire quoi, "cette part de feminin," et pour mp je pencherai plutot pour alain et barth et depuis ce que je viens de lire jb pour ce côté,ma place je l'ai, j'ai cette assurant et surtout je ne veux pas qu'on me l'a prenne, vous voyez un peu ses gens qui ont peur........peur de perdre ce qu'ils ont, la place qu'ils ont comme si le faite de reconnaitre les autres leur retirer tout possibilité d'exister,................c'est peut être cela en fait je ne suis qu'un songe.........et celui qui m'écrit est l'homme atlantique

7. Le mardi 6 décembre 2005 à 19:37, par Bikun :

K serait peut-être Arte ou alors Alain qui en fait est peut-être Barth qui serait lui même FB ou peut-être Berlol...
Le délire, et moi qui suis-je?!!!
J'imagine un salon littéraire auquel les invités viendraient tous avec un masque comme ces bals des siècles passés!
Et des ferreros Roche d'or offert par l'ambassadeur...

8. Le mardi 6 décembre 2005 à 19:56, par Manu :

Tiens, il y a écrit qu'il y a 7 commentaires mais je n'en vois que 6...

9. Le mardi 6 décembre 2005 à 19:58, par Manu :

Ah, ben voilà, le message de Bikun (7.) est apparu. Un coup du cache ou du proxy ça...

10. Le mardi 6 décembre 2005 à 20:14, par Berlol :

Tiens, Manu et Bikun ! Et presqu'en même temps... Ça faisait un bail ! Z'avez l'air en forme.
Merci à Eli Flory aussi, qui semble avoir pas mal de boulot avec la nouvelle revue... Pas trop pressée ?

11. Le mardi 6 décembre 2005 à 21:32, par Berlol :

Nicolas Sarkozy renonce à son voyage...

12. Le mercredi 7 décembre 2005 à 05:19, par Bikun :

Ca c'est de la télépathie! Sachant que nos machines ne sont pas forcément à des heures justes on peux considérer qu'on était exactement en même temps connecté sur le blog de Berlol!!

13. Le mercredi 7 décembre 2005 à 17:31, par Manu :

Euh... sauf que c'est l'heure du serveur qui s'affiche...
Il y avait bien presque 20 min d'écart quand même, et malgré cela, le cache n'avait pas été rafraîchit...



Mercredi 7 décembre 2005. La couleur des bords de Loire s'actualise.

« Aucune situation sociale, même la plus dégradée, et même surtout celle-là, ne peut justifier d’un traitement de récurage. Face à une existence, même brouillée par le plus accablant des pedigrees judiciaires, il y a d’abord l’informulable d’une détresse : c’est toujours de l’humain qu’il s’agit, le plus souvent broyé par les logiques économiques.»
C'est beau, c'est vrai, c'est ce que je crois aussi.
Et tout le reste de la lettre ouverte est de cette trempe. C'est d'Édouard Glissant et Patrick Chamoiseau et c'est chez nos amis de Remue.net, sous couvert de François Bon.
C'est beau, certes. Mais je ne suis pas sûr que le destinataire puisse concevoir tout cela ; je ne suis même pas sûr qu'il soit digne de recevoir cette lettre. Nous, oui, car elle est ouverte...

Temps beau, sec, bien frais. Les gants sont utiles. Deux cours qui passent comme une lettre à la poste.
Dans l'après-midi, je prépare des réservations d'hôtel à Orléans pour février ; jusqu'alors virtuelle, la couleur des bords de Loire s'actualise soudain. Ça me projette dans de l'avenir. Revenons sur terre. On n'est pas encore parti...

Une partie de l'après-midi à réécouter la conférence de lundi soir. Voilà où elle est, la transcription !
Bonjour à Pierre, quand il passera par ici, un jour ou l'autre. Et bien sûr, je répète que cette transcription partielle est diffusée dans l'attente d'un accord, sur le mode du qui ne dit mot consent.

« — Tu veux pas faire un ping-pong ?
Il jouait avec mon prédécesseur au gymnase, le midi, une ou deux fois par semaine. Il me laissa installer la table parce qu'il souffrait des lombaires, se mit en chaussettes et remporta deux parties en sets secs, m'offrit la belle qui fut plus serrée mais la gagna. Ça allait sonner. Réintégrant ses mocassins, il dit que je me débrouillais. Je loupais trop de smashes parce que j'attaquais mal la balle et j'attaquais mal la balle parce que je tenais mal ma raquette. Il, j'en faisais ce que je voulais, me donna quelques conseils et, dans le vide, plusieurs fois, balança de grands pains du revers.»
(Alain Sevestre, L'Affectation, Gallimard, p. 76 — on dirait moi !).

Au sport, pédalant, suite de L'Affectation, donc, d'Alain Sevestre. Difficile de citer, plus difficile que dans Les Tristes. Densité de la page, quelque chose qui rend le plus souvent l'extrait orphelin.
Revolver,  envoyé séparément des autres ouvrages de ma dernière commande parce qu'il n'était pas tout de suite disponible, est finalement arrivé hier, alors que le gros de la commande, non. Allez comprendre...
Oups !... Je viens de me rendre compte qu'il me reste une pile de copies à corriger ! Damned, I'm done...

Commentaires

1. Le mercredi 7 décembre 2005 à 16:29, par Bartlebooth :

Je crois que je n'aime pas du tout les extraits de la communication de Ouellet que tu nous offres :
- parce que ça philosophe, avec tous les défauts de l'explication philosophique la plus courante : les généralisations, les à-peu-près, un non-sens (je n'y vois pas d'inconvénient quand c'est dans la création, la poésie) présenté comme sens, comme éclairant, les délires référentiels (ces termes grecs, la mythologie à la rescousse), ses articulations logiques qui n'en ont que la forme (bref un type de discours philosophico-scientifico-littéraire que je m'étais d'ailleurs amusé à parodier (ah ces structuralistes, ces phénoménologues !) dans ce que j'ai appelé des "préfaces" qui me servent effectivement maintenant de préfaces à un ensemble de textes où la question du sens est centrale)
- son premier chapitre (en tout cas celui que tu présentes comme tel) me semble d'une bêtise incroyable, j'ai failli ne pas aller plus loin : son idée que le poète n'intervient plus "dans les affaires de la cité" parce qu'il n'a plus "l'intelligence du monde" et qu'il est "privé de sens ou d'idées", c'est un peu court, c'est un peu con, jeune homme... (avec ce genre de discours on explique de même la non-participation aux élections)
- l'idée du poète qui interroge DESORMAIS (comme si c'était nouveau, Mallarmé n'a jamais existé ?) "l'intelligibilité même du réel" parce qu'il est "condamné à affronter l'insignifiance foncière des choses" (c'est nouveau aussi ?, c'est la seule raison ?)
- des phrases à rallonges, usant de la redondance (le début du second paragraphe est en ce sens très chiant, on croit avancer mais on piétine avec lui)
je continue plus tard

2. Le mercredi 7 décembre 2005 à 18:11, par Berlol :

J'aime bien la contradiction dans ton départ : "je crois que... pas du tout". On voit que tu es désolé de ne pas être d'accord ! J'ajoute qu'entre les morceaux de son cru, il citait des extraits de poètes (Philippe Beck, Marc Blanchet, Romain Graziani, Jean-Patrice Courtois, Jean-Louis Giovannoni et Caroline Sagot-Duvauroux) qui illustraient assez bien son propos.
Dans les conférences à l'étranger et de manière générale, il est recommandé aux invités d'être assez pédagogiques, ce qui signifie selon les cas d'expliciter les termes, avec étymologie éventuellement, recours aux racines si l'on veut, redondance éventuellement, etc.
Cela n'empêche pas de pouvoir être en désaccord et les questions qui ont suivi la conférence n'allaient pas vers un consensus, je tiens à le dire. Cependant, si tu as une meilleure explication pour le "retrait", voire la "retraite" des poètes, je t'écoute.
Moi, ce qui me gêne le plus, c'est cette idée d'énergie barbare qui serait le carburant du moteur secret de l'évolution des sociétés. C'est faire fi des avancées sociales et scientifiques dans la vie de tous les jours (la qualité des aliments, les médicaments, les droits du travail, etc.), car ce n'est pas vrai que "rien ne bouge qu'à coup d'attaques et de violences sans nom". Et c'est aussi donner raison aux oppresseurs (libéralistes et terroristes main dans la main), finalement, puisqu'il en sortirait toujours quelque chose de bon : de la poésie dans du sursaut. Je ne pense pas que c'est ce qu'il voulait dire, mais c'est dans la prolongation de son raisonnement.
Comme tu l'as deviné, je ne le copie pas parce que j'aime mais parce que ça fait réfléchir. Ceci dit, restons courtois dans la critique. Je sais, c'est plus difficile...

3. Le jeudi 8 décembre 2005 à 13:01, par Bartlebooth :

Oui, restons courtois (à ce propos d'ailleurs, j'ai eu Jean-Patrice comme professeur, j'en ai un excellent souvenir).
Effectivement, ça m'ennuie de ne pas être d'accord sur ce sujet (la poésie, pas la politique) qui m'importe, ça m'attriste vraiment de lire certaines perceptions de la poésie.
C'est bien que tu donnes les noms des poètes cités par Ouellet, je me demandais justement quelles étaient ses lectures, et aussi je suis curieux (mais pas trop) de connaître ce qu'il écrit en ce domaine (le dominium, c'est-à-dire l'autorité mais également le festin).
Des poètes qui philosophent, souvent référentiels et savants, ou dans un lyrisme à la Char. Si l'on note que pas mal d'entre eux sont édités par Prétexte et Corti, on a une idée d'une certaine qualité (facilement récupérable par l'université). Quand je dis ça, je suis juste un peu ironique, pas entièrement négatif : j'apprécie notamment que le conférencier cite de très jeunes poètes (que je n'ai d'ailleurs pas lus mais ce que je trouve sur eux donne envie de les lire) et des types comme Beck et Courtois qui m'intéressent un peu. Mais bon, avec un corpus et des exemples bien choisis, on peut dire tout et n'importe quoi sur la poésie, en tout cas quelque chose de préalablement orienté. Et les poètes choisis ici représentent plus une certaine forme de poésie que la poésie dans ce qu'elle a de diversifié.
Je ne pense pas que je peux expliquer le retrait ou la retraite du poète, pour la simple raison que je ne suis pas d'accord avec le postulat de départ : je ne vois pas de retrait du poète.
A la rigueur je serais prêt à discuter de la disparition de "la figure du poète intellectuel, qui intervient publiquement dans les affaires de la cité". Et je commencerais par dire que cette figure-là est anachronique et qu'elle est devenue ringarde, ridicule. Il est ridicule, non, celui qui intervient politiquement en tant que poète ? Un copain de Paz justement, Benjamin Péret en 1945, se moquait des ces poètes qui mettent leur art, leur "figure de poète intellectuel" au service de. Aragon est mort, le communisme est mort, pourquoi y aurait-il encore des poètes intellectuels ? Ah si, il y en a encore sous une forme précise : le signataire de pétitions qui signe "X, poète", c'est trop peu pour en faire une étude de cas. Non, je déconne.
Ouellet n'est pas clair sur un point : il parle du poète qui intervient en poésie ou hors poésie ? les deux ? Les exemples qu'il offre - Neruda, Paz, Pasolini, Brodsky - donnent l'idée de poètes clairement politisés, des activistes intellectuels, qui mettaient une parole politique contestataire en avant, et même en créant des revues. Est-il vraiment sûr qu'il n'y en a plus, lit-il autre chose que les poètes universitaires, lit-il l'action poétique sur le net, dans les fanzines et, j'y reviendrai, s'intéresse-t-il à ce qui se fait en poésie du côté de l'oralité ? Les poètes qu'il cite sont aussi des poètes condamnés par des gouvernements sévères, des nobélisés ou des ambassadeurs. Est-ce si sûr qu'il n'y en aura plus ? Si demain notre gouvernement se durcit au point d'emprisonner des poètes considérés comme parasites, ne se fera-t-on pas d'eux l'image de poètes intellectuels ayant dérangés les affaires d'état ? Brice Petit et Jean-Michel Maulpoix représentent quoi aux yeux de ceux qui connaissent l'affaire ? N'y a-t-il pas dans le monde - au hasard : en Algérie, en Iran, etc. - des poètes intellectuels intervenant dans les affaires de la cité ? N'y aura-t-il plus de poètes nobélisés représentant une libre parole politique ?
Je continue plus tard.

4. Le vendredi 9 décembre 2005 à 07:46, par Arte :

Oui, à suivre. D'abord on est tranquille ici ! Ensuite, tu dis bien (B.) ce que j'aurais mal dit : est-ce le poète qui est en retrait ou les communautés même dans lesquelles il pouvait politiquement (ou "humainement" simplement) s'investir qui ont disparues ? On voit mal un poète à l'UMP (Mes excuses Monsieur le Premier). En passant, c'est en "retraîte", au sens propre (poursuivi, même), que Neruda fit son oeuvre "engagée" véritable, le reste est chants d'amour !
Par contre j'attendais beaucoup de l'approche de Ouellet sur la question de l'urbain, de ses "décentrements" et de la poésie. La "carte mentale" de K. Lynch, qui permet de se représenter la ville pour l'habitant, reprend les catégories de la linguistique. L'urbain renvoit toujours à la question de l'oralité, de la langue... Je pensais qu'il allait faire ce lien entre l'urbain et la parole... mais non.
Si le Rap (pour faire vite), n'est pas de la poésie "reconnue" comme intelligence du monde, est-ce le monde (c'est à dire ici les instances de reconnaissance, de définition de ce qu'est "le monde" ) ou le poète qui est en retrait? C'est peut-être cela que Ouellet évoque dans la sauvagerie facteur de sociabilité, un ajustement au monde ?
(Putain, t'as vu comment je cause pour rien dire !!!!!!!)

5. Le vendredi 9 décembre 2005 à 08:03, par Arte :

(et fais pas chier avec le lyrisme de Char, "Olympien", comme disait Aragon, ça oui, mais lyrique !!!)

j'ai dit "chier" ?

6. Le vendredi 9 décembre 2005 à 09:31, par k :

et moi je dis merde heim,
ils pensent se qu'ils veulent,
vous êtes en train de lui donnez raison,
elle réussie bien son jeu,
a disloquer tous le monde mais moi je lui dis ça à mp,
je n'ai rien contre elle mais là elle fait que je ne pas lui dire ceci et merde,elle supporte pas de ne pas être le centre du monde et surtout elle a réussi à "vous" convaicre de ma non existance, au fait que tout cela n'est qu'un jeu et làje ne peux pas restez sans fermez ma ptite gueule, tanpis elle l'aura cherché, j'espére que cela ne sera pas effacé, je mais du brigitte fontaine, elle ne doit pas connaitre pas assez littéraire pour elle heim, j'en ai rien à foutre je suis en colére, une colére noire, voila le texte

7. Le vendredi 9 décembre 2005 à 10:06, par k :

"et puis merde, fuck, la vérole, assez de mignardise, assez da cucu cui-cui, assez de sirop, on n'est pas des malade, on n'est pas des agneaux au biberon, des cendrillos, des frasies oiseuses, des bébés dysney. On est des ogres, des vampires et c'est tout!
des monstres de feu, des lock ness, des morts vivants, on est des loups pleins de rage,des minables, ds ordures; des caca-boudins, des pauvres nazes, des miteux, des dégueulis. on voudrait taper, griffer, tuer peut être, on ne vaut pas mieux que la vermine, les dictateurs, les étrons, on est des vraies sacs de merde et on se prend pour des navires célestes (ça c'est pour mp de la pert de k).
on est bien pires que des chacals et on croit tous au père noël. LA VEROLE? LA VEROLE SUR NOS GUEULES!

8. Le vendredi 9 décembre 2005 à 10:08, par Arte :

Elle ne réussit rien du tout, qu'à se ridiculiser !
Ne lui offrez pas vos colères, elles s'en repait : négligez cette imbécile, bête et méchante... et écrivez !

9. Le vendredi 9 décembre 2005 à 10:09, par Arte :

fuck la vérollllllllleeeeeeee, Rire !!! bien trouvé !

10. Le vendredi 9 décembre 2005 à 10:12, par k :

j'ai découvert brigitte il y a peu de temps pensant que j'étais trop con pour comprendre et en fait cette chCONNE
Je suis malheureuse ! parce que
je suis conne
Et que tout le monde est con
Parce que j'ai raté ma vie
J'ai raté mon évolution
spirituelle
Je n'ai pas appartenu à un ordre
initiatique
CONNE
Je suis passée à côté de l'amour,
l'amour
Quand il s'est présenté à moi
Avec sa Mercedes rose bonbon
Et sa poitrine nue et dorée
Je l'ai laissé sur le bord de la route
Et je suis montée dans une 2CV pourrie
Où y'avait un chien qui puait
CONNE
CONNE
Je n'ai pas respecté mon père et ma mère
Y'a pas d'secret,
y'a pas d 'mystère
J'ai négligé mes devoirs envers
l'univers
Au niveau du concret
je suis archi tache
Je ne sais même pas jouer
de la guitare électrique
CONNE
CONNE
Je ne sais même pas parler une langue étrangère
Je n'ai pas fait un travail sur mon corps
Et je suis incapable de passer l'aspirateur
Parce que je suis conne
Parce que je suis conne
CONNE
CONNE
CONNE...

anson me définie moi:

11. Le vendredi 9 décembre 2005 à 10:30, par k :

arte c'est pas "trouvé" c'est ressenti c'est plus grave

12. Le vendredi 9 décembre 2005 à 10:45, par k :

ca c'est mon hymne ce qui me défini moi k
suis allez voir brigitte au hangar, hein cel tu connais le hangar, c'était un moment magique, cette femme on a envie de la prendre dans ces bras, elle, elle a cette souffrance, cette connaissance, j'ai découvert cette chanson ce soir là, et là
j'ai pleuré, parce que c'est ça oui, dans le détail MOI

FOLIE

Folle de tristesse et de rage
Mangeant la merde et le cirage
Folle de terreur et d’horreur
Je vomis mon foie et mon cœur
Cloîtrée dans l’éternel taudis
Entre ces murs que je maudis
Je tourne comme une toupie
Ou sur quelque loque je gis
Si je sors c’est pour quelque pas
L’espace horrible fond sur moi
Comme un gigantesque vautour
transparent et sanglant le jour
Plus noir que l’enfer de la nuit
Eh bien oui telle est ma folie

brigitte est folle hi hi hi
Que c’est drôle que c’est jolie
Dans les plumes de canari
Les feux follets et les rubis

Brûlée vive sur le bûcher
L’esprit et le corps embrasés
Comme une femme à l’habitude
De l’est à l’Ouest du Nord au Sud
Noircie par toutes les tortures
Et rongée par la moisissure
Ensevelie dans les glacier
Projetée dans un corps d’acier
Solitaire entre les planètes
Sans paroi sans chair sans arrêtes
Etouffée de serpents flambants
Assourdie de cris de mourants
Je ne sais comment je survis
Eh bien oui telle est ma folie

Brigitte est folle hi hi hi
Que c’est drôle que c’est jolie
Dans les plumes de canari
Les feux follets et les rubis

La haine et la misère au cœur
Au cul le feu et la douleur
J’avoue oui j’avoue que j’ai peur
Crevée de blessure de fleurs
Carnivores et omnivores
Dans l’éther effrayant que dore
Le soleil de Satan puant
Calcinant la mer et le vent
J’avoue oui j’avoue que je crève
Jusqu’au tombeau glacé du rêve
J’abandonne alliés et amis
A leur sort plein de mélodie
Scribouillard qui chie ta copie
Comprends-le c’est ça ma folie

13. Le vendredi 9 décembre 2005 à 11:19, par k :

et bah voila je me suis lachée, tanpis ça fait du bien,
si on m'avait di qu'un jour on me prendrais pour une fiction, c'est fort de KF non (enfin on et un con et je sais on sait de qui je parle)
je crois que je vais faire péter le blog ce soir, non!!!!!
vous avez pas envie, moi uoi............

14. Le vendredi 9 décembre 2005 à 12:34, par k :

tout les textes sont de brigitte fontaine, j'sais pas si on a bien compris, moi je sais pas écrire des trucs comme ça d'ailleurs!!

15. Le vendredi 9 décembre 2005 à 13:44, par k :

bon ce soir c'est bf surement pas pour vous :
de la haute littérature, mais voila:
on pourrait lire, je lis, je lis tes ratures, non mes ratures,t'es sure!!!
mais oui écoute.........:
"la routine, la routine, se diasit alors hanna ; dieu sait quand, nagère, la routine, pire, la chronicité, toujoursn toujours, se réveiller, se laver, s'habiller pour aller se coucher, préparer hativement, tristement, oui trsite tristesse, les accessoires du thé pour le lendemain, comme d'habitude, pourquoi, pour quoi, encore et toujurs. Et puis l'inéviatble descente au tombeau, descente dans le trou noir de la chambre. Il fallait pour s'assurer prendre de petite pillules, toujours les mêmes. a cause de la peur. Et puis c'était le couché au côté de konrad-son-mari, le coucher "comme auprès dun cadavre, d'un cadavre étendu"; konrad aux aguets, les yeux brulants. La misère s'emparait du corps de hanna, qui restait raide, bouquet séché, inhabité. Elle avait cru aimer, comme on dit, ce dandy mince et sombre, un peu alcoolique, qui aimait les armes blancheouvragées, précieuse, qui avait un peu d'argent, un culte pour l'horrible beau, les payages désolés et les noires houppelandes cintrées."
et bien c'est pour cela que je deviens moi k, lol, dans cette étendu de sable....ou git ce chien mort

16. Le vendredi 9 décembre 2005 à 15:32, par Marie.Pool :

J'aime beaucoup les textes de Brigitte Fontaine, surtout au temps où elle chantait avec ARESKI :"Nous avons tant parlé, toi avec moi, Comment se rappeler qui a dit quoi ". Brigitte Fontaine est un peu "space" et iconoclaste. Elle est aussi un superbe personnage médiatique. Je la connais depuis longtemps, c'est que je ne suis pas toute jeune... cela expliquant probablement mon déficit cognitif et affectif. Mais j'ai de bons médecins autour de moi. Ne vous inquiétez pas.



Jeudi 8 décembre 2005. Relevant de somnolences méritées.

Un jeudi à trois cours, donc fatigant.
Sans parler des aléas des commentaires, dont je m'occupe trop.
Retour à l'aporie qui les concerne... L'époche de nos jours où je me dois rester.

Je rends le coffret de trois dévédés de Podium à David. Forcément, on reparle du film. Dans la version longue, qu'il n'a pas vue, il y a une scène que le réalisateur, Yann Moix, dans la version commentée, disait aimer beaucoup. Il s'agit d'une scène dans laquelle un groupe de sosies de Claude François, flanqués du sosie de Polnareff, font une descente dans une boîte d'aficionados de Sardou pour tout casser et enlever les trois leaders dans un entrepot désaffecté, les attacher chacun à une chaise, devant un haut-parleur de 100 Watts, d'où ils devront supporter dix heures durant l'écoute de Si j'avais un marteau... C'était marrant mais je trouve qu'il a bien fait de l'enlever de la version définitive : cette violence déplacée n'apportait rien au film et risquait fort de déplaire au vrai Sardou et à ses fans, ce qui n'aurait pas forcément été de tout repos.

« La musique était antillaise à présent et le factotum, par goût personnel, en augmentait le volume à chaque morceau si bien que, à la fin du disque compact, on ne s'entendait plus et comme tous étaient déjà éméchés, lorsque, dans une parfaite maîtrise du matériel, il shunta le zouk pour la danse des canards qui passait sur une seconde platine, irrésistiblement attirés par les trépidations connues et assez sommaires du nouveau rythme, ceux qui avaient hoché la tête et tapé du pied dans un rayon de vingt centimètres autour d'une place qu'ils avaient sentie leur à force d'atermoyer, déferlèrent sur la piste en se tenant ardemment par la main, tirèrent par un pan les irrésolus qui à leur tour en décoincèrent d'autres, firent la chenille et se donnèrent à fond, conservant toujours, dans le délire, une certaine lucidité, riaient trop fort, gesticulaient outrageusement, pour montrer à qui stationnait encore le long du buffet que, de la danse des canards, ils n'étaient pas dupes.» (Alain Sevestre, L'Affectation, p. 91-92).

Plus tard, via Litor, relevant de somnolences méritées, découvertes coup sur coup du réjouissant Sarko Skanking, montage audio issu du blog onsfoudkilao, puis un Chiraff millésimé de chez Frédéric Pierron, à déguster avant les roboratifs montages Dassault de l'antisocial belge...

Et relever le niveau pour finir, puisqu'on a parlé d'elle lundi et que j'avais précisément acheté ce livre en mars, en même temps que celui de Denis Grozdanovitch, je me souviens très bien qu'il pleuvait un peu, quand j'attendais Laurent... Voilà, huit mois après, je l'ouvre enfin...

« pour la lenteur composer le mot fin
les cassetins baillent aux corneilles
leur trop plein
plomb gobé par vitesse et la faim
des corneilles dessus les cassetins
le compost compose
littéralité cristallisée sur la pulpe du doigt
lettre extraite à longue pince
épiler les bruits des mots
ficher l'os au front de plomb
le reste à la casse »

(Caroline Sagot Duvauroux, Vol-ce-l'est, Paris : José Corti, 2004, p. 48)

Commentaires

1. Le jeudi 8 décembre 2005 à 08:25, par Marie.Pool :

"C'est dire donc que la philosophie doit trouver en elle-même sa propre justification, ses propres fondements, et, par suite, que chacune de ses assertions doit être complètement fondée : elle ne doit rien présupposer, rien admettre sans en connaître la justification."
De l'époché à l'oeil poché ou la singulière aventure de la pensée philosophique ramenée à ses fondements éthologiques. On peut faire un séminaire ( voir étymologie ) là dessus. Mais il ne faut pas y passer trop de temps car on y perd son latin et sa scientificité (sa crédibilité de surcroît), la question du jour sera :
K est- "il" une fiction ? C'est probable
Qui est derrière K ?
Yuku est -elle une marmelade d'alibis pour organiser des combats de catch virtuel dans la boue ? D'aucuns trouvent cela très excitant.
Etonnant de trouver ici cette référence qui ressemble à une note du Tumulte du Tiers Livre
de FB. Mais il y a peut-être qu'une coïncidence, ou la lassitude venant, l'envie de jeter l'éponge peut tout de même affleurer même chez les plus motivés.
"s’arrester, parce qu’on s’arreste là pour considerer comme d’un lieu de repos tout ce qui est arrivé devant ou aprés, et éviter par ce moyen les anachronismes, c’est à dire, cette sorte d’erreur qui fait confondre les temps".
Oui, il y a un temps pour tout et celui de l'intelligence est rappelé de toute urgence.
Il est parfois comme le chien de Jean de Nivelle...
et cela fait des dégâts :
car
"épiler les bruits des mots
ficher l'os au front de plomb
le reste à la casse "
c'est canarder...

2. Le jeudi 8 décembre 2005 à 08:41, par FB :

Relevé dans la liste Perec, peut intéresser certain commentateur berlolien:
This month that august (and usually rather earnest) publication The Art Newspaper launches its first Bartlebooth Award. This prize, celebrating “the improbable, impossible and incredible in international contemporary art”, is named after the millionaire English crank in Georges Perec’s Life who devotes himself to an utterly futile and never finished artistic project. The Art Newspaper has come up with some splendid contenders. Here is a filmed excursion along a sewage pipe, a recording of Vivaldi’s Four Seasons as performed by a choir of goats, and a robotic vehicle which is piloted by a goggle-eyed goldfish. The paper implores readers to come up with next year’s contenders. The art world obviously needs them as much as its fishes need a bike
Ce mois-ce The Art Newspaper, cet organe auguste et d'ordinaire plutôt sérieux, lance son premier Prix Bartlebooth. Ce concours, conçu pour honorer les projets "improbables, implausibles et incroyables dans le monde international des arts contemporains", doit son nom à l'Anglais excentrique et richissime de La Vie mode d'emploi de Georges Perec qui se consacre à un projet artistique complètement futile et à jamais inachevé. The Art Newspaper a déniché des concurrents tout à fait magnifiques. Parmi eux: le film d'une excursion le long d'une canalisation de vidange; un enregistrement des Quatre Saisons de Vivaldi joués par un chœur de caprins; un véhicule robotisé manipulé par un poisson rouge aux yeux globulaires. Le journal prie instamment ses lecteurs de proposer les concurrents de l'année prochaine. Le monde des arts en a besoin aussi évidemment que les poissons manquent de vélo.
Article complet : Times Online Edition, 8 décembre 05
www.timesonline.co.uk/art...
Information recueillie par David Bellos, assisté par Google Alert

3. Le jeudi 8 décembre 2005 à 11:04, par Arte :

Et tu as mangé quoi ? car ...
Nostre corps, dont nature exigeoit quelques haltes pour reparation des miasmes que procurent trop longues et diverses sollicitations, reclame
en outre que celles-ci fussent régulières afin d'estre élevees en repère de
ses rythmes. Aussi nostre corps tirera profit de cette régularité au plus
fort de l'action, considerant toujours la mesure du temps restant jusqu'au
prochain repos. De mesme nostre esprit, qui aura acquit pour naturel le rythme des pauses en gratification de l'effort demandé, y verra lui mesme idéale motivation pour assurer encore mieux son ouvrage.
Tels rythmes s'acquièrent par discipline d'arrest selon un calendrier établi dans des heures fixes que l'on consacrera à la prise des repas dans l'attention de nostre confort et des mets consommés, veillant bien au rejet de toutes pensées autres qu'y mieux goûter.
Ainsi repères seront rapidement inscrits en l'esprit, estoit entendu qu'une fois éduqué, point trop souvent ne doit estre trompé celui-ci dans ses attentes, régularité souffrant fort mal en lui trop fréquentes exceptions.
??

4. Le jeudi 8 décembre 2005 à 11:18, par Marie.Pool :

Relevant de somnolences méritées ... le prix Bartlebooth... Ca rend dubitatifs...
"Souvent les marionnettes
ont une plaie rouge,
il ne faut pas croire
qu'elles rient"
_________________
Jean-Pierre Cannet, Mordre la falaise,
Poésie,La Passe du Vent, 2004.

5. Le jeudi 8 décembre 2005 à 13:18, par iris :

Relevé dans une revue littéraire
"des cris " écrits :
"Et pourquoi je suis en prison s’est que il me fallait de l’argent pour le commerce que je voulait ouvrire et l’or d’un Bisnesse avec un copain sa sais mal passer et on a n’est venue au main et il a trébucher et il ma tirer ver lui est le couteau que je portée et tombée de ma poche et il la ramassé est sur la peur je lai retournée plusieure foits sur lui mais envant quont n’en vient au main il m’avais menacer moi et ma famille alors quant je les vue quil sestait enparu de mon couteaux saitaient moi ou lui mes aujourd’hui ses moi qui se retrouve en Prison est si saurait était moi qui serait mort ses lui que vous aurait trouver à ma place car il mavait menacer et il avait jurer que sétait moi ou lui et comme je le connaiser il étaient capable de le faire et sur la peur voilà le geste que jai fait est jamais je pourraient me le pardonnait..."
Le "dépositaire provisoire d’un pareil texte " (1995) pourrait bien être K, aujourdhui...
Mais vous le saviez tous ."forcément."

6. Le jeudi 8 décembre 2005 à 13:28, par Bartlebooth :

Merci FB, mais ça me fait un doublon.
Avez-vous une si faible conscience de l'inutile pour relayer une information qu'évidemment j'ai reçue comme vous, ou pensiez-vous vraiment qu'il fût possible que je ne sois pas inscrit à la listeperec ?
Ou bien y a-t-il un autre message (secret, de forme sympathique ?) ?

7. Le jeudi 8 décembre 2005 à 14:29, par k :

bonsoir et merci, je me sens l'invitée d'honneur kome dans ce film, vous savez, avec villeret.
y en a kon le coeur fragil, que les mots déchirent(bah là) , avec moi pas de soucis le mien est déjà mort, et puis c'était ma fête y a pas si longtemps, et bientôt les fêtes de fin dannées.
OH désolée pour les fotes,mais si l'éducation nationale ne s'employée pas à kasser de l'éléves, mais à essayer de comprendre qu'est ce qui cloche, les ouatures bruleraient moins vite.
sweet dream k

8. Le jeudi 8 décembre 2005 à 15:23, par jcb :

Bien sûr que k est une fiction.
Mais pourquoi pas ?
Elle (la fiction) est bonne.
Et puis Berlol ne trouvait-il pas qu'il n'y avait pas beaucoup d'hommes
qui avaient écrit en se mettant à la place d'une femme ?
Il ne pouvait-être mieux servi.
Travaux pratiques assurés
et assez bien réussis il faut le dire.
Succès garanti et mérité : je ne me suis jamais rué aussi vite chaque jour sur les commentaires, eclipsant d'ailleurs un peu trop la page de Patrick, qui n'était plus qu'un prétexte pour que la fiction puisse continuer dans les commentaires.
J'ajouterai que k (et son auteur) et mp s'en sont bien sortis et se sont révélées être bien solides.
Bravo à tous. On a tous bien tenu notre rôle.
Bon, je vous quitte, ma fille Léa m'appelle au téléphone...

9. Le jeudi 8 décembre 2005 à 15:37, par Marie.Pool :

"Le journal prie instamment ses lecteurs de proposer les concurrents de l'année prochaine. Le monde des arts en a besoin "
On peut voir les choses ainsi : les poissons, continueront à chercher un vélo volant pour rejoindre la fiction qui permet parfois de mieux supporter la réalité. A chacun son voyage intérieur. L'herbe est toujours plus verte ou experte dans l'illusion d'à côté.

10. Le jeudi 8 décembre 2005 à 22:01, par FB :

bravo Bartlebooth pour les subjonctifs, non je ne doutais pas mais sait-on, bon c'est pas si évident à lire votre blog
à part ça les souvenirs "prison" ici ça fait un peu décalé : merci éventuels renseignements sur cette revue "cris écrits" parce que s'ils ont publié ça c'est sans ma permission ?
quant à l'identité des contributeurs et leur éventuelle identité multiple y en a un qui doit bien se marrer c'est celui qui a le relevé de nos adresses IP
et entre sarkozy et claude françois plus que jamais de photos c'est vrai qu'aujourd'hui les commentaires compensent sa propre somnolence
with love quand même

11. Le jeudi 8 décembre 2005 à 22:33, par Marie.Pool :

Retour à la case départ. Le responsable de ce blog étant berlol,le seul a pouvoir selonFB identifier les adresses ip... Je ne serais ¨même plus étonnée que la fiction soit signée... FB... par réaction à la somnolence ou à l'indolence...à l'impatience, à l'intolérance etc... Quand on peut le plus on peut le le moins dit-on dans les milieux électriques , et puis hier au soir, c'étaient les illuminations à LYON , on m'a peut-être un peu éclairée aussi en off... Et d'incice en indice, je me dis que la version Tiers Livre du commentaire déjanté Duras n'est pas invraisemblable .Comme dans le mystère de la chambre jaune, toutes les issues mal localisées sont suspectes.Plusieurs meufs dans un sous-marin la première plombe, la seconde surplombe, la troisième cherche des bouées qui n'existent pas, etc etc...qui c'est qui les aide à remonter l'arbre tortueux des causes pour faire des bulles ? Le saura-t-on jamais ? Et puis tiens, ce superbe passage :
"par un pan les irrésolus qui à leur tour en décoincèrent d'autres, firent la chenille et se donnèrent à fond, conservant toujours, dans le délire, une certaine lucidité"
Responsables mais pas coupables est un concept qui a encore de l'avenir. Fiction Fiction, affliction, fluxion... Dis, Tonton pourquoi tu tousses ? Moi cette fois, je me marre à canard sous mes plumes étanches.

12. Le vendredi 9 décembre 2005 à 02:00, par alain :

Le texte que présente Iris n'a rien à voir avec ceux de K.
(bon, c'est tout, je suis venu dire ça)
(Pas très en forme, ces temps-ci.)
Entre parenthèses. C'est ce qu'il y a de mieux, pour moi. Une forme de retrait.
Bon.

13. Le vendredi 9 décembre 2005 à 03:24, par Arte :

Idem, Alain.
Respect.

14. Le vendredi 9 décembre 2005 à 03:52, par Berlol :

Tous les mains dans l'époche...

15. Le vendredi 9 décembre 2005 à 07:48, par Marie.Pool :

Tiens, tiens, petit coup de fatigue chez les bretteurs...
Blog F(r)iction 172 ième épiphénomène :
Comment c'empaler cent ce fer mal au dos ?
Dans le rôle des invisibles smatcheurs
A = Iris ? Mousquetaire N°1
A = A d'Artagnan
B = B Mousquetaire N°2
B = Maître Armurier Abécédaire Multipiste?
C = C Infirmière ou Mousquetaire N°3 ( en fonction des effectifs disponibles)
FB = Scénariste K ?
ou
FB + B = Co scénaristes K
Tiens K s'est tu(e) ! Etrange, étrange comme c'est étrange ... Doit avoir encore des étagères à visser...
Les mathématiKes et moi font la fête aujourd'hui.
Je compte les points et les pénalty...
P.S. Les Décors en papier crépon sont de Dame Tartine

16. Le vendredi 9 décembre 2005 à 09:32, par k :

je vous prie d'arretez un peu sinon je vais etre vraiment méchante et je n'aime pas cel, mais si il n'y a que cette solution, je le serai!

17. Le vendredi 9 décembre 2005 à 10:06, par cel :

faudrait peut-être un peu se calmer avec ces idées de fiction, ça vous est venu à l'idée que vous pouviez aussi simplement vous tromper ? oui ? non ? Et que ça peut-être franchement désagréable pour quelqu'un d'être reçu de cette manière ? non ? Regardant ça sans souci d'adresses IP et hors de l'angoisse du complot, ça me fait mal de voir qu'on peut traiter une personne de cette manière à partir d'un simple à priori de langage.
(K, amitiés)

18. Le vendredi 9 décembre 2005 à 10:10, par k :

merci cel

19. Le vendredi 9 décembre 2005 à 10:14, par Bartlebooth :

Je n'ai pas envie de résister au réflexe de vous mépriser tous, sauf évidemment cel, arte et k. Comment d'ailleurs, avec quelle force d'oubli et d'indifférence ?
Quelle que la soit la virtualité du lieu et des manières, votre négation d'une existence est d'une violence et d'une cruauté inqualifiables. Que vous n'en ayez pas conscience n'excuse rien, bien sûr. Que vous apprend donc la littérature ? Le passage sous silence ? A tout fictionnaliser ? A vous faire un monde littéraire bien propret, épuré de quoi ? ce qui vous dérange, ne vous ressemble pas assez ?
Pause. Peut-être vais-je à mon tour faire comme si vous n'existiez pas.
Amitiés itou, honorable K.

20. Le vendredi 9 décembre 2005 à 10:28, par Arte :

Cette femme vit dans la fiction, tout est fiction pour elle, les colères des autres qu'elle imagine, les "cautions" qu'elle s'invente, elle est dans des formes de pathologie impossible à traiter ici, aucune discussion raisonnable, aucun argument de bon sens. Cel, tu en appelles à son respect des autres ? Je crains que la notion "d'autres" soit très abstraite pour elle. Sa façon d'exister est d'occuper tous le terrain, le premier commentaire et le dernier de chaque article, et à repandre son MOI partout, comme les enfants : elle n'est pas "responsable". Il suffit de voir sa prose et sa poésie de gamine. Elle n'arrêtera donc pas ses attaques, ses délires, ses jeux en sous-main, sa jalousie de K., ses leçons de littérature, et ses matchs imaginaires. Devoir encore intervenir, par amitié pure, pour dire à K : oubliez cette pauvre femme, écrivez... c'est encore s'exposer à ce qu'elle s'accroche à un mot, à un rien, pour faire son n°, et j'en ai honte, d'intervenir encore, pour Berlol.
Blesser la soigne, parce qu'elle est morte, dedans ! Et elle le sait !
Elle n'a que pourrir la vie des autres pour se sentir vivante !

21. Le vendredi 9 décembre 2005 à 10:35, par k :

elle vit, moi je suis morte nuance

22. Le vendredi 9 décembre 2005 à 10:36, par k :

elle, elle n'est jamais morte c'en en mourrir, elle ne sait pas,
ne connais rien malgrè toute son intelligence
c'est tout

23. Le vendredi 9 décembre 2005 à 11:16, par k :

Monsieur >JCB
je connais bien nogent le retour, non le retrou enfin, c'est à cause de d'jack voir au dessus
parce que j'ai habité EPERNON, vous connaissait heim pendant pâs mal de temps, la bosse et ses bosseron je connais, oh ca doit pas s'écrire comme cela
m'enfin, je ne vous remercie pas,
vous ne savez pas pourquoi, mais je ne vous remercie pas,
vous avez installez un doute sans le vouloir, je sais que vous n'y étes pour rien,
mais c'est ainsi je ne vous remercie pas

24. Le vendredi 9 décembre 2005 à 13:21, par Marie.Pool :

Je suis devenu un personnage. Enfin ! Mon ego rutile et mutile à ses dépens... Oui, je ris parce que la farce est tellement grotesque qu'elle en devient exemplaire des maladies infantiles et éruptives des blogs dits littéraires. Mais la littérature c'est aussi la vie. Non ?

25. Le vendredi 9 décembre 2005 à 17:01, par Marie.Pool :

Merci Berlol !



Vendredi 9 décembre 2005. En train sur l'efficace.

Pas de sport, ce matin. Il faut faire le ménage, la vaisselle, passer l'aspirateur, étendre le linge... en écoutant le programme de nuit de France Culture, au hasard, une émission sur le sonnet, avec des lectures d'inédits de Pasolini et de réédités de Boris Vian. Cela ne me touche guère.

Déjeuner chez Downey, juste avant la cohue, avec David et un autre collègue, appelons-le RM, on en aura besoin plus tard. Discutons du dernier casse-tête qui nous est soumis par le sort : que dès l'ouverture des réservations de vols pour la France, à trois mois d'un départ, il n'y ait déjà plus de places disponibles ! Une gabegie, quelque part. Qui se fout de nous ?...

L'Affectation, dans le shinkansen. C'est son deuxième aller-retour et j'en suis à la page 120. Deux mille kilomètres pour 120 pages, soit du 17 kilomètres la page, ou deux lignes au kilomètre. Enfin, avec moi, c'est un peu comme ça pour tous les livres...

« Je suis une structure accueillante, je suis une structure accueillante. J'essayais de m'en convaincre, de placer cette idée de moi ici, mais ce soir, comme les autres soirs, elle ne colla pas. Je ne tenais pas. J'attendais que vînt sur moi la contagion de la vie. Peut-être n'avais-je pas assez bu. Peut-être aussi n'était-ce pas mon projet. Oui, ce n'était pas mon projet.» (Alain Sevestre, L'Affectation, p. 113)

Je lève le nez. Quitte le livre, regarde vaguement le fond du wagon et me concentre sur la vision périphérique : apparaît le paysage lointain, fixe, et le défilement violent du proche paysage près des fenêtres, des deux côtés en même temps, bruyante sensation de vitesse, d'étroitesse du train, restitution de ce qu'est le percement sans fin de l'air, certitude que nos corps ne sont rien, n'ont aucune résistance dans cette vitesse des tôles...
Je me rends compte que mon paragraphe sur l'identité/l'individu de dimanche dernier précédait de peu le texte de Pierre Ouellet, qu'il y a une question connexe mais deux traitements différents. Qu'il n'y a d'ailleurs pas eu de commentaires.
J'ai quelque chose en train sur l'efficace, je ne dirai pas encore laquelle, mais pas le temps de finir ce soir. Demain, c'est la fin, la fin sans fin du Ravissement... Repassez !

Commentaires

1. Le vendredi 9 décembre 2005 à 08:03, par Marie.Pool :

" J'appris un peu plus tard, en appelant Marie d'une cabine téléphonique, que l'enterrement aurait lieu vers onze heures du matin, ou midi, elle ne savait pas, elle n'avait pas envie de me parler, je n'avais qu'à la rappeler quand j'arriverais.
[...]
J'étais, et restai longtemps, dans cet état de suspension qu'on éprouve pendant la durée d'un voyage, dans cet état intermédiaire où le corps en mouvement semble progresser régulièrement d'un point géographique vers un autre - comme cette flèche que j'avais observée sur l'écran du moniteur vidéo de l'avion [...]
Je ne sais pas quand Marie s'aperçut de mon absence dans l'église [...] "
"FUIR" JPT

2. Le vendredi 9 décembre 2005 à 10:27, par alain :

On repasse et repassera.
En fait, c'est vendredi. Je cuve de la veille. Chaque jeudi, je sors dans le même endroit, bois le même vin avec le même ami et rentre en vélo comme j'peux. Et donc, c'est vendredi soir 19 h 20, et je commence à émerger. Et donc, quoi ? rien, je ne vais pas mieux, toujours la même vie.

seulement dire que j'aime les commentaires de Maire poule quand elle n'écrit pas elle-même, et s'efface pour Jean-Philippe Toussaint.

C'est connu, les lendemains de cuite, on a la trique pour un rien.

3. Le vendredi 9 décembre 2005 à 10:33, par k :

mp : je crois que je vais me lacher, je pete un plomb un cable mais la trop c'est trop en arriver là, c'est d'une konnerie!!! et pour une konnerie c'est une belle konnerie, heim boby

4. Le vendredi 9 décembre 2005 à 11:11, par k :

alian,;
merci et je crois que je vais faire komme vous hier,
me bourrez la gueule.......... pour une fois je me lache
merci mp, je ne mangerais pas ce soir et vais garder ma taille de guepe, 1m60 46 kilo,
c'est que ça fait fatasmer les hommes un corps comme le mienne vous savez, et en plus je fais de la d'jimece qui fait que je suis toute en muscle,
désolée; les autres mais mister d'jack, daniel je veux dire
kommence à me faire de l'effet..............

5. Le vendredi 9 décembre 2005 à 11:23, par k :

avec tout cela j'ai même pas lu votre note du jour, je fais manger L et je lis, j'ai aimer sarko, et j'ai les poches sous les yeux, et pas les mains dedans,pas tout compris, normale vu le niveau de la fille.
c'est que c'est nouveau pour moi toutes ces choses.
je vous la souhaite bonne k

6. Le vendredi 9 décembre 2005 à 11:41, par k :

ALORS MP ON repond pas,
ah oui vous mangez surement heim, faites en orgie peut être........
une chose est sure c'est que tou cela ne doit^pas vous couper l'appétit

7. Le vendredi 9 décembre 2005 à 11:44, par pseudointellooo :

y faut arreter la masturbation intelectuelle, cha rend sourd...

8. Le vendredi 9 décembre 2005 à 13:11, par Marie.Pool :

Il faut arrêter de boire. Ca vous rend tristounets. Vous allez tous vomir sur les livres et après ils sont irrécupérables. Si Berlol laisse toute cette ivresse sur son blog c'est qu'il veut vraiment le saborder .

9. Le vendredi 9 décembre 2005 à 13:28, par k :

buvez un peu à ma santé ça vous fera du bien

10. Le vendredi 9 décembre 2005 à 14:32, par Berlol :

I s'en passe des trucs, pendant que je dors ! C'est fou !
C'est vrai, Marie.Pool, que si vous débarrassiez le plancher, personne ne vous regretterait, même pas moi, bien au contraire. Je vais voir dans les plug-ins de Dotclear s'il n'y a pas moyen d'interdire les commentaires à certaines adresses IP. En attendant, je demande aux autres de ne plus répondre aux commentaires de MP. Comme cela, il me sera plus aisé de les mettre hors-ligne si besoin.
En ce qui concerne la fiction, la première mise en doute date au moins d'un an, je crois. C'était FB qui imaginait que tout ce que je racontais était fictif, ou plutôt fictionnel (il m'arrive en classe d'expliquer la diffrence entre les deux). Après, c'est devenu un jeu qui reparaît de temps en temps. Que K. en fasse momentanément les frais, c'est bien normal puisqu'elle a déboulé sur l'air de "Lol c'est moi", c'est-à-dire dans un registre fictionnel, qui peut rapidement passer au fictif, justement. Donc, j'atteste qu'il y a bien une adresse IP spécifique, à aucune autre pareille, d'où émanent les commentaires de K.
Et j'adore, j'ai toujours adoré Brigitte Fontaine ! J'ai tous ses disques, et ceux d'Higelin et d'Areski, évidemment !...

11. Le vendredi 9 décembre 2005 à 15:43, par cécile :

www.brigitte-fontaine.com (bijou)

12. Le vendredi 9 décembre 2005 à 16:01, par Marie.Pool :

Et bien voilà ! Nous y sommes. Berlol bravo ! Vous êtes un homme loyal et enfin vous-même. Pourquoi ne pas l'avoir dit plus tôt, vous avez laissé les gens s'énerver pour pas grand chose. Je ne suis pas mécontente d'avoir débusqué l'ambivalence extrême de votre comportement de webmaster qui peut être très dangereux pour des personnalités fragiles. C'est l'inconvénient aussi de mélanger le privé et le public. Les images et les traques photographiques qui figuraient à un moment sur vos liens auraient pu vous mettre en difficulté vis à vis de la loi. Je l'écris aujourd'hui sereinement. Je suis certaine que vous serez plus prudent à l'avenir. Je ne défends rien d'autre que l'image de la femme, vous en aurez fait les frais pendant quelques mois. La teneur diffamatoire des propos tenus à mon égard seront traitées ultérieurement. Je vous recommande donc la plus grande vigilance sur les propos tenus sur votre site après mon départ car ils complèteront un dossier déjà bien lourd. Cette fois je ne ris plus. Je vous salue.

13. Le vendredi 9 décembre 2005 à 16:06, par Berlol :

Adieu.
C'était votre dernier commentaire. Votre image de la femme n'est pas la mienne, veuillez la garder chez vous.

14. Le vendredi 9 décembre 2005 à 18:13, par alain :

Brigitte Fontaine. Areski et Brigitte Fontaine, alors là, moi aussi, j'avais tous les disques, les premiers, je les ai perdus, ou donnés, impossible de les dénicher en mp3. Je n'ai pu capter que "c'est normal".

Il est 3 h 11. Personne ne dort ici.

15. Le vendredi 9 décembre 2005 à 23:15, par Manu :

Bon, ça y est, c'est fini la cour de récréation ?
Le principal problème ici, c'est que la plupart des commentateurs préfèrent passer leur temps à attaquer les personnes qu'ils n'aiment pas plutôt qu'à poster des notes utiles aux autres lecteurs ou à riposter, ce qui pour moi n'est guère mieux.
Pourquoi ne pouvez-vous pas simplement ignorer ?
Pfff, c'est vraiment dommage d'en arriver là...
Indigne du niveau de ce blog...
Quel gâchis...

16. Le samedi 10 décembre 2005 à 00:32, par alain :

Ah oui!
Une chanson qui faisait :
"La lune luit
Derrière toi, ma mère
......qui m'attend..." (ça continuait évidemment)
J'ai perdu le reste, sauf l'air. Areski et Brigitte Fontaine, mais le titre ? Le disque ?

17. Le samedi 10 décembre 2005 à 00:59, par grapheus tis :

Que c'est bruyant, ici ! Quand on n'a point tous les fils, la pensée du pauvre lecteur se dévide à terre.
Il y eut, ici même, un cas "Sens", cassant, qui finit dans la voiture-balai de JCB...
N'y a-t-il plus de cas "k" ?
À la voiture-balai, ci-dessus évoquée, s'est substituée la chamelière caravane !
Sera-ce suffisant pour perdre dans les sables la banalité des jeux de langues et de pensée ?
Hélas ! À donner raison à tous les Robien et à tous ses syndicalistes, Horaces et Curiaces de la méthode globale de lecture !

18. Le samedi 10 décembre 2005 à 01:09, par Christian :

Quel niveau, Manu?
Bon, d'accord, il y en a qui sont chiants. Mais c'est pas grave!
Et puis, moi, j'aime bien tout le monde. Et K. me tient en haleine! Son rythme vous prend vraiment aux tripes! Et puis, au moins, je comprends tout ce qu'elle dit! Alors que Berlol, c'est différent! Je me sens parfois gêné...
Non, c'était pour rire!...
Berlol, rien n'est perdu. Il y a des solutions techniques pour empêcher des IP d'accéder à ton blog. C'est dans le document .htaccess à la racine de ton site. Je pense que Manu pourra t'expliquer, ou te confirmer.
Voici la syntaxe...
Si tu veux interdire l'IP 81.213.230.159, écris dans ton .htaccess:
deny from 81.213.230.159
Comme souvent, les IP sont changeantes, tu peux aussi choisir d'écrire comme ceci:
81.213.230.
Et ainsi de suite. Mais attention, en raccourcissant l'IP, tu refuses de plus en plus de monde!
Si tu veux la paix, et tu n'es pas le seul, n'aie aucun état d'âme! Bannis!
Et... "Honni soit qui mal y pense!".

19. Le samedi 10 décembre 2005 à 05:05, par k :

je tenais à voir remercier tous, et particulierement mr berlol,
je voulais m'excuser d'être entrée moi aussi dans son jeux.
ça m'a fait rire au début, et même j'aurai pu continuer dans ce sens, mais à cause d'un mot, j'ai eu peur qu'un d'entre vous croit vraiment en mon existence virtuelle et littéraire, et ça je ne le voulais pas, c'est un soutien d'une grande importance pour moi...........
Tous les autres pensez ce que bon vous semble, que je sois réelle ou non là n'est pas le problème.
Et puis, avec toute cette histoire, j'ai douté sur le faite que je devais vraiment faire chier mon monde avec mon homme atlantique, c'est vraie que pour moi c'est une chose importante dans ma vie, et que j'ai besoin d'en dire, d'en dire...........
merci a vous de m'encourager dans ce sens, (malgrés "je sais jamais si y a un s, mais moi je l'aime comme cela" mon orthographe et mon écriture qui n'en ai pas une d'ailleurs)
tous cela me fait un grand bien fou, fou,fou
alain si tu veux des chansons de brigitte demande à berlol mon adresse memelle et je t'envoie ça.
ah que la vie et belle...........
bonne journée à tous, après les étagères, achat de l'inevitable
"mon beau tapin,
roi des fôrets"

20. Le samedi 10 décembre 2005 à 06:30, par k :

hier j'ai parlé de d'jack daniel que j'aime beaucoup, mais mon d'jack à moi c'est mister
vous l'avez vu, si non, ne pas rater mardi soir sur arte
www.etrange-noel.net/
vous verrez, je ressemble beaucoup à sally, cette poupée qui se jete en haut de la tour pour retrouver jack, elle arrive en bas toutes en morceau, elle se raffistolle toute seule, et elle repart, titubante,
mais elle repart, rien de n'arrete
ce film m'a fait aussi comprendre qu'il fallait que je le retrouve, je savais être en mille morceau, je me savez pourquoi encore avant de l'avoir retrouvé l'homme A,
avant de l'avoir retrouvé, c'etait ma complainte aussi celle de sally



Samedi 10 décembre 2005. Autre chose, et rarement.

Lever tranquillement à 7 heures, comme jamais un samedi depuis le cours sur Duras — puisque c'est le dernier. Il restait assez peu de texte à voir. J'étais prêt hier soir.

[RLVS-13] « Harassé, au bout de toutes mes forces, je lui demande de m'aider :
Elle m'aide. Elle savait. Qui était-ce avant moi ? Je ne saurai jamais. Ça m'est égal.

Après, dans les cris, elle a insulté, elle a supplié, imploré qu'on la reprenne et qu'on la laisse à la fois, traquée, cherchant à fuir de la chambre, du lit, y revenant pour se faire capturer, savante, et il n'y a plus eu de différence entre elle et Tatiana Karl sauf dans ses yeux exempts de remords et dans la désignation qu'elle faisait d'elle-même — Tatiana ne se nomme pas, elle — et dans les deux noms qu'elle se donnait : Tatiana Karl et Lol V. Stein.»
(Marguerite Duras, Le Ravissement de Lol V. Stein, p. 188-189)

Pour le retour à T. Beach, lieu du traumatisme originel, tout est marqué en clair dans le texte : la mémoire qui revient (173-175) dans le train, dans les rues, au Casino, et les vertus positives de cette remémoration accompagnée. Qu'il fallait être accompagnée de Jacques Hold, sur qui elle compte (to hold) — et elle ne peut compter que sur lui, puisque son mari la prend pour une irresponsable et Tatiana pour une dingue (163).
Également écrit que ce mouvement de la mémoire n'est bon qu'en lui-même, au présent de sa psyché, que matériellement il n'apportera rien (qu'on ne revit ni ne répare le passé). Depuis Proust, on sait qu'on ne retrouve jamais le temps perdu. Au mieux on construit autre chose, et rarement.
Après ces lumières (joie et lumière sont valorisées, 165, 169, 176), la fatigue, la sieste sur la plage (183), le creux de mer basse avant de reprendre le collier des jours, la fin probable (184). Mais Jacques a ce geste mental de nier cette fin logique pour appeler l'inconnu, pour revendiquer pour Lol et pour lui le droit à la liberté de la fin non écrite, de « la fin sans fin » (184).
Et voilà justement qu'on invente qu'il faut passer la nuit ensemble, se déshabiller et entrer dans le même lit. Le choc est rude, pour Lol, de pouvoir aller au bout de ce que l'on veut quand tous vous en empêchaient depuis dix ans ! Alors, miracle littéraire, Jacques comme Duras, retirent les certitudes, comme la mer retire son eau, et laissent un texte ambigu, d'une beauté, d'une suggestivité que les lecteurs questionneront des siècles durant.
« Elle m'aide », écrit-il, mais à quoi faire ? « Elle savait », oui, mais quoi ? Est-on dans le registre mental de la gestion d'une crise de nerfs, de folie douce, ou dans un lit où l'amant découvre la science de son amante (savante) ? Être reprise ou laissée, fuir ou se faire capturer, sont-ils des verbes métaphoriques pour un esprit qui déraille, ou décrivent-ils très prosaïquement un certain goût pour les jeux érotiques — dans lesquels Jacques retrouverait à sa grande surprise une sorte de Tatiana, sans le remords qui accompagne cette dernière dans l'adultère ?... N'est-elle pas ravie, Lol, elle qui n'était jamais là, d'y être enfin doublement, là ? À la fois elle-même et sa rivale, fusion ou alternance des complémentaires à la mode extrême-orientale, qui dépasse l'antagonisme, ce concept bêtement occidental. [/RLVS-13]

En complément de programme, il nous reste juste assez de temps pour voir Nuit noire Calcutta, le court film de Marin Karmitz écrit par Duras alors qu'elle était en train de composer le Ravissement (1963-1964)... Et puis c'est l'heure du déjeuner à la Brasserie de l'Institut. Chacun(e) y va de sa thèse sur Lol : restera folle, sera guérie, restera folle, sera guérie. Chacun se fait sa conviction intime, ou l'a déjà depuis longtemps, mais tout le monde est d'accord pour dire que le texte est beau, émouvant, subtil, à jamais ouvert et accueillant. On ne s'est pas levé pour rien dix samedis de suite aux aurores...

Repos jusqu'au départ de T. pour une réunion de chercheurs, puis lecture de la presse littéraire, de mes blogs amis... Au moment de démarrer Composants de Thierry Beinstingel (Fayard, 2002), je vois que c'est l'heure d'aller faire des courses et, sortant, je tombe sur Laurent qui venait me saluer. Aller-retour ensemble pour du pain et des jus de fruits (carburants pour vitaminer demain) puis copie de quelque 200 récentes émissions de France Culture sur un dévédé réinscriptible qu'il a amené avec lui. Enfin dîner au Saint-Martin, renouer avec l'agneau et le bordeaux. Entre autres sujets, on parlera d'Alain Finkielkraut dont je lisais tout à l'heure qu'il a (sans doute été poussé à faire savoir qu'il avait) renoncé à se rendre à Lyon, aux rencontres de la Villa Gillet sur la laïcité la semaine prochaine (il y aurait une pétition qui circulerait contre lui, pour une suspension de l'émission Répliques — quels que soient mes désaccords avec ses idées, je ne signerai pas une telle pétition).

Ce jeune garçon de Dushanbe, qui semble si attentif, si soigneux, deviendra-t-il photographe à son tour ? Ou quel métier ? Il revient peut-être du lycée, il admire les photos de territoires vus du ciel. Il s'étonne sans doute des formes et des couleurs. Il acquiert une idée de la distance, de la distanciation, de la taille de la planète, de sa diversité géographique et aussi de l'unité que nous formons tous à sa surface.
D'une certaine façon, il nous rejoint dans une conscience globale qui est exigée de nous, qui nous rapproche tous et qui est aussi en train de nous rendre ronflants d'idéalisme planétaire et malheureux d'impuissance devant la dégradation, la pollution...
L'exposition des photos de Yann Arthus-Bertrand sur les grilles d'un parc tadjik reprend le principe d'exposition-promenade des grilles du Luxembourg. C'est peut-être la première fois dans ce pays. Merci à notre Bikun d'avoir capté cette expression qu'il n'expose pas dans son blog mais dans son site professionnel.

Commentaires

1. Le samedi 10 décembre 2005 à 11:09, par k :

moi la photo d'aujourd'hui elle me fait penser à lui, l'amant, le chinois, il aurait regardé longtemps pris quelque note, et puis il re retour, va vers sa voiture, dès commme on en voit plus maintenant, le chauffeur l'attends, lui, en face se trouve son lyvée, à elle.
elles sortent dans cette agitation d'adolescente, le rire au lèvre, ne voyant rien, ne pensant qu' à la douceur du soleil sur la peau, l'éxitaton de pouvoir être sortie sans être vue, elle et l'autre (pour moi tatiana plus grande), elles rient, pouff, comment des enfants qu'elles sont encore, des femmes déjà qu'elles ne savent pas, attirant le regarde des hommes, qui les font rire. Lui, sur le trottoir d'en face, les regarde, c'est elle qu'il voit , parce qu'au contraire de l'autre, elle ne sait pas encore ça,, elle ne sait pas encre, le pouvoir de cette chose, et puis c'est comme une évidence pour lui, cest elle.
Il se renseignera, demandant à son chauffeur de savoir qui elle. Dans sa voiture noir, des comme on en voit plus, il les suivra, durant des semaines, et puis un jour, il prendra ce bac...........^
ce bac, ou aurait pu avoir lieu, ou il aurait du avoir lieu, ou il y a , et ou restera cette photographie absolue..................
le temps perdu n'existe pas, c'est un leurre,une ineptie.
moi l'odeur de mes madeleines que me ramené ma grand mère je l'ai là sous mon nez, je la mange et j'ai à nouveau 12 ans,
comme avec lui l'homme A quand il est revenu ce 17 Avril 2005, nous n'étions plus le 23 Mars 1991, et pourtant nous y étions encore, parce que cela n'ai jamais mort en nous, tu vis tout brule, c'est impensable, et pour tant nous étions encore dans ce temps hors du temps, suspendu .............
en dehors de ce monde
k

2. Le samedi 10 décembre 2005 à 15:25, par Berlol :

L'IP 82.224.126.36 s'est amusé à se faire passer pour quelqu'un d'autre et pour moi-même, sans connaître d'ailleurs les mails associés. C'est gros et ça se voit de loin... Ça pourraît être marrant sauf que ça implique quelqu'un qui n'a plus la possibilité de participer. Donc, j'ai effacé tout cela et je prie IP 82.224.126.36... de garder le fictif dans le fictionnel.

3. Le samedi 10 décembre 2005 à 20:33, par IP 82.224.126.36 :

Oui, merci d'avoir effacé.
J'étais un peu inquiet ce matin en me réveillant des implications de ce coup tordu et qui ne faisait rire sans doute que moi.

4. Le samedi 10 décembre 2005 à 21:44, par Bikun :

Merci Berlol pour cette petite note. Je pense que l'exposition a eu un franc succès, pas forcément financier, mais simplement le fait qu'elle ait eu lieu à cet endroit ou la culture telle que nous l'entendons, nous français, est quasi inexistante. J'ai plusieurs témoignages de gens travaillant dans des Organisations qui se plaignent de l'attitude du gouvernement voire parfois des pressions qu'il exerce sur les ONGs surtout celles qui travaillent de près ou de loin avec les médias et divers autres sujets "chauds".
Merci.
Au passage, il y a quelques erreurs dans ce reportage comme l'année affichée sur les photos mais n'ayant pas d'accès rapide à internet pas facile de retélécharger toute les photos.

5. Le samedi 10 décembre 2005 à 21:46, par Bikun :

Au passage, tu as trouvé l'unique photo de moi sur mon site...! Chapeau!

6. Le dimanche 11 décembre 2005 à 03:36, par FB :

au passage, pour Bikun, tu crois toujours que c'est la peine de saboter chaque photo par le cartouche auteur en transparence au milieu ? le © berlol n'est pas très discret non plus sur les siennes _ il me semble qu'il n'y a pas grand risque que ça finisse chez Paris Match, et au contraire les emprunteurs tiennent en principe à faire un lien ?

7. Le dimanche 11 décembre 2005 à 03:57, par Berlol :

T'as pas tort. Mon "© Berlol" est de l'ordre de la convention de genre, dans un coin. Pour Bikun, je crois que ça fait partie d'une autre convention, celle de la crédibilité professionnelle... Tant pis pour nous. Mais je vais quand même faire sa promo... ça me plaîrait bien qu'il en vive un jour, de sa photo.

8. Le dimanche 11 décembre 2005 à 04:38, par k :

oui, c'est beau, je suis tombée sur des jeunes filles chinoise, dans une chaise à porteur rouge, ça m'a fait pnsé à lol, le scénario perdu de lol v Stein, j'en mettrai un bout ce soir, ,j'aime lire quand vous parlez de lol, si vous avez des note berlol, pensez à moi, j'aime ça lire se que voous en dites, moi je ne sais pas faire cela. bon, programme chargé pas trop de temps, à ce soir donc, mais vous dormiez surement.........

9. Le dimanche 11 décembre 2005 à 07:50, par Bikun :

Pour FB, tu as raison dans un sens, ce cartouche "sabote" un peu la photo, mais, et Berlol l'a très bien deviné, en ce qui me concerne il ne s'agit pas uniquement de "protéger" la photo, car effectivement il y a peu de chances que cela arrive chez Paris Match. Hormis ce cartouche de toutes façons, il n'y a aucune façon de protéger une photo. Il n'y a aucune technologie actuelle qui permet de protéger une photo et peut-être que quelque part c'est mieux ainsi.

Je pense que j'arriverais un jour à en vivre...la route est longue mais je suis confiant. Merci Berlol.

10. Le dimanche 11 décembre 2005 à 07:51, par Berlol :

En tout cas, je remets ça dans le billet du jour... Allez, je vais me coucher.

11. Le lundi 9 janvier 2006 à 08:06, par sabrina :

Moi c'est le passage de la page 186 qui m'intrigue, une Lol qui a repris sa mémoire se place devant la mer, et moi j'y ai vu une image de ce qu'elle vient de vivre ou de ce qu'elle va vivre dans ce "La mort des marécages emplit Lol d'une tristesse abominable, elle attend, la prévoit, la voit. Elle la reconnaît." p. 186
Le passé est mort, dans un sentiment de tristesse elle s'en est débarassé, ça va pour une première lecture, mais si on met ce passage au regard de la fin d'India Song, n'est-ce pas un suicide qui est ici évoqué, (Lol comme double d'Anne Mrie Stretter finalement)?? ça c'était ma première lecture....
La suite n'est qu'un appendice qui dit que tout continue et que c'est à nous de faire de Lol, ce que nous voulons............?
En tous cas merci pour les remarques très sensibles et très intéressantes sur RLVS!
Sabrina

12. Le dimanche 15 janvier 2006 à 17:01, par Berlol :

Chère Sabrina, pardon de n'avoir pas répondu plus tôt à votre commentaire et surtout merci d'avoir lu attentivement l'ensemble des séquences [RLVS]. Outre les commentateurs "habituels", vous êtes la première personne à avoir voulu discuter d'un point de vue littéraire...
Pour le passage que vous évoquez, mon interprétation comme la vôtre sont possibles, ou disons recevables. Mais j'attire votre attention sur la chronologie. Quand Duras écrit et publie RLVS, elle n'a aucune idée de ce qu'elle va écrire après, ou très vaguement. On sait qu'elle travaille souvent à partir de l'insatisfaction vis-à-vis de ce qu'elle a écrit avant. De plus RLVS est en rupture (stylistique et ontologique) avec les oeuvres précédentes. Donc c'est un peu un OLNI (objet littéraire non identifié).
Qu'elle y repense, retravaille, pour plus tard répéter, compléter, s'écarter, faire écho, etc., c'est bien sûr normal. Mais l'autonomie du RLVS me paraît importante.
Marécages : eaux et terres prises ensemble, la terre n'y tient plus, l'eau y circule mal. Cage de la mer. La petite Donnadieu a connu ça, voyant sa mère ravagée par l'escroquerie de sa concession indochinoise. Au début des Chants de Maldoror, aussi, il est question de marécage. On n'y peut rien cultiver, on n'y peut pas baser sa vie.
"marécages bleus du ciel", métaphore pour les flaques d'eau et les laisses de la plage dans lesquelles le ciel se reflète.
"la mer monte enfin, elle noie les marécages bleus les uns après les autres, progressivement et avec une lenteur égale ils perdent leur individualité et se confondent avec la mer, c'est fait pour ceux-ci, mais d'autres attendent leur tour. La mort des marécages emplit Lol d'une tristesse abominable, elle attend, la prévoit, la voit. Elle la reconnaît."
Mais c'est tout de même une image du changement et de la réalité. Et pour Lol, c'est nouveau. Et on ne sait pas ce qui va se passer après, les perspectives de Lol sont à nouveau ouvertes et Duras n'a pas voulu imaginer ce qui pourrait lui arriver parce que ce n'est plus le sujet.
Mais s'agit-il de la disparition des marécages (mort des marécages), considérés comme marécages de sa mémoire, où sa vie était embourbée, coincée, et que le "traitement" aurait fait disparaître — après quoi on peut regarder les larges perspectives de la plage, de la mer, de la vie à vivre ? Ou de "prévoir", "voir" sa propre mort ? Et y a-t-il vraiment analogie perçue par Lol entre la plage et sa vie ? Ce "symbole" des marécages n'est-il pas avant tout un piège pour attrapper les lecteurs...
Donc, de mon point de vue, pas de suicide possible. La possible déception de Lol vient de ce retour à la banalité (après la maladie, la vie n'est pas spécialement plus belle...).
Au plaisir de vous lire, en courriel ou en commentaires.



Dimanche 11 décembre 2005. Dégagement soudain des horizontales.

Ce matin, j'hésitais entre aller au ping-pong et rester avec T., pour faire des courses ou ce qu'elle voudrait. C'est finalement ça que j'ai choisi. Elle m'avait dit qu'aujourd'hui serait une sorte d'anniversaire, il valait mieux que je lui tienne compagnie, que j'accompagne sa tristesse. Il y a un an, en effet, nous accueillions son père dans un appartement préparé pour lui, il sortait de l'hôpital où il était censé être mort plusieurs fois depuis juilllet, il était en sursis, on ne savait pour combien de temps, deux semaines ou dix ans. Il a été sinon heureux du moins tranquille dans cet appartement — cinq mois durant, en fait. Je l'ai souvent vu sourire, souverainement calme. Il n'a plus vu l'univers hospitalier, ce milieu stérile et stressant, cette usine de déracinement pour les Japonais qui préfèrent mourir chez eux que survivre indignés de tubes vitaux. Et comme il avait perdu une partie de sa mémoire, il a rapidement pensé qu'il était ici chez lui.
T. se souvient plus profondément que moi.

Nous sortons vers 11h30 pour aller faire une course à Ginza. Coïncidence du calendrier, T. doit aller voir le prêtre qui s'est occupé des offices funéraires en mai dernier, pour régler le calendrier des cérémonies à la mémoire des morts et des ancêtres pour l'année à venir. Avant cela, nous déjeunons de sushis, excellents, au second sous-sol de Ginzacore, près du carrefour principal de Ginza. Nous déambulons une petite heure dans le quartier bien qu'il ne fasse pas très chaud. Prenons un café au Shiseido Parlour, un endroit chic mais non fumeur (nous préférerions le Paulista, mais trop de fumeurs aujourd'hui).

Quand T. part pour le temple, j'oblique vers Tsukiji et je branche l'i-river sur un entretien de Laurent Goumarre avec Christine Angot. Je marche plein Est le long de l'avenue, vers le port, pendant que Christine raconte l'accueil épouvantable des Désaxés, double le quartier des poissonniers, désert le dimanche, enjambe des ponts, la Sumida, dégagement soudain des horizontales, elle raconte l'ami cinéaste qui ne créait pas. Et je me retrouve au pied de nouvelles tours qui forment un complexe de bureaux, magasins, habitations, là où il n'y avait rien depuis des siècles, Triton Square, quartier d'Harumi, où Christine s'énerve contre l'impuissance des autres alors qu'elle, elle fait son livre avec presque rien. Je déambule dedans, c'est sans intérêt, cette galerie commerciale, ressors derrière, par de petites rues, renjambe des ponts, il fait assez froid, Christine parle maintenant de la difficulté à s'accepter en tant qu'écrivain et quand j'arrive à une grande avenue où je dois attendre le feu rouge, elle craque, elle pleure d'aimer follement la littérature, au-dessus de tout. C'est pour ça que je ne transcris pas, il faut l'écouter, l'entendre. Je traverse, elle renifle et se reprend. Alors que je comptais revenir sur Ginza tout droit, j'avise une rue commerçante à l'ancienne, sur ma droite, avec des trottoirs abrités et la circulation fermée des dimanches. Dans mes oreilles qu'elle protège un peu du froid, elle raconte son plaisir à lire en ce moment un livre d'entretiens de Gérard Depardieu qui lui aussi est un fétu de paille à qui il arrive de toucher le ciel, elle raconte ce très vieil épisode du jeune Depardieu à ses premiers cours de théâtre, qui ne savait ni parler ni sa scène, et qui avait réussi à déclencher un fou rire général, lui aussi avec rien. Au bout de cette étonnante rue du milieu du XXe siècle, c'est la station de Tsukishima, sur la ligne qui rentre directement chez moi.

Encore trop tard pour mettre au net mes notes sur l'efficace littéréticulaire. Si, si, vous verrez, c'est bien. Un jour prochain. En attendant, juste dire mon intime conviction qu'Angot est de la trempe des Duras, la seule à la rejoindre dans une certaine vibration de la corde vitale.

Commentaires

1. Le dimanche 11 décembre 2005 à 10:31, par fg :

"qu'Angot est de la trempe des Duras, la seule à la rejoindre dans une certaine vibration de la corde vitale..."
c'est bien possible...

2. Le dimanche 11 décembre 2005 à 10:54, par Arte :

Revu "La chatte sur un toit brûlant", (le film)
Shakespearien... , sauf la fin !
Même fin que le "Ravissement..." ... , sauf les questions !

Quoi que !

3. Le dimanche 11 décembre 2005 à 11:30, par k :

même fin non, pour lol c'est:
« la fin sans fin »

4. Le dimanche 11 décembre 2005 à 11:30, par k :

un ravissement

5. Le dimanche 11 décembre 2005 à 11:49, par alain :

K, merci, pour l'autre jour, oui, je veux bien des chansons de B. Fontaine mais deux disques m'intéressent seulement qui ne semblent pas convertis, encore, au mp3. Il faut que je te dise lesquels mais ce soir, à cette heure, je suis déjà (comme la plupart du temps et de plus en plus) hors d'usage.

6. Le dimanche 11 décembre 2005 à 15:00, par k :

je suis sur cette ile. elle fait 1 mètre de diametre,.
je suis là , là assis, recoquevillée. les genoux dans le menton, les bras tout autour, les bras entourent les jambes, recroquevillée, là.
le regard au loin, perdu, flou, abscent, au dedans, au dedans du vide. Elle serait ainsi,assises là,nue.
son corps recouvert d'os et sur la peau des accros,de tout petits, tous petits accros, presque invisible, des accro que seul un expert d'accro pourrait discerner. Tout autour de cette ile il ya ce liquide, rouge, visqueux, elle est piégée, encerclée, elle m'en a pas conscience, ne voit rien, ne sais rien ,m'entend, rien, juste cette douleur, cette douleur a a peine perceptible car les accros sur sa chair son si petits.On l'a verrait d'en haut en contre plongée, tout serait calme et serein. pas de temps, ni de froid, ni de vent qui frolerai son corps en tas.nue, recouvert de ces plaies. si petites qu'on ne les voient qu'a peine, mais s'ils on prend le temps de regarder suinte de celle ci, le sang, ce sang qui c'est répandu à perte de vue et qui à former cette océan rouge. Il l'encercle, aucune berge en vu, elle reste là, le regard dans ce trou piègée dans cette mer océan de sang.

7. Le dimanche 11 décembre 2005 à 15:45, par k :

c'est beau, j'ai pleurée ausi, oi aussi j'ai fait rencontre avec cette chose qui me dépasse, une recontre avec moi, un moi qui je ne connais pas, qu'il faut abriter, a qui il faut faire de la place, mais comme elle j'ai du mal, je ne sais pas le faire, je suis si petit, si rien face à ça..............

8. Le dimanche 11 décembre 2005 à 16:14, par k :

j'ai envoyé à l'homme A, je lui est dis de mettre le curseur à 18:50, se que je ressens, fasse à cet amour, comme elle face à l'écrivain qu'elle moi face à l'amour que je lui porte, à se qu'il m'a dit de moi..........., c'est ça

9. Le lundi 12 décembre 2005 à 03:08, par k :

MD : « évidemment je peux montrer lol V.STEIN au cinéma, mais je ne peux la montrer que cachée, quand elle est comme un chien mort sur la plge, recouverte de sable, vous voyez………détriute déjà filmée, pas sortie du livre………..mais déjà abimée par les comentaires, les lectures………..quand elle remonte vers le bal de stala, vers sa naissance, elle est déjà esquintée comme une putain ; je la vois plein de fards, de bijoux, croulants comma ça, sous les fards et les bijoux »
« on célébre sa folie. Elle est vieille, elle sort de casino sur une chaise à porteur, elle est devenue chinoise. La chaise est portée par des hommes, sur les épaules, comme un cercueil. Lol V Stein est très fardée, peinturlurée….elle a les cheveux teints, elle est fardée comme ne putain, elles est détriute, comme on dirait, née. »
« la elle va mourir. Elle a fini de me hanter, elle me laisse tranquille, je la tue, je la tue pour qu ‘elle cesse de se mettre sur mon chemin, couchée, dans mes maisons, mes livres »

10. Le lundi 12 décembre 2005 à 04:52, par Berlol :

"esquintée", je pensais justement à ce mot-là, ce matin. Je ne sais plus pourquoi.
Pour Lol, je ne suis pas impressionné comme vous par son devenir après Le Ravissement... En tout cas, merci pour les citations !

11. Le mercredi 14 décembre 2005 à 01:03, par caroline :

Merci merci pour cet excellent moment de radio. Il y avait longtemps que je n'avais pas autant ri en écoutnat la radio ! C'est l'apothéose quand elle y met du Depardieu... Pauvre Duras, c'est pas sympa de la comparer à Chrisitne Angot.



Lundi 12 décembre 2005. Je m'ai à l'œil.

Avant ce journal et d'avoir des lecteurs, je n'envisageais les fuseaux horaires que de façon ludique (se lève ici, se couche là, amusant, l'idée) ou de façon pratique (téléphoner à quelqu'un sans le réveiller, compter les heures de vol).
Maintenant, il s'agit d'une présence ordinaire. Comme on sait son nom, où sont ses clefs, qui l'on aime, je sais l'heure qu'il est ici et là. Premièrement.
Ce que j'écris ici depuis deux ans n'est pas d'un genre. De plusieurs peut-être. C'est ouvert. On m'attend au tournant. J'y suis, je n'y suis pas. Chaque jour, je m'attends au tournant, moi aussi. Je m'ai à l'œil. Ce n'est pas une quête d'amour. Ce n'est pas la composition d'une œuvre selon un plan. C'est une expérience littéraire et réticulaire. Il y en a qui suivent, il y en a qui décrochent. Il y en a qui se méprennent, il y en a qui déraillent. Et puis moi-même j'en suis d'autres. On est embarqués. Deuxièmement.
C'est une mutuelle considération d'exister. Elle me donne une satisfaction, celle d'utiliser efficacement l'inutilité de ma vie (au regard de l'univers), en occupant simultanément un grand nombre de lieux, en étant considéré comme interlocuteur par une inimaginable diversité d'êtres humains — presque tous francophones. Je dors, on me lit ici (dans un certain contexte : on a fait du café, c'est le matin). Je prends un train, on me lit là (dans un autre contexte : googlage de boulot, tiens, c'est quoi Berlol ?). Je lis untel, untel me lit, en même temps parfois. L'efficace d'une existence par sa démultiplication pourrait ne pas être nouvelle mais elle l'est. Elle l'est, cette efficace-ci, parce qu'elle se passe des pertes de temps (et) de la condescendance. La condescendance des éditeurs, la condescendance des critiques, la condescendance des circuits commerciaux. Je suis mon juge littéraire, mes lecteurs aussi ; entre eux et moi, personne. Personne pour venir mettre sa stratégie — une stratégie qui se réfère plus au groupe social où grenouille le fameux personne qu'à ma valeur (mesurable avec quel instrument, d'ailleurs ?). Troisièmement.
Je ne dis pas que je n'aime pas le livre. Je l'admire et le vénère. J'en tripote et j'en dorlote tous les jours. J'en compulse et j'en expulse comme je respire. J'en compote et j'en tripulse, même. Mais j'essaie autre chose. On veut bien ? Je peux essayer ? Je ne tords pas les forêts ni ne fais de tort aux libraires. Quoique... Sans soumettre, sans les fourches caudines, sans les chiffres de vente ni les chèques à la clé. Étant en mille lieux du réticule, en milieu réticulaire, je suis à mille lieues de ceux qui font et profitent du milieu littéraire. Pourtant je (et d'autres) deviens ce milieu, en mille lieux. Quatrièmement.

Alors, mon efficace ? Comprise ?
Non, ne sortez pas les étiquettes mégalo ou schizo !
Reprenez la lecture, ce n'est pas long. Je vis ma vie, je n'en ai qu'une. Et en même temps, j'en projette des poussières partout dans le réseau. Des poussières spéciales, travaillées, biseautées, poncées, gavées d'électronique, qui gonflent, qui émettent un truc de ma composition, un mélange qui me vaut, qui me représente, chaque jour.
Encore une fois, je ne suis pas seul. Pas le seul. Pas plus pas moins que d'autres, avec chacun son type de biseautage, sa ponceuse, son mélange. Nous sommes libres. Nous emmerdons la maréchaussée du livre.

J'avais cette efficace qui me trottait dans l'esprit depuis un moment. Peut-être même d'avant. J'ai dû en parler déjà. Mais pas de cette façon concentrée, avec cette conscience claire et les fuseaux horaires dans ma main. Vendredi, dans le train, alors que je me figurais les Mercédès de Zwiertchlewski, dans L'Affectation d'Alain Sevestre (p. 110-113), les possibles permutations progressives des trois voitures jusqu'à Samarkand, c'est entré en résonance avec les pierres dans les poches de Molloy, le faire à défaire du Bartlebooth de Perec, et avec le défilement sauvage des paysages par les fenêtres, et les fonctions de géoposition des téléphones et des logiciels, etc., etc. Une résonance littéraire des êtres et des territoires qui fait que je ne suis pas condamné à ne vivre qu'avec les gens qui m'entourent localement et professionnellement, que je peux vivre littérairement avec des gens d'ailleurs, introuvables sans cette littéréticularité, qui m'apprécient et que j'apprécie, sans que je sois une charge pour eux, sans qu'ils en soient une pour moi.

Car personne ne m'a empêché d'aller déjeuner au Saint-Martin avec T., ni d'écouter Étienne Balibar et Daniel Bensaïd dans les Vendredis de la philosophie. Ni de relire deux chapitres de l'Histoire de l'œil de Bataille, l'odeur de Marcelle (en l'absence d'icelle) et une tache de soleil (qui se passe sous la lune) pour en discuter au GRAAL. Ni d'abandonner mes amis sans dîner avec eux pour vite retrouver T., une salade de tomates, un poisson, et regarder avec elle la fin de Femme fatale et Mad Max, enregistrés respectivement la veille et l'après-midi même.

Questions aux batailliens du réticule : le texte de la Pléiade, deux lignes avant le chapitre Une tache de soleil (p. 15) contient un verbe au futur : « Tu pourras lui fesser la figure [...] », alors que l'édition de la même version dans les œuvres complètes contient le verbe au conditionnel : « Tu pourrais lui fesser la figure [...] ». Ne serait-ce pas une co(q)uille de la Pléiade ? Ou ai-je eu la berlue ?

Commentaires

1. Le lundi 12 décembre 2005 à 10:51, par vinteix :

En effet, c'est troublant... futur ou conditionnel ? Dans les deux versions du texte, la Pleiade donne le futur... Dans les "Oeuvres completes", le conditionnel est dans la 1ere version seulement (1928), pas dans la seconde ; mais dans l'edition de Pauvert (2001), fac-simile des 2 versions, on a le futur dans les 2 textes. Dans l'edition de poche 10/18 (2eme version), on a le conditionnel...
Ceci dit, dans cette Pleaide, il y a pas mal de coquilles, a commencer par la bibliographie, pleine d'erreurs.
Au-dela de ce detail, personnellement, je vois peu de litterature dans les blogs... des pensees, des idees, quelques "fusees" qui sont comme des bribes de litterature, mais le plus souvent des commentaires, a la maniere d'un journal ou d'un carnet de voyage... ce qui n'est pas sans interet... Mais c'est plus de l'ordre de l'esquisse ou du brouillon...

2. Le lundi 12 décembre 2005 à 11:09, par vinteix :

... ou alors, bien souvent, aussi, des defoulements nerveux, des epanchements proches parfois de la crise d'adolescence, quand on voit l'opiniatrete avec laquelle les commentaires fusent, auxquels j'ai eu le tort, moi aussi, de me laisser prendre une ou deux fois...

3. Le lundi 12 décembre 2005 à 11:47, par vinteix :

Dans le deuxieme message, je parlais bien evidemment des commentaires.

4. Le lundi 12 décembre 2005 à 12:18, par jorgensen :

oui d'accord
urgent de mettre à l'épreuve l'outil blog sur du long terme en restant exigeant
j'avais décroché mais promis de revenir
c'est fait depuis hier
drogue dure

5. Le lundi 12 décembre 2005 à 14:01, par FB :

les questions ici évoquées sont toutes nôtres, même à fuseau horaire zéro _ l'espace commentaire, puisqu'ici on nous accueille, se devrait d'en être la mise en travail _ bon, à part "on me lilas" (en plein hiver) _ par exemple bizarre l'assimilation livre/chèque etc _ le dialogue entamé avec le Lichen, lichen d'Emaz ou cette lecture d'Alain Sevestre que je ne connaissais pas du tout, c'est à la fois dialogue avec le livre, et la preuve que le travail qu'on ébauche sur Internet dispose de sa propre autonomie, y compris dans les longueurs diffusables, et la description même du réel : comme si la description du réel était pour chaque époque et chaque technique un prolongement de la forme matérielle de la langue en partage - allez, j'arrête ou repars monologuer chez moi, JP Goux est venu dîner ce soir avec une bouteille de Morgon...

6. Le lundi 12 décembre 2005 à 14:07, par FB :

ceci est un message privé (désolé Berlol) :
"jorgensen" puisque tu signes ainsi, content de te voir de retour dans le jardin virtuel ! je remets lien sur mes pages
il n'y aurait pas besoin de créer un compte "blogger" pour mettre un commentaire chez toi, je te l'aurais dit sur place ! (et un autre titre que "l'émoi des mots" ? - "fuseau horaire Rezé" tiens par exemple...

7. Le mardi 13 décembre 2005 à 01:52, par Berlol :

Merci, Vinteix, d'avoir vérifié. Comme quoi, il y a toujours à faire gaffe. Sus aux coquilles !
Tu dis que tu ne vois pas beaucoup de littérature dans les blogs, mais de toute façon on n'en voit pas beaucoup non plus dans les livres, proportionnellement...
Pas de mal, pour le message privé ! Bonjour à l'ami Jorgensen !
Oui, l'assimilation livre-chèque, on sait qu'elle est minoritaire, en nombre d'écrivains, puisque la plupart ne vivent pas de leurs droits d'auteurs. Mais les médias font mousser les titres qui rapportent, comme tu le sais, et parlent de ces chèques mirobolants, maintenant avec le même langage que pour des transferts de footballeurs ; ils arrivent à faire croire à une majorité de gens que c'est l'aboutissement de la carrière littéraire, le must en matière de publication. Moi, je n'en crois rien, mais je me place de ce point de vue doxique pour mieux souligner mon éthique.
Sauf que j'ai oublié de parler des blogs professionnels, ou rémunérés, qui commencent à exister. Un nouveau créneau pour se faire de la maille...

8. Le mardi 13 décembre 2005 à 02:07, par vinteix :

Pour ce qui est des livres, c'est vrai aussi, en effet, "proportionnellement".

9. Le mardi 13 décembre 2005 à 03:52, par cécile :

Berlol
C'est pas fait pour, tu ne cherches pas ça, mais là, moi, de mon côté, je veux te le dire : j'aime vraiment cette expérience que tu fais, et la façon claire, honnête, exigeante et si chaleureuse dont tu la mets en oeuvre, et dont, aujourd'hui précisément, tu l'exposes, bref, tout y est dans ce billet de ce qui me plait de ta démarche, et par là, par bribes, de ta personne; un écho à ma propre façon de penser et d'éprouver, même si, de mon côté je ne propose pas quelque chose en parallèle, simultanément, bizeautages et mélanges, ni même vraiment dans les commentaires; plus du côté de la réception (active), mais je "suis" (j'ai mis des guillements pour reprendre "suivre" mais "être" ça marche aussi) : je suis et je suis (toujours) là, donc !

10. Le mardi 13 décembre 2005 à 04:48, par Arte :

condescendance ? Ca se transmet ?

11. Le mardi 13 décembre 2005 à 05:15, par Berlol :

Hélas oui, Arte, c'est même une belle pendémie ! Fais gaffe à toi.
Merci, Cécile, ça me touche beaucoup, qu'il y ait de tels accords, presque musicaux (sortez les violons). Ça ne s'impose pas à tout le monde. Mais qu'il y en ait quelques-uns, quelques-unes, oui, c'est rassurant.

12. Le mardi 13 décembre 2005 à 10:24, par alain :

moi aussi, je suis.
avec plaisir.

13. Le mardi 13 décembre 2005 à 11:39, par k :

i tou

14. Le mardi 13 décembre 2005 à 11:53, par k :

je suis là. je ne suis jamais loin.



Mardi 13 décembre 2005. Mal camouflées, même pas noircies.

Le froid se décide. Ce matin et surtout ce soir, j'ai apprécié mon manteau à haut col qui est, dans mon imagination, ce qui se rapproche le plus du carrick du Colonel Chabert. Sauf qu'à y regarder de plus près, ce mot désignerait plutôt une redingote de cocher. Ça doit être le col, protecteur, associé au froid russe d'où Chabert est revenu... (C'est pour un cours en janvier-février, je me remets dans le bain.)

La langue va vite, elle vit, on la laisse vivre. Il m'arrive parfois de regretter certains glissements de sens. Cet après-midi, j'entends qu'à la suite d'un attentat, des gens s'enferment chez eux de peur d'éventuelles répliques. Moins d'une heure après, s'agissant d'un tremblement de terre, quelqu'un avait d'abord pensé que c'était une attaque terroriste. Ainsi le crime prémédité et la catastrophe naturelle échangent leur vocabulaire dans un chiasme que je trouve regrettable puisqu'il installe durablement dans les esprits l'idée que le terrorisme serait plutôt d'origine naturelle que d'origine (géo-)politique ou (mondialo-)sociale.
— Oui, mais c'est ce que des gens ont dit ! C'est la vérité !
— Ah bon, et pas d'autres gens qui disaient autre chose ?
— Ben si, mais c'est le journaliste qui choisit !...
— voilà, c'est là que je voulais en venir...

Autre regret — ça doit aller avec le froid... — : que le Magazine littéraire de décembre, reçu ce matin, titre sur la Bible. On en a déjà fait une tartine à la sortie de la fameuse (fumeuse ?) traduction dite des écrivains en 2001 — et c'est d'ailleurs l'occasion de la remettre en tête. Nul n'ignore que c'est un des fondements de notre civilisation, mais est-il nécessaire de le ressasser si souvent. Craindrait-on qu'en trop grand nombre (légion...) des gens soient en train de l'oublier ? N'y a-t-il pas une sorte de crispation chez certains, ou comme un sourd cri de ralliement, dans ces temps multi-ethniques et pluri-religieux ? Cela pourrait même être pris pour une provocation, si ce magazine était suffisamment lu. Ce dont je doute. En tout cas, j'y songeais depuis quelques mois, je ne renouvellerai pas mon abonnement.

Bon, c'est un jour comme ça : le film que je regarde ce soir, Triple Agent d'Éric Rohmer (2003), me déçoit... triplement. L'histoire est réduite au cadre conjugal, le jeu des acteurs me laisse indifférent et les rues filmées sont visiblement des rues d'aujourd'hui mal camouflées, même pas noircies. Par comparaison celles de Bordeaux dans Bon Voyage sont autrement restituées et vivantes ! Je sais que Rohmer joue toujours avec les conventions du cinéma... L'Anglaise et le duc m'avait d'ailleurs beaucoup plu... Et pas que celui-là. Mais là, non !

J'essaie tout de même de finir sur une note plus mélodieuse...

« laisser tant pis se rompre la langue mais je parle
langue en bouillie de pierres précieuses
au bourgeon dentaire pas de cellule haute
ni l'adamante mais l'adamite
cafouillage des gencives bourrées de silicone
et des gencives défoncées d'expériences
et des gencives édentées d'incisives
avec la molaire ruminante
alors tant pis le bézoard
ne fallait pas ingérer leurs morales »

(Caroline Sagot-Duvauroux, Vol-ce-l'est, p. 63)

Commentaires

1. Le mardi 13 décembre 2005 à 11:59, par k :

c'est drole cette phrase d'angot,l'homme A la dit souvent.
vais pas bien se soir, ai vu le doct, il a dit va pas bien, on attend encore un mois, on verra, mais j'y rien de grave.
Non rien n'est jamais vraiment grave, j'y toujours une solution.
Moi votr blog, je l'aime beaucoup, bon c'est vrai que j'ai atterit là pas hazard, enfin non cause de lol, de voous et votre rapport avec elle.
c'est vraie que mes commentaires, ne vont pas toujours dans le sens du billet du jour, t puis alors..........;c'est pas grave non plus, j'fais de mal à personne, et vous tous, et bien quelque part vous êtes là avec moi.

2. Le mardi 13 décembre 2005 à 15:24, par k :

Comme promis, et malgrès avec un s, la fatigue, l'angoisse, je vous offre se passage du camion qui moi m'émeut beaucoup.
donc duras, depardieu :
Elle : elle dit on y arrivera jamais, ou..., et bien vous êtes bien d'accord, jamais
Lui : c'est à dire...;.peut être vous avez raison
.........
Elle : a que j'étais jeune un jour
Lui : Hiroshima, hiroshima "
(lui qui le dit, depardieu, et le film est là, dans sa totalité, dans cette amour impossible, juste avec ces deux mots,la voix de depardieu, le film estlà, l'histoire s'impose, on la connait/k)
"Lui : oui elle voulait mourir d'amour
Elle : elle est morte d'amour......oui ...et puis elle a vécu..........elle a attendu 10 ans, 20 ans, 30 ans, 1000 ans, elle a vécu..........
Lui : qui est elle, la dame du camion?
elle : déclasée, c'est la seule information
lui : pourquoi pleure t'elle
elle : cette histoire d'amour, qu'elle aurait eu.
Son corps a elle était son corps à lui..indissociable, de jour comme de nuit, de son propre corps.
Lui : avec qui?
elle : des milliards d'homme.........elle se trompait, ce sont les égarement de la jeunesse, de l'intelligence. Ca se passait dans des temps ancien, on ne pouvait pas savoir ce qui se passé derrière la clarté des mots : révolution, lutte de classe, dictature du prolétariat........
lui : la clareté c'est obscursie
Elle : OUI, ON NE LIT PLUS RIEN, ON NE VOIT PLUS RIEN
lui : on ne pouvait pas savoir avant d'y aller que c'était vide. Avant de faire une chose comment savoir que se n'est pas la peine de la faire? Ceux qui n'y sont pas allés est ce qu'il le savent?
Elle : NON "
j'aime gros ça, tout, pour moi la vie, l'amour, tous est résumé là.
Alors voila, outre les autres textes, mais celui si est décisif ( inconsciemment)dans le fait que j'ai rencontacté l'homme atlantique, car oui, se sont les égarements ( de la jeunesse peut être et encore.........)qui font que l'on croit que pas a que se que l'on a ressenti au plus profond de notre être, on pouvait le vivre avec des milliards d'autre, et puis un jour, plus ou moins tard, ou jamais, on se dit ça.
que ce n'est plus la peine ,on sait, m^me si c'est difficil à admettre, car ç'est "tuant" d'avoir cela devant les yeux, que devant la clarté des choses, on a voulu s'en convaincre le contraire.
Je ne voulais plus cela, c'est pour cela , pour lui dire, je sais cela de vous, que vous êtes mon amant unique, l'homme fait pour mon corps (comme elle dit) accordez moi le droit de ne désirer que vous, même si vous ne pouvez ou ne savez quoi faire de cela, accordez moi ce droit..................
Mais 6 jours après j'ai recu ce message, est-ce vous, celle que j'attendais depuis toujours, vous qui étes apparu au bout de 2 x 7 ans (y a nerval qu'a écrit un texte la dessus le messagé qui apparait et tout et tout, pas tout suivi nerval, mais ressenti, faut juste que je n'y replonge mais pas là non)
la messagère que j'attendais. Je me rappelle votre nom, si c'est vous il n'y pas de mot pour dire cela ou, oui peut être ceux de duras..................
Voila ce que l'on c'est dit avec une cinquentaine de mails sur deux jours, et puis
et puis il me faut me coucher, a demain peut être
pam padapo padapom pomm pomm bonne nuit les petits
faites de beaux rêves
elle

3. Le mardi 13 décembre 2005 à 15:25, par k :

oh lala j'y que moi ici, vous me le dites heim si je ressemble à mp

4. Le mardi 13 décembre 2005 à 15:58, par Berlol :

Pas de problème, K. Vous défendez votre peau et n'obligez personne. Total respect.

5. Le mardi 13 décembre 2005 à 23:44, par caroline :

Pour "Triple agent", je ne suis pas d'accord du tout ! Justement, Rohmer ne cherche pas à faire du vrai. Pas d'effets spéciaux. On est dans la sphère de l'intime dans chacun de ses films. L'Histoire (avec un grand H)est toujours présente, mais elle est vue à travers une histoire( avec un petit h), le plus souvent sentimentale. Même dans Les Comédies et Proverbes, les Contes des Quatre Saisons, même s'il s'agit d'études sentimentales, la société contemporaine est toujours présente. On peut se retourner sur son oeuvre et voir plus de quarante ans d'un regard de sociologue posé sur la société française. Quand il fait dans l'historique c'est pareil. Dans l'anglaise et le duc, les décors sentaient le carton mais on y adhérait, à cette histoire. Là, pourquoi aurait-il noirci les murs pour faire plus vrai ? Rohmer prend des distances avec le réel pour, justement rendre plus réel aux yeux du spectateur. Le jeu des acteurs très "théatral" ou du moins décalé aussi contribue à cette identification avec les personnages car ça laisse la place pour les habiter et s'identifier.
C'est mon point de vue et je suis un peu inconditionnelle de Rohmer.

6. Le mercredi 14 décembre 2005 à 01:09, par Berlol :

Objections tout à fait recevables, chère Caroline. Il faudrait que je le revoie un jour où je serai mieux luné qu'hier. Je confesse cependant m'être ennuyé à plus d'un film de Rohmer, être devenu presque indifférent à son égard. "L'Anglaise et le duc", par son audace, avait relancé mon intérêt. Rien n'est perdu ! Ceci dit, même sociologiquement, Chabrol ou Mocky m'interpellent bien mieux ! (pour rester dans la même génération...)

7. Le mercredi 14 décembre 2005 à 07:16, par caroline :

Je reconnais que Rohmer ne fait pas l'unanimité. Il agace. J'ai revu recemment "Pauline à la plage" avec Arielle Dombasle. J'ai été la seule à rester devant l'écran. Je voulais que mes enfants voient ce film (dois-je avouer que ma fille Pauline qui a 22 ans s'appelle ainsi parce que...). Tant pis, chacun ses manies !



Mercredi 14 décembre 2005. Nuit et saisissement.

On peine, en fin de trimestre. Les bons rapports avec les étudiants n'y font rien. La perspective de réunions interminables pèse lourd, en revanche. Évasion par les oreilles, en début d'après-midi ; c'est une rediffusion d'entretiens avec Hervé Guibert dans À voix nue cette semaine, et une lecture en direct lundi soir dans Culture Plus.
Le grain de sa voix, son calme dans le pathos biographique.

Au sortir d'une réunion
nuit et saisissement du froid
gazes nuageuses qui coursent et fuient la lune

« Rouvrant un cahier d'août 1968 où j'avais jeté quelques notes sur les événements de mai que, les suivant de loin, et conformément à ma pente naturelle, j'avais tout de suite jugés avec réticence, je ne veux aujourd'hui en retenir que ma réaction à la lecture du sixième cahier de L'Éphémère paru cet été-là.
J'avais été frappé par le fait que trois écrivains de ma génération parmi ceux que j'admirais, et admire encore, le plus, dont deux étaient d'ailleurs rédacteurs de la revue (les deux autres, Bonnefoy et Picon, ayant gardé le silence), René-Louis Des Forêts, André Du Bouchet et Jacques Dupin, écrivains plutôt secrets et que je n'avais jamais vu s'engager dans un débat politique, saluent l'événement avec une égale ferveur — ferveur que probablement, même sur place, je n'aurais pas partagée : chacun d'eux, d'ailleurs, très significativement, ayant cru voir là réalisé, ne fût-ce que pour quelques jours, le rêve même qui aimantait son œuvre : Des Forêts, une
« parole bouleversante sortie comme la vérité de la bouche d'un enfant », Du Bouchet, une « vacance » nouvelle, Dupin un « soulèvement des signes »... Ces pages, sur le moment, m'ont ébranlé ; je devais être vaguement honteux de moi, qui n'aurais pas été porté par cette vague d'espoir fiévreux. Mais je me souviens que, poursuivant ma lecture de la revue, j'étais tombé sur le récit de voyage de Bashô traduit par René Sieffert : La sente étroite du bout du monde ; et que je m'étais dit aussitôt, sans plus réfléchir, que cette sente étroite était la seule que j'eusse envie de suivre sans me contraindre, la seule où je n'aurais pas bronché. Dès l'ouverture, dès le premier « coup d'archet » : « Mois et jours sont passants perpétuels, les ans qui se relaient, pareillement sans voyageurs. Celui qui sur une barque vogue sa vie entière, celui qui la main au mors d'un cheval s'en va au-devant de la vieillesse, jour après jour voyage, du voyage fait son gîte », j'étais entraîné, « lambeau de nuage cédant à l'invite du vent », prêt, dans cette acceptation, à toutes les haltes, à tous les passages, et même aux séparations (comme on est entraîné, si souvent, par ce voyageur d'une autre sorte, plus mélancolique, qu'est Schubert). Nulle révolte, ici, contre les pères ; mais la vénération de ce que le passé a eu de pur, comme telle stèle de mille ans qui, « dévoilant l'esprit des Anciens », tire des larmes au voyageur. Choses qui pourraient figurer à mes yeux les piquets d'une vaste tente, ou les points d'attache d'une toile d'araignée (c'est Joubert qui écrit que « le monde a été fait comme la toile d'araignée »). L'absolue merveille de cette prose, de cette poésie, est qu'elle ne cesse de tisser autour de nous des réseaux dont les liens, toujours légers, semblent nous offrir la seule liberté authentique.» (Philippe Jaccottet, La seconde Semaison, carnets 1980-1994, Gallimard, 1996, p. 135-137.)

On reliera si l'on veut avec avant-hier, mais ce n'est pas obligé...
Une note de bas de page de Jaccottet sur cette édition de Bashô précise que le texte a reparu « vingt ans plus tard à la Délirante, traduit cette fois par Jacques Bussy avec quelques autres pages sous le titre : L'Ermitage d'illusion [1988]

Commentaires

1. Le mercredi 14 décembre 2005 à 09:14, par vinteix :

Evidemment, quand on lit Jaccottet, la, on est dans ce que j'appelle de la litterature...

2. Le mercredi 14 décembre 2005 à 13:00, par Arte :

"Pourquoi... être venus si loin... c'est le bout
du monde ici..."
(...)
"Pourquoi..." j'oublie... la parole en déplacement
s'oublie... pour aveugler... Et le sol - toujours
un peu plus haut, à hauteur de la tête forée par ce qu'elle
profère autant que par ce qu'elle a sans mot dire
perçu déjà... à hauteur de la tête levée, là
- et pour l'aveugler... jusqu'au fond où quelque
ajour sans fin, comme on avance, criblant, aura
tout emporté... même emporté la question...
ADB - L'ajour

3. Le mercredi 14 décembre 2005 à 15:05, par k :

j'amerai ca oui que la question soit emportée, emportée loin,
au dela des mers, dans le néant.......
dans ce trou, ne penser à rien,.......
ne savoir rien.......
n'être plus rien........

4. Le jeudi 15 décembre 2005 à 04:43, par cécile :

Oh oui, cette voix d'Hervé Guibert.
(Mais celle de Laure Adler avant et après, surtout après, pouah, comme une erreur musicale.)



Jeudi 15 décembre 2005. Chocolat restera au singulier.

Le chemin du désendettement... en 2007... Vous l'avez entendue, celle-la ? Villepin me fera mourir de rire, s'il continue comme ça. Pourquoi pas la sente du bout de la dette, pendant qu'il y est ! (Sous-entendu : quand il sera président...)

J'étais bien content de mes étudiants de première année, tout à l'heure. J'ai senti qu'ils avaient tous bien perçu la différence entre d'une part l'idée générique du pain quand je dis qu'il faut acheter du pain (on verra ce qu'il y a...) ou que je vais acheter le pain (je sais de quoi je parle !) et d'autre part les réalités du monde que je dois exprimer avec des spécificateurs et des quantificateurs : une baguette de pain, des tranches de pain... Idem pour le chocolat : on en a tous l'idée et le goût, mais selon les cas, je le trouverai en poudre, en tablette, en boîte ou au poids, voire en tube ou en pot ; et si c'est en tablette, tablette peut bien être au pluriel, pour les gourmands, mais chocolat restera au singulier, alors que si c'est en boîte, ça sera plutôt des chocolats au pluriel, comme ceux de chez Neuhaus dont on me disait à Bruxelles que ce sont les meilleurs...
Ça donne parfois des choses étranges, puisqu'on laisse les étudiants essayer diverses combinaisons, comme une bouteille de beurre — pourquoi pas — ou une livre de mouchoirs — en cas de gros rhume, alors.
Ah oui, à propos des mouchoirs. Le dictionnaire électronique donne comme traduction ハンカチ (hankachi, de l'anglais handkerchief), ce qui est un mouchoir en tissu, plus très courant en France. Les étudiants m'en mettent volontiers une douzaine, de préférence de bonne marque, achetés au grand magasin — oui, tout le monde en a au moins un dans son sac (dames) ou dans sa poche arrière (hommes) pour s'essuyer le front l'été ou les mains aux toilettes. Et quand je leur propose d'acheter une boîte de mouchoirs, ils me regardent avec des yeux étonnés, presque réprobateurs... Alors que c'est ce qu'ils font tous !, répartis-je. Oui, sauf que ces mouchoirs-là, en papier, jetables, ils les appellent ティッシュ (tisshu, de l'anglais tissue paper). Tollé de surprise mais tout s'explique. Mais bon sang, c'était bien sûr !
Voilà le genre de choses qui font mon contentement...

J'ai enfin retrouvé le chemin du centre de sport (sans attendre 2007). J'en ai profité pour allonger mon temps de pédalage et faire plus de kilomètres avec Alain Sevestre...

« J'atterris au gymnase, dépliai la table de ping-pong, m'assis sur un banc, attendis Méton qui ne vint pas, m'étendis sur un tapis de sol, yeux au plafond, pensées vers Lili. Tous mes efforts pour l'oublier s'étaient anéantis en l'apercevant à travers le carreau, comme si nous ne nous étions jamais quittés, comme si je n'étais jamais sorti de cette histoire. Je m'en voulais d'avoir oublié que j'avais quelqu'un dans ma vie. Je l'aimais.» (Alain Sevestre, L'Affectation, p. 128)

Le nez dans le guidon pendant des dizaines de pages, le personnage semble ne rien comprendre ni ne rien pouvoir décider. Puis, de temps en temps, le narrateur perce le futur, une partie du futur, en trois-quatre lignes, vers là où le personnage ne sait pas encore qu'il va. Loin de désamorcer l'intérêt du lecteur, cela ne fait que l'accroître en le forçant à échanger la question qu'est-ce qui va arriver ?, trop banale, pour un lourd de conséquences comment ?, c'est-à-dire comment ces choses-là pourront-elles advenir ?

« Mais aucun Superman-narrateur, version omniscient, ne perça l'azur de ses gros poings serrés pour prendre le relais.» (Ibid., p. 136.)

Heureusement que j'ai vu hier un très bon film : Secret défense (de Jacques Rivette, 1997, avec Sandrine Bonnaire et Jerzy Radziwilowicz). Ça tranchait d'autant plus sur ce que je trouvais terne chez Rohmer que les thèmes du secret d'État et de la trahison combinarde s'y retrouvaient.
En revanche, à la télé ce soir, Poison, un film avec Antonio Banderas (en fait Original Sin, 2001), un truc poussif que je regarde sans le son, en surveillant une mise à jour sur mon portable. Aucun besoin de connaître les détails de l'histoire, mimiques et décors suffisent pour redire une énième fois les aventures, les trahisons, les rebondissements d'un couple de joueurs d'argent aux cartes, ici avec possession, marquage au couteau et empoisonnement. La pruderie américaine précise que ce film « Contains explicit sex [...] », ce qui est tout à fait faux. Quand ils font l'amour, on voit un sein durant trois secondes avant qu'une main ne le recouvre gentiment, puis dix secondes le visage crispé de l'homme et ses doigts qu'il se mord (on imagine hors-champ une fellation mais elle pourrait tout aussi bien être partie faire du café...), puis les bustes superposés, lui au-dessus elle en-dessous, bougeant un peu une dizaine de secondes, mais rien d'effréné, enfin un plan fixe pris du plafond du couple endormi, d'où aucun sexe au repos n'est visible non plus. Voilà ce qu'ils appellent maintenant explicit sex... C'est presque aussi ridicule que du Villepin.

Commentaires

1. Le jeudi 15 décembre 2005 à 11:11, par Arte :

Et handkerchief venant du Français "Couvre-chef", le chemin du bonheur est total !

2. Le jeudi 15 décembre 2005 à 12:33, par k :

elle m'avait laissé le coeur dans la douleur
et moi je m'en allais en errant sans amour
en laisant accroché mon coeur de porte en porte :
avec elle qui n'est pas née est pourtant morte
et qui m'a laissé le coeur ainsi sans amour:
ainsi pourtant le couer porte dans la doueur
en laissant accroché mon coeur de porte à porte
DC

3. Le jeudi 15 décembre 2005 à 15:04, par k :

je vais mettre sa veste rouge qu'il m'a laissé la première fois qu'il est reparti.
Depuis toujours quand je rencontrais un homme qui "portait" sur lui Habit Rouge de GUERLAIN (vous connaissez heim Mr Berlol j'ai vu que vous aussi vous étiez un adepte), et bien il me semble que j'aurai uis le suivre jusqu'à l'autre bourt de la terre, quel que soit l'homme je suis attirée par ce parfum, je le sent des rues à la ronde, ça a toujours était une égnime pour moi se rapport avec cette fragrance.
vous savez se qu'il porte l'homme a, habit rouge............
Moi, shalimar. Nue sous la veste rouge, plongeant dans l'océan des rêves je rejoins l'homme Atlantique.............

4. Le jeudi 15 décembre 2005 à 17:48, par Manu :

>tisshu, de l'anglais tissu paper
tisshu, de l'anglais tissuE paper
Tu as peut-être fait un amalgame et voulais écrire :
tisshu, issu de l'anglais tissue paper ???

5. Le jeudi 15 décembre 2005 à 17:54, par Berlol :

Non, non, tu as raison. Je n'avais pas à l'esprit que tissue en anglais prend un "e"... Merci. Je corrige dans le billet.



Vendredi 16 décembre 2005. Éric Sadin unplugged.

Je m'efface humblement devant Pierre Nora (Le Monde du 13 décembre 2005) :

Avec cette commémoration, ou plutôt cette non-commémoration de la bataille d'Austerlitz, on touche le fond. Le fond de la honte et le fond du ridicule.
L'Europe entière s'y est mise. La Belgique a commémoré Waterloo par une reconstitution géante qui a trouvé son succès public. Les Anglais ont commémoré somptueusement la bataille de Trafalgar, et la France y a envoyé son plus beau navire, même si l'homme dont il porte le nom, Charles de Gaulle, n'eût peut-être pas apprécié que la France participât à la célébration de sa propre défaite — mais enfin, nous y étions.
Et voici que les Tchèques organisent avec éclat la bataille d'Austerlitz, la bataille des "trois empereurs". En attendant l'année prochaine, où les Allemands projettent ce qu'ils appellent eux-mêmes un
"grand rendez-vous avec Napoléon", à Iéna et à Auerstaedt (1806 : victoires napoléoniennes contre le royaume de Prusse).
Toutes ces manifestations sont le signe tangible que Napoléon n'appartient pas qu'à la France et qu'il est entré dans l'imaginaire et le patrimoine européens. Avec sa légende et sa contre-légende, avec sa situation ambiguë de porte-parole de la Révolution des droits de l'homme et d'unificateur d'une Europe à la française, par le fer et par le feu.
Et la France ? Elle se décommande, elle se fait toute petite, elle se fait excuser, elle se cache derrière son petit doigt. On aura beau dire que ce petit doigt était quand même son, ou sa ministre de la défense, c'est ainsi qu'on l'a compris et qu'on l'a voulu.
Et pourquoi ? Parce qu'un quidam a décidé, dans un pamphlet sans queue ni tête publié par les éditions Privé, que le Code noir préfigurait les lois de Nuremberg, et que Napoléon anticipait Hitler (
il s'agit de l'ouvrage de Claude Ribbe, Le Monde du 1er décembre). Toujours cette manie d'aujourd'hui de ne juger l'histoire qu'en termes moraux et de plaquer sur le passé des grilles d'interprétation qui ne sont valables que pour le présent. Et quidam sans autre autorité intellectuelle ou morale que celle qu'on vient de lui conférer par aberration en le nommant par décret au Journal officiel du 10 novembre à la Commission nationale consultative des droits de l'homme.
On croit rêver. Même ceux, dont je suis, qui ne sont pas des napoléoniens fervents se frottent les yeux et se sentent devenir à leur tour des "indigènes" de la Grande Armée. Les professeurs devront-ils cesser de dessiner au tableau noir Valmy, Austerlitz et Verdun ? Cesser d'apprendre à leurs élèves les vers de Victor Hugo qui plaisaient tant à Péguy :
"Je ne hais pas d'entendre au fond de ma pensée / Le bruit des lourds canons roulant vers Austerlitz."
Ceux qui ont eu plaisir à lire les
Cent-Jours (éd. Perrin, 2001) d'un certain Dominique de Villepin plaignent l'auteur, qui a dû avaler son petit chapeau.
Et tous ceux qui, décorés de la Légion d'honneur, se souviennent qu'ils la doivent à Napoléon, qui en a créé l'ordre pour des raisons militaires, doivent-ils maintenant se demander si le rouge qu'ils portent à la boutonnière ne doit pas leur monter au front ?
C'est le moment de rappeler la remarque de l'historien Marc Bloch (1886-1944) :
"Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l'histoire de France : ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims et ceux qui lisent sans émotion le récit de la Fête de la Fédération." Il aurait pu ajouter : ceux qui ne sentent pas quelque chose se lever dans leur coeur avec le soleil d'Austerlitz.
Au point où en sont les choses, pourquoi ne pas aller jusqu'au bout ? Encore un effort citoyen ! Ou, plutôt, puisque la responsabilité de cette pantalonnade revient à la plus haute autorité de l'Etat, qu'elle me permette de lui faire respectueusement une modeste suggestion : Monsieur le Président, vous aimez faire plaisir à tout le monde, ne vous arrêtez pas en si bon chemin. Pendant que vous y êtes, sortez donc Napoléon des Invalides pour le rendre aux Corses et mettez-y à la place la tombe de l'Esclave inconnu.
Pour m'être engagé à fond en faveur de l'indépendance de l'Algérie, je sais qu'il y a bien des mesures à prendre pour mettre la France à jour avec sa conscience coloniale, toujours trop bonne ou trop mauvaise. Mais celle-ci est à coup sûr la plus lamentable, et seulement propre à perdre sur tous les tableaux.

Pierre Nora, de l'Académie française, membre du Haut Comité des célébrations nationales.

Et forcément, puisqu'on en est là, je dois aussi m'effacer humblement devant la pétition Liberté pour l'histoire (parue dans Libération du 13 décembre) :

Émus par les interventions politiques de plus en plus fréquentes dans l'appréciation des événements du passé et par les procédures judiciaires touchant des historiens et des penseurs, nous tenons à rappeler les principes suivants :
L'histoire n'est pas une religion. L'historien n'accepte aucun dogme, ne respecte aucun interdit, ne connaît pas de tabous. Il peut être dérangeant.
L'histoire n'est pas la morale. L'historien n'a pas pour rôle d'exalter ou de condamner, il explique.
L'histoire n'est pas l'esclave de l'actualité. L'historien ne plaque pas sur le passé des schémas idéologiques contemporains et n'introduit pas dans les événements d'autrefois la sensibilité d'aujourd'hui.
L'histoire n'est pas la mémoire. L'historien, dans une démarche scientifique, recueille les souvenirs des hommes, les compare entre eux, les confronte aux documents, aux objets, aux traces, et établit les faits. L'histoire tient compte de la mémoire, elle ne s'y réduit pas.
L'histoire n'est pas un objet juridique. Dans un Etat libre, il n'appartient ni au Parlement ni à l'autorité judiciaire de définir la vérité historique. La politique de l'Etat, même animée des meilleures intentions, n'est pas la politique de l'histoire.
C'est en violation de ces principes que des articles de lois successives ­ notamment lois du 13 juillet 1990, du 29 janvier 2001, du 21 mai 2001, du 23 février 2005 ­ ont restreint la liberté de l'historien, lui ont dit, sous peine de sanctions, ce qu'il doit chercher et ce qu'il doit trouver, lui ont prescrit des méthodes et posé des limites.
Nous demandons l'abrogation de ces dispositions législatives indignes d'un régime démocratique.

Signataires : Jean-Pierre Azéma, Elisabeth Badinter, Jean-Jacques Becker, Françoise Chandernagor, Alain Decaux, Marc Ferro, Jacques Julliard, Jean Leclant, Pierre Milza, Pierre Nora, Mona Ozouf, Jean-Claude Perrot, Antoine Prost, René Rémond, Maurice Vaïsse, Jean-Pierre Vernant, Paul Veyne, Pierre Vidal-Naquet et Michel Winock

Je me tais dans le silence de mon feuillage matinal pour que vous écoutiez François Bon dans les Affinités électives d'hier, aussi rapport à l'histoire, par un autre biais. Puis, dans Du jour au lendemain, les propos profonds d'Alain Milon (le lien audio sur son nom est le bon, tandis qu'encore erroné sur le site) et de Christian Prigent.

Voilà, je reparais... pour dire d'abord que je cite ces textes parce que la politique commerciale des médias les rendra bientôt accessibles aux seuls abonnés. Or un citoyen n'est pas (qu')un abonné...
Ensuite pour ajouter que j'ai quand même préparé mes trois sujets d'examen, mosaïques de petits exercices évoquant diverses périodes du programme censément connu des étudiants (c'est précisément ce qu'il faut vérifier). Digresser que j'ai déjeuné avec David d'un hambourgeois à l'avocat chez Downey et que l'on a bien ri alors que ce n'est pas si drôle que ça : le projet de contractualisation à durée déterminée de tous les professeurs...

Informé depuis deux semaines, chanceusement disponible par vacance du cours du samedi matin, véhiculé jusqu'à l'Alliance française de Nagoya par un David que la performance intéresse aussi, me voilà enfin en présence d'Éric Sadin ! Il vient de publier Tokyo chez POL et la quatrième de couverture porte l'adresse du site qui s'articule avec le livre. Non pas qui le complèterait, ou dont il serait le complément. Non, il faut penser autrement, penser quelque chose d'articulé, de mutuellement dépendant et indépendant.
Sauf qu'il manque un bout de câble pour relier son ordinateur à un projecteur... Et que l'on ne verra donc rien du tout. Rien qu'un performeur unplugged qui va partir dans une superbe improvisation de plus d'une heure. Superbe et instructive improvisation issue — c'est la que ça sert — de ses années de pratique textuelle, d'informatique et d'enseignement.
Je ne me lance pas dans un résumé maintenant parce qu'il est tard, qu'on est allé au restaurant avec le directeur de l'Alliance et trois des étudiants d'Éric Sadin... Quelques photos, jusqu'à la sortie des stars, la dernière crevette abandonnée, et on verra demain. Je complèterai. Repassez !



Commentaires

1. Le vendredi 16 décembre 2005 à 10:45, par Arte :

Non ! N'écris pas ça, Jaccottet t'y incite, mais n'écris pas ça, F. Bon n'est pas mauvais, pourquoi critiquer toujours, et puis tu as promis de ne pas critiquer la littérature, de rester à coté. Oui, mais Jaccottet, quand même, cet esprit hors "esprit du temps" en 68, forcément hors nostalgie, 40 ans après, et tomber sur CA, ça incite ...
mgmmmgnnngmmm <--- rongement de frein !
Et puis aujourd'hui, le lien !!! Parle-je ?
Allez, je parle ! Ce qui est dit n'enlève rien à la qualité de l'oeuvre que je ne connais pas. Que je ne connaîtrai pas... Parce qu'il y a une sensation de ne pas appartenir à ce NOUS, peut-être dit comme le Nous de quelques copains de jeunesse, mais qui passe comme un NOUS de génération : la génération des 15/16 ans en 68, les rolling-Stones, la "bagnole", Duras que l'on a pas "bien" lue, mais croisée, et il fallait "l'âge" pour la lire vraiment. ... Etc.
Quelque chose bloque, un discours entendu (au double sens du mot), mais où, qui ? Et cela m'est revenu : il y a un coté Guy Carlier, une Génération-attitude qui fait fond de commerce, et cela sonne comme de la mémoire élevée en culte, et qui fonde les mythes. Un mythe qui peut attirer je le comprends, ou non. Et c'est ce qui s'est passé en écoutant...
Je pense aux oeuvres en train de se faire (ici même... des traces sur blog et ce travail qui m'éblouit à chaque nouvelle note) qui ne seront pas "vues", ou seulement si elles "sonnent", plus tard, dans le ton d'une "époque", des gens qui croisent Prigent, amical, offrant son aide, et qui n'osent pas, parce que ce n'est pas "prêt", pas "parfait" !
Est-ce cela que tu appelles "rapport à l'histoire" Berlol ?
Cela n'enlève rien à l'oeuvre que je ne connais pas. Et puis j'ai lu le mot du "grand auteur" félicitant la mécanique, donc ce doit être Bon. Que je ne connaîtrai pas.
Un auditeur.

2. Le vendredi 16 décembre 2005 à 15:39, par Berlol :

Je comprends ce que tu dis. Le principe de l'émission de F. Isidori est d'ailleurs assez biographique, voire people parfois, et assez souvent générationnel. De l'autre côté, François Bon travaille sur la mémoire collective, l'Histoire vue du côté du quidam qui prend le pouvoir avec les mots sur sa propre mémoire, voire un peu plus loin.
Puisque tu l'articules logiquement avec le retrait (voire la retraite) de Jaccottet, je te dirais que j'ai précisément cité ce passage de Jaccottet avant-hier parce que, si j'apprécie les liens qu'il fait, je suis en total désaccord avec cette gloire modeste qu'il tire du fait de n'y avoir pas cru — et j'ai de la sympathie à ce moment-là pour les trois qui se sont fourvoyés. Si clairvoyant qu'il soit, si haut poëte qu'on le reconnaisse, un homme n'est qu'un homme et il est bien dommage qu'il ne vibre pas d'un unisson passager dans certaines circonstances de l'histoire. C'est ce que dit Pierre Nora ci-dessus en citant Marc Bloch...

3. Le vendredi 16 décembre 2005 à 16:07, par patapon :

Quelques sugggestions:
- que le grouvernement britannique regrette officiellement d’avoir brûlé Jeanne d’Arc ;
- que le gouvernement italien s’excuse d’avoir, par l’entremise du collabo François 1er et de son complice Léonard de Vinci, imposé traîtreusement à la France une colonisation culturelle qui (avec les Disneyland et les Mickey de l’époque : Chambord et la Joconde...) transforma les « vrais » Français en indigènes sur leur propre terre ;
- que le gouvernement italien ( toujours lui, décidément !) présente encore des excuses à la France pour la conquête romaine, reconnaisse que le supplice de Vercingétorix, enfermé plusieurs années dans un cachot et étranglé sans jugement sur ordre de César, était un crime contre l’humanité ; tant qu’à faire, qu’il indemnise les descendants (seront considérés comme « descendants » tous ceux qui, la main sur le coeur et la larme à l’oeil, déclareront : “nos ancêtres les Gaulois... ») ;
- que le gouvernement italien (ah les salauds !) indemnise le gouvernement tunisien pour la prise de Carthage ; et que le gouvernement grec s’excuse auprès du gouvernement italien pour avoir colonisé culturellement l’Italie, comme le rappelait justement, 30 ans avant JC, l’ « indigène de l’Empire »que fut Horace : « la Grèce conquise conquit son féroce vainqueur” ;
- et enfin - last but not least !- que les Troyens, ou ce qu’il en reste (qq part en Turquie), présentent à la Grèce des excuses pour l’enlèvement d’Hélène, et que les Grecs, eux, présentent des excuses pour le coup du cheval de Troie !
Un peu de repentance, que diable!

4. Le vendredi 16 décembre 2005 à 16:09, par Berlol :

Excellent ! Merci, Patapon !

5. Le samedi 17 décembre 2005 à 13:37, par Arte :

Au calme :
Bien d'accord pour vibrer à l'unisson... , et je ne pense pas du tout que ni Jaccottet, ni les 3 (dont AdB, que je relis chaque jour) se soient fourvoyés; il n'y a pas un mai 68 comme il y eut la libération de Paris.
Par contre il y a un acharnement à prolonger par un style, une attitude, ce qu'AdB appelait une "vacance" (chez lui, toujours, un mot suffit... ).
C'est très paradoxal.

6. Le samedi 17 décembre 2005 à 15:00, par Berlol :

Unisson et paradoxe, avec toi, alors, OK.

7. Le samedi 17 décembre 2005 à 18:49, par Arnaud :

Pour moi, le texte de Nora est affligeant. On croirait du Tulard, ou du Bluche. Voila ce que c'est de devenir académicien. Ce type fut, un jour, intelligent. La vieillesse en habit vert est un naufrage...
De tels propos ne sont-ils pas fondamentalement contradictoires avec tant d'efforts de désacralisation du passé menés depuis des années, y compris par Nora lui-même ?
Il insiste ici, de façon exemplaire, sur le registre émotionnel (que je peux comprendre, par l'imagination). N'est-ce pas, finalement, prôner un retour à une écriture de type "histoire nationale" ? Car s'il était peut-être "évident" pour un Français de la fin du 19e siècle (ou pour Bloch ?) de trembler d'émotion devant la remémoration — car c'est de cela qu'il s'agit ici : l'histoire-remémoration du passé national — de tel ou tel événement dit glorieux, il me semble que c'était justement cela que l'on tentait, aujourd'hui, de dépasser.
Cela m'évoque le Braudel de la fin, celui de L'Identité de la France (ouvrage lamentable).
En même temps, comme certains (dont Sarkozy il y a quelques jours) le pointent, ce texte montre de façon nette un agacement vis-à-vis d'un "trop de repentance" et de la critique des faits de politique extérieure de la France des siècles passés.
Mais il ne faudrait pas tomber dans la parodie de la critique... Car l'on devrait plutôt distinguer ici la prise de position sur le plan moral / politique, d'une part, de la mise en évidence et de l'analyse des faits du passé eux-mêmes, d'autre part. Sans quoi, justement, on retombera dans "l'histoire=morale" — qu'elle soit hyper-critique, ou qu'elle soit récit national édifiant.
Il me semble que la nouvelle pétition des historiens, signée aussi par Nora, insistait aussi là-dessus.

8. Le jeudi 26 janvier 2006 à 15:48, par Bonaparte :

Franchement, je ne comprend pas la réaction passéiste d'Arnaud qui me semble être trés déconnecté de la réalité nouvelle de la recherche historique. Un tel rejet de l'histoire de la Nation est un combat d'arrière garde.
Pierre Nora ne s'est pas déjugé: il n'a en aucune manière désacralisé le passé national, il a juste effectué son boulot d'historien (qui est aussi le mien) en rétablissant certains faits que la tradition avait travesti. Il s'est toujours inscrit dans une tradition républicaniste de l'Histoire, à l'égal de Gauchet ou de Mona Ozouf.
Le livre de Braudel est critiquable sur certains aspects (comme tt livre) mais il demeure néanmoins une magnifique tentative de comprendre, selon les méthodes des Annales, les ressorts de la Nation française. Trouver ce livre lamentable relève visiblement d'un esprit qui en est encore aux lubbies réactionnaires des années 60-70 refusant de comprendre la centralité du sujet Nation.
Je félicite Pierre Nora pour avoir pris ces 2 positions courageuses en ces temps de politiquement correct et de repentance incessante.
R Le Marchand
Prof d'Histoire
PS: Concernant les attaques basses contre Bluche et Tulard, je n'adhère pas spécialement à leurs idées politiques mais je leur suis reconnaissant comme toute la profession d'avoir permis d'améliorer notre connaissance sur 2 importants personnages de notre Nation : Louis XIV et Napoléon (qui , j'imagine, pour Arnaud sont d'affreux dirigeants totalitaires lol)


Samedi 17 décembre 2005. Plus au large et en terre neuve.

Jour de train et jour de marche
— esprit en chemin


Tiré d'un travail en cours
dirais-je si j'étais artiste — ou le prétendais
mais même pas
juste tâtonner
être un peu satisfait

Par grand soleil et manteaux ouverts, longue promenade avec T. pour digérer le gigot d'agneau-frites du Saint-Martin. Jusqu'à Jimbocho puis Ochanomizu, quartiers des magasins de sport et des bouquinistes, voisinage qui nous convient. On regarde les vélos, pour T. Ce serait d'une grande nouveauté. Interdit par sa mère car trop dangereux et trop peuple, elle en a très peu fait, a toujours craint les chutes, en a envie maintenant. On n'a pas encore choisi le vélo qu'elle parle déjà du casque, de son design.
Avant l'acquisition, nous devons cependant attendre... la décision du syndic de notre immeuble ! L'espace étant limité, une autorisation de garer un vélo a été décrétée il y a deux ans, après que j'avais apporté celui que Bikun m'avait laissé, qui n'a jamais vraiment bien marché (roulé !), d'ailleurs, le vélo, et qui avait l'immense défaut, aux yeux des vieux péquenots qui font la loi dans cet immeuble, de ne pas avoir de système de soutien vertical — et la béquille que j'y avais greffée n'avait rien changé à l'ire péquenote puisque le vélo penchait et occupait selon eux la place de deux...
Au-dessus du magasin de jardinage où l'on a acheté le citronnier il y a deux ans : ICI Sports, beaucoup de vêtements, plutôt pro que mode. T. trouvera deux pantalons et moi un bonnet qui couvre vraiment les oreilles — il paraît que de grands froids approchent... En redescendant, on demande conseil pour notre arbre qui végète depuis le printemps (et qui n'a pas donné de fruits cette année) : il est fort possible, nous dit-on, que la terre soit devenue alcaline, attendre le printemps pour le rempoter plus au large et en terre neuve.
Juste à côté, en face de la librairie Tamura (vieil immeuble dont l'escalier penche à faire peur), Hakusuidou, chocolats, marrons glacés, magasin qui ne paie pas de mine de l'extérieur, en fait vieux style de fabricant de gâteaux à l'occidentale, marbre, espace vide, presque aseptisé, sans fioriture. On entre, T. connaît, et, comme les marrons entiers sont un peu chers, elle m'offre, sur ma recommandation, un sachet de brisures de marrons, presque entiers, en fait. J'y goûte dès la sortie et... ils sont excellents ! Un petit goût de rhum, pas trop sucrés, pas mous : c'est Noël !

J'ai repensé à ce que disait Éric Sadin hier. J'ai réécouté l'enregistrement pirate dont je l'ai informé après. Ça part dans tous les sens mais ça se tient, malgré le désagrément qu'il a dû ressentir à l'empêchement technique et le choix qu'il a fait de parler sans note. Allez, quand même un bonus collector de 7 minutes (il m'a autorisé), avec lecture d'un extrait de Tokyo, ce qu'il dit ne jamais faire...
Puisqu'il est question de penser et techniquer, j'en profite pour informer les tokyoïtes mobiles lundi qu'il y a une journée spéciale à la Maison franco-japonaise, avec un film, The Ister, que je ne sais pas si j'irai le voir parce qu'il est un peu longuet, et surtout un débat avec Bernard Stiegler et trois universitaires japonais, Osamu Nishitani, Watanabe Moriaki et Ishida Hidetaka.

Commentaires

1. Le samedi 17 décembre 2005 à 08:34, par FB :

Passage recopié chez Elisabeth F., à ajouter à ta thésaurisation de tout ce qui concerne les salons, voir :
elizabethflory.blogs.com/...
Amette est toutefois pertinent, passée l’ironie qui guide sa plume, lorsqu’il reconnaît la place donnée par les sites et blogs littéraires aux lecteurs : « Par pseudos interposés, on se siffle, on s'appelle, on s'interpelle, on se soulage, on fusille ou on porte aux nues. Il s'y invente une nouvelle critique littéraire spontanée, brute de décoffrage, mitrailleuse, dans laquelle la nuance a peu de place. » Il est juste de parler de « mutation » de la posture du lisant : « C'est le plus grand lieu de rencontres, davantage foire du livre que salon XVIIIe genre Mme du Deffand. Car c'est l'irruption de cet homme muet et caché, ce fantôme, cet inconnu dans la maison littérature, le lecteur qui bouleverse la donne. Ça permet de relancer une nouvelle dynamique, comme si un Mai 68 avait saisi le village littéraire mondial. Ça représente la plus ahurissante parlerie offerte à ceux auxquels le silence de la lecture traditionnelle ne suffit plus. »

et tu nous enregistres Stiegler au Mp3 ?
(plus ta photo avec le bonnet)

2. Le samedi 17 décembre 2005 à 09:19, par Arte :

Oui, Stiegler, suis preneur. Il y a dans ses analyses (peu littéraires), une perséverance à montrer comment se fabrique la mémoire collective. A insister sur ce que cette disposition à "concentrer" l'histoire obère, interdit, réduit et donc conduit à abaisser le NOUS au ON au profit d'un microcosme des JE (le village mondial ?).

3. Le samedi 17 décembre 2005 à 09:45, par FB :

Bernard Stiegler travaille au dictaphone, sans doute ça contribue à ses formes discursives et c'est sans doute aussi ce qui rend bien vivants ses 2 derniers bouquins d'entretiens "Constituer l'Europe". Si on a cet enregistrement mp3, on pourra le mettre en ligne conjointement avec Ars Industrialis (dont la webmaster accompagne BS ce voyage!).
www.arsindustrialis.org/
remue.net contribuera à diffuser l'info... ouf, y a plus de guitare électrique dans mes sous-sols, le gamin de 15 ans avait invité ses potes, c'était comme d'être sur le site de Bartlebooth ;-) celui qui n'accorde même pas sa guitare pour la mise en ligne :-(

4. Le samedi 17 décembre 2005 à 10:32, par Arte :

jaune (la ligne : cf. Prigent)

5. Le samedi 17 décembre 2005 à 12:14, par Bartlebooth :

l'ironie - restons dans le ton de celui qui me juvénilise, paradoxalement comme un écolier lance une boulette de papier mâché à un camarade (non de lutte, hein, nous n'avons pas les mêmes valeurs, je crois) - est que j'ai rêvé de FB pendant la diffusion sur france cul : je ne me souviens que d'une bouille qui me paraissait étrangement adolescente. J'ai réécouté l'émission en état de veille, et je comprends mieux mon impression.
S'il s'agit d'accorder sa guitare comme certains sont dans le compromis littéraire, alors bien sûr : fuck off !
"Il y a dans cette littérature une sorte d'effort exigeant, habile, tendu (mais à mon sens un peu désespéré) pour trouver un compromis entre l'excès de la phrase réaliste que j'appelle "catastrophique" et l'effort réaliste traditionnel ("balzacien") pour rendre compte d'un réel présentable, romanesquement viable. Cela donne, certes, de "beaux" livres, sans commune mesure avec le tout-venant qui déferle sur les rayons. Et c'est sans doute le mieux que puisse faire aujourd'hui un romancier au fait de ce qu'a opéré la "modernité", un romancier soucieux de faire de la littérature autrement que pour simplement augmenter la masse imprimée, un romancier dominé aussi par l'exigence du "lisible" et le désir de dire en clair quelque chose du dehors social.
Mais c'est aussi une belle illustration de ce qu'il en est aujourd'hui massivement du genre romanesque comme formation de compromis, comme forme du compromis littéraire avec la commande sociale d'époque. [...]"
(Christian Prigent, in "Ceux qui merdRent", 1991)

FB : lisez-vous ce qui s'écrit aujourd'hui de ce qu'on qualifie rapidement d' "illisible" comme vous entendez l' "inécoutable" d'une guitare désaccordée et le bruit que font votre "gamin" et ses "potes" ? quatorze ans après, votre faculté de compromis est-elle égale ou supérieure à vos capacités de caricature et de rancune ?

6. Le samedi 17 décembre 2005 à 12:39, par cel :

Tout celà n'a rien d'une attaque en règle, rebondissement sur rebondissement ça donne que plusieurs peuvent réagir au même moment sur des points qui titillaient. Quand je lis, FB, ce que vous avez choisi de citer, dans la façon "brute de décoffrage" puisque cet extrait n'est en rien entouré par la moindre indication de ce que vous, vous en pensez, donc quand je lis dans la citation : (mettons que je me dise, que, citant tel quel, vous acceptez tel quel ce qui s'y dit, donc, bref :) "la nuance a peu de place". Cet avis de critique qui ne va pas bien loin (comme éliflory a au moins le mérite de l'encadrer), qu'est-ce qu'il fait ici, repris par vous, à part vous placer en position d'auteur et nous, eux, les autres, en position de commentateurs un peu légers, un peu pas à la (h)auteur, une matière brute de lecteur qui agit et réagit en deça de toute réflexion appuyée ? C'est marrant cette manie de prêter attention au lecteur, aussi à celui qui réagit, tout en le maintenant dans une position de masse bouffonne et imprécise, voire d'assemblage de gueulards irréfléchis, ah on reconnait par là au moins que c'est vivant (dans le grouillant) mais finalement jamais tout à fait digne d'intérêt, disons que ça fait certainement cool d'affirmer qu'on la considère, cette masse.
Et puis allant dans le sens de Bartlebooth, comment peut-on d'un côté affirmer son total respect pour Guyotat (je pense à un commentaire chez Refonder) et d'un autre sacrifier aux (presques) qualifications d'inaudible ou d'illisible pour d'autres choses (certes non Gallimard) qui vous tombent sous les yeux. N'est on pas encore dans un type de logique de l'acceptable par l'accepté ?
Derniere petite chose, ça fait des mois que je me demande dans quel sens est ou était utilisé le terme "impertinent" dans votre decription du lien sur Bartlebooth sur remue.net ?

7. Le samedi 17 décembre 2005 à 14:59, par Berlol :

Eli écrit presque en tête de son billet, à propos de l'article d'Amette : "En guise de tour d’horizon, un photomaton pris du haut de l’iceberg…" Ça dit bien les choses, ce me semble.
Un peu tard pour recommander à M. Amette de lire un LIVRE qui l'a largement (et avantageusement, peut-être) précédé : Les salons littéraires sont dans l'internet, PUF, 2005 (coll. Écritures électroniques).
Pour Stiegler, il est prévu que j'enregistre. Merci de la proposition, François, ce serait peut-être souhaitable, si le débat ne tourne pas au banal... Mais je ne sais si on pourra diffuser, je demanderai aux responsables...
Je thésaurise, je thésaurise...
Vous noterez que l'article d'Amette est suivi d'une belle publicité pour le blog d'Assouline et pour le site de Werber. Je crois que je vais encore casser du sucre...
À propos de la photo, je précise puisqu'on me l'a demandé : oui, la position du "à" est choisie pour produire l'hésitation d'une double lecture.

8. Le samedi 17 décembre 2005 à 22:02, par alain :

Quelle belle citation de Prigent ! oui, compromis, et puis tourmente, et puis déchirement tout le temps, et puis impossibilité d'apparaître nulle part physiquement en tant que quoi (et donc se sentir bien ici même, car rien n'est réclamé).
Et puis impossibilité de lire ses propres textes à voix haute devant qui que ce soit. Pas de voix. Et faire de ses textes des choses pas lisibles. Quelque chose ne colle pas, ne va pas. Ça n'est jamais ça.
Raconter l'histoire de ces compromis, de ses compromis.
Dès qu'on connaît les gens, on sympathise dans la crasse d'une humanité. Rester à sa place, se défier tout le temps des gens. Il n'y a pas volonté de ça, ça vient tout seul. Ne pas sortir, ne pas en sortir. N'avancer à rien. Qu'est-ce que ça vient faire là ?
Bartlebooth, Cel, oh oui!
Je retourne à mes romans.

9. Le samedi 17 décembre 2005 à 22:19, par FB :

des titres, des titres, des titres ! j'aimerais qu'on référence cet "illisible", histoire de savoir de quoi on parle ? pour le "fuck off" je suis d'accord, mais disons que même chez Sex Pistols ou Gun Club on perdait pas de vue le rapport à l'auditeur
qu'est-ce qu'on met dans cet "illisible" qui doit être notre premier à lire ? les tautologies provocatrices de Duras, les incertitudes de Sarraute, oui pour moi en ce moment c'est au premier rang - et Faulkner nous enracine là
l'an dernier ce bizarre livre "Onuma Nemon"
chez Tarkos cette couche d'illlisibilité, parfois très mince ou fine, mais que j'interprète toujours comme un reste nécessaire de bruit, poussé en avant du texte, lui aussi au premier rang en ce moment
ce serait génial qu'on fasse cette liste ensemble
pour revenir à Cel, j'ai pas compris grand chose - sauf que ma mention de la musique en ligne de Bartlebooth n'était pas "ironique" mais complice (je mets aussi de la guitare en ligne, et je ne suis pas musicien), et ce n'était pas "inaudible", la preuve c'est que j'ai entendu et écouté, comme en ce moment j'écoute Serge Teyssot-Gay et je ne crois pas qu'on puisse écouter Sergio si on ne pratique pas soi-même la matière, quitte à l'aporie, et sans doute en écriture c'est la même chose : oui, égalité de lecteur, humilité commune de commentateur et c'est ce qu'il y avait de bien dans ce qu'on a suivi de Berlol sur Marguerite
ensemble donc parmi les gueulards irréfléchis et c'est même cela qui ferait du bien, bon dimanche

10. Le dimanche 18 décembre 2005 à 02:41, par Arte :

Mouaiiiiii !

11. Le dimanche 18 décembre 2005 à 03:46, par Arte :

"village mondial" ? C'est chiant, face à la revendication sans doute sincère du Littéraire pour une sensibilité particulière aux mots, de le voir charrier de citations en clichés, des formules débiles, le transformant en gentil colporteur d'un inconscient collectif préfabriqué. Sans vouloir faire dans la sensiblerie, LeS mondeS, ce sont des lambeaux de mains, souvent noires de peau ou de crasse, accrochées à des grillages barbelés, de l'autre coté de l'enceinte du joli village selon Al Gore, marchand d'autoroutes reconverti au numérique, inventant la formule dans un discours électoral !
Et si les gueulards réfléchis propagent des expressions toutes faites comme "un mai 68 dans le village littéraire mondial" (non mais sincèrement, vous l'avez lue, cette phrase ?) pour un petit machin qui n'a jamais déplacé un CRS, on n'est pas prêt d'avoir envie de les lire. (Et qu'on ne me cite pas Brice Petit, lui ne fait pas dans le pré-maché en arrière-cour).
D'autres, qui accèdent à la parole légitime (radio, etc.), ne pourraient-ils pas tordre le cou une fois pour toutes à cette énorme connerie de "village mondial" ?

12. Le dimanche 18 décembre 2005 à 04:00, par k :

et bien voila tout rentre dans l'ordre

13. Le dimanche 18 décembre 2005 à 04:46, par Berlol :

Pour ce qui est de la "parole légitime (radio, etc.)", je crois qu'on s'illusionne un peu. Je vais en parler...

14. Le dimanche 18 décembre 2005 à 05:40, par Arte :

eh eh, bonjour K.

15. Le dimanche 18 décembre 2005 à 06:13, par Bartlebooth :

- pour ce qui est de référencer et de circonscrire l' "illisible", ça a déjà été fait par Prigent, encore, voir "Une erreur de la nature" (je voulais d'ailleurs y revenir dans cette discussion que j'engageais autour de la conférence de Ouellet -quand il parle de "pathologie langagière"-, à cette idée de l'illisible comme erreur de la nature, ou de la culture). Je n'ai pas envie de participer à cette liste, bien que, parce que perecquien mais pas seulement pour cela, j'aime beaucoup les listes (c'est d'ailleurs par mon intérêt pour elles que j'ai découvert simultanément internet et pdj). Je mets en fin de commentaire le premier chapitre du livre de Prigent, qui fournit de nombreux noms, et vous remarquerez que nous sommes loin de Duras et Sarraute, loin, pour beaucoup d'entre eux, des célébrés, des admis.
- oui oui pour les Sex Pistols, on peut même les résumer à un sympathique boys band à l'image savemment polie par McLaren
- Onuma Nemon est le nom de l'auteur du livre "Quartiers de On", votre erreur ou l'imprécision de votre évocation est un signe de passage à la trappe ?
- ah Tarkos, j'ai failli vous en parler, vous ne vous y êtes jamais autant référé que depuis qu'il est dedans la tombe et donc célébré. Moi je vous dis bravo et vive la mort !
"Je suis de ces écrivains qu'on dit difficiles, voire illisibles.
Ce n'est pas être en mauvaise compagnie.
Compagnie disparate, d'ailleurs. On y trouve aussi bien Pétrarque (il préférait "être incompris plutôt que d'être approuvé") que Tristan Tzara (qui voulait faire "des oeuvres fortes, droites, à jamais incomprises"). Les uns ont cultivé un hermétisme savant (Scève, Mallarmé). D'autres ont chiffré narquoisement l'obscène (Rabelais, Rimbaud). D'autres encore ont fait de la surprise scandaleuse du "nouveau" une valeur en soi : punching-ball ducassien sur les Grandes-Têtes-Molles, plumes de plomb des futuristes, poétique au marteau des dadaïstes, imprécations à la Péret ou mirlitonades coprolaliques à la Cravan.
Je suis de ceux qui aiment ces auteurs que le monde culturel de leur temps (le nôtre, par exemple) considère comme gentiment délirants, drôlement macaroniques voire carrément incompréhensibles.
J'aime en somme ceux qui n'ont pas vraiment "réussi" - ou plutôt ceux dont la réussite se mesure d'une certaine manière à leur ratage anthume : ceux, bien sûr, qu'a ignorés la masse des lecteurs de leur temps ; mais aussi (ce sont souvent les mêmes) ceux qui n'ont pas réussi leur "oeuvre", si l'on entend par oeuvre cette sorte de totalité progressivement accomplie, homogénéisée et clôturée, dans laquelle l'histoire littéraire et l'hagiographie patrimoniale peuvent reconnaître la trace d'un destin comme toujours-déjà verni d'exemplarité.
J'aime par-dessus tout des oeuvres qui ont fait oeuvre de l'impossibilité de faire oeuvre : la trace suspendue laissée par Lautréamont et par Rimbaud, la graphomanie inachevable d'Aimable Jayet, de Jules Doudin ou de Jeanne Tripier, l'espace lacunaire où semble finir par s'évaporer la poésie de Hölderlin et ce chantier désordonné, perpétuellement replâtré et définitivement non clos que sont des entreprises comme celles de Jarry, Cingria ou de Khlebnikov.
Je suis même de ceux qui inclinent à penser que c'est en ces auteurs-là que la littérature vit sa vie puisque c'est par eux qu'en elle-même éternellement elle se change. Je crois que la littérature, au plus essentiel, si essence d'elle il y a, c'est le trobar clus d'Arnaut Daniel ou de Raimbaut d'Orange, la virtuosité pince-sans-rire des Grands Rhétoriqueurs, les mondes renversés de Saint-Amant ou de Théophile, les scansions démantibulées de Corbière, les inscapes condensés d'Hopkins, la langue inouïe de Wolfson, les spéculations étymologiques de Biély ou de Brisset, les mécaniques ironiquement désaffectées de Roussel, les créations verbales de Villon, de Lewis Carroll, de Clément Pansaers ou de Michaux (aujourd'hui celles d'Oskar Pastior, de Patrick Beurard ou de Pierre Le Pillouër), les pictogrammes grinçants de Maurice Roche, le journal labyrinthique d'Arno Schmidt, l'énergie abstraite qu'impose la matière phonique redistribuée et traitée vocalement par Kurt Schwitters, Gherasim Luca ou Bernard Heidsieck.
C'est une bibliothèque.
Il en est de pire.
Je suis de ceux qui l'aiment plus qu'aucune autre."
(Christian Prigent, in "Une erreur de la nature", 1996)
Voila, c'est un bon début pour votre inventaire. Je pense que ça permet de s'ouvrir un maximum : il n'y a pas que de l'institutionnel.
"gentiment délirants, drôlement macaroniques voire carrément incompréhensibles." : vous en proposeriez combien au prix Bartlebooth ?

16. Le dimanche 18 décembre 2005 à 06:43, par Berlol :

Tu sais que tu peux dire tout ça et même plus avec le sourire, Bartlebooth. Pourquoi ce ton un peu cassant de vertu outragée ? On est tous égaux, ici. Pour moi, l'illisible, c'est de l'illisible. Désolé, je préfère Sarraute. Et ce n'est pas parce qu'on vient après, qu'on est forcément meilleur.

17. Le dimanche 18 décembre 2005 à 06:44, par Bartlebooth :

Ok, j'y vais de mon smiley
:)
et kiss kiss

18. Le dimanche 18 décembre 2005 à 06:51, par Berlol :

Arigato !

19. Le dimanche 18 décembre 2005 à 06:51, par cel :

FB, je réagis ici à ce que j'ai lu chez vous qui nous y renvoyais.
Ce que je vous disais hier n'allait pas très loin sans pour autant vous "en vouloir", non. Je dis que ça me titille, je m'interroge, l'esprit de sagesse et de mesure qui ressort, l'écrivain François Bon (ici FB) qui est un personnage campé, parfait. Un talent de plume appuyé d'une conscience de son temps, et de frappantes références littéraires dont certaines semblent presque trop rock N'roll : FB qui commente me fait douter (ce n'est pas négatif) de François Bon qui écrit, car FB si mesuré, recadrant et s'il le faut par le rejet ou la qualification d'inintérêt d'autres plutôt bancals qui ne font que dériver du Littéraire, ou depuis (ou déraper sur ?).
Une manière de ne pas y toucher qui porte le quiproquo à bout de bras, car moi non plus souvent ici je ne comprends pas précisémment ce que vous dites, ni si vous voulez dire quelque chose (comme cet article que vous citez qui ne dit rien d'autre que : des choses existent. Cet article qui n'en pense rien) Cette position, de puissance inattaquable finalement, de dire sans vraiment dire, disons de signaler, de garder le soi à l'écart, de ne rien en penser (ou de ce qu'on pense ne rien en dire). Paradoxal, finalement, que je vois ça comme une position, puisque jonglant entre le demi-mot (est peut-être là l'humilité ?) et l'arbitrage. D'une certaine manière il me semble que vous ne vous mêlez pas, ici, et ça me surprend puisque votre écriture elle, semble vouloir s'enrichir du mélange.
Donc ce n'était que ça, je ne pense pas que ce soit tellement revenchard...

20. Le dimanche 18 décembre 2005 à 06:59, par k :

"vint la nuit et fut accomplie la conquête de l'esclave...Tandis que plus doux, déjà près de s'éteindre encore régnait dans le lointain le souvenir d'Elle"DC
pour lui j'étais ce texte, je le mettrais en entier un soir
rien à voir là, mais je suis toujours en décalé, et puis là pas le temps il me faut aller voir happy,
harry potter avec L et son pote D et plein de pop corn et des bonbons
vite vite ou est ma baguette magique..........
ah oui c'est à cause du mot esclave sur le site de B mais j'ai pas eu le temps de lire, à cause qu'il faudrait déjà que je sois partie,
ah oui le cinéma.................
je suis en retard, je suis en retard.................

21. Le dimanche 18 décembre 2005 à 07:08, par FB :

pour Bartlebooth :
si Sarraute est dans les admis, j'aimerais bien savoir dans les admis de qui
s'il faut exhiber un passeport avec à quelle date on a commencé à lire un auteur c'est vraiment du sarkozysme en littérature et ce comportement de flic à préjugé fait que je ne reviendrai plus discuter avec vous
en l'occurrence, ce que nous avons porté de Tarkos, et que je n'ai certainement pas eu besoin de mettre sur la place publique, c'est que depuis longtemps il la portait en lui, la mort rongeante, et que ce n'était pas pour autant la leçon que nous donnait son écriture
je me souviens avec lui de notre voisinage lors lecture intégrale de Proust à Beaubourg, le temps et la langue comme soudain cela devenait physiquement perceptible
et merci à CEL, leçon comprise, je n'interviendrai plus ici par commentaires : mais là encore, quelle idée ringarde et passéiste vous vous faites d'un statut de l'écrivain dont aucun de ceux de ma génération ni ne dispose, ni ne souhaite
pour l'évidence enfin de la sous-merde d'Amette (ce monsieur critiquait en 1971 "Disent les imbéciles..." de Sarraute sous prétexte qu'en tant que "roman" ce n'était pas très réussi, l'article est dans le Pléiade) si je ne commentais pas c'est pour l'évidence du peu de pensée que ça supposait, c'est bien pour ça aussi qu'E Flory l'avait épinglé, c'était juste pour son archivage

là-dessus au revoir et bonne route, je m'en retourne chez ceux qui merdRent où y a du grand R

22. Le dimanche 18 décembre 2005 à 07:17, par Bartlebooth :

ce qui me rassure - non, je doute -, ce que je souhaite, c'est qu'il y ait toujours de l'entendu dans le malentendu, un fond d'entendu qui dépasse le malentendu
maladroits de tous les bords, unissez-vous !

23. Le dimanche 18 décembre 2005 à 07:24, par Berlol :

Ouais, ben, ch'ais pas si c'est avec ça qu'i reviendra, mon FB. Bien vrai que le dissensus nous bouffe ! Sur ce, j'y vais...

24. Le dimanche 18 décembre 2005 à 08:40, par Arte :

Ouaiii, ben vous commencez à faire chier les érudits, les écrivains, les "pensants".
François, réagir comme ça c'est vraiment dire : rien à écouter de vos conneries. Comme lorsque vous disiez :
"enfin bon, ça devient vraiment encombré par ici, et pas toujours pour dire grand chose -- tu nous referais pas un blog à côté, Berlol, qu'on t'entende parler un peu plus de Ouellet ?"
Alors moi, après ça, et d'autre, j'ai compris la citation en question dans le même esprit ! Vous comprenez ? Comme une réponse à une critique d'un Lisant (sur votre intervention FCu qui était nulle, Berlol expliquant un peu pourquoi !). Si ce n'est pas le cas, il n'y a pas de mal à rectifier le tir ! Des deux cotés. Mais les effets de toge, ça va bien ! Et que Bartlebooth soit un peu vif, c'est quoi le problème ? Valéry, vous appréciez ? Valéry, je ne le cite pas, mais sur la dispute, il y a quand même de belles choses à lire !
Et une critique de Cel sur les commentaires, ça ne demande pas de vous taire, ça propose une question ; ça dit de jolies choses sur votre écriture, et moins jolies sur l'"ici" et ça interroge : et vous ne gardez que le pas joli ! Comprends pas... Vraiment !!! Ca ne vous intéresse pas, ce paradoxe qu'elle perçoit ? Il n'y a pas matière à prendre la question calmement, c'est à dire comme elle est posée, et à VOUS la poser en retour ?
Cel, je n'arrête pas de l'emmerder sur son travail, elle ne jette pas son écharpe par derrière son épaule en boudant, elle répond, elle explique, elle bagarre ! Et Bartlebooth ne s'avisera plus de parler du lyrisme de Char ... (ptit con), enfin si, mais expres, pour me faire .... ! (vous avez remarqué combien je deteste la grossiereté, hein).

Bref ! je retourne à mes imbécilités. Cf article ci-dessus ! Comprennent qui(e) pourra. Vous répondez, vous revenez sur votre boudage ( <--- perche), ou vous êtes un p'tit con !

25. Le dimanche 18 décembre 2005 à 08:48, par cel :

Je ne comprends pas, je comprends de moins en moins, on se comprends vraiment de travers. Je ne croyais pas faire la leçon, faut-t-il toujours préciser qu'en emettant quelque chose on ne prétend pas nécessairement avoir le dernier mot, ni connaître le fin mot ? Je ne parle nulle part d'un statut de l'écrivain, je parlais de ce que je perçois d'une position qu'il m'a semblé voir, qu'il m'a semblé que vous aviez quand vous commentez ici. Et quoi ? Il ne me semblait pas vous l'envoyer au visage, mais en gros le dire et vous demander si je me trompe, et sinon pourquoi. Il y avait malentendu, je voulais préciser, y revenir. Evidemment vous pouvez juger que c'est un avis nul et qui ne mérite pas qu'on y revienne, et pour moi ce serait sans souci ni rancune. Je me fais des idées, vous pouvez les considérer ou non, je ne les considère pas comme inaltérables.
Bien, en tout ça, en tout cas, mille excuses si nécessaire, c'est fort possible que je m'y prenne comme un manche, c'est dommage, mais je ne pensais pas ça vexant.

26. Le dimanche 18 décembre 2005 à 08:55, par Arte :

FB : Cel me dit que le fond y est mais que la forme est violente ! Alors, j'ai hésité à rompre définitivement avec elle ... puis j'ai pensé à m'excuser ! Pour la forme, hein, pas le fond ! Parce que quand même PUTAIN ! (de merde).

27. Le dimanche 18 décembre 2005 à 09:13, par FB :

bon, alors on s'excuse et on est copains, et vous dire simplement que dans ce monde de merde ça fait quand même du bien des endroits où on peut échanger sans qu'on vous tire aussitôt la moquette de trabiole (le mot "campé")
mais ça pose des questions de fond, je viens de m'en expliquer avec berlol et jcb, merci donc de bien vouloir accepter ma discrétion provisoire, vais aussi infléchir mon propre site
pourtant qu'est-ce que c'est utile quand on est à l'ordi depuis 7h du mat, de pouvoir échanger 30 secondes sans contrôle avec 3 personnes qu'on a peut-être à peine croisées mais voilà, avec mon voisin d'en face on peut pas parler pareil _ et qu'une des conditions pour garder son travail en éveil et plaie ou quête c'est justement de lire des blogs comme cel parl zap et autres
là-dessus le p'tit con s'en retourne à un PDF de 992 pages qui vient de débouler, Verdier ayant réussi à sortir de chez Pierre Bergounioux, lequel n'a ni e-mail ni blog, son journal tenu sur l'ensemble des années 90, ça va me faire la nuit - à demain (en lecteur)

28. Le dimanche 18 décembre 2005 à 09:30, par cel :

Arte tu ne manques pas de culot, à ce compte là tu ferais dire ce que tu veux (par questions façon sondages) aux naïves dans mon genre :d. Quant à moi calmos, je ne fuis pas mais la journée à commenter il en sort généralement un arrière goût pas très chouette, y'a ma vidéo qui attends, 3 jours à faire un ralenti passable (K., les étagères, ça marche ?). Le malentendu peut s'estomper semble-t-il et c'est tant mieux. Je me rends compte encore une fois qu'essayant d'être un peu claire sur le contenu je ne maîtrise pas ce qui peut passer par le ton dans ce que je cherche à dire. C'est pas nouveau, hein ? constatations de débutante, la difficulté de la discussion par l'écrit, les tentatives d'être précis qui donnent un ton trop docte, l'évasif qui incite la dérive d'interprétation (oui le campé c'est issu de ça) et les smileys qui n'amènent pas grand chose. La prudence et l'intérêt c'est peut-être de ne pas se figer trop sur la forme (en disant ça je sens que je m'amollit - allez, gros poutous à tous, donc)

29. Le dimanche 18 décembre 2005 à 09:36, par FB :

reçu et pris comme tel (un coup de Bourgueil en retour, chacun sa façon) !

30. Le dimanche 18 décembre 2005 à 10:14, par alain :

Mince, tout le monde s'excuse !

31. Le dimanche 18 décembre 2005 à 10:24, par Bartlebooth :

Ceci dit, puisqu'il y a dénouement, et pour ménager la catharsis de chacun, je vais faire mon mea culpa, ou plutôt expliquer certaines choses :
Tout d'abord, comme tu l'avais peut-être senti, Berlol, j'avais pris des distances - autant à cause d'un mépris affiché pour une certaine forme de débordement (ce que cite Arte) que pour (mais pour beaucoup c'est sans doute débordement aussi, qui gêne et ennuie l'espace commentaires qu'ils souhaitent comme lieu de mondanités à la consistance pas trop pesante) que de la vanité (au sens vieilli, me dit mon dico) des discussions de fond, puisque peu de répondant ou disqualification comme polémique de bas étage.
Je ne suis revenu commenter que parce qu'on m'évoquait, et d'une manière qui me semblait narquoise, ou tout du moins ambivalente ou perverse. Venant de FB, de quelqu'un qui connait les mots, qui travaille le langage et même qui enseigne ce travail, j'avais du mal à penser qu'il y avait peut-être maladresse. Et je ne suis toujours pas sûr que ça en soit vraiment, je me débarrasse pas facilement de cette impression : il venait me chercher des noises ou quoi ? ou plutôt : il venait dire gratuitement, et à la manière légère de celui qui n'en pense pas moins mais qui se ménage la possibilité de répliquer : oh mais non, comment avez-vous pu croire cela !? Ou alors il est submergé de tropismes !
Enfin bref, ça fait sans doute réfléchir oui,
et si j'ai pu penser à un côté méchamment revanchard, et enfantin (ah mp aurait su rebondir sur ce sujet, ces si mignons pervers polymorphes !), chez FB, cela me fait réfléchir aussi que Berlol interprète mon ton comme celui d'une "vertu outragée", et ce qu'il dit sur ce que je penserais de ce qui vient après Sarraute, l'interprétation de FB du côté flicaille de mes réflexions.
J'ai des convictions, et j'ai des intuitions. Elles peuvent être erronées, ou dites sans subtilité et sans l'enrobage sucré, ça n'implique pas nécessairement de ne pas en discuter. J'ai une méfiance envers FB, et c'est sûrement réciproque, je veux dire envers le personnage, la personne, dont je ne suis pas sûr qu'elle aurait mon entière sympathie, et envers l'écrivain. Pour faire un mauvais jeu de mots, c'est l'aire du soupçon ici. Ce qui n'empêche pas, autant le dire, que j'ai envers son travail, disons, de passeur, de la reconnaissance : ce qu'il a fait avec Rabelais, et surtout avec remue.
Berlol, FB, nous n'avons pas le même rapport avec la littérature, pas les mêmes intérêts premiers - si j'avais ici à définir ce que je perçois des vôtres et quels sont les miens, je ne saurais le faire sans caricaturer et sûrement être injuste. Ca n'empêche en rien la rencontre - je ne viens pas ici par hasard - qui, je pense, d'un côté comme de l'autre est enrichissante.
Je ne laisserai à l'avenir des traces de mes passages que par petites touches légères, légères...
;)

32. Le dimanche 18 décembre 2005 à 15:14, par Berlol :

Le ton, c'est bon.
Je me lève, et je vois que vous avez réglé rondement votre affaire dans ma nuit.
Je renverrais bien à des pages anciennes sur le ton et la connivence, mais je craindrais d'ennuyer. Pourtant je pense sincèrement que le ton est la clé de la connivence (ou de la non-connivence). Une idée nouvelle, un avis dérangeant doivent ménager l'interlocuteur pour avoir une chance de faire leur chemin en lui ; sinon, ils ne passent pas les portes de l'amour-propre de l'autre. Cependant, le juste réglage du ton pourrait bien venir d'une estimation perlocutoire, même inconsciente, le locuteur faisant des allers-retours de fractions de seconde à la place de l'interlocuteur pour voir si le message est acceptable. Ça serait dans de la souplesse, aussi. De là à dire qu'il faille faire du stretching discursif avant de se lancer dans les commentaires...

33. Le dimanche 18 décembre 2005 à 16:55, par Bartlebooth :

Et le ton blanc (le degré zéro du commentaire), c'est excellent ?
Ou est-ce beau comme un encenseur mis à jour qui cache ses ressentiments derrière des valeurs comme celles de l'amitié que nous mépriserions mais nous avons de celle-ci une conception si haute (celle de Bataille) que nous nous efforçons d'en chasser alentour...la complaisance (avec tout ce qu'elle remue de pas net) ?
Je demande ça avec toute l'attention perlocutoire dont je dispose et pour faire un parallèle entre ça www.sitaudis.com/Excitati... et l'empressement avec lequel FB m'a retiré des liens du tiers livre après le dissensus d'aujourd'hui.

34. Le dimanche 18 décembre 2005 à 17:29, par Berlol :

Tout à fait vrai que la complaisance est dans l'excès de connivence : trop accorder par avance, tout accepter de ce qui n'est pas encore donné. L'inverse de tout prendre de travers. Humaine condition coincée entre trop de défenses discursives (tour d'ivoire, intolérance, mépris hautain, etc.) et pas assez (cirage de pompes, fan club, foi aveugle en son grantauteur). Donc nécessité de pouvoir dire et critiquer positions et dérives. Mais ce que tu sors de derrière les fagots (Sitaudis) et qui a près de 2 ans est une vieille histoire ici décontextualisée, procédé douteux de ta part. On sait la concurrence et la mauvaise foi de bien des sites, ça grenouille pas mal, encore aujourd'hui, chacun veut tirer son épingle du jeu et si possible ramasser du succès, de la notoriété, des crédits publics ou du sponsoring, voire monter sa boîte, voire se faire introduire en bourse, etc. Pour tous ceux-là, le web est plus un champ de guerre qu'un salon littéraire. Gaffe à ça, aussi !



Dimanche 18 décembre 2005. Bonbon en heures de travail et en bande passante.

Pour ce qui est de la « parole légitime (radio, etc.) » à laquelle Arte faisait allusion dans un commentaire du billet d'hier, je crois qu'on s'illusionne un peu. Prenons François Bon dans Affinités électives. Je ne sais pas, je ne lui ai pas posé la question, disons que je le fais ici (mais il n'est pas obligé de répondre, il le sait). Le sachant impliqué dans le web jusqu'au cou depuis près de dix ans, son site, Remue.net, Le Tumulte, etc., pourtant il n'en parle quasiment pas dans l'émission, juste une ou deux allusions. Et ça ne doit pas être de l'auto-censure, pas le genre du gars (à un moment, il reprend Francesca qui voulait dériver sur un truc perso pour recadrer dans le travail d'écriture — j'ai senti un poil d'énervement, là...).
Donc, il pourrait bien y avoir, selon moi, un cadrage fait par la responsable de l'émission, la production ?, pour qu'on ne parle que de LIVRES, un peu d'ateliers parce que ça mène aussi à du LIVRE, mais pas de l'internet, non, soit parce que les auditeurs ne comprendraient pas, soient parce que ça ferait mélange de genres, etc. J'aimerais bien savoir.
Par exemple, une suggestion, au passage, pour des producteurs malins, sur France culture, s'il y en a, pourquoi n'y a-t-il pas d'émission régulière sur les sites et les blogs littéraires francophones (c'est-à-dire en français) ? C'est quand même quelque chose qui fait partie du paysage, maintenant, ça fait dix ans que ça existe ; une radio publique peut commencer à considérer que ça devrait faire partie de ses missions. Surtout quand on a soi-même un site énorme (petite coucou à Anne) qui coûte bonbon en heures de travail et en bande passante. Au hasard, Arnaud Laporte, au lieu de nous mettre des rediffusions à tire-larigot dans son Culture Plus qui porte quand même un nom qui serait bien pour ce dont je parle, non ?
Et l'argument qu'on ne pourrait pas faire ça parce que ça doit être VU et consulté, et qu'à la radio ça ne serait pas intéressant. Là, je suis mort de rire. Le LIVRE, c'est bien fait pour être VU et pourtant on peut le lire avec sa voix, on peut en parler avec l'auteur, des critiques, des lecteurs, des libraires, etc. C'est bien ce que fait la radio, je crois. Alors, le site web, le blog, c'est pareil, exactement pareil !

Mais je vais vous dire, moi, ce qui gêne. Et que même si quelqu'un dans la maison ronde a déjà proposé ça, c'est pas passé au conseil de je ne sais quoi de décision : c'est que ça touche au modèle — salut et merci à Éric Sadin, il comprendra — sur lequel toute une économie culturelle repose, et se repose (trop, peut-être).
Qui n'est pas le modèle du LIVRE, non, ça serait trop simple. Mais le modèle géographique de la sacro-sainte centralité franco-parisienne. Comme je le développais déjà dans mon livre en 2002 (ton affecté, moue de dédain, vous me voyez, mais non, je ne suis pas comme ça... en fait, ça m'emmerde de devoir me répéter), la base de la question de la légitimité de la parole publique, c'est le désir, le fantasme de domination d'un territoire et accessoirement de ses habitants (parenthèse : le caractère chinois du pays était, avant une simplification stupide, un carré symbolisant un territoire, contenant une bouche et une lance, 國, car c'est par la parole et l'arme que le territoire se défend — la simplification les a remplacés par le caractère du prince, 国... mais T. me dit qu'avec la disponibilité informatique des caractères anciens, leur usage reprend, notamment dans des noms propres, espoir !). Pour développer un site internet de France Culture, il a fallu faire admettre ou concéder à des dirigeants qui ne visualisaient que les auditeurs FRANÇAIS qu'il existait potentiellement des dizaines de milliers de personnes hors de France, hexagone et possessions, et même hors de Francophonie, qui pourraient être des honorables auditeurs quand même. Alors que pour nous, hein, Arte, tu m'accorderas cette communauté littéréticulaire-là, pour nous c'était une évidence absolue ; on ne comprend même pas qu'il puisse y avoir réticence.
Pourtant, c'est dans cet effort à comprendre cette réticence de dirigeants tout de même très intelligents que l'on pourra envisager d'avancer sur cette question de la connerie d'une fiction d'un village planétaire, littéraire ou pas, bien pratique à mettre en décor de carton-pâte pour masquer, ne pas voir la réalité : le réseau, la déterritorialisation, c'est-à-dire la déterrioration du concept de territoire continu et figurable en deux dimensions sur un plan (la carte géographique est tout de même un modèle qui a quelques centaines d'années derrière lui), au profit (?) d'un concept de réseau à cinq dimensions (l'adresse web, la réticularité, le temps, et accessoirement les deux dimensions de la géoposition).

Alors une nouvelle émission (Jeux d'épreuves) qui serait faussement nouvelle, resucée du Panorama défunt et du Masque et la Plume débilitant, c'est dans son principe du pur recul, de la recherche de spectacle, le contraire de ce qu'il faut faire aujourd'hui — sauf pour perpétuer le modèle de la cour, plaire dans un pré carré où le prince a remplacé l'arme et la parole. L'autre côté, ça sera peut-être un peu par là, Netizen, mais ce n'est pas sûr du tout... On verra, on mettra à l'épreuve.

Ma journée, dans tout ça.
Bien motivé pour aller en découdre avec une planche caoutchoutée autour d'une table verte, j'ai traversé le froid sibérien jusqu'à Shibuya et ai attendu, attendu... mais personne n'est venu. Hisae avait renoncé hier, par courriel, alors que Katsunori avait confirmé. Vers 11h15, alors qu'assis sur un fauteuil de la réception pongistique je lisais Sevestre quand son personnage de L'Affectation s'installe enfin dans un appartement, il me téléphone (Katsunori, pas Sevestre) avec une voix de déterré. On apprendra après qu'il a fait la fête, n'a pas su comment il était rentré chez lui...
Je repartais quand Manu m'a appelé pour déjeuner, finalement. Rendez-vous à Hachiko Square. Je fais quelques courses. Katsunori me rappelle, il vient d'arriver à Shibuya. Rendez-vous à Hachiko Square. Déjeuner à trois au Tsubame Grill, parlant froid, ping-pong, blog, etc. Puis passage à Tokyu Plaza, immeuble de boutiques, pour café et gâteau. J'y acquiers aussi les dévédés japonais du Parfum d'Yvonne (film de Patrice Leconte, 1994, d'après Villa triste de Patrick Modiano) et de Va Savoir (de Jacques Rivette, 2001).

« Dans la chambre, il mangeait toute la place et je me pris à regretter sa présence, à regretter d'avoir cédé. Enfin j'en avais un. Il en fallait un.» (Alain Sevestre, L'Affectation, p. 205)
J'y vais.

Commentaires

1. Le dimanche 18 décembre 2005 à 07:42, par Arte :

Ah ben ça y est, tu m'as trouvé une japonaise blonde de 1m80 :-)

2. Le dimanche 18 décembre 2005 à 07:44, par Berlol :

Ouais, mais j'ai pas son téléphone. Et suis même pas sûr qu'elle soit Japonaise...

3. Le dimanche 18 décembre 2005 à 08:08, par Arte :

mgmmnnngmnnn

4. Le dimanche 18 décembre 2005 à 08:23, par Eric :

Salut Patrick,
Pour te faire plaisir...
Sur France Culture mardi 20 décembre
22:31 > SURPRIS PAR LA NUIT
Kaléïdosblog
Production : Jim Palette
Une promenade dans l'univers des blogs vu par leurs auteurs, du journal intime à la poésie, de la réflexion citoyenne et politique aux futurs développements des technologies. Reflets et prospective autour d'un outil de communication en pleine expansion.
Avec : Christian (Tentative d'épuisement d'un lieu d'enseignement), Claude Delannoy (Journal de ce qui arrive), Véronique Delvolvé (adjoint au Maire du 7éme arrondissement), Roger Fajzylnberg (Le blog de Roger Fajzylnberg), Benjamin Randow (Journal d'un Vrai Parisien), Florence Trocmé (Poezibao), et Loïc Le Meur (directeur pour l'Europe de Six Apart), Cyril Fievet (rédacteur en chef de Pointblog.com, le magazine du blogging, auteur du nanoblog, dédié aux sciences et technologies, et de plusieurs ouvrages dont " Blog Story "), Daniel Kaplan (Fédération internet nouvelle génération).
Réalisation : Anna Szmuc, Anne Fleury, Gislaine David,
A écouter aussi (en rediffusion) les Entretiens "A voix nue" d'Hervé Guibert, en particulier ceux avec Chancel (émissions de mercredi et jeudi)
Merci pour tes réflexions stimulantes.
Amitiés,
Eric

5. Le dimanche 18 décembre 2005 à 10:27, par alain :

Bon ben, comme chacun s'est caressé dans le sens du poil, que personne ne claque la porte, je me demandais, tu l'as sans doute déjà dit, ou bien tout le monde le sait ici sauf moi, ça représente quoi la photo en haut du blog ?

6. Le dimanche 18 décembre 2005 à 12:39, par k :

"Duras que l'on a pas "bien" lue, mais croisée, et il fallait "l'âge" pour la lire vraiment"
c'était juste pour revenir la dessus, ceux qui avait 15/16 ans en 68qui l'on pas bien lu, au moins elle les a imprégnié, mais nous, moi, la génération des qui avait 1 ans en 68 lorsqu'on avait 15 ans , on avait des proff de 30 (qui avaient 15 ans en 68) qui nous disez vous étes vraiment trop con, vous ne savez même pas écrit dans un orthographe correct ou lire sans butter sur un mot, alors forcément on en a conclus que duras et ou les autres c'était même pas la peine, et avec tous ses appriorie à la "con", on censure le monde. Se monde qui ne se prend pas pour de la "merde" et pourtant qui chie tous les jours comme tout le monde c'est lui qui détient le pouvoir le savoir absolu (remarquez ils auraient tord de s'en priver aussi car tout le monde les suit)De quel droit, peut on dire que si on est nul en francais on ne peut "ressentir" une certaine littérature, ou qu'il faut en passer par bidulle ou intel pour comprendre machin, c'est du grand m'importe quoi, parce qu'il faut toujours trouver, essayer de trouver le pourquoi du comment. Prenons le cas d'un écrivain X qui était considéré pour "fou" , tout les autres qui avaient peur à leur petit cul, parce qu'eux n'ont pas put faire un truc pareil disaient au scandale cet homme est un fou,il écrit comme cela parce qu'il est fou, et puis des siècles passent, ses écris restent, pour une minorité, mais il reste car il touchent certains, et moi ce qui me rend triste c'est que même ses "certains" au lieu de dire c'est extraodinaire l'émotion que l'on a , il disent il m'a pas était réconnu à son époque parce qu'on le croyait fou, mais il ne l'était pas...............................
m'enfin je m'en fou de tout cela, l'essentiel ne récide pas là pour moi, et comme dit duras "je ne fou des généralités.......

7. Le dimanche 18 décembre 2005 à 15:29, par Berlol :

Pour Alain : ça vient du 16 juillet 2004, d'un dîner d'hugoliens dans un restaurant de Kyoto, quand j'ai planté une brochette de yakitori dans une feuille de physallis pour en faire un radeau de fortune de la poésie...
JCB, que je salue au passage, en a fait une très belle page le 17 septembre 2005.

8. Le dimanche 18 décembre 2005 à 16:29, par Berlol :

Merci Eric, je vais écouter attentivement cette émission demain. Pour autant, ce n'est pas une émission régulière... Pour Guibert, j'ai tout enregistré, of course.
Pour K : c'est parce que vous avez quelque chose à dire qui est en soi fort intéressant, et créatif, et agréable que personne ici ne vous reprend sur l'orthographe. Donc, carte blanche.

9. Le dimanche 18 décembre 2005 à 21:00, par Arnaud :

Bonjour.
Je pense moi aussi sauter "The Istros". Cela doit sans doute être intéressant, mais cela ne me dit trop rien de regarder un reportage de trois heures sur le Danube..
Petite précision. Dans 国 , en fait ce n'est pas le prince 王 mais le bijou 玉 (gyoku / tama). C'est un détail car en fait ce dernier caractère apparaît fréquement dans les noms de pays ou de cour en Asie orientale, signifiant à la fois le caractère noble et la relation au pouvoir. Et de plus les clefs 王 et 玉 sont quasi interchangeables. Par exemple, regarde les clefs des deux kanjis pour le royaume des Ryûkyû : 琉球. On écrit 王, mais comme clef l'on considère que c'est 玉 qui est contracté et perd son petit point. Donc que c'est interchangeable.
Et si l'on écrit "royaume des Ryûkyû", c'est encore mieux puisque 王 / 玉 apparaît pas moins de quatre fois dans le mot : 琉球王国 (Ryûkyû ôkoku).

10. Le dimanche 18 décembre 2005 à 22:03, par koike1970 :

Berlol-sama
>attendu, attendu... mais personne n'est venu.
Excuse-moi. Je regrette d'avoir trop bu.
Hansei...



Lundi 19 décembre 2005. Les sources du Danube.

Grrrrr... ! Je suis furieux. Contre eux. Contre moi. Comment ai-je pu être assez bête pour croire un instant que Bernard Stiegler serait là, à Tokyo, pour cette seule demi-journée à la Maison franco-japonaise ? Comment ai-je pu être assez négligent pour ne pas m'enquérir d'autres dates éventuelles, ici ou là ? Faut-il vraiment que j'aie la tête ramollie par la fin de l'année ? Ou l'horizon de pensée réduit à la modération des commentaires du JLR ?
Nom d'un petit bonhomme ! Je me souviens bien qu'à une époque je remuais web et mail pour avoir toutes les dates, et qu'ensuite je courriélais ça à une douzaine de personnes en sus de la chronique du GRAAL. Les trois ou quatre personnes à qui j'aurais pu demander cela étaient bien là aujourd'hui, notamment Corinne, Gabriel et surtout Patrick De Vos, celui par qui j'ai connu François Bon il y a six ou sept ans. Depuis des mois, il m'envoie des messages qui lui reviennent, bad adress, que ça dit.
Enfin voilà, dès le début, quand je suis arrivé dans l'auditorium de la MFJ pour voir le film The Ister, vers 14h45, j'ai trouvé le maître d'œuvre du colloque, Hidetaka Ishida, qui m'a dit qu'il y avait eu séminaire avant-hier et journée publique hier à Todai. Alors que je n'ai même pas pu jouer au ping-pong ! Déconfiture et morsures de poings...

Le film était très intéressant. Franchement, je n'ai pas vu passer les trois heures. Les interviews de Stiegler, Nancy et Lacoue-Labarthe, entrelacées à la remontée du Danube (Ister est son ancien nom) contemporain, passant par Vukovar de triste mémoire, détour par Mauthausen, fin sur la cabanne de Heidegger et les sources du Danube, l'officielle et l'officieuse, sans oublier le substrat poétique de Hölderlin que Heidegger lit à la toute fin.
C'était la première au Japon d'un film qui, si j'ai bien compris, a fait l'objet d'une soirée spéciale à Beaubourg en janvier dernier.
Après cela, connaissant ma petite nature fragile, postérieur et dos déjà bien moulus par des chaises tout de même pas au top de l'ergonomie, j'avais les pires craintes sur ma capacité à supporter stoïquement un débat de quatre-vingt-dix minutes...
Là aussi, bonne surprise car de la clarté avant toute chose. De gauche à droite : Hidetaka Ishida, Osamu Nishitani, Bernard Stiegler et Moriaki Watanabe. Avant comme après le débat et bien que je fusse seul au premier rang, je n'ai pas cherché à approcher les conférenciers. Il y avait trop de monde, plus de cinquante présents, surtout des étudiants japonais. J'ai appris aussi par Gabriel que la plupart des œuvres de Stiegler sont traduites ou en cours de traduction. Cela signifie sans doute pour les années à venir une vague de stieglerisme dans les mémoires de troisième cycle nippons. Et quelques autres voyages pour un philosophe dont la pensée le mérite largement.
Je ne voudrais pas m'avancer et je vais vérifier précautionneusement (en réécoutant mon enregistrement), mais je crois avoir enfin compris les grandes lignes, les contradictions et les limites de la philosophie heideggerienne. Pourquoi il est important, incontournable, malgré ce que l'on peut lui reprocher. Cette révélation est sans intérêt pour l'humanité, mais c'est un grand pas pour moi.
(Je recopierai plus tard quelques extraits parce qu'il est déjà tard.)

Commentaires

1. Le lundi 19 décembre 2005 à 08:10, par vinteix :

Au sujet des differentes presences et interventions de Stiegler au Japon, j'aurais pu te renseigner aussi depuis un petit moment... Malheureusement pour moi, suis retenu a Fukuoka...

2. Le lundi 19 décembre 2005 à 11:33, par Arte :

Tu t'es renseigné sur la blonde ?

3. Le lundi 19 décembre 2005 à 12:06, par k :

bah il a pas eu le temps, a été troublé aujourd'hui, mais il va penser à vous je pense...........

4. Le lundi 19 décembre 2005 à 13:46, par Arte :

... pour savoir si elle est japonaise !

5. Le lundi 19 décembre 2005 à 14:22, par Berlol :

T. me dit qu'elle doit être japonaise. En revanche, c'est une fausse blonde. Je t'envoie le billet d'avion à quelle adresse ? Merci, K, de le faire attendre pendant que je dors...
Pour Vinteix. Dommage en effet, nous aurions partagé les enregistrements de dimanche. Mais bon, tant pis.

6. Le lundi 19 décembre 2005 à 15:37, par k :

et pour moi un japonais, riche de préférence, souvent abscent me conviendrai, vous avez ça???
désolée de faire club de rencontre, mais........

7. Le lundi 19 décembre 2005 à 17:13, par Arnaud :

Oui, moi aussi je suis furieux contre moi-même de n'avoir pas su qu'il y avait un colloque de trois jours autour de Stiegler !! Quand Ishida a dit hier que c'était la 3eme journée, j'ai senti mon estomac se retourner ... ... En plus, à Komaba, c'était tout près...
Pour The Ister, en écoutant la discussion, j'ai regretté de n'y être pas allé. Je n'avais pas compris que Stiegler était dedans.

8. Le lundi 19 décembre 2005 à 17:17, par Arnaud :

Le problème vient vraiment de la page de la MFJ sur ce coup-ci. Alors qu'ils collaboraient avec Tôdai pour le colloque, ils n'ont mentionné que la 3e journée sur le site...

9. Le lundi 19 décembre 2005 à 18:22, par fg :

je signale à tout hasard cela sur Lol :
www.e-litterature.net/gen...
j'avoue ne pas l'avoir lu encore
donc ne peu en donner une idée, mais je me disais peut-être qu'il y avait matière
je ne sais que dire souvent ici, mais je lis

10. Le lundi 19 décembre 2005 à 18:54, par Berlol :

Arnaud, tu le croiras pas ! Quand j'ai dit à I.H. que je n'avais pas reçu d'information, il m'a répondu que cela avait été publié dans le Asashi ; je lui ai dit que je ne lisais pas ce journal ; il m'a répondu que tous les intellectuels japonais le lisent tous les jours...

11. Le lundi 19 décembre 2005 à 23:32, par vinteix :

Si je puis me permettre cette petite remarque en passant... Je ne connais pas personnellement I.H., mais j'en connais d'autres ("intellectuels japonais") dont un autre qui apparaît sur la photo ci-dessus... et je trouve qu'il y en a pas mal (de ces "intellectuels japonais", mais sûrement comme beaucoup de français aussi...) qui, quand ils ne sont pas '"mauvais" ou "nuls" (j'use de termes usuels et approximatifs pour le dire vite), sont franchement hautains ("tengu")... heureusement, pas tous, bien sûr...

12. Le mardi 20 décembre 2005 à 00:19, par Bikun :

Ben alors Berlol, on lit pas le Asahi? Si tous les intellectuels japonais le lisent et pas Berlol, est-ce que Berlol n'est pas un intellectuel?! Equation mathématique difficile à résoudre. Et les intellectuels français, eux, ils lisent quoi? Le Monde exclusivement?! Et les autres ils lisent sans doute Picsou magazine...
Le monde est mal fait quand même, tous dans des boîtes de catégorie appellées "intellectuels lisants Le Monde", "ménagères lisants Voici", "photographes lisants Chasseur d'Images", y aurait-il une ménagère intellectuel passionnée de photographie qui lirait Le Monde, Voici et Chasseurs d'image et dirait à tout le monde "Allez vous faire f*****"!
Non mais...

13. Le mardi 20 décembre 2005 à 00:41, par Berlol :

Bah..., c'est-à-dire que moi, je ne lis plus aucun journal... Un peu de radio, un peu de télé et beaucoup de pages web, et plus de sites indépendants et de blogs que de médias officiels... Alors la posture de l'intellectuel lisant Le Monde ou L'Asahi (Asahi ou Asashi ? je ne sais même pas !), c'est une chose qui m'est inconnue et vaguement hilarante, en fait.

14. Le mardi 20 décembre 2005 à 01:46, par Arnaud :

Berlol, en fait moi (comme toi sans doute), j'ai fait confiance au site de la MFJ... C'est que lorsqu'il y a "d'autres journées" qui se déroulent "ailleurs", c'est signalé d'habitude... Surtout si c'est à Tôdai, université avec laquelle ils ont tant de contacts.
Pour les œuvres de Stiegler, j'ai survolé le pamphlet réalisé par I.H. (très beau !). En fait, ce n'est pas une annonce de traduction à venir, mais un effort de présentation de l'œuvre au public et aux intellectuels japonais. Hier, il y avait du beau gratin de traducteurs (de Foucault, d'Agamben, etc.), mais avant qu'ils se mettent à Stiegler, ils ont encore du travail en cours. Aussi I.H. doit-il essayer de sensibiliser d'autres chercheurs francophones.
Ensuite, dans dix ans, on aura sans aucun doute un courant spécialisé au Japon, comme tu le notes.

15. Le mardi 20 décembre 2005 à 01:48, par Arnaud :

Au fait, as-tu enregistré aussi la partie en japonais ? Je peux revoir cela avec toi si tu veux. Ce que disais Nishitani était très intéressant.

16. Le mardi 20 décembre 2005 à 02:10, par Berlol :

Gabriel Mehrenberger a déjà traduit en japonais plusieurs Stiegler parus ou à paraître (il donne cours de philo à l'Institut sur Stiegler depuis plusieurs semestres, déjà). Et le groupe de Todai (je ne sais pas qui) serait en cours de traduction des volumes de La Technique et le temps... À vérifier.
Sinon, oui, j'ai tout enregistré, même le son du film...

17. Le mardi 20 décembre 2005 à 02:12, par Arte :

Bikun, la ménagère intellectuelle passionnée de photographie lit Paris-Match ...
(merci à T, qui confirme l'alerte de K. : fausse blonde japonaise, trop banal ...).

P.S. : dans la lettre d'Ars Industrialis du 30/11 : "16 et 17 décembre : "Politique des technologies de l'esprit" (Bernard Stiegler )- Université de Tokyo (nous contacter pour plus d'information) "

18. Le mardi 20 décembre 2005 à 02:23, par Arnaud :

Okay. Je n'étais pas au courant de tous ces détails. Donc, la traduction de Stiegler avance déjà très bien alors. Tant mieux.

Tu as même enregistré le son sur le film ? Ca doit faire très long tout ça. Dis-moi si tu veux qu'on traduise et transcrive le son sur Nishitani.

19. Le mardi 20 décembre 2005 à 02:39, par Berlol :

Je vais faire des découpages pendant les vacances... Je te tiens au courant. Pour Arte, voici une vraie Japonaise, c'est la journaliste scientifique de vendredi soir...

20. Le mardi 20 décembre 2005 à 03:35, par Bikun :

Arte, moi Paris-Match je ne le lis pas je le regarde...ceci étant dis, une photo parfois se lit...

21. Le mardi 20 décembre 2005 à 04:05, par Arte :

et tu as son N° de téléphone ???

22. Le mardi 20 décembre 2005 à 04:21, par k :

et les profs c'est télérama
"Tes parents ce sera peut-être
Des professeurs de lettres
Branchés sur France Inter
Et qui votent pour Les Verts
Chez tes parents dans ce cas-là
Y aura Télérama
Un album sur Colette
Et le chauffage à dix-sept"
VD

23. Le mardi 20 décembre 2005 à 04:23, par k :

OUAI pas mal,.......... mais une vraie japonaise qui c'est fait "débridée" les yeux non?

24. Le mardi 20 décembre 2005 à 04:26, par k :

et FG merci pour le plan lol moi aussi je vais lire ça se soir, bien que vous ne saviez trop quoi dire, je trouve ça pas mal



Mardi 20 décembre 2005. Convergemment.

Que France Culture fasse une interview de Robbe-Grillet (dans Tout arrive du 13 décembre) alors que j'étais en train de commander ses derniers livres chez Amazon, rien de bien étonnant. Après tout, c'est que la radio fait bien son boulot. Ce qui n'enlève rien à ce que j'en disais dimanche (à la fin de ce Tout arrive, Voinchet recevait le nouveau directeur de la chaîne pour présenter les principaux changements de la grille de janvier)... Dans le même ordre d'idées, c'est ce soir que l'on pourra écouter l'émission  Surpris par la nuit intitulée Kaléïdosblog.
Qu'après Stiegler et ce que je disais hier d'Heidegger, le film de Rivette, Va savoir, que je commence 24 heures plus tard montre notamment un personnage qui a fini une thèse de doctorat sur la jalousie de Heidegger (une jalousie ontologique des Allemands de ne pas être des Grecs, si j'ai bien compris), voilà qui est un peu plus perturbant. Mais je n'ai pas encore fini de voir le film — comme il fait plus de deux heures, je finirai demain — que j'en parle déjà avec cet empressement certes criticable mais issu de ma crainte qu'une bribe de mémoire m'échappe ou qu'une idée géniale me traverse sans se fixer, à l'instar de ces sels minéraux que l'on avale en grande quantité et que le corps laisse négligemment filer pour la plupart.
Je suis également sensible au fait que plusieurs trames narratives récemment venues à ma connaissance incluent toutes ce qui reste d'un amour après plusieurs années de rupture, à commencer par Lol V. Stein dans sa version K, Va savoir avec ce qu'on peut ressentir et tenter trois ans après, enfin Alain Sevestre dont L'Affectation est terriblement polysémique, le narrateur ne jouant pas que dans l'aire professionnelle...

« À partir de cette époque, les événements s'envolèrent comme si j'avais ouvert ma collection de timbres en plein vent sur le pont d'un  paquebot. [...] Ces réflexions, faites sur mon lit retrouvé, je n'y aurais accès qu'aux grandes vacances, quand le chien et le père seraient partis, dans l'attente justement de mon affectation, et que tout, de nouveau, depuis longtemps serait fini avec Lili. Mais je n'en étais pas encore là.
C'est sur ce lit également que, en août, ne m'expliquant plus pourquoi je ne m'étais pas rendu au tout premier rendez-vous proposé par Julie, j'en viendrais à déplacer ma rencontre avec Lili avant la réception du mot, me fermant dès lors toute envie de faire connaissance avec quiconque puisque Lili et moi, j'y aurais songé, je n'aurais songé qu'à ça, eussions été en passe de redémarrer une histoire. Mais je n'en étais pas là non plus.»
(Alain Sevestre, L'Affectation, p. 225-226)

Les convergences, ou leurs versions épiphénoménalement romantiques appelées coïncidences, se nourrissent aussi de notre accès à des connaissances, des informations qui, recoupées et se recoupant, nous édifient par leurs rapports quasi géométriques.
Ainsi pour finir la journée, je viens de recevoir un amical courriel de Philippe De Jonckheere qui me propose une page où des célébrités sont en photo une raquette de ping-pong à la main. Très amusant. Plus encore à la minute suivante lorsque, mon fil RSS s'étant actualisé, je découvre qu'il est question de la même page dans le dernier billet posté chez AEIOU !
En effet, je viens de finir de paramétrer, après plusieurs jours d'essais et de comparaisons avec d'autres systèmes, un compte chez Bloglines, ce qui me permet d'accéder très rapidement et à partir de n'importe quel ordinateur connecté à tous les blogs que je consulte régulièrement — la concentration réticulaire étant ici la clé de nouvelles convergences. J'ai créé ce compte en mode privé, ce qui fait que personne d'autre que moi ne peut accéder à cette liste, contrairement à d'autres personnes qui laissent la leur en accès libre (de vrais exhibitionnistes, ceux-là  ! — on comprendra plus tard ce qu'une telle liste révèle de son compilateur).
J'en rajoute à mon tour une couche avec cette photo, JCB ayant récemment évoqué Frank Zappa alors qu'un ami de T. vient de nous prêter un dévédé de Zappa que je vais me regarder pendant les fêtes de fin d'année...

Commentaires

1. Le mardi 20 décembre 2005 à 08:59, par k :

j'aime ça moi zappa, l'ai découvert en 90 un peu avant l'hommeA,j'étais alors avec un homme qui venait de divorcer d'avec sa femme, moi je venais de rompre avec mon "premier amour", nous étions triste tous les deux, il habitait levallois, je travaillais aà cette époque chez telcipro, souvent le soir, après le taf, on allait chez lui, on se buvait une petite biére on mangait des blinis et du tarama.........on écoutait zappa,
je ne rentrais pas boulevard voltaire, je restais dormir avec lui, nous avons essayé de faire l'amour ensemble plusieur fois, mais à chaque fois c'était raté, ni lui ni moi m'avions la tête à cela, on se consolait juste mutuellement, essayant de penser qu'on pourrait peut être s'interresser à quelqu'un d'autre mais on y arrivait pas, c'était pathétique,
et tous ces soirs là, y'avait zappa...........

2. Le mardi 20 décembre 2005 à 10:11, par Arte :

"Les convergences, ou leurs versions épiphénoménalement romantiques appelées coïncidences, se nourrissent aussi de notre accès à des connaissances, des informations qui, recoupées et se recoupant, nous édifient par leurs rapports quasi géométriques."
Tu veux dire quelque chose comme le concept d'acausalité de Jung ? De synchronicité quoi ?
Alors K. est le scarabé d'or de ce blog !!!

3. Le mardi 20 décembre 2005 à 11:04, par k :

je ne suis pas un scarabe (bouuuuuuuh a peur moi.....) non plutôt une grenouille, qui se transforme des fois en princesse.
c'est quoi votre truc la , moi je n'y comprends rien, ça a voir avec le jeu chinoi le "mjung" c'est ça, (je plaisante), m'enfin pouvez m'éclairer!!!!

4. Le mardi 20 décembre 2005 à 14:11, par Arte :

Berlol, tu peux éclairer ...

5. Le mardi 20 décembre 2005 à 14:39, par k :

chutttte...........ydort, on vous a po dit!!!!

6. Le mardi 20 décembre 2005 à 14:39, par Berlol :

Pas le temps. Douche, 2 cours en matinée, sujets d'examen à imprimer, etc. A ce soir...

7. Le mardi 20 décembre 2005 à 17:03, par k :

la synchronisité ?sais pas, mais la synchro ça me connais. C'est comme cela qu'on apprend le montage cinéma, c'est rigolot heim, zappa, et le type de zappa on travaillait ensemble chez telcipro et devinez ce que je faisais,
et ben je synchronisais les rushs 16 et 35 mm toutes la journée, des fois j'avais des trucs sympa, et puis il y avait l'éternel "navarro"
quel époque!! l'époque de l'homme a. aussi en mars
devant chez telcipro, à levallois, (si vous avez le temps passez par là)enfin pour être plus précis sur le côté droit lorsque l'on est dos à l'entrée, on travers la route, et juste à peu près en face de la boulangerie il y avait, il y 14 années, une cabine téléphonique, c'est de cette cabine que j'ai tel au 12 pour avoir le numéro de son d'job, de là que j'ai tel pour connaitre ses horaires en me faissant passée pour je sais plus qui auprès du secrétariat, de là que j'ai tel pour avoir les horaires de train, là que j'ai souvent rêvé au fait d'aller le rejoindre là bas, de l'attendre un matin avec des croissants et de le retrouver, là que je me suis dit que peut être il ne vallait mieux pas, qu'il avait sa vie, que je n'avais été qu'une aventure d'un soir (même si je ne savait que se n'était pas vraie).
Mais des fois au bout d'un moment on ne sais plus bien, comme dans le marin de gibraltar ou elle se demande si même un jour il a existé ce marin,cet amour,cet homme qu'elle recherche par delà des mers.
Ou si elle ne l'a pas tout simplement rêvé, inventé, moi ausi j'ai cru que cette nuit du 23 mars 91 n' avait était peut être que le fruit de mon imagination.
Vousl'avez lu, c'est pas terrible enfin pour moi au niveau de l'écriture ça m'a ennuyé un peu, mais j'ai aimé l'histoire, et cet homme qui décide de tout quitter, son job, sa femme et de partir avec elle rechercher cet amour, parce qu'il se rend compte qu'il s'est trompé sur la vie qu'il méne, faudra que je le relise pour voir, voyez tout se recoupe: ce mail s'en méle et se deméle,
bon! faut que je dorme quand même un peu moi bonne journée LOL

8. Le mardi 20 décembre 2005 à 22:23, par k :

Il y avait comme rushes le contes des 4 saisons(rohmer), j'ai voulu vous le dire l'autre jour et puis plus tard j'ai travaillé sur un truc de tavernier, premier montage ou j'étais stagiaire, chez audiotel , lorsque l'on sort d'audiotel, il y a une petite rue juste en face, vous la prenez et je crois que l'on aterrit sur le bld montprnasse, il faut traverser encore et il y a un résto japonais, on allais manger là le midi, bouuuu j'ai jamais réussi à aimer les sushis, je prenais des ptites brochette, ceci expliquant cela, peut être ma venu un soir sur ce blog!!!! qui sait................aller au taff

9. Le mercredi 21 décembre 2005 à 01:46, par Christian :

Bonsoir de Tokyo,
Les problèmes d'information sur les conférences disparaîtront quand les organisateurs prendront conscience de l'intérêt d'avoir un site internet performant offrant des flux RSS/XML. Il suffira de se mettre en veille.
On peut imaginer pour bientôt des panneaux d'affichage télé en ville abonnés à des flux RSS de tel ou tel théâtre, etc...

10. Le mercredi 21 décembre 2005 à 01:49, par Christian :

PS: La blonde de la photo n'est pas japonaise. Je la connais! Elle est franco-espagnole. Pour avoir son adresse de courriel, vous pouvez toujours courir.
...
Heu, Berlol me fait savoir qu'il est interdit de courir sur ce blog...
Et pourquoi, s'il te plait?

11. Le mercredi 21 décembre 2005 à 02:54, par Berlol (contrefait par Christian) :

Tu n'as pas vu le panneau? Défense de courir sous peine de... poursuites!
[La ligne ci-dessus a été écrite par Christian, signant à ma place, et qui mériterait une bonne branlée ! Pour moi, j'ai son adresse IP, qui le trahit. Pour les lecteurs, on peut savoir que ce n'est pas de moi parce que je mets toujours, comme il se doit, une espace avant les ponctuations doubles (deux-points, point-virgule, points d'interrogation et d'exclamation), espace d'ailleurs insécable quand c'est possible.
Qu'on se le dise !
Et pis d'abord, comment que tu la connais, cette fausse blonde franco-espagnole, hein ?]

12. Le mercredi 21 décembre 2005 à 03:26, par K :

c'est vrai que moi tous ses petits signes je ne les vois jamais, y'a qu'après forcement. Depuis que je suis revenu dans la région, il y quatre ans maintenant, je n'étais entourée que d'homme qui portait son prénom. Par exemple, disons que l'homme atlantique se nomme IGOR, et bien je ne rencontrais que des z'igor: l'igor l'othoptiste, igor le kiné, igor un ami de ma soeur, igor un ami au boulot, igor un ami d'enfance, à ma soeurette, j'avais dit tu va voir, un jour ,un homme va sonner à la porte et va me dire "bonjour k je suis l'homme de votre vie" et je lui répondrai "oui igor, je sais".
mais croyez vous que j'ai pensé à l'homme A, pas du tout, parce que pour moi il ne s'appellait pas Igor, je ne pensais jamais à lui en tant qu'igor, mais comme étant l'homme de nancy place de la bastille.
Il n'y a qu'après quand j'ai écris son prénom que je me suis dit, et bien voila pourquoi IGOR.
Un autre truc rigolot, a chaque fois que je retrouvais un job, je remplacais une "yvette" (nom au hazard). Pareil je rigolais,quand je suis revenu là et qu'il fallait trouver un job je disais: "je vais dire à l'anpe je suis une rempaceuse d'yvette".
Le premier d'job que je trouve ici, devinez qui je remplace: une yvette, c'est fort de kfé tout de même, mais c'était aussi logique et marrant.
Quand j'ai revu l'homme A en avril, il m'a dit que la mère de ses deux enfants et avec qui il avait passé 10 années se nommait : YVETTE, .
Cette femme, c'est elle qu'il attendait sous le gros M du métro place de la bastille, et qui n'était pas venu, non, ce soir là c'était moi. Il m'a dit avoir eu cette envie imcompréhenssible de suivre notre groupe, pour ne pas me perdre moi, comme moi pour lui.
Presque pil poil, un an après en 92, il a retrouvé cette femme,et il m'a dit : "c'est comme si je lui devais quelque chose, de la part de je ne sais qui"
Alors oui c'est étrange ces petites choses, est ce que c'est nous qui leur donnont un sens, ou elles sont là pour nous prévenir, nous rappeller sans cesse qui nous sommes liés........??????????

13. Le mercredi 21 décembre 2005 à 03:44, par k :

encore une petite chose, c'est fou la place que je prends, heim.....
Pourquoi, pourquoi, au bout de ses 14 années, du jour au lendemain, j'ai décidé de lui écrire sans refflechir, comme une force irresistible, c'était comme vitale, que je le fasse là, ce jour là. ET pourquoi, je pouvais encore attendre, et bien non justement, parce que je sais maintenant qu'à 5 mois près, je n'aurai peut être plus jamais (et c'est même une évidence pour moi) osé le recontacter.
Lorsqu'il est venu en aout, il s'est produit quelque chose d'important dans sa vie. Le matin il me dis je dois aller en ville, nous partons, il me dis il y a un libraire pas loin, je l'emmene.
Il rentre, moi je fume tranquillement dehors, il fait doux, c'est l'été, c'est le mois d'aout (mais bon des fois ici au mois d'aout fait pas beau non plus,) il sort me dis on va boire un kfé. ok.
on s'installe, il avait acheté un magazine, un truc que pas mal de personne achéte, il ouvre, ne veut pas que je regarde, cherche, trouve, me dit "attend je vais te montrer quelque chose".
Il reste muet, lit, puis il pose le magazine sur la table, ouvert, et sur la page, une photo de l'homme A en 13x18, sa photo à lui dans ce magazine. Je reste éberluée, je ne comprends pas, cet homme qui a passé la nuit cher moi, il est en photo, la sous mes yeux, et sous les yeux de tous ces autres.
Ce magazine beaucoup de gens l'on chez eux, moi non, j'achéte pas ça,mais des gens chez qui je vais l'on et je feuillette, je le regarde souvent, j'y jette un oeil toujours, alors je me suis dis que si je ne l'avais pas recontacté en avril, et que je découvre un jour sa photo à lui là, que je le revoie ainsi au bout de 14 ans, jamais, jamais je n'aurai osé reprendre contact, je me serai dit il va penser que c'est parceque je le vois la en 13x18, beau comme un dieu.
Alors voila à quelque mois près..............

14. Le mercredi 21 décembre 2005 à 04:10, par Arte :

si j'avais la culture de Berlol, je ferais un Blog littérélenticulai.., litterapatibulai...lettréranticulai.. , non plus. enfin, un blog... rien que pour K. vienne y écrire des commentaires !

15. Le mercredi 21 décembre 2005 à 04:14, par P Verlaine :

"bindjû mênchû bëullôl"

16. Le mercredi 21 décembre 2005 à 06:39, par Berlol :

Dites donc, P Verlaine, il a un sacré accent ! Et pis une adresse IP de quelqu'un que je connais...
Mais voilà, ici, c'est bien comme ça. On accueille, on rigole, tantôt sérieux, tantôt pas. À l'échelle humaine, variable.
K semble enfin convaincue qu'elle n'est pas arrivée ici par hasard... Justement, K, il y a quelques jours, je m'interrogeais sur ce que pouvaient être vos activités professionnelles. Nous voilà un peu éclairés.
Pour Jung, la synchronicité, je crois que je n'en suis pas loin, en effet. Mais je n'y pensais pas spécialement. J'ai dû en lire (un peu) quand j'étais à la fac et il m'en sera resté quelque chose... Sans tomber pour autant dans l'astrologie et l'alchimie.

17. Le mercredi 21 décembre 2005 à 07:05, par Philippe De Jonckheere :

Alors-là Patrick, je me confonds en excuses, je ne sais plus comment dire. Je me racle un peu la gorge. Je te dois un aveu: et si, comment dire?, j'avais moi même découvert le site des célèbres pongistes, disons, dans aeiou le blog de fluctuat? Je suis certain que cela démolirait, comme cela, d'un coup d'un seul, des théories émerveillées certes, mais bâties sur un sol très meuble. C'est pourtant comme cela que ça s'est passé, j'en ai eu vent dans fluctuat et j''ai tout de suite pensé à toi. Et ensuite je ne me suis pas connecté pendant quelques heures et je nai pas eu le temps encore pour répondre à ton mail pour te dire que non,non nous découvrions bien les pongistes célèbres à la même source.
Bref.
Amicalement.
Phil

18. Le mercredi 21 décembre 2005 à 07:55, par Berlol :

En fait, je m'en doutais, Phil, ne t'excuses pas ! C'est aussi de la convergence, aux bonnes sources. Amicalement.



Mercredi 21 décembre 2005. Seul entre deux baffles.

Dire qu'il y a deux ans, je partais avec T. en Australie ! Je m'en souviens plus nettement que de bien d'autres choses arrivées depuis. Il y a comme ça des empreintes...
Comme celle de l'an dernier aussi puisque c'était le jour de publication des choix pour Cerisy. Je crains que du 21 décembre de cette année il n'y ait que du réticulaire à retenir. J'ai fait mes deux cours en mode normal, ai passé une bonne partie de l'après-midi à ranger des documents en peaufinant des sujets d'examen maintenant au bord de la perfection, puis suis allé au sport où j'ai pédalé 15 kilomètres en avançant mon Sevestre d'exactement 20 pages, soit 1,33 page au kilomètre (c'était combien avec le shinkansen, l'autre jour ?).

Détail matinal. En allant au petit coin ce matin, je lis 4 °C. Oui, il y a un thermomètre dans mes toilettes, un thermomètre à mercure avec un niveau rouge bien en face du 4. Et quand j'en sors, parce que c'est une toute petite pièce, il est à 6 °C. Ça n'incite pas à y rester longtemps...
Saviez qu'avant-hier, Nagoya avait battu son record de chute de neige depuis 1947 ? Moi non, j'ai appris ça aujourd'hui. Paraît que ça reprend demain. Je vais sortir ma combinaison de ski...
Pendant ce temps, le scandale des bâtiments pas aux normes anti-sismiques s'étend dans tout le Japon (même France Info en parle, c'est dire ! Et d'autres médias s'y mettent...). Je l'avais évoqué le 27 novembre avec la certitude que ça ne resterait pas limité à une seule affaire. Car il y a forcément derrière des administrations impliquées, qui ont délivré des permis, signé des certificats, voire falsifié des documents. Et si une boîte l'a fait, forcément d'autres aussi, sinon comment être compétitif ! Il faut dire aussi que la loi sur les normes anti-sismiques tablait sur l'honnêteté des professionnels en ne punissant les fraudes que d'amendes d'un maximum de 300.000 yens, une bagatelle dans l'immobilier... Comme le gouvernement vient de débloquer 8 milliards de yens pour aider les pauvres petits propriétaires simultanément endettés de crédit et à la rue, je pense que ça va changer.

Comme ça, pour rien, voilà-t-il pas que je me demandais si je ne trouverais pas une certaine réédition de Tuxedomoon en cédé, sans plus savoir le titre, juste l'image de la pochette du disque dans un coin de mémoire. En googlant en consultant, je suis retombé sur une page du TiersLivre où j'avais laissé un commentaire en juin dernier, où JCB avait commenté après moi, me laissant un amer et violent goût de jalousie dans la bouche et les oreilles : il les avait connus à leur tout début à San Francisco !
Puis, ça je ne l'avais pas vu avant aujourd'hui, quelqu'un d'autre avait laissé un commentaire en juillet, une certaine Isabelle, Isabelle Corbisier (auteur de la photo), qui ne parlait de rien moins que d'un nouvel album de Tuxedomoon ! J'ai illico filé à l'adresse indiquée et j'ai pu écouter de conséquents extraits qui m'ont tout à fait enthousiasmé. Et je ne dis pas cela par nostalgie. Écoutez les extraits du Diario di un egoista ou de Chinese mike, c'est évident. Et tout mon stress est parti d'un coup avec Misty Blue. D'ailleurs je l'ai mis en boucle un bon quart d'heure de lévitation, c'est là qu'on voit la puissance de deux minutes de musique... Allez zou !, je commande pour Noël.
J'en ai profité pour redécouvrir (découvrir l'état actuel d') un label, Crammed, qui faisait mes délices dans les années 80 et même dans les années 90, quand je parcourais à la recherche de boutiques d'imports ou d'occasions Paris puis Tokyo mais aussi entre temps et brièvement Fribourg où j'avais réussi à trouver le maxi 45 tours Memorabilia de Soft Cell imports et occasions que j'écouterais finalement seul la plupart du temps car personne autour de moi n'avait ces goûts musicaux-là et qu'aller dans les concerts me déplaisait déjà profondément autant à cause de la fumée l'alcool la violence que parce que je n'avais pas l'impression d'y entendre mieux la musique que seul entre deux baffles et des larmes au bord des yeux imports et occasions qui sont tous là dans la pièce à côté centaines de bombes toujours prêtes à exploser...

J'ai retrouvé le disque auquel je pensais, il s'agit de Suite en Sous-sol (1982), en fait je l'ai ici aussi, je viens de remettre la main dessus. Tout ça pour ça.

Commentaires

1. Le mercredi 21 décembre 2005 à 16:57, par Bartlebooth :

au mot ou au son Tuxedemoon, je repense systématiquement avec regret à ce concert, qu'illustre la photo, que je n'ai pas vu. Comme ce concert, je m'en mords les doigts, même période je crois et Pompidou aussi, d'Etant Donnés/Alan Vega/Christophe.
Crammed, ça me fait penser aussi à Celluloïd, plein de bons groupes aussi, dont les français oubliés Mathématiques Modernes qui chantaient entre autres "pariiiiiis...tokyooooo...."
depuis quelques jours, côté vieux trucs zarbs, je réécoute Current 93, Nurse With Wound, Cabaret Voltaire, Virgin Prunes, Skinny Puppy
Bonnes fêtes à tous

2. Le mercredi 21 décembre 2005 à 17:50, par Berlol :

Bartle, je me précipite sur ton Top Album 2005 (6)... À suivre...

3. Le mercredi 21 décembre 2005 à 20:02, par alain :

Moi, je suis retombé sur une soupe récente, une variété, musique à quoi on ne mord pas sur l'instant mais qui, avec les jours, certains souvenirs, nous fait reprendre le train d'un vague passé (il est tôt, je peux bien essayer de faire des phrases (de toute façon, j'adore la variété)), c'était Pure shore, chanté par un groupe de filles, All Saints. Ça mangeait pas de pain.
Quant aux toilettes (putain, aujourd'hui, je colle au billet du jour), je termine les Fioretti. Je retiens ces mots "ivre d'esprit" qui décrivent l'état d'un franciscain cavalant partout en bondissant de joie.
Il ne neige pas, même.



Jeudi 22 décembre 2005. Dix centimètres partout.

Il neige...

Le soir.
Il a neigé comme ça par rafales et éclaircies à partir de 11 heures puis continûment en fin d'après-midi et jusqu'à maintenant. Les étudiants étaient beaucoup moins nombreux que d'habitude dans le campus. Des collègues des montagnes ont eu du mal à venir ; ils en auront encore plus à rentrer ce soir.
Au cours de lecture & prononciation, on a fait des charades. Ça leur a plu. Ça plaît toujours, les charades, une fois compris le principe, qui n'est pas toujours facile à faire comprendre.
Mon premier est une lettre grecque qui vaut 3,14159 ; mon second est la première lettre de l'alphabet ; mon troisième est comment les Anglais disent non, et Chopin excellait à mon tout.

Il y a maintenant dix centimètres partout. Plus un bruit.
La lumière et le silence sont les deux choses les plus étonnantes, avec la neige nocturne.

Que fait la neige
de tous ces bruits
qu'elle emprisonne ?

Tout à l'heure, avant une séance de photos, avec des temps d'exposition de 4 et 8 secondes, j'en ai pris deux fois sur la bordure du balcon, ai tassé un peu pour faire boule, deux fois de suite. Boules que j'ai lancées juste devant sur le toit des garages à vélo, sans objectif précis. Sans écho. Puis je me suis frotté les mains. Mais pas trace d'humidité.

Jeune neige
parfaits cristaux
qui ne lachent pas leur eau

J'ai un problème. Je suis complètement captivé par les extraits de Tuxedomoon découverts hier. J'ai essayé d'écouter d'autres choses, la radio, les lamentos de Kouki chez Jamendo pendant vingt minutes. Et puis aussi Populous, chez Morrmusic, grâce à Bartlebooth (accès par le menu Releases), qui m'a retenu nettement plus longtemps — quelque chose qui devrait aussi intéresser Manu, je pense. Mais je suis vite revenu à Misty Blue.
Docteur, que faire ?

« Ceux qui étaient invités n'étaient pas là. C'était une fête. Tous les éléments, musique, alcool, nuit, monde, répondaient à l'appel mais, hors le hall à filets, sous l'échafaudage de la mezzanine, dans les petites pièces, plus personne ne dansait et on passait son temps à se présenter. Plusieurs tours dans le lieu confirmèrent mes soupçons : étaient présents les conjoints, les potes, les collègues de ceux qui étaient attendus, des relations, des frères et sœurs, des gens croisés, des amants, des connaissances, des délégués, le veuf, l'héritier, un ayant droit, un garde-malade ou un adjoint. Peu sinon personne (moi) ne s'étaient déplacés en chair et en os. La plupart ne s'étaient jamais vus, ou de loin, ou par ouï-dire, quêtaient matière à sympathie, discutaient des absents, de ceux qu'ils remplaçaient, de la qualité, de l'étroitesse de leurs liens, reconstituaient les ramifications du baobab d'amis qu'ils formaient à eux tous et dont ils représentaient les greffes prometteuses, s'échangeaient déjà des bouts de papier noircis de leurs numéros bureau et maison, des cartes de visite dans le meilleur des cas.» (Alain Sevestre, L'Affectation, p. 246-247)

On voit que c'est Noël. A. S. se paie le luxe d'une sortie de diégèse, et pas du tout incontrôlée puisqu'à la page 239, il écrit que « Zwiertchlewski me l'avait tout bonnement dit page 156 », et qu'à la page indiquée, on apprend en effet ce que Zwiertchlewski lui avait dit...

Commentaires

1. Le mercredi 21 décembre 2005 à 18:27, par Manu :

Tu viens juste de poster là, non ?
Serais-je le premier à voir la photo ?

2. Le mercredi 21 décembre 2005 à 18:55, par Berlol :

Bien possible. C'était à 11h13. Et tu es tagué à 18h27, soit 11h27 heure de Tokyo... Il neige pas, là-bas ?

3. Le mercredi 21 décembre 2005 à 21:40, par k :

bonjour,
neige pas ici..........

4. Le mercredi 21 décembre 2005 à 22:28, par Bikun :

Toujours pas de neige non plus à Douchambé...J'attend avec impatience sauf que je me doute bien qu'ici, elle va rapidement se transformer en boue dans les rues...et ca sera pas joli. Mais le pire sera au printemps, à la fonte des neiges...on va passer de mauvais moments avec de l'eau couleur café. "Couleurrrrrr, caféééééé, que j'aime ta couleurrrr café!".
A Paris: "garçon, un express". A douchambé: "Deviouchka, adna kafe"!

5. Le jeudi 22 décembre 2005 à 03:10, par k :

MD : « évidemment je peux montrer lol V.STEIN au cinéma, mais je ne peux la montrer que cachée, quand elle est comme un chien mort sur la plage, recouverte de sable, vous voyez………détruite déjà filmée, pas sortie du livre………..mais déjà abimée par les commentaires, les lectures………..quand elle remonte vers le bal de stala, vers sa naissance, elle est déjà esquintée comme une putain ; je la vois plein de fards, de bijoux, croulants comma ça, sous les fards et les bijoux »
« on célébre sa folie. Elle est vieille, elle sort de casino sur une chaise à porteur, elle est devenue chinoise. La chaise est portée par des hommes, sur les épaules, comme un cercueil. Lol V Stein est très fardée, peinturlurée….elle a les cheveux teints, elle est fardée comme ne putain, elles est détruite, comme on dirait, née. »
« la elle va mourir. Elle a fini de me hanter, elle me laisse tranquille, je la tue, je la tue pour qu ‘elle cesse de se mettre sur mon chemin, couchée, dans mes maisons, mes livres »
transcription d’un script inédit, dépourvu de titre général
remarque 1
il est inutile de tourner le roman intitulé le ravissement de lol v stein. Aucun film n’en rendra compte (autant que l’écriture ne l’a fait)
ce que l’on tourne c’est une interprétation filmique d’un épisode du livre : celui du bal : ce qui a tout déclenché. Ce bal, à la lettre, appelle l’interprétation. Il est, dans le livre, décrit en 10 pages et de façon littérale.
C’est à partir de cet épisode qu’il semble possible de rendre compte du livre tout entier : ce qui s’est passé ce soir-là mais à l’intérieur de Lola valérie stein.

6. Le jeudi 22 décembre 2005 à 04:30, par k :

Mr berlol, mais activité prof sont bien compromise,
j'ai fait plein de job jusqu'ici: vendeuse pendant mes étude, j'ai bossé dans une maison familiale, puis oui dans le montage, et puis le monage film est passé au virtuel, j'avis déjà mis longtemps à pouvoir rentrer dans le milieu comme on dit, les monteurs avec qui je bossais travaillé sur les vieilles tables que l'on réparais avec trois fois rien, des sekoche et des crayons et des gants blanc, je me suis retrouvé ube période sans film et à cette époque lorsque l'on travaillé plus de 517 h on avait une carence de 6 mois pour toucher le chomage, alors en attendant j'ai bossé dans la psot prod, une petite boite de montage et tournage vidéo, et puis j'ai étais secrétaire commerçiale (quel horreur bouuuuu) puis je me suis arrété un an pour "fabriquer" léa en toute sécurité après 3 ans d'attente faut faire attention, puis une fois sa venue...........merde faut que j(aille travailler il est 13h30!!!!!!

7. Le jeudi 22 décembre 2005 à 09:41, par vinteix :

AH TUXEDOMOON !!!! Pour moi aussi, une partie de ma jeunesse... En plus, dans cette ambiance de neige !

8. Le jeudi 22 décembre 2005 à 11:27, par k :

avant la suite un petit extrait du ravissement;
« L’approche de Lol n’existe pas. On ne peut pas se rapprocher ou s’éloigner d’elle. Il faut attendre qu’elle vienne vous chercher qu’elle veuille. Elle le veut, je le comprends clairement, être rencontrée par moi et vue par moi dans un certain espace qu’elle aménage en ce moment. Lequel ? Ets-il peuplé des fantômes de T.Beach, de la seule survivante, piège de faux-semblants, de vingt femmes au noms de Lol ? est-il autrement ? Tout à l’heure aura lieu ma présentation à Lol, par Lol. Comment m’amènera-t-elle près d’elle ? »
« quand elle parle, quand elle bouge, regarde ou se distrait, j’ai le sentiment d’avoir sous les yeux une façon personnelle et capitale de mentir, un champ immense mais aux limites d’acier, du mensonge. Pour nous, cette femme ment sur t. beach, sur s.thala, sur cette soirée, pour moi, pour nous, elle mentira tout à l’heure sur notre rencontre, je le prévois, elle ment sur elle aussi, pour nous, elle ment parce que le divorce dans lequel nous sommes elle et nous, c’est elle seule qui l’a prononcé- mais en silence- dans un rêve si fort qu’il lui a échappé et qu »elle ignore l’avoir eu.
Je désire comme un assoiffé boire le lait brumeux et insipide de la parole qui sort de lol v. stein, faire parti de la chose mentie par elle. Qu’elle m’emporte, qu’il en aille enfin différemment de l’aventure désormais, qu’elle me broie avec le reste, je serai servile, que l’espoir soit d’être broyé avec le reste, d’être servile. »
« a travers la transparence de son être incendié, de sa nature détruite, elle m’accueille d’un sourire. Son choix est exempt de toute préférence. Je sui l’homme de s.thala qu’elle a décidé de suivre. Nous voici chevillés ensemble. Notre dépeuplement grandit. Nous nous répétons nos noms. Je me rapproche de ce corps. Je veux le toucher. De mes mains d’abord et ensuite de mes lèvres. Je suis devenu maladroit. Au moment où mes mains se posent sur Lol le souvenir d’un mort inconnu me revient : il va servir l’éternel richarson, l’homme de t.beach, on se mélangera à lui, pêle-mêle tout ça ne va faire qu’un on ne va plus reconnaître qui de qui, ni avant ni après, ni pendant, on va se perdre de vue, de nom, on va mourir ainsi d’avoir oublié morceau par morceau, temps par temps, nom par nom, la mort. »

9. Le jeudi 22 décembre 2005 à 12:10, par k :

alor je continue, après j'ai bossé dans un college et puis j'ai divorcée, je serai bien retourné sur paris, reprendre le montage, mais avec L, je ne me voyais pas la voir 1 heure le matin et rentrée qu'elle soit couchée, passé à côté d'elle toute petite comme cela, je sais que plus tard c'est quelque chose que je ne pourrais pas vivre, comme dit M j'ai la nostagie du futur surement.
Alors je suis revenue dans ma ville natale, je savais que je trouverai un job, pas bien payé, mais ou j'aurais du temps pour L.
et voila ça fait trois ans que je bosse dans le transport,citerne contenaire, levage il a fallu que je découvre, à oui et entre temps j'ai travaillé au chu, au standard des patients, un truc pas facile non plus.
La ou je suis le patron va avoir 98 ans en janvier il a commencait avec 1 camion qu'il a racheté au américain après guerre, il en a maintenant 800, une10 d'agences en france et un parc immobilier pour loger les chauffeurs à côté du taf.
Depuis que je suis là il etait la de 9h à 19h le soir, tous les jours, aucun jours de vacances. Cet été il s'est fait opéré de la postate, trois jours après il était la.
Mais depuis 3 semaines, il ne vient plus, il va mal.
Hier ils sont tous venu, les enfants, les ptits enfants faire le tour du propio, des abeilles découvrant le pot à miel...........
Ils espérent surement qu'il ne passera pas l'année, beau cadeau de noël papy, et lui pour le peu de temps qu'il lui reste il va être avec tous ses fantomes, tous ses gens qu'il a arnaqué, truandé, viré pour un oui pour un non, et voir que s'il sont tous la s'est juste pour l'héritage, voila à quoi se résume 68 années passé dans son job, sa vie,.....ses enfants ne peuvent pas se voir, c'est à celui qui en aura le plus, une horreur.
ça me fait vomir, oui, je ne supporte pas le monde,.............
voila pourquoi je veux être là pour L, car même s'il elle aura toujours quelque chose à me reprocher, le manque d'amour je ne pense pas, elle trouvera peut être que j'étais trop présente, mais personne n'est parfait.........

10. Le jeudi 22 décembre 2005 à 12:42, par P Verlaine :

800 camions... Un DHL va passer par là ...
Pour la prononciation, j'insiste sur la méthode de : Maossiun Vœu–laine !!!

11. Le jeudi 22 décembre 2005 à 12:43, par arte :

arte ^

12. Le jeudi 22 décembre 2005 à 13:27, par k :

mais non pas dhl, c'est du transport de matière dangereuse, de gaz,de bitume, de fuel lourd, he, c'est dangereux ou je bosse, un dégazage de citerne, une fausse manipe et hop,bouuuuuuuuuuummmmm plus de k, plus de mR L
pu rien, bon avec un peu de chance je peux me retrouver en haut d'un reverbert en slip, ca serai rigolot non!!!

13. Le vendredi 23 décembre 2005 à 02:02, par alain :

Belles photos.
J'attends que le haïku vienne, mais non.
La neige.

14. Le vendredi 23 décembre 2005 à 05:23, par arte :

Femme accroupie
Urine et fait fondre
La neige

Musique de neige
Grillon d'hiver
Sous mes pas
www.amazon.fr/exec/obidos...

15. Le vendredi 23 décembre 2005 à 05:43, par Berlol :

L'attente du haiku vaut parfois mieux
que le haiku...

16. Le vendredi 23 décembre 2005 à 07:42, par arte :

rire

17. Le vendredi 23 décembre 2005 à 10:11, par alain :

superbes, Arte, les haïkus ou haïkaï.
Oui, c'est ça.
Barthes, qui s'en servit dans son cours sur comment en venir au roman (je ne connais plus l'intitulé de son cours au Collège de France), disait qu'avec le haïku une sorte de plénitude était atteinte et qu'on se passait de commentaires en l'écoutant ou en le lisant (!), et qu'on atteignait le woweï (j'espère que je ne mélange pas les mots, c'est loin), et qu'on ne pouvait dire que c'est ça, voilà, c'est ça.



Vendredi 23 décembre 2005. Une ligne de vacances.

Fixant la neige tombée, un rayon de soleil matinal, des gens qui pelletent, une branche qui se déleste soudain, je règle les activités de la journée et trace une ligne de vacances : redémarrer le hub et la borne wifi (ordinateur lent, connexion aléatoire, vidéos de France 2 impossibles à avoir depuis deux semaines), monter au bureau finir les sujets d'examen et les donner à l'administration (en fait, n'y a plus qu'à coller mes feuilles A4 sur les A3 officielles), recevoir une étudiante pour relire une lettre (y laisser des tournures incertaines pour justifier d'aller en France apprendre le français), copier les émissions enregistrées pour les écouter bientôt (dont Pierre Bergounioux dans les Affinités électives d'hier), prendre les livres dont j'aurai besoin pendant deux semaines (dont les Weyergans pour les membres du GRAAL), revenir faire ma valise et partir pas trop tard pour éviter d'être coincé dans le train en cas de fortes chutes de neige, etc.

La ligne, c'est un article à finir, des cours à préparer et des livres à lire. Quelques autres objectifs à côté, comme visiter tous les sites référencés dans le Labyrinthe, reprendre la liste des nouvelles ressources chez Gallica, perdre deux kilos — c'est peut-être ça qui sera le plus difficile parce que le froid n'incite pas à sortir se dépenser...
Voilà. Ce sont des choses sur lesquelles je peux directement influer, à mon échelle. À l'autre bout, c'est l'anniversaire de l'empereur, ce sont les relations Japon-Chine qui se dégradent, la précarité qui se généralise, se banalise, et toutes les informations catastrophiques que la télévision aime compiler pour finir l'année et nous en laisser un souvenir impérissable.
La bonne nouvelle, c'est cette baffe que Donnedieu de Vabres s'est prise dans la nuit, les amendements votés allant en sens inverse de celui de sa loi scélérate.

« La colère des députés est aussi alimentée par les conditions d'examen du texte : passé en Conseil des ministres il y a déjà près de deux ans, il déboule à l'Assemblée nationale à la veille de Noël et en « urgence », ce qui signifie une seule lecture parlementaire.» (Florent Latrive, Téléchargement d'erreurs pour le ministre, édition du jour de Libération)

« Au sommet de l'Apec (Forum de coopération économique d'Asie-Pacifique), à Pusan (Corée du Sud), le mois dernier, le président chinois, Hu Jintao, a carrément refusé de rencontrer Junichiro Koizumi. Un camouflet. Et une première. Koizumi s'en est étonné la semaine passée. « Je ne comprends pas pourquoi le président chinois refuse de me rencontrer », s'est-il indigné. Koizumi feint d'ignorer que Hu Jintao proteste ainsi contre la cinquième visite, le 17 octobre, du leader japonais au sanctuaire shinto de Yasukuni, à Tokyo, où sont honorés, parmi 2,5 millions de morts « pour la patrie », 14 criminels de guerre nippons. En avril 2004, lors du sommet Afrique-Asie de Djakarta, après les excuses formulées par Koizumi en mémoire des « souffrances cruelles infligées par le Japon à ses voisins » dans les années 30 et 40, Hu Jintao avait prié Koizumi de ne surtout plus aller à Yasukuni.» (Michel Temman, Pour le Japon, la Chine est une "menace", Libération d'hier)

J'ai laissé passer un train car trop de queue pour avoir une place assise dans le wagon 2 (non-fumeur et sans réservation), pris le suivant vers 13h30 qui était en fait celui de 12h44 en retard à cause de la neige. Étant le cinquième dans la queue, j'ai eu une place assise. Des dizaines de personnes sont restées debout dans les couloirs.
Ai presque fini L'Affectation. Faudra que j'en parle, je ne sais pas encore comment. Il n'y a pas vraiment d'histoire racontable, une coulée de chaud-froid, un mal-être incernable et injustifiable, une quête sans savoir de quoi et un narrateur qui prête à sourire amicalement mais avec rien à lui dire pour l'aider, ni les autres personnages ni le lecteur. Encore quinze pages...

Commentaires

1. Le vendredi 23 décembre 2005 à 10:12, par alain :

y laisser des tournures incertaines pour justifier d'aller en France apprendre le français.
Ça, j'adore.

2. Le vendredi 23 décembre 2005 à 13:34, par k :

moi je peux vous en faire des tournures incertaine, sty le
Mao sieur,
je viens m'entretiendre avec vous, par la présente baufouilleuse, de ma présente envie, de visiter l'étoile etês vous pret à me rendre auprès de Paris, ville de lunimaire et de gaie nuit.
et,
mr berlol,
bon noël à vous et à ceux que vous aimez et qui vous aime
espérant que le papa noël soit gentil
et qu'il n'oublie pas de mettre ses petits souliers
pour venir déposer sous votre oreillé
tout l'amour donc nous avons tant besoin................
k

3. Le vendredi 23 décembre 2005 à 23:13, par Hiroko :

Ogaki(near Nagoya) is heavy snow too..
now,I came back to Tokyo!!!

4. Le samedi 24 décembre 2005 à 09:13, par Christine :

" Quelques autres objectifs à côté, comme visiter tous les sites référencés dans le Labyrinthe "
Si tu tiens ta ligne de vacances sur ce point, surtout profites en pour me dire s'il y a beaucoup de liens brisés ... car l'une de mes bonnes résolutions à moi pour le début de l'année à venir sera très probablement de les vérifier plus souvent.
Bonne fin d'année et très bonne année 2006 à toi, à tes proches et à ton blog, que j'aime bien visiter de temps à autres



Samedi 24 décembre 2005. Repos, pas repas.

Jour de repos. Pas de repas de Noël, chez nous.

Certaines fois, on obtient vraiment la photo qu'on voulait. C'est rare et c'est aujourd'hui, au Saint-Martin.


Plus tard. Quelques achats de disques. Pas trouvé le Tuxedemoon de 2004. Mais le Populous de chez Morr, oui (voir avant-hier). Et un Katerine, aussi (Robots après tout). Et un Muslimgauze. Et des cadeaux pour T.
Là, derrière la pub, il y a un monstre !


Et rentrer à la maison, pour lire. Il y a trop de monde à Shinjuku. La frénésie de Noël sans petit Jésus, que de la consommation. Des cuisses de poulet et de dinde partout, avec des décorations multicolores.

Commentaires

1. Le samedi 24 décembre 2005 à 05:16, par jcb :

Bon Noël à tous là-bas au Japon, avec ou sans cuisse de dinde ...

2. Le samedi 24 décembre 2005 à 10:01, par arte :

Gâchis , toutes ces dindes, embrochées mortes...

3. Le samedi 24 décembre 2005 à 23:03, par Bikun :

Noyeux Joël!
N. et moi sommes invités à un repas de Noël, au menu une dinde Tajik. Je n'ai pas mangé de dinde depuis plusieurs années, je ne me souviens même pas quand était la dernière fois!



Dimanche 25 décembre 2005. Un ou deux moulinets pour se dire que ça va passer.

Deux jours que je ne faisais pas attention à cette douleur du côté de l'omoplate. Juste un ou deux moulinets pour se dire que ça va passer.
Et ce matin, au réveil, le torticolis bloquant. Celui qu'on ne sait pas comment se mettre, et ne surtout pas essayer de tourner la tête à droite ! D'ailleurs elle penche automatiquement sur la gauche, c'est pitoyable. Et T. qui n'est pas très en forme non plus, après des semaines d'accumulation de contrariétés. Nous voilà bien, tous les deux, pour Noël ! Au moins, on est tranquille. Pas de radio non plus, tout est plein de messes et de vœux pieux. Juste une petite ballade à Kagurazaka dans l'après-midi. Le mouvement me fait du bien, même dans le froid. Et puis le soir, ça va nettement mieux. Je fais une bohémienne des Carnets de cuisine de Léonce (Éd. Cousu Main). C'est de la ratatouille sans courgettes ni poivrons. C'est simple et ça marche très bien ! Il faudra le lui dire, Caroline ! Avec du jambon à l'os, c'est parfait. J'en ai marre des vins rouges et on ne voit pas pourquoi on irait sortir un champagne, le monde ne va pas si bien. Alors un sauternes, oui, une merveille, un Rayne Vigneau 2000, 1er cru classé, un verre midi et soir, c'est beau comme l'aurore.

J'ai commencé le Labyrinthe (merci de ton message, Christine, j'enverrai un rapport de liens cassés à l'occasion) mais ne puis rester trop longtemps devant l'ordinateur... Presque fini la mise à jour de l'index du JLR (les deux tiers, en fait). Téléphoné à mes parents pour leur dire que tout va bien, fors le cou.

« J'ai pris la mesure de mon travail et raccroché les persiennes en l'état mi-grattées mi-pas grattées. Allez, zou ! Je ne les avais pas numérotées et elles ne rentraient plus dans les gonds que je leur proposai. Mes zou s'altérèrent en ho hisse ! puis en putain de merde.
[...]
De retour du marché, un midi, elles me trouvèrent accroupi dans le jardin. Je réfléchissais à une espèce d'aspirateur pour feuilles mortes qu'emploient les jardiniers des parcs urbains mais il s'agissait peut-être d'un souffleur, ramassais des copeaux, mais je n'ai pas tout ramassé. Il doit en rester. Je disparus fin juillet.
Plus rien pendant un mois.
Un blanc.»
(Alain Sevestre, L'Affectation, p. 295 et 298)

La fin du roman est encore une belle surprise que je laisse aux futurs lecteurs, comme si le personnage et le style s'effritaient de concert, après on ne sait combien de jours passés au lit avec une conquête de hasard.
Et six ou sept ans plus tard, je m'en rends compte en lisant au bain, reviennent le thème du blanc et la mise en question de l'assiduité au travail, par la dilution de l'identité...

« T'as arrêté pion, t'es con, dit Chérif.
— J'ai pas arrêté, dit Lucas, je suis malade. Faut que j'aille voir un médecin pour un arrêt. Je reviens deux jours fin juin et vacances.
— Malade ? Encore ? Toute l'année, t'as été malade. T'as quoi ?
— J'ai des blancs.»
(Alain Sevestre, Revolver, Gallimard, 2003, p. 27)

Commentaires

1. Le dimanche 25 décembre 2005 à 07:19, par cécile :

du beau comme l'aurore aussi, mais rouge (pas marre du tout, moi), bon beau comme le couchant. une écharpe large comme l'autoroute en cadeau, quelques moulinets, zou, je te la prêterais bien.

2. Le dimanche 25 décembre 2005 à 10:52, par k :

c'est dingue, toujours faut que j'y crois moi au père noel, pourtant je sais bien que ça marche pas comme ça, et même pas de sauterne pour oublier cette horreur, elle a raison fontaine, le vérole sur ma gueule............
et L qui y croit encore, faut vraiment qu je lui dise heim......... après sinon elle sera comme moi.......impossible de vivre alors.................

3. Le dimanche 25 décembre 2005 à 13:35, par Christian :

Torticolis, quel joli nom!
Il faut te faire faire un massage en profondeur du muscle sterno-cléido-mastoïdien!

4. Le dimanche 25 décembre 2005 à 13:52, par k :

j'ouvre le livre, le seul quez je vais lire, mon k'do de noel je vous offre
Savannah bay
"Tu ne sais plus qui tu es, qui tu as été, tu sais que tu as joué, tu ne sais plus ce que tu as joué, ce que tu joues, tu joues, tu sais que tu dois jouer, tu ne sais plus quoi, tu joues. Ni quels sont tes rôles, ni quels sont tes enfants vivants ou morts. Ni quels sont les lieux, les scénes, les capitales, les continents où tu as crié la passion des amants. Sauf que la salle a payé et qu'on lui doit le spectacle.
Tu es comédienne de théâtre, la splendeur de l'âge du monde, son accomplissement, l'immensité de sa dernière délivrance.
Tu as tout oublié sauf savannah, savannah bay.
Savannah bay c'est toi.
m.d"

5. Le dimanche 25 décembre 2005 à 14:16, par k :

voila je savais, comme cette état qu'elle dit lorsqu'elle a écrit le ravissement, que c'était dur, qu'elle a crié qu'il y avait cette douleur.
je sais ça de moi quand je la lis, je sens cette douleur.
Là je m'arrete, je peux plus.
Au dessus , au dessus de mes forces une telle évidence pour moi savannah bay, l'ai lu une fois j'y deux ans.
Ce soir, toujours, toujours cette évidence, cette femme vieille , elle duras, cette femme jeune qui vient mettre sa tête sur ses genoux : duras jeune : la naissance de l'enfant dans l'amant (pour moi) :
"Seule madeleine est dans la lumière théâtrale. Elle est de biais face au pubic. Elle se tait.
Toujours ce bruit de voix de derrière les rideaux du théâtre.
Ce sont des voix jeunes, naturelles, celle d'une femme jeune et d'un homme jeune et possiblement aussi celle d'un enfant. Les voix pourraient rire à un mot (inaudible) de l'enfant, une fois.
........
Il se passe ainsi un long moment pendant lequel madeleine est livrée au public afin qu'il la voie dans sa solitude, son égarement d'enfant, l'accomplissement de sa majesté.
...
Madeleine est dressée dans l'effort de la mémoire, à la fois affolée et tranquille, au délà de toute atteinte d'une quelconque douleur, au centre indolore de la douleur.
C'est alors que de la droite de la scène entre le deuxième personnage de la pièce, une jeune femme. Elle sera la jeune femme. elle ne portera pas de nom.
La jeune femme vient près de madeleine. Elle s'assied par terre, à ses pieds.
Elles ne se regardent pas. La jeune femme sourit. Madeleine éprouve de la douleur"
cette femme et cet homme, cet enfant : elle l'amant ce qu'elle aurait aimer vivre, la douleur de madeleine, elle vieille, ne voulant affronté cela, qui ne peut lui être délivrée que par elle jeune, lui dire n'oublie pas se que tu voulais plus que tout, souviens toi : douleur

6. Le dimanche 25 décembre 2005 à 14:25, par k :

"Madeleine : (ferme les yeux dans l'amour) -mon enfant......mon enfant.........ma beauté......ça ne voulais plus manger.....ça ne voulait plus vivre.......c'était sage........ça ne voulait rien....rien
Jeune femme : (chante comme en réponse deux ou trois phrases de la chanson) :
c'est fou c'que j'peux t'aimer
c'que j'peux t'aimer des fois
des fois j'voudrais crier
Arrêt de la jeune femme. elle regarde madeleine
Madeleine : Je ne mourrai pas. (temps). Tu le sais?
Jeune femme (mouvement de la tête, elle sait) : oui
madeleine : Si moi je mourrais, tout le monde mourrai, alors..ça n'existe pas...
Jeune femme : c'est vrai.
madeleine : Ce ne serait pas possible que tout le monde...tout le monde...
silence. Et pus égarement.
Jeune femme : non ce ne serait pas possible.
madeleine : non."
.............

7. Le dimanche 25 décembre 2005 à 14:47, par k :

et ça est j'arrête, je vais me laisser ravire :
" La jeune femme s'allonge aux pieds de madeleine, elle ferme le yeux. Il s'agit d'un rituel coutumier à elles deux qui a trait à un événement essentiel de leur vie pasée. Cet événement, madeleine l'aurait connu. La jeune femme, non. Il est probable que la naissance de le jeune femme coïncide de façon tragisue avec cet événement, mais nous ne pouvons pas l'affirmer. Ici rien n'est su^r, tout repose sur le délabrement de la mémoire de madeleine, sur ce lieu inabordable, nsondable, d'un passé commun à la jeune femme et à madeleine. L'une est trop jeune pour se souvenir, l'autre trpo agée pour départager ce passé de sa représentation. La jeune femme se fie au vertige de madeleine. C'est sur la mémoire défaillante de madeleine qu'elle batit celle de son enfance, celle de sa naissance"

voila, une futée duras, comme lol, tatiana à un moment dit ( je n'ai pas le texte là) à peu près ceci: Une vicieuse, elle devait toujours pensait à la même chose, toujours à ce bal...........
la toujours, pour moi la naissance de l'enfant de l'amant de la chne du nord :
"Devant nousquelqu'un marche. Ce n'est pas clle qui parle.
C'est une très jeune fille, ou une enfant peut-être.
ça a l'air de ça. Sa démarche est souple. Elle st pieds nus. Mince. Peut -être maigre. Les jambes....oui....cest ça une enfant."

8. Le lundi 26 décembre 2005 à 06:13, par Berlol :

Rien que le nom du muscle, j'en ai des maux de tête ! Mais ça va nettement mieux, aujourd'hui, merci.
Et merci, K, pour ces bouts de Duras, ça servira aussi aux étudiants qui préparent l'agrégation de lettres... Pour ce qui est du Père Noël, je pense qu'il faut poétiquement y croire. Mais ne pas croire à son clone commercial, celui qui pousse à vider les porte-monnaie et à se retrouver en surendettement (paraît que ça augmente à nouveau en France).

9. Le lundi 26 décembre 2005 à 06:42, par KK :

Bonsoir,
Tous ces commentaires de K., c'est comme un blog dans le blog. Enfin, moi je les saute... les commentaires de K. Désolé, K.
Duras? Cuire!

10. Le lundi 26 décembre 2005 à 06:47, par Christian :

Tiens, maintenant, y a deux K ! Marrant! Et bientôt trois? Moins drôle, initiales de sinistre mémoire. Et dire que ça existe toujours...
Déjà que je ne lisais pas les commentaires de K. Lirai-je ceux de KK? J'en doute!

11. Le lundi 26 décembre 2005 à 07:07, par Christian :

Re-bonsoir,
Je reviens car j'ai découvert ce blog présentant un podcast avec Sarkozy qui parle du web, des blogs. Et je dois dire, j'ai été scié!
Allez, regardez et écoutez... sans a priori.
www.loiclemeur.com/france...
(cliquable sur mon nom)
Dis donc, Berlol, on les fait quand nos podcasts?

12. Le lundi 26 décembre 2005 à 07:07, par Berlol :

On le sait déjà, tout ça. Chacun lit ce qu'il veut. Il y en a à qui K plaît ! Je ne suis pas sûr que ce soit le cas de KK, vu le lien proposé, ça ne vole pas haut...

13. Le lundi 26 décembre 2005 à 07:41, par Christian :

Ce lien?
Le dessin animé est amusant.
www.koreus.com/files/2004...

14. Le lundi 26 décembre 2005 à 07:51, par Berlol :

J'ai écouté/vu Sarko/Le Meur dix minutes, ça suffit. Ça pue le populisme et la promo mutuelle. Si c'est ça, le web de demain, avec tout le monde qui regarde des merdes comme ça sur son i-pod, moi, je me flingue tout de suite !

15. Le lundi 26 décembre 2005 à 08:14, par arte :

Le dessin animé est à CHIER !

16. Le lundi 26 décembre 2005 à 08:17, par arte :

L'interview est à CHIER également.

17. Le lundi 26 décembre 2005 à 08:23, par Christian :

Arte, j'aurais pas osé! Là, je suis plié de rire!
Berlol, Sarkozy, il dit beaucoup de choses très bien. Je l'ai écouté jusqu'à la fin. Je souligne ce point parce que j'en ai marre qu'on critique les gens SANS les écouter.
Je vois pas de populisme.
Désolé. Il me paraît sincère et a bien compris le phénomème des blogs. Sans doute que peu d'hommes politiques peuvent en dire autant.

18. Le lundi 26 décembre 2005 à 17:06, par Berlol :

Tu m'étonnes beaucoup, Christian. Je te connaissais plus perspicace. Ce n'est pas parce qu'on dit des "choses très bien" qu'on est quelqu'un de bien ! C'est précisément ça, le populisme. De faire croire qu'on dit des choses bien alors qu'on en fait de beaucoup moins bien. Or l'action gouvernementale de NS est catastrophique et liberticide. Sur son front, il y a marqué, "Je vais vous séduire", et ça marche... Et l'autre surfeur entrepreneur fait un parfait acolyte, avec leur ton faussement amical, à se tutoyer (première preuve de populisme). Autre preuve, plus grave : nier l'existence de la fracture numérique. Quand LLM lui en parle, NS nie ou refuse l'existence de cette fracture. Cette pure vue de l'esprit montre bien la désinvolture et le pragmatisme du bonhomme, un peu magicien sur les bords : il suffit de dire qu'il n'y en a pas ou qu'on ne peut pas l'accepter et hop ! elle est disparue, réduite, la fracture !
Le web a dix ans, en France, et les blogs au moins trois ; n'importe quel homme politique a eu suffisamment de temps pour savoir ce que c'est et savoir ce qu'il peut en faire, pour améliorer les relations avec les citoyens (beaucoup de mairies ont œuvré dans ce sens), communiquer avec le quidam (Juppé, DSK, etc.), voir la révolution qui s'amorce (même Christine Boutin est branchée). Ou pour se faire un lifting médiatique en surfant directement sur la vague podcastique.
Ceci dit, Christian, tu voteras en ton âme et conscience.

19. Le lundi 26 décembre 2005 à 19:03, par Christian :

Cher Berlol,
Merci de ces explications. Je manque peut-être en effet de perspicacité... Ou je suis trop naïf?
En tout cas ton analyse est très pédagogique et je t'en remercie encore. Faut que je cogite un peu plus sur tout ça.

20. Le lundi 26 décembre 2005 à 19:10, par Berlol :

Ou t'as trop fait la fête ! Merci en tout cas d'en avoir parlé, c'est important. Je vois ce matin qu'il en est question dans pas mal de blogs spécialisés — mais beaucoup plus comme événement médiatique que pour son contenu...



Lundi 26 décembre 2005. À encoller soi-même.

Si vous n'avez pas que de la bonté en vous, passez un peu par ici, on s'y est mis à plusieurs pour dire du mal de Michel Tournier. Et ça fait du bien. Et puis on ne sait jamais, il y aura peut-être quelqu'un pour le défendre. Merci, François, c'est un joyeux Noël !
(On dit dans cet article du Devoir qu'il serait ami avec Julien Gracq...)

T. a de la mémoire. Elle m'a offert un coffret 2 dévédés de La Vie aquatique (de Wes Anderson, avec Bill Murray en bonnet rouge), film dont les recoins imaginaires me semblaient mériter exploration. Avec ça, j'ai le choix entre améliorer mon anglais ou mon japonais (ou les deux).

Pour un petit colis, ma sœur comprendra :
  • Thé Kusmi, mélange Troika (250 g.) @ 1 ou 2 boîte(s) selon la place
  • Thé Kusmi, mélange Prince Wladimir (250 g.) @ 1 ou 2 boîte(s) selon la place
  • petites boîtes de pâté, par exemple Rougié (boîtes métal)
  • Calissons d'Aix (quantité selon la place)
  • crème Neutrogena, « pieds très secs et abîmés », tube 100 ml @ 2 tubes
  • film Les Poupées russes, édition collector 2 DVD
  • livre La Diététique du sportif de Damien Galtier (Éditions EM, 2004)
  • plein de photos de Charlie
Je pense avoir trouvé un bon magasin de vélos, à la fois grand public et pro (et ici, pro, ça veut vraiment dire pro — c'est comme les magasins de ping-pong où l'on ne vend que des pièces détachées de raquettes à encoller soi-même ou au magasin...). C'est à Shinjuku, près d'Isetan Kaikan et d'un cinéma, dans un immeuble où je venais autrefois chercher des papiers spéciaux, à la fois japonais et pour imprimante — c'était à l'époque où j'envoyais encore du courrier par la poste... Le magasin s'appelle Joker.
Comme la co-propriété de chez nous ne semble pas décidée à nous accorder le droit de garer nos vélos devant l'immeuble, nous nous dirigeons vers des pliants, ou pliables un peu spéciaux... Mais ce n'est pas encore fait.

T. et moi nous rejoignons à son centre de sport, à Shibuya, pour quelques heures de pur rock and roll, elle essayant de remettre sa machine en route après une fin de saison un peu lourde, moi poussant prudemment les fontes pour voir ce qu'en dit le torticolis — ou ce qu'il en reste.
Au mist sauna, seul comme d'habitude, je tripote carrément la boîte de cèdre, je m'en mets plein les mains et je m'évade en les sentant, comme en prière. Il y a des forêts, des collines, des ombrages, des nuages, la vie dans les cèdres, des semaines de vacances sans connexion internet...

Sans connexion, quelle horreur. Ça me réveille. Je file au bain chaud.
« Un jour viendra-t-il où nous passerons plus de temps dans les mondes virtuels que dans les nôtres ? Y aura-t-il un jour où de telles questions ne paraîtront plus alarmistes, mais seulement obsolètes ? » (Hubert Guilleau, sur Internet Actu — il commente aussi une étude sur les blogs ici.)

« Il y a autre chose dans son regard, dû à l'ouverture trop grande de la paupière sur la pupille ou au temps de pause légèrement trop long, quelque chose de craintif, d'égaré, qui engendre des malentendus, cherche, traque dans l'œil adverse une réponse rapide ou le pardon à une faute pas commise que les hommes prennent pour une haine ou un défi. Les femmes le perçoivent lubrique, serrent les cuisses, mettent la main sur leurs seins, protègent un décolleté. Souvent ou toujours, son regard met mal à l'aise. Comme un regard-caméra. Un regard qui ne se laisse pas aller, ne devrait pas voir qu'on le regarde, ne s'oublie pas. En résulte un sang-froid mâtiné d'inconscience et de plaisir de se nier.» (Alain Sevestre, Revolver, p. 31)

Commentaires

1. Le lundi 26 décembre 2005 à 10:42, par alain :

À propos d'écrivain, j'en ai une bien bonne (mais peut-être est-elle déjà connue de tous (ou peut-être l'ai-je déjà dit (ou peut-être n'est-elle pas bonne du tout))).
Qui s'appelle Fabienne, est née à Bruxelles, en 1966, navigue et se transporte avec gardes du corps par crainte de l'entarteur ?
Et fait croire qu'elle est née au Japon, en 67.
C'est un poète belge rencontré en Hongrie qui m'a raconté l'anecdote. Il a écrit un pastiche sur le sujet et un livret. C'était drôle parce qu'il était très habité par sa proie.

2. Le lundi 26 décembre 2005 à 23:30, par Manu :

Rougié, c'est le foie gras que nous avons mangé à Noël, avec, comme vous, un Sauternes, mais un Suduiraut 2000, et seulement un Castlenau, pas un Château...
Sinon, pour les pieds secs, les dermato japonais ont aussi de très bonnes crèmes...



Mardi 27 décembre 2005. Surtout pas de catégories.

Sur la table, quarante-quatre petits financiers, plutôt en forme de bouchons de champagne, attestent de ma dernière révolution — plus exactement, des agapes associées à sa simple commémoration. Je serai donc bref.

Matinée ménage. Quelques courriels amicaux. Début de lecture de Weyergans (Trois Jours chez ma mère — moyen, le début...). Déjeuner rapide avec T. : salade tomates mozarella et omelette aux pommes de terre. À Shinjuku pour voir les vélos pliants, les Brompton et les BD-1. Les prix nécessitent d'y réfléchir à deux fois...

Fin de l'actualisation jusqu'à fin novembre de l'index des anthroponymes du JLR, et mise en ligne. Entrées nouvelles : Olivier Adam, Pierre Bayard, Bruce Bégout, Jean-Yves Cendrey, Didier Decoin, Remy de Gourmont, Hédi Kaddour, François Nourissier et Thomas Raucat. Entrées logiques, entrées intempestives et entrées regrettables se mêlent étrangement. Heureusement que je ne les lis pas tous !...

Il y a maintenant 58 flux dans ma liste personnelle Bloglines. La plupart des blogs que je suivais déjà depuis un moment, des fils rss de Libération et du Monde, des blogs spécialisés en nouvelles technologies, bibliothèques, littérature, fils de météo, actualités musicales. Tout mélangé, surtout pas de catégories, juste la liste alphabétique. Dès qu'il y a du nouveau ici ou là, ça s'affiche en tête de liste. Je regarde les titres, les premières lignes, j'ouvre ou pas, c'est selon. Sur la semaine, c'est un gain de temps de plusieurs heures. Je vais peut-être en ajouter jusqu'à avoir une centaine de flux, puis les réduire à 70 ou 80 en début d'année, par élimination des moins pertinents à mon goût (ce qui ne constitue pas un jugement dans l'absolu).
Je serais intéressé de savoir comment vous faites, vous qui me lisez. Quels logiciels ? Quels agrégateurs ? Rss ou pas ? Combien de blogs régulièrement visités ?

Dîner de fête au Saint-Martin, donc. T. et moi nous y préparons vers 20 heures alors qu'étions en plein travail depuis un long moment. Toujours étrange de quitter un domaine intellectuel tout à fait virtuel, celui de notre pensée et de notre écriture, elle comme moi — même si nous travaillons à partir de documents bien réels — pour aller prosaïquement avaler des nourritures et en tirer plaisir.
Quoique d'appétit moyen, nous avons partagé quelques-uns des meilleurs plats de la maison : ratatouille, fricassée de cèpes, poulet à la moutarde, pâté de chevreuil en croûte (étonnant).
Et c'est de là que viennent mes financiers, plus originaux qu'un seul gros gâteau d'anniversaire. Sans oublier les petites choses qui ajoutent tant à la joie de l'instant qu'on ne sait pas quoi dire (d'autre que Merci !) : le cuisinier, vraiment très doué, m'a confectionné un sablé sur lequel Yukie elle-même a écrit en chocolat.

Commentaires

1. Le mardi 27 décembre 2005 à 09:15, par k :

hummmmmmmles financiers, mon arrière grand mère m'en achetait toujours n quand j'tais p'tite..........

2. Le mardi 27 décembre 2005 à 15:59, par Manu :

44, mais pourquoi donc ??? ;)
En ce qui me concerne, je ne consulte que trois blogs régulièrement, le reste venant au fil des liens.
J'utilise Firefox+Sage pour surveiller non pas les billets, mais les commentaires sur ton site: malheureusement, le rafraîchissement n'est pas franchement automatisé.
J'utilise aussi les fils rss de svm par exemple, mais c'est surtout pour ouvrir tous les articles du jour d'un coup grâce à cette fonction intégrée aux signets de Firefox.

3. Le mardi 27 décembre 2005 à 16:13, par Kenji :

Bonjour et bonnes fêtes.
J'utilise RSSBandit qui est un aggrégateur fait sous .Net.
J'ai des catégories mais RSSBandit permet d'afficher tout en sélectionnant le dossier racine. On peut aussi passer d'articles en articles en appuyant sur la barre d'espace.
Son seul défaut réside dans le fait qu'il n'est pas possible de synchroniser deux ordinateurs (maison et bureau par exemple). Il y a bien une option permettant de stocker les données sur un serveur web mais je n'ai pas réussi à m'en servir.
Par contre, la nouvelle version permet (théoriquement) de synchroniser avec l'aggrégateur en ligne "NewsGator".
Les flux que je suis sont essentiellement des blogs sur le Japon, sur le podcasting et des flux de blogs en Japonais.

4. Le mercredi 28 décembre 2005 à 00:02, par Christian :

Bonjour,
Ceux qui ont visité mon blog savent comment je procède avec les flux RSS puisque j'en ai parlé le 14 décembre...
L'aggrégateur que j'utilise s'appelle "Shrook". Il fonctionne sur Mac, possède une fonction de synchronisation sur plusieurs ordinateurs et avec l'ipod. Je peux donc lire des blogs dans le train sur mon ipod!
Shrook a les mêmes fonctions que celles décrites par Kenji.
Quant au choix des flux, outre la méthode classique, je suis en train d'expérimenter une recherche par mots-clés sur plusieurs moteurs.
Je vais d'ailleurs en reparler sur mon blog de ce soir et reprendre une info que j'ai diffusée récemment sur la liste LITOR.

5. Le mercredi 28 décembre 2005 à 00:24, par Berlol :

Merci Christian, c'est d'ailleurs en lisant ton billet que j'avais eu envie de faire ma petite enquête. J'ai l'impression que chacun essaie des trucs dans son coin sans en parler à personne, un peu comme si on s'en foutait ou, pire, si on avait honte de ne pas connaître la super méga méthode (qui n'existe pas). Beaucoup d'entre nous sentent qu'il faut passer à autre chose côté méthode et vitesse de ramassage d'infos & blogs sinon soit on rate des trucs susceptibles de nous intéresser, soit on y passe ses jours et ses nuits. Aussi chacun(e) peut-il répondre et ça aidera les autres. Très intéressant, en effet, Shrook ! Mais tu disais qu'on ne pouvait pas l'utiliser / le synchroniser sur plusieurs ordinateurs.
La solution Bloglines que j'ai temporairement choisie me permet de retrouver ma liste de flux sur n'importe quel ordinateur, en l'état où je l'ai laissée à la dernière consultation.

6. Le mercredi 28 décembre 2005 à 11:53, par Christian :

Pour synchroniser mes dossiers sur plusieurs ordinateurs (et l'ipod), j'utilise un logiciel qui s'appelle "Synchronize".
En faisant des synchronisations du dossier contenant les infos utilisées par Shrook, mes ordinateurs me donnent toujours l'affichage des flux en l'état où je les ai laissés à la dernière consultation.
Ces opérations sont effectuées en réseau sans fil, de manière automatique ou manuelle selon les besoins.

7. Le mercredi 28 décembre 2005 à 17:46, par Berlol :

Où l'on reparle de l'interview podcastique de Sarkozy par Le Meur. Question de distance...

8. Le jeudi 29 décembre 2005 à 02:27, par Bikun :

Moi j'utilise soit Opera soit Thunderbird...Et plutôt ce dernier car je l'utilise pour gérer mes 5 comptes emails et donc quelques news ou blogs supplémentaires ne font pas une grande différence.

9. Le jeudi 29 décembre 2005 à 05:06, par arte :

Tu (vous permettez qu’on se tutoie ?) serais intéressé de savoir comment je vous (tu permets que l’on se voussoie ? ) lis ?
En général, en sortant de l’Opéra, j’enfourche ma Thunderbird, et dans le Shrook Shrook Shrook caractéristique de ses 850 Cm3, je suis le flux RSS (Road Signal Supervisor), évitant les RSSBandits qui podcastent sur la Blogline circulaire. Heureusement que les désagrégateurs veillent aux NewGators qui vous mettent un Renard en Feu en moins de deux, et vous font perdre le Fil de votre commentaire…
Ah si : comment je te lis ?
De gauche à droite :-)

10. Le jeudi 29 décembre 2005 à 05:30, par Berlol :

C'est ça qui fait qu'il n'y a jamais de bonnes enquêtes d'opinion !...
Bonne fin d'année quand même, cher Arte !

11. Le jeudi 29 décembre 2005 à 07:08, par arte :

"L'opinion publique n'existe pas" Bourdieu.
Très bonnes fêtes à vous deux.
Arte.

12. Le dimanche 1 janvier 2006 à 10:44, par Philippe De Jonckheere :

Patrick, tu as 3 ans et un jour de plus que moi, puisque je suis né le jour de la 1964ème commémoration du massacre des innocents. Ce qui fait de nous des voisins de palier, vraiment. Alors voisin, avec une semaine de retard: bon anniversaire! au moins lui, le commentaire, est à la bonne date.
Amicalement
Phil

13. Le dimanche 1 janvier 2006 à 17:15, par Berlol :

Très grand merci, Philippe ! Je venais de noter notre proximité anniversaire en lisant l'un de tes derniers billets... As-tu été toi aussi frustré de cadeaux ? Les parents et amis prétextant toujours la proximité de Noël et du Jour de l'an pour "grouper" en un seul présent ce qui pour nous (toi ou moi) est bien distinct !... Ah que je l'ai maudit ce Jésus Cric !...

14. Le lundi 2 janvier 2006 à 06:48, par Philippe De Jonckheere :

Oui pareil, en fait je crois que j'avais trente ans la première fois que j'ai effectivement fêté mon anniversaire. Et puis que je connais Anne, elle est très attentive alors ça va mieux, mais enfant effectivement "grouper" était un vilain mot.
Amicalement
Phil



Mercredi 28 décembre 2005. Action, sadique ou masochiste, zou.

Saines colères de Caroline ! À mettre en rapport, par exemple, avec une conférence d'Harold Pinter... Ou les effractions d'un auditeur qui revient sur les manipulations d'opinion au temps du référendum.
Sinon, je suis en train d'enregistrer d'autres débats, plus anciens, mais tout aussi vigoureux. Il s'agit de quatre heures de compilations d'émissions avec et sur Vercors, sur le canal web Les Chemins de la connaissance. On y entend successivement : Archives Politiques de 1946, la Tribune de Paris : l'heure du choix le 02/03/1948, La vie en rouge : la littérature engagée le 10/06/1954, Domaine de l'esprit le 14/06/1954, Carte blanche : les temps difficiles le 16/02/1967. Ça repassera demain, samedi et lundi de 1 à 5 heures du matin, vendredi et dimanche de 13 à 18 heures. Pas de stockage sur le site parce que ce sont des archives INA. La prochaine série sera consacrée à Paul Morand, à partir du 2 janvier. Une sorte de contraire de Vercors. C'est la pratique de l'alternance...

Grand soleil à Tokyo. Cependant, T. reste au lit la matinée, besoin de repos. Moi, je m'initie au Web 2.0, comme on dit. Où je vois moyen de rassembler plus vite de l'information pertinente, de la repartager, le cas échéant, de travailler en réseau plus efficacement qu'avec des attachements par courriel (oui, attachements, je sais...).
C'est ainsi que je crée — c'est une première pour moi — un document de traitement de texte basé sur le web, avec Writely, dans lequel deux étudiantes dont j'entre les adresses de courriel pourront écrire leur part au fur et à mesure jusqu'en février et que je corrigerai de mon côté pour que cela serve aux deux.

Et puis je lis des tas de choses en mangeant des financiers, même dans le bain. La décadence, quoi...

« J'aurai bientôt soixante ans. Delphine aussi. Si nous avions dîné un soir à Vienne chez Freud, qu'aurait-il dit après notre départ ? « Tous deux ont de fortes tendances sadiques » ? Aurait-il précisé : « L'homme n'est pas dépourvu de nets désirs masochistes » ? Au Grand Siècle, qu'aurait-on pensé de nous ? Des courtisans nous auraient vus passer dans les jardins de Versailles : « Voyez cette Princesse déjà sur l'âge et son époux suranné.» La première fois que j'ai lu cette phrase, j'étais collégien et je l'ai appliquée à mes parents. Je ne sais plus de qui elle est.
Lorsque mon père mourut, ma mère avait l'âge qui est aujourd'hui provisoirement le mien. [...] »
(François Weyergans, Trois Jours chez ma mère, Grasset, 2005, p. 16)

Même si ce n'est pas désagréable à lire, ces enfilades de considérations banales, c'est plutôt écrit avec les pieds. L'impression vive d'un manque de tenue, d'un négligé dans la plume, ne vient pas sans une certaine méfiance : que ça pourrait être un effet ménagé dans un certain but. Mais on peut sauter quarante pages plus loin, c'est pareil. Donc, c'est la base de l'écriture. Le style, et peut-être même l'homme, pour donner à mon tour dans un panneau. On n'y coupera pas, ça aura toujours cet air d'une conversation de café, un peu arrosée mais pas trop. On enchaîne les sujets, on les enroule pour les faire repasser et sur le long terme ça raconte une vie et même plusieurs. J'en connais en effet qui appellent ça de la littérature.
L'association sadique et masochiste, ce n'est pas du cliché, ça ?! Et faux, en plus ! Et même la construction de la phrase est bancale : « n'est pas dépourvu » qui euphémise, pour dire qu'il en est quelque peu pourvu, ce n'est pas compatible avec « nets » qui surdétermine. D'ailleurs en quoi des tendances et des désirs de ce genre sont-ils intéressants pour des lecteurs qui viennent de commencer. Qu'on se reporte ne serait-ce qu'à l'Histoire de l'œil de Bataille pour voir ce que ne pas perdre son temps veut dire — et passer directement à l'action, sadique ou masochiste, zou.
Donc, c'est quelqu'un qui digresse, qui prend son temps — et le nôtre. La quatrième de couverture parle d'un « homme très perturbé » mais il me semble que Beckett ou Pinget plantaient l'homme perturbé dès les premières lignes d'un texte, en déstabilisant le lecteur, le mettant mal à l'aise.
D'ailleurs Séréna ou Sevestre, pour prendre des S contemporains présents à mon esprit, distillent assurément mieux le mal à l'aise et l'homme perturbé.
Je passe page 100, par hasard : « Je voudrais tout planter là et partir en voyage.» On croit à de la colère. On voudrait un coup d'éclat, une action extrême, que quelqu'un casse quelque chose, ou se casse vraiment. Mais ce qui suit c'est : « Le voyage ! Quel mot entraînant ! Dès qu'on le prononce, on ne voit pas un mot qui soit plus beau [...] », et ça continue en comparant voyageur et romancier, cette tarte à la crème ambulante. Ce livre serait-il un centon de clichés ?
Je vais continuer quand même, c'est ma semaine de bonté.

Commentaires

1. Le mercredi 28 décembre 2005 à 22:14, par Manu :

« L'homme n'est pas dépourvu de nets désirs masochistes »
Moi aussi, cette phrase m'a gêné ; j'ai dû la relire pour bien en saisir le sens. Mais je me suis dit que c'est sans doute parce que je ne comprends rien à la littérature ;), puis je me suis demandé si c'était Freud qui l'avait écrite/prononcée telle quelle...



Jeudi 29 décembre 2005. Combler la tranche.

Coin radio : 1. le meilleur en premier : exceptionnelle émission de Décibels hier soir avec Bruno Lussato qui raconte, les mains sur le piano, la composition du Ring de Wagner (seconde partie le 4 janvier) ; hier également, une heure Dare-dare avec Jean-Luc Bénoziglio sur la radio de Suisse-Romande. 2. les archives INA sur Vercors signalées hier ne durent pas 4 heures mais 3h18, après c'est de la musique pour combler la tranche horaire. 3. Le 2 janvier, un Surpris par la nuit (22h30-minuit) à ne pas rater puisque c'est avec Dominique Viart. 4. Rediffusion samedi 31 sur Espace 2 (RSR) de Présence de Philippe Jaccottet.

Aux nombreuses émissions qui rediffusent dans les 48 heures ou qui diffusent des archives (À voix nue, les Chemins de la connaissance, Culture plus, les Nuits), viendront s'ajouter Docs en stock, le dimanche après-midi, et Temps de mémoire, le lundi soir. Il y a certes un intérêt à écouter des archives documentaires mais cela souligne tout de même une réduction de la production, sans doute dans un but économique. Quoiqu'il en soit la nouvelle grille de France Culture sera bien utile...

Peu à dire, ou trop à dire, et en plus j'ai un peu mal à la tête. Et ça empire quand je me demande pourquoi, car j'ai plutôt passé une journée tranquille et n'ai point abusé d'alcool. À moins que ce soit la déshydratation (on chauffe trop, il fait plus de 24°C alors que j'avais réglé le chauffage sur 20...).
Je vais aller boire un coup — d'eau — et dormir.


Vendredi 30 décembre 2005. Axiomatique malgré l'errance.

Pour les bilans de l'an, il y en a partout. En revanche, chacun peut avoir de temps en temps une vision transversale, quand s'associent des pièces qui n'ont à première vue rien à faire ensemble...
On (l'Europe, je le fais exprès) vient de lancer la première étape de Galileo, pour assurer une complémentarité avec le GPS — comprendre pour concurrencer ce 'tain de moyen de domination nord-américain. En ce moment, on relève des falsifications d'images chez Google Earth — pour qu'on ne voie pas chez certaines personnes (devinez lesquelles...). À combien se montera bientôt le ticket d'invisibilité ? Très loin, dans un pays déjà invisible (où le tsunami n'est pas entré ?), déménagement militarisé de la capitale birmane — un régime qui s'enfonce dans son erreur bien au-delà du doigt international. Heureusement, la Belgique, qui cherche paraît-il sa cohésion nationale, envoie paradoxalement de la bonne belgitude partout (« La France est aujourd'hui un pays plat, renfermé sur lui-même, épuisé, sarkozien, passéiste et anti-européen, alors que la Belgique est planétaire », dixit Patrick Roegiers, en fin d'article).
Dans le temps, je ne sais pas, mais dans la géographie, ça bouge !

Nous aussi, on bouge, aujourd'hui. Pourtant, ça avait très mal commencé. Je ne parle pas du temps, qui est au beau fixe. Pendant que je ne me réveillais pas, le mal de tête diffus d'hier soir s'était transformé en une sorte de flêche plantée dans le haut du front, traversant l'arrière de l'œil et ressortant près des cervicales en embrochant un bout d'omoplate. J'avais beau faire des points de compression partout sur la circonférence du plan de coupe, rien n'y faisait. J'ai préparé le thé sans y croire, pour T. Un Alka-Seltzer, qui a quand même dû servir à quelque chose. Cependant, maintien du plan de vol : on va au centre de sport.
Et grand bien m'en a pris. L'air frais d'abord (5 ou 6 °C), les étirements ensuite, vélo (ai bien avancé dans ma lecture) et machines enfin, me dégagent de la broche de douleur. Sauna et bain font le reste.
Puis, à Tokyu Bunkamura, on a acheté deux pyjamas pour T. Et une poêle WMF, diamètre 28 cm, fond épais, acier inoxydable sans revêtement, garantie dix ans.
Le soir, après cette débauche d'énergie, on dîne au Saint-Martin pour réessayer avec succès du pâté chaud de chevreuil — et ça ferme jusqu'au 10 janvier...

« Boulevard de Rochechouart, la Jaguar plane dans les airs, pique du nez, amorce une chute, rencontre, s'abat, rejoint la rame du métro aérien, qui l'emporte plusieurs secondes au-dessus des boutiques, de la rue. Défilent par le carreau de la portière les immeubles à hauteur des enseignes des magasins et même des fenêtres des premiers étages.» (Alain Sevestre, Revolver, p. 74)

Si vous avez du mal à visualiser, ne vous inquiétez pas, c'est normal. Il faut lire la suite, les témoignages, le ralenti — mais en fait, c'est bien ce que vous venez de lire. L'écriture sobre, volontiers elliptique ou axiomatique malgré l'errance, déboussole et ravit. Ça va vite, c'est vivant, jamais vulgaire, toujours contemporain.

« Ils tournaient un film, remballaient.
— Mais vous avez rangé les barrières de protection avant le tremplin, c'est ça que ça veut dire ?
Le régisseur l'admet.»
(Ibid., p. 76)

Et puisqu'on s'apprête à faire naître la nouvelle année, la mettre sur orbite, têtes raides ou pas, voici un clip Fragile que les chaînes de télé ont refusé. Franchement, je ne vois pas ce qu'il y a à censurer de ces pudiques parturitions ! Ces médias sont-ils à ce point en régression qu'ils ne voient pas les aubaines qu'ils offrent au réseau ?

Commentaires

1. Le vendredi 30 décembre 2005 à 12:26, par alain :

vendredi 30 décembre, 21 h 15,
il pleuviote sur la neige crasseuse des rues.
Hier soir, cuite moyenne. Sur ma gauche, un énarque que je n'avais d'abord pas reconnu mais c'est un ami d'ami, qui me fait la leçon, me sort son Popper quand je lui parle de bien commun, d'homme politique, me dit qu'il a eu Raymond Barre en professeur et que la France se tenait économiquement, et puis sa voix blasée, du bout des lèvres lachant des sentences convenues sur des livres ou des événements, sur Avignon, et un coup contre Ian (ou Yan) Fabre. Alors je m'emporte. Mes amis blémissent un peu. L'énarque se calme et nous buvons. D'autres arrivent. Nous rebuvons, discutons encore de rien. Et nous sommes tous bus. Et je me casse. Et je rentre. Et je me lève ce matin à 4 heures 20. Insomnie.
Et je vous souhaite ce qu'on souhaite à ces orées.

2. Le vendredi 30 décembre 2005 à 13:50, par k :

je ferai court
je vous la souhaite bonne
le clip est très beau..........

3. Le vendredi 30 décembre 2005 à 21:57, par alain :

Et ce matin, encore un 4 heures.



Samedi 31 décembre 2005. On n'a rien laissé !

N'avez-vous pas constaté depuis quelques jours chez nos journalistes une nette tendance à la déprime ?
Oh, Combien de chroniques, combien d'éditoriaux,
qui sont parus ce jour pour chanter cette antienne...

« [...] la mélancolie est peut-être avant tout celle d'élites politiques, économiques et culturelles qui se défaussent de leur propre désarroi, de leur panne d'idées et de projets, et de leur angoisse face à l'érosion de leur pouvoir dans un monde en pleine mutation.» (Patrick Sabatier, « Humeur noire », in Libération du jour)

Sur son blog Technologies du langage, Jean Véronis propose un outil prototype fort intéressant qui permet d'obtenir des graphes relatifs à la fréquence des mots demandés dans les moteurs de recherche. Repensant à de récents calculs, j'ai interrogé son Chronologue avec les termes suivants : caillasser, racaille, Sarkozy et Le Pen. Le résultat est saisissant !
Il faut voir — le chiasme de leurs courbes en atteste — comment Sarkozy prend la place de Le Pen. Alors évidemment, quand il se retrouve en affiche avec le nom de l'autre, voire avec une moustache hitlérienne, ça ne doit pas plaire, car c'est une vérité qui risque d'empêcher le bon peuple de dormir en sécurité... Trop de sécurité finit par ne plus en être, ça devient du totalitarisme. Et si les gens s'en rendent compte à l'avance, ils ne vont pas voter pour lui, voilà la tuile de fin d'année !
Le seul défaut du Chronologue, à mon avis, est qu'il compare visuellement comme si l'ordre de grandeur était le même pour tous les termes recherchés. En fait, caillasser renvoie à peu d'occurrences, d'où l'ampleur de son mouvement ascendant à la mi-novembre, tandis que les deux ténors du tout sécuritaire ne sont qu'un peu plus ou un peu moins demandés que d'habitude. Il faut donc être prévenu et penser à regarder à droite du graphe les chiffres d'occurrences.

Alors ? Mélancolie du passé ou angoisse du futur ?

« [...] Et c’est ce qui vous fait ces voix désespérées
Que vous avez le soir quand vous venez vers nous ! »
(VH)

Reste le présent, minuit dans vingt minutes.
Grand ménage toute la matinée. Petites courses dans l'après-midi, avant de me mettre aux fourneaux pour un menu de binôme simple et chic : canapés d'œufs de lompe et olives au poivron, tournedos (dans la poêle WMF qui m'a fait ça impec') accompagné de poivrons allongés et pommes au beurre, dessert à ma façon : fond de Tatin, chantilly maison, fraises amaou. Avec un saint-émilion Petit-Faurie-de-Soutard 2000. On n'a rien laissé !
Allez, je vais ouvrir le champagne : Nicolas Feuillate, cuvée spéciale 1995 — pour le dixième nouvel an avec T.
(Les vœux, c'est demain, n'ayez crainte...)

Commentaires

1. Le samedi 31 décembre 2005 à 12:41, par alain :

21 h 40
Pink Floyd, Dark side
Ah oui ! et un truc que j'aimais bien, Loser, de Beck, et David Crosby, seul, et The Pixies, c'est le menu, un Pommard, et Katerine, et un peu de Kill Bill, à la 19ème minute, j'aime bien, ça cogne, c'est quand ils arrivent dans le couloir de la maison de thé (une idée de maison de thé).

2. Le samedi 31 décembre 2005 à 14:26, par k :

bon, bah encore une heure
j'dis ça parceque j'ai laissé L mes parents et mes parents et tous les autres
seule, pas si pire
champagne, j'attends minuit telle cendrillon parceque forcement vont tel
après j'irai le retrouver celui que vous savez dans mes rêves.
bon,
bah je ne suis fait rare, mais aussi normale, je poluais un peu
j'dis pas ça pour vous , mais vous savez,
j'ai atterit là sans penser sans regarder avant, tete baissée
parceque vous et lol et bah, enfin vous savez quoi
j'ai encore cru que pouvait j'y avoir un coin pour moi, (la vérole sur ma gueule)
les premieres fois compte beaucoup non, enfin vous savez,
moi sur les blogs ça a pas trop marché,
pensait que j'existais pas, normale aussi
comme dit angot, je crois déja pas que je peux etre kékchose alors forcément,
m'enfin vous savez, j'avais pensé en une ceratine comprehention de certain,
raté, encore mais c'est dans la logique, on me dit non et moi j'dis bah non
mais oui !,ca doit venir d'la région.

pour 2006 je vous laisse ceci
nulla dies sine linea
aillez une pensée de temps en temps pour cette pauvre petite fille folle
qui n'existe pas, qui n'a jamais existé, qui n'est rien, qui ne sais pas écrire
qui cesse aussi
k
(ne fais penser à cette chanson "qui serra serra" doit pas s'écrire komme ça mais konnais pas l'italien......l'italien............connais pas moi......et pis arretez à la fin.........je vous en prie euhhhhhhhhh
je.ne sais rien d'ailleurs, ici ou d'ailleurs qui me fais penser à cette chanson de brigitte "ailleurs" (que je dédit à alain pour cette nouvelle année)très belle aussi, on ne m'arrete jamais, débloguez la alors qu'est ce qu'elle peut faire iech cella la)
gooooood nightttttttttttttttttttt
kkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkk

3. Le samedi 31 décembre 2005 à 14:30, par k :

bah la on est pas dans la merde

4. Le samedi 31 décembre 2005 à 14:31, par k :

m'enfin parait que ca porte chance

5. Le samedi 31 décembre 2005 à 18:57, par Berlol :

Et de la chance, il nous en faudra !... Merci. À ce soir !

6. Le dimanche 1 janvier 2006 à 02:50, par Philippe De Jonckheere :

Patrick,
Ils sont bien chatouilleux tous ces peignes-culs de droite en ce moment, et pour une raison évidente, ils n'aiment pas beaucoup qu'on démontre, par les faits __ le fantasme des faits de la droite "pragmatique" __ et les faits sont têtus, c'est un fait, que oui, ils ne sont plus à droite, mais à droite de la droite.
Encore récemment j'ai reçu un mail ulcéré d'une visiteuse, qui m'en voulait terriblement de parler d'extrême droite, ma réponse à ses questions:
"Oui, je suis absolument certain qu’un gouvernement qui reprend la moitié (12 sur 24) des propositions du FN dans son programme de 2002 en matière de sécurité, les lois Sarkozy-Perben, est un gouvernement d’extrême droite.
Oui, je suis absolument certain qu’un gouvernement qui répond à la crise du logement social à Paris (incendies du mois d’août) en vidant des immuables de squatters le jour de la rentrée scolaire rue de la Fraternité est un gouvernement d’extrême droite
Oui, je suis certain qu’un gouvernement qui ne manque jamais une occasion de faire passer des lois aussi débiles que celles de la LEN et maintenant celle de DAVDSI est un gouvernement d’extrême droite
Oui je suis certain qu’un gouvernement qui s’applique à réécrire les pages sombres de l’histoire en minimisant leur horreur (je parle de la colonisation) est un gouvernement d’extrême droite
Oui je suis convaincu qu’un gouvernement qui punit la dégradation du drapeau français ou les sifflets pendant ce chant idiot de la Marseillaise de 7500 euros est un gouvernement d’extrême droite.
Si pour vous l’extrême droite ce n’est que son expression définitive, alors vous n’êtes pas assez méfiante. A la question quand est-ce qu’il faut commencer à se révolter contre les dérives de la droite avant qu’elle ne verse irrémédiablement dans le fascisme, la réponse est maintenant.
Par ailleurs, je ne sais pas très bien où est-ce que vous êtes allée pêcher que le PS pour moi constitue une alternative décente à ce gouvernement nauséabond, parce que je peux vous rassurer sur ce dernier point, pour moi le PS c’est un résidu d’incompétents angéliques et bourgeois, bref des lecteurs de Télérama.
Pour ce qui est des rapprochements entre les différentes tendances politiques autour du référendum, je ne vois rien de très positif dans le fait que Besancenot et Le Pen marchent dans le même sens et de ce fait allient leurs électorats malades.
Par ailleurs, non, je ne joue pas avec les visiteurs du site, je suis absolument derrière tout ce que j’écris."
Amicalement, et bonne année (sais-tu je suis en train de travailler pour toi, entre guillemets, suis en train de mettre la dernière main au texte pour les actes du colloque, dis-moi ce n'est pas trop tard si tu les as dans la journée?)
Phil

7. Le dimanche 1 janvier 2006 à 05:01, par rotko :

Malgré toutes mes recherches sur google, je ne retrouve pas la photo de Villepin caressant la tête d'Azouz Begag. Si vous la trouvez quelque part, prevenez-moi. Merci !


©Berlol, 2005.